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Les ruines du palais de Cnossos ou Knossos (Knosós) à Héraklion en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
La cité de Cnossos était la capitale des Minoens, un peuple qui habita l’île de Crète entre le XXe siècle et le XIVe siècle avant JC et qui développa une civilisation très raffinée et, semble-t-il, pacifique ; Cnossos est la plus ancienne cité de la Grèce. À son apogée, vers 1700 avant JC, la cité devait compter plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Cnossos abritait le palais des souverains de l’île, dont le légendaire roi Minos, fils du dieu Zeus et de la princesse Europe, qui donna son nom à la civilisation minoenne ; ce palais était aussi un lieu de culte, à la fois centre du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. Un premier palais fut détruit vers 1700 avant JC, sans doute par un séisme, mais fut reconstruit au cours des décennies suivantes ; ce second palais fut gravement endommagé vers 1450 avant JC, vraisemblablement par suite d’un séisme causé par l’éruption volcanique de l’île de Santorin, située à environ 130 km au nord ; vers le XIIIe siècle avant JC un incendie finit de détruire le palais. Les ruines de ce second palais de Cnossos furent découvertes en 1878 et furent fouillées de façon systématique au début du XXe siècle. Les ruines du palais, en partie reconstitué mais de façon controversée, sont devenues la première attraction touristique de la Crète, en termes de nombre de visiteurs.
ÉtymologieÉtymologie et toponymie
Cnossos, ou Knossos, (Κνωσός / Knosós) est le nom que les Grecs mycéniens donnèrent à la capitale minoenne lors de leur invasion de la Crète vers le XIIIe siècle avant JC. En français le nom de la ville était traditionnellement retranscrit « Cnosse ». Le nom même de « minoen » est un mot créé par l’archéologue Arthur Evans, à partir du nom du roi légendaire Minos, pour désigner ce peuple dont on ignore comment il se nommait lui-même.

SituationSituation

Les ruines du palais de Knossos sont situées à environ 5 km de la côte nord de la Crète, au sud de la capitale Héraklion, dans un paysage de collines arides situé au sud-est de la plaine d’Héraklion et dominé par le mont Giouchtas, situé à 6 km au sud. Le palais se trouvait à environ 100 m d’altitude au sommet d’une colline de faible hauteur, la colline de Képhala (λόφο της Κεφάλας, du mot κεφαλή, tête, sommet) ; à cette distance de la côte et à cette altitude, le palais devait être rafraîchi par la brise marine.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Situation du palais. Cliquer pour agrandir l'image.Knossos se trouve au confluent de deux cours d’eau : à l’est de la colline de Képhala coule un petit fleuve côtier, le fleuve Kairatos (Καίρατος ou Κέρατος), dont le nom évoque la corne (κέρατο) ; de nos jours ce fleuve est nommé rivière de Syllamos (Σύλλαμος) et se jette dans le nouveau port d’Héraklion, après avoir traversé le quartier de Katsambas (Κατσαμπάς), dans l’est de la ville, où il est couvert. Le fleuve Kairatos prend sa source au pied du mont Giouchtas ; son débit est de nos jours diminué par le captage, dès l’époque vénitienne, d’une partie de ses eaux pour l’alimentation en eau d’Héraklion, et par le pompage des nappes phréatiques pour l’irrigation des cultures. Certains historiens pensent que le fleuve Kairatos était navigable jusqu’à Knossos ; il est certain en revanche que ce cours d’eau alimentait en eau le palais en amont, et servait, en aval, d’égout collecteur pour les eaux usées du palais ; le palais disposait en effet d’un système de drainage très élaboré pour son époque.

Au sud du palais se trouve un autre cours d’eau, le Vlychias (Βλυχιά), un affluent du Kairatos ; la route venant du sud de l’île franchissait le ravin de ce cours d’eau par un viaduc et aboutissait directement au portique à escalier de l’entrée sud du palais. Juste avant le pont se trouvait le caravansérail où les voyageurs venant du sud pouvaient trouver à se loger. Surplombant la rive droite du Vlychias, sur la rive opposée à Knossos, se trouve la colline de Gypsadès (Γυψάδες), où les Minoens ont extrait le gypse utilisé pour la construction du palais ; l’autre pierre utilisée, le calcaire, a été extraite d’une crête située à l’est de Knossos.

La route du sud reliait Knossos au palais de Faistos et au port de la côte sud, sur le golfe de la Messara (Όρμος Μεσαράς), Kommos (Κομμός), d’où partaient les navires crétois pour l’Égypte et la Libye. À Knossos, la route du sud rejoignait la « Voie royale » au nord-ouest du palais ; la route royale conduisait jusqu’au port de la côte nord, Amnissos (Αμνισός).

VisitesVisites

Palais antiqueLe palais de Cnossos (Ανάκτορο της Κνωσού / Anáktoro tis Knosoú)
Le palais de Cnossos était le plus grand et le plus perfectionné des quatre grands palais minoens, Cnossos, Phaistos, Malia et Zakros et jouait vraisemblablement un rôle central. Cnossos n’était pas seulement un palais royal, au sens moderne du terme, mais aussi un centre religieux et un centre administratif de l’État minoen. En revanche Cnossos n’était pas une citadelle : certes le palais était construit sur une colline, mais la colline de Képhala n’avait rien d’une acropole escarpée et aucune enceinte fortifiée ne protégeait ni la ville ni le palais de Cnossos.

Le palais couvrait une superficie au sol de 12 000 m² et une superficie de planchers de 21 000 m², avec, à certains endroits, des bâtiments de cinq niveaux de construction. L’ensemble des bâtiments comprenait jusqu’à 1 300 pièces.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Reconstitution vue du sud-est. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais présentait une grande variété de caractéristiques architecturales et de techniques de construction : la structure était faite d’une charpente en bois faite de poutres et de piliers reposant sur des socles de pierre ; les fondations et les rez-de-chaussée étaient en pierre ; les murs des étages était construits en grosses briques non cuites ; les toits des étages, situés à différents niveaux, étaient des toits plats faits d’une épaisse couche d’argile reposant sur des branchages ; les façades étaient en retrait ou en saillie ; l’ensemble était orné de cornes en pierre et de mortiers colorés.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Dalles de schiste vert (auteur Photosiostas). Cliquer pour agrandir l'image.Les pièces intérieures étaient soutenues par des colonnes de bois, dont beaucoup étaient cannelées, qui servaient à la fois au soutien et à la décoration ; les pièces étaient reliées par des couloirs de tailles très diverses, des couloirs sinueux et relativement étroits, ou bien des couloirs richement décorés, des couloirs peints, des cages d’escalier élaborées, éclairées et ventilées par des puits d’air et de lumière, des rampes et des portiques à colonnes ; les chambres, les couloirs et les escaliers étaient décorés de fresques montrant des scènes de la vie quotidienne et des scènes de processions, mais on remarque l’absence de scènes guerrières. Les puits de lumière étaient caractéristiques de l’architecture minoenne ; ils permettaient d’éclairer et d’aérer plusieurs étages ; au fond des puits se trouvaient des bassins lustraux. Une grande variété de matériaux a été utilisée pour la construction : dalles de schiste vert pour les sols, colonnes en bois, dalles de gypse sur les murs, les sols et ailleurs. Le plâtre polychrome et les peintures murales ont contribué à la décoration des pièces.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Les fonctions des différentes parties du palais. Cliquer pour agrandir l'image.Il semble que le plan d’ensemble du palais ait été fixé dès l’époque du premier palais, vers l’an 1900 avant JC ; le palais était organisé autour d’une grande cour rectangulaire, de 53 m par 28 m, orientée vers le nord-nord-est, construite au sommet de la colline de Képhala ; cette cour centrale pouvait être utilisée pour des cérémonies publiques et des spectacles.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Reconstitution de la ville et du palais. Cliquer pour agrandir l'image.À chacun des quatre points cardinaux du palais se trouvait un bâtiment avec une entrée, les entrées les plus formelles étant l’entrée de l’ouest et l’entrée du nord ; ces quatre entrées étaient reliées à la cour centrale par des couloirs.

Le bâtiment de l’aile ouest comprenait des sanctuaires, des salles officielles et une vaste zone de stockage, dites les magasins de l’ouest, où se faisaient sans doute les livraisons arrivant par la Route royale. Au rez-de-chaussée du bâtiment de l’ouest se trouvait un centre cultuel. Un escalier monumental conduisait à des salles de réception officielles situées à l’étage supérieur.

Le bâtiment du nord, auquel aboutissait une branche de la Voie royale, était précédé par une cour hypostyle qui devait être un poste de douanes ; au nord-ouest on trouvait un bain lustral et un bastion ; au nord-est il y avait un vaste cellier où étaient entreposées des réserves de nourriture dans des jarres géantes.

Le bâtiment de l’est abritait les appartements royaux où l’on accédait depuis la cour centrale par un grand escalier ; les appartements royaux, le mégaron du roi et la mégaron de la reine, disposaient de salles de bains avec baignoire et de toilettes à chasse d’eau, avec un système d’évacuation des eaux usées. On trouvait aussi, au rez-de-chaussée du bâtiment, en contrebas des appartements royaux, des ateliers d’artisans, notamment un atelier de sculpture.

Site archéologiqueLes ruines du palais de Cnossos (Κνωσός / Knosós)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Plan en trois dimensions des ruines (Thomas Cook). Cliquer pour agrandir l'image.Les ruines du palais de Knossos se présentent comme un dédale de couloirs, de salles et d’escaliers et on imagine aisément que cette structure complexe ait pu donner naissance à la légende du Labyrinthe (λαβύρινθος), créée par les successeurs grecs des Minoens.

Les ruines que l’on voit sont principalement celles du nouveau palais construit, vers l’an 1650 avant JC, sur les ruines de l’ancien palais détruit par un séisme vers l’an 1700 avant JC ; ce nouveau palais correspondrait à l’époque du mythique roi Minos (Μίνως) ; seules quelques ruines sont celles de bâtiments construits à l’époque romaine. Les ruines furent mises au jour au début du XXe siècle par l’archéologue anglais Arthur Evans ; Evans alla au-delà de simples fouilles archéologiques : il entreprit de reconstruire certaines parties du palais en ayant largement recours au béton armé et à son imagination ; Evans attribua aussi des noms à différentes parties du palais selon son interprétation des lieux. Ces reconstructions sont de nos jours très controversées par l’archéologie moderne, mais elles permettent quand même de se faire une idée de ce qu’a pu être le palais du roi Minos ; elles permettent aussi de mieux se repérer dans ce champ de ruines.

En guise de fil d’Ariane, pour se retrouver dans ce dédale de ruines, des passerelles en bois canalisent la foule des visiteurs, ce qui restreint les possibilités d’exploration du site. La visite débute par l’entrée ouest comme pour les pèlerins qui venaient au palais-sanctuaire ; sur la gauche de la cour de l’ouest on peut voir trois fosses circulaires qui seraient des puits à offrandes ; sur la droite de la cour se trouve un buste d’Arthur Evans ; en face de la cour, en contrebas du sanctuaire, se trouvent les magasins de l’ouest. L’entrée dans le palais se fait par le corridor des Processions auquel on accède par des propylées situés au sud-ouest de la cour ; depuis la passerelle on peut tenter d’identifier les différentes salles du sanctuaire : la crypte à piliers, la salle du trésor et la salle dite « salle du trône ». Le corridor des Processions conduit aux propylées du sud qui donnent accès à la cour centrale. À l’est de la cour centrale le parcours permet de découvrir le sanctuaire des haches puis les appartements royaux, avec le mégaron de la reine et le mégaron du roi, desservis par un grand escalier. En contrebas des appartements royaux on découvre les dépendances du palais : des ateliers et des magasins de provisions qui contenaient des jarres géantes. La visite se termine par l’aile nord du palais et le bastion du nord-ouest.

Même si Knossos est le site le plus visité de la Crète, sa visite peut se révéler plutôt décevante et il faut convoquer toute la mythologie qui s’attache à ce lieu pour supporter les hordes de visiteurs et les reconstructions un peu kitsch d’Evans : le roi Minos, son épouse Pasiphaé, leur fille Ariane et son célèbre fil ; le terrible Minotaure, à moitié homme et à moitié taureau, né des amours adultérins de Pasiphaé et d’un taureau blanc envoyé par Poséidon, enfermé par Minos dans le Labyrinthe, et tué par Thésée ; Dédale, le constructeur de ce labyrinthe, et son fils Icare s’envolant vers le soleil …

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Plan du site. Cliquer pour agrandir l'image.Légende du circuit de visite :

1 : Cour de l’ouest (Δυτική Αυλή). 2 : Koulourès (puits à offrandes) (« Κουλούρες »). 3 : Propylées et porche de l’ouest (« Δυτικό Πρόπυλο »). 4 : Corridor des processions (« Πομπικός Διάδρομος »). 5 : Maison du sud (« Νότια Οικία »). 6 : Propylées du sud (« Νότια Προπύλαια »). 7 : Magasins de l’ouest (« Δυτικές Αποθήκες »). 8 : Salle du trône (« Αίθουσα του Θρόνου »). 9 : Sanctuaire tripartite (« Τριμερές Ιερό »). 10 : Cour centrale (Κεντρική Αυλή). 11 : Corridor de la fresque du « Prince aux Lys » (Χώρος αντιγράφου « τοιχογραφίας του Πρίγκιπα με τα κρίνα »). 12 : Grand escalier (« Μεγάλο Κλιμακοστάσιο »). 13 : Sanctuaire des haches bipennes (autel) (« Ιερό των Διπλών Πελέκεων »). 14 : Mégaron de la Reine (« Αίθουσα της Βασίλισσας »). 15 : Salle des haches bipennes et Mégaron du Roi (« Αίθουσα των Διπλών Πελέκεων »). 16 : Atelier de lapidaire et salle d’école (« Εργαστριο Λιθοξόου » και « Σχολείο »). 17 : Magasin des jarres géantes (pithoïs) (« Αποθήκη Γιγαντιαίων Πίθων »). 18 : Corridor de l’échiquier (« Διάδρομος Ζατρικίου »). 19 : Entrée du nord (« Βόρεια Είσοδος »). 20 : Cour hypostyle (douane) (« Τελωνείο »). 21 : Bassin lustral du nord (« Βόρεια Δεξαμενή Καθαρμών »). 22 : Théâtre (« θέατρο »).

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Plan des ruines du palais en trois dimensions. Cliquer pour agrandir l'image.Légende du plan en stéréoscopie :

1 : Cour de l’ouest. 1b : Buste d’Arthur Evans. 2 : Koulourès (fosses). 3 : Entrée et propylée de l’ouest. 4 : Corridor de la Procession. 5 : Habitations. 5b : Maison du sud. 6 : Corridor du sud. 7 : Entrée du sud. 8 : Corridor de la fresque du Prince aux Lys. 9 : Propylées du sud. 10 : Escalier menant au 1er étage. 11 : Emplacement du temple grec. 12 : Cour centrale. 13 : Vestibule des cryptes à piliers. 14 : Salle à piliers. 15 : Chambre du grand pithos. 16 : Chambre du trésor du sanctuaire tripartite. 17 : Escalier. 18 : Antichambre. 19 : Salle du trône. 20 : Grand hall. 21 : Grande salle. 22 : Magasins de l’ouest. 22b : Couloir des magasins. 23 : Fresque du Cueilleur de safran. 24 : Bain lustral. 25 : Entrée du nord. 25b : Bastion du nord-ouest. 25c : Prison. 26 : Aire théâtrale. 27 : Douane (cour hypostyle). 27b : Rampe du nord. 28 : Magasins du nord-est. 29 : Hall du nord-est. 30 : Magasin des pithoïs à médaillons. 31 : Grand escalier. 32 : Salle des doubles haches. 33 : Mégaron du roi. 34 : Mégaron de la reine. 34b : Salle de bains de la reine. 35 : Toilettes de la reine. 36 : Latrines. 37 : Salle de la baignoire en terre cuite. 38 : Sanctuaire des doubles haches. 39 : Bain lustral. 40 : Maison au sanctuaire. 41 : Maison du sud-est. 42 : Maison des Pierres tombées. 43 : Salle des piliers monolithiques. 44 : Bastions de l’est. 45 : Salle à colonnade centrale. 46 : Atelier des tailleurs de pierre. 47 : Atelier de potier. 48 : Cour au conduit de pierre. 48b : École de scribes. 49 : Magasin des pithoïs géants. 50 : Corridor des joueurs d’échecs.

Porte d’entréeL’entrée de l’ouest (Δυτική είσοδος / Dytikí eísodos)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. L'entrée de l'ouest. Cliquer pour agrandir l'image.Depuis le parc de stationnement on traverse un petit bois puis on débouche en face de ce qui était la façade ouest du palais ; l’aile ouest abritait les activités religieuses et administratives du palais. L’entrée de l’ouest était l’entrée utilisée par les pèlerins arrivant par le Voie royale pour se rendre au sanctuaire.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. L'entrée du sud-ouest. Cliquer pour agrandir l'image.On découvre une vaste esplanade adossée à la façade ouest dont il ne subsiste que le soubassement, d’une hauteur d’environ un mètre ; la façade était faite de grands blocs massifs de gypse dressés verticalement sur un socle, ce qui dans l’architecture antique est nommé des orthostates (ορθοστάτης, debout). La façade n’était pas plane mais échancrée ou saillante, suivant la disposition intérieure des bâtiments. Devant la façade ouest, on peut voir deux bases, qui appartiendraient à des autels de pierre ; ce sont des vestiges des peuplements datant des périodes néolithique (de 6700 à 3200 avant JC) et pré-palatiale (de 3200 à 1900 avant JC).

À l’extrême gauche on aperçoit ce qu’Evans a nommé le bassin lustral du nord ; sur la gauche se trouvent trois fosses qui seraient des puits à offrandes, ainsi que la base d’un autel ; à droite de l’entrée de l’ouest se trouve un buste d’Arthur Evans.

CourLa cour de l’ouest (Δυτική αυλή / Dytikí avlí)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Cour de l'ouest. Cliquer pour agrandir l'image.La cour de l’ouest est une vaste esplanade dallée qui servait probablement d’agora (n° 1 sur le plan et n° 1 sur le plan en stéréo). Cette cour est traversée par des chaussées, dites processionnelles, aux dalles rectangulaires qui se détachent du reste du dallage et qui se croisent ; on pense que les cortèges devaient y défiler lors des cérémonies.
CadeauLes puits à offrandes (Κουλούρες / Kouloúres)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Puits à offrandes (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À gauche de la cour ouest, au nord-ouest, trois fosses intriguent les visiteurs (n° 2 sur le plan et n° 2 sur le plan en stéréo) : ces fosses furent nommés « koulourès » (bobines) par les ouvriers des fouilles archéologiques qui les découvrirent et Arthur Evans conserva ce nom. Ce sont des fosses cylindriques profondes, de plus de 4 m de diamètre, faites de murs de pierre.

Ces puits ont été construits pendant la période de l’ancien palais (1900-1700 avant JC) ; au fond de deux de ces puits il est possible de voir les vestiges de maisons datant de la période pré-palatiale (3200-1900 avant JC). À l’époque du nouveau palais (1700-1450 avant JC), les « koulourès » étaient recouverts et inutilisés.

La fonction de ces puits circulaires n’est pas élucidée : ils ont été interprétés comme des silos à grains ou comme des décharges pour tous les déchets du palais ; l’absence de traces de ciment d’étanchéité semble exclure qu’il ait pu s’agir de citernes. L’explication dominante est qu’il s’agissait de fosses où étaient stockés les restes d’offrandes sacrées.

EntrepôtLes magasins de l’ouest (Δυτικές αποθήκες / Dytikés apothíkes)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Les magasins de l'ouest. Cliquer pour agrandir l'image.Derrière la cour de l’ouest, en contrebas du sanctuaire, se trouvaient les magasins de l’ouest (n° 7 sur le plan et n° 22 sur le plan en stéréo) ; il s’agit d’une impressionnante rangée de vastes celliers, de forme longue et étroite, mais de longueurs inégales, desservis par un couloir orienté nord-sud, le corridor de l’ouest ou couloir des magasins (Διάδρομος αποθηκών / Diádromos apothikón) (n° 22b sur le plan en stéréo) . Les murs des celliers étaient en pierre de gypse recouvertes d’argile et de chaux. Ces celliers étaient au nombre de dix-huit et couvraient une superficie totale de 1 300 m² ; les entrepôts de l’ouest étaient les plus grands entrepôts du palais.

Dans le sol des celliers et du couloir, il y avait quatre-vingt-treize cistes (κίστη) plombées, de forme rectangulaire, dites « kassellas ». D’après les découvertes, il semble que ces cistes aient été utilisées pour garder en sécurité des objets précieux et des vases ; il y avait aussi des cistes encore plus grandes dans le couloir, alignés à l’intérieur, peut-être pour contenir des liquides.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Les magasins de l'ouest. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Ces magasins contenaient de nombreuses poteries géantes pour le stockage de nourriture, des pithoïs (πίθοι / píthoi) ; un pithos (πίθος / píthos) était une grande jarre, pouvant atteindre la hauteur d’un homme, soit environ 1,80 m, dont la surface extérieure était décorée de reliefs et de peinture ; leur contenance pouvait atteindre 78 000 litres. Sans qu’on en ait la certitude, ces pithoïs pouvaient contenir des denrées alimentaires comme des céréales, des légumes secs, du miel, de l’huile ou du vin, mais aussi de la laine. Les celliers conservaient les pithois à l’abri de la lumière pour éviter les fermentations.

On a retrouvé les restes de 150 pithoïs dans les magasins de l’ouest, mais ces magasins pouvaient en contenir jusqu’à environ 400, ce qui donne une idée de la richesse du palais, de l’importance de son rôle économique et de l’importance du contrôle des ressources et du stockage comme base du pouvoir minoen. Les murs de certains celliers étaient gravés de symboles religieux comme la double hache sur un support pyramidal.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Tablettes en écriture linéaire B des magasins ouest (auteur Vintagedept). Cliquer pour agrandir l'image.À différents endroits des magasins de l’ouest, ont été découvertes des tablettes d’argile portant des textes écrits dans la langue qu’Evans nomma le « linéaire B » mais qui était du grec archaïque ; ces inscriptions étaient de caractère économique, concernant l’inventaire des marchandises entreposées. À l’extrémité nord du couloir de l’ouest, un grand nombre d’anciennes empreintes de sceaux d’argile et de tablettes d’argile en écriture hiéroglyphique crétoise ont été découvertes.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Les magasins de l'ouest. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les celliers ont été numérotés en chiffres romains par les archéologues, de I à XVIII, du sud au nord. Les pithoïs des magasins III à VII ont été conservés ; trois d’entre eux ont été replacés dans leurs positions d’origine, et un toit temporaire a été construit pour les abriter. Depuis la cour de l’ouest on peut emprunter le long corridor souterrain de l’ouest pour accéder aux magasins.

StatueLe buste d’Arthur Evans
À l’angle sud-ouest de la cour de l’ouest (n° 1b sur le plan en stéréo), la municipalité d’Héraklion a dressé un buste de l’archéologue anglais Arthur John Evans (1851-1941) qui réalisa les fouilles du palais de Cnossos à partir du début du XXe siècle et jusqu’en 1931.
Porche de maisonLe propylée de l’ouest (Δυτικό πρόπυλο / Dytikó própylo)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le porche de l'ouest (auteur Yqqy). Cliquer pour agrandir l'image.Au sud de la cour, à droite du buste d’Evans, se trouvait le porche de l’ouest (n° 3 sur le plan et n° 3 sur le plan en stéréo) ; ce porche était un portique couvert ouvrant sur la cour de l’ouest ; le porche était soutenu par une colonne centrale dont une partie de la base de gypse est encore visible. Le mur de l’est du porche était décoré d’une fresque au saut-de-taureau. Il y avait une petite « salle de garde » à l’arrière du porche.

Le porche de l’ouest était fermé par une double porte derrière laquelle commençait le long « couloir des Processions ».

CouloirLe corridor des processions (Πομπικός διάδρομος / Pompikós diádromos)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La fresque au porteur de rhyton. Cliquer pour agrandir l'image.Le propylée de l’ouest donnait accès à un long couloir finement pavé, dénommé le « corridor des Processions », (n° 4 sur le plan et n° 4 sur le plan en stéréo) ; ce couloir est ainsi nommé d’après une fresque murale décorant son mur oriental et représentant une procession de prêtres, de prêtresses, de musiciens et de porteurs d’offrandes ; ces fresques étaient peintes sur deux hauteurs, suggérant un cortège sur deux files ; le cortège se dirigeait vers une femme, sans doute une déesse ou une grande prêtresse. On estime à cinq cents le nombre de figures de cette fresque. Des fragments de cette fresque sont exposés au Musée archéologique d’Héraklion ; une copie est présentée sur le site

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. L'entrée du corridor des processions depuis la cour ouest. Cliquer pour agrandir l'image.Selon Arthur Evans le « corridor des Processions » se rendait d’abord aux « Propylées du sud » puis continuait jusqu’à la cour centrale.

Salle de réceptionLes salles de cérémonie (Χώρο τελετών / CHóro teletón)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Plan du piano nobile. Cliquer pour agrandir l'image.Evans pensait que le palais de Cnossos comprenait des salles de réception ou de cérémonie qui devaient se trouver à l’étage, qu’il nomma « Piano nobile » (étage noble), par analogie avec le premier étage des palazzi italiens de la Renaissance. Evans situa le Piano nobile dans l’aile ouest du palais, à l’étage supérieur, du côté de la cour (n° 8 et n° 9 sur le plan) ; on y accédait par un escalier de dix-huit marches qui comportait deux volées.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La fresque à la pieuvre de la salle du trône supérieure. Cliquer pour agrandir l'image.Cet étage noble comportait un certain nombre de salles à piliers, dont quelques-unes ont été restaurées et ornées de copies de fresques ; la célèbre fresque de la « Parisienne », exposée au Musée archéologique d’Héraklion, aurait fait partie du décor de l’une de ces salles d’apparat. Les fresques, très colorées, montraient la mode féminine de l’époque avec des représentations de femmes dans diverses poses : les femmes avaient des cheveux minutieusement coiffés et portaient de longues robes à volants et à manches bouffantes ; leurs corsages étaient étroitement tirés autour de leur taille et leurs seins étaient exposés. La couleur bleue des vêtements indique un commerce maritime avec l’Égypte. D’autres fresques représentaient des compétitions sportives, probablement d’une importance rituelle, dans lesquelles de jeunes garçons et filles exécutaient acrobatiquement le saut-de-taureau.

Le bâtiment rectangulaire situé à côté de l’escalier a été construit longtemps après la destruction du palais minoen ; Evans l’a interprété comme un temple grec, en raison de découvertes d’artefacts datant de la période historique.

CellaLe sanctuaire tripartite (Τριμερές ιερό / Trimerés ieró)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le piano nobile. Cliquer pour agrandir l'image.Evans pensait également qu’il existait un sanctuaire et son trésor. La zone à gauche de l’escalier a été identifiée comme le sanctuaire principal du palais (n° 9 sur le plan), nommé par Evans « sanctuaire tripartite » parce qu’il était divisé en trois parties, l’élément central étant le plus élevé. Sa façade comportait cinq colonnes ; il y a une représentation d’un sanctuaire comparable sur une peinture murale maintenant exposée au Musée d’Héraklion.

La conception de la restauration par Evans réside dans les bases des colonnes et des piliers et dans les vases rituels en pierre retrouvés tombés au rez-de-chaussée, tel que le rhyton d’albâtre en forme de tête de lionne exposé au Musée archéologique.

On accédait au sanctuaire par le corridor des Processions, venant du sud-ouest, ou par un escalier montant depuis la cour centrale, située à l’est. À gauche de cet escalier se trouvaient le sanctuaire, nommé par Evans « sanctuaire tripartite ». Les trois pièces du sanctuaire étaient : une « crypte à piliers » (n° 9a), une pièce contenant une immense jarre (n° 9 b) et la « salle du trésor » du sanctuaire (n° 9c) ; à droite de l’escalier se trouvaient un vestibule (n° 8a), sorte d’antichambre, et ce qu’Evans nomma la « salle du trône » (n° 8b). Le grand escalier et l’étage supérieur auquel il mène sont en grande partie des créations d’Evans.

CrypteLa crypte à piliers (Υπόστυλες κρύπτες / Ypóstyles krýptes)
À gauche de l’escalier montant de la cour centrale, un vestibule donnait accès aux « cryptes à piliers » (n° 9a sur le plan d’étage et n° 14 sur le plan en stéréo), des pièces sombres où se déroulaient des cérémonies cultuelles ; les dépressions de leur plancher indiqueraient que ces pièces étaient utilisées pour des libations. On peut voir une double hache gravée dans la pierre des piliers.
TrésorLa salle du trésor (Θησαυρός / Thisavrós)
Le même vestibule donnait accès à la « salle du trésor » (n° 9c sur le plan d’étage et n° 16 sur le plan en stéréo) ; dans cette pièce, deux grands dépôts rectangulaires en pierre ont été trouvés, creusés dans le plancher ; ces dépôts étaient remplis de vases en argile et d’objets de valeur, parmi lesquels se trouvaient les fameuses statuettes représentant la « Déesse aux serpents » visibles au Musée archéologique d’Héraklion. On y a découvert également des tablettes d’argile gravées en écriture linéaire B et des empreintes de sceaux d’argile qui étaient probablement liées aux archives du sanctuaire.
VestibuleL’antichambre de la salle du trône
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Réplique en bois du « trône » dans l'antichambre. Cliquer pour agrandir l'image.À droite de l’escalier montant à l’étage noble (piano nobile) se trouve un vestibule (n° 8a sur le plan d’étage et n° 18 sur le plan en stéréo) qui donne accès à un ensemble de pièces qu’Evans a nommé « salle du trône ». On descend par quelques marches dans cette antichambre où l’on peut voir des bancs en pierre de gypse ; entre ces bancs ont été découvertes des traces d’un objet en bois carbonisé, peut-être un siège ; de nos jours, un siège de bois a été placé ici, qui est une copie du trône de pierre qui se trouve dans la salle du trône.

Au centre de l’antichambre on peut voir une grande vasque de porphyre, découverte dans une pièce voisine, qui a été placée à cet endroit par Evans ; cette vasque servait peut-être à des ablutions rituelles.

Salle du trôneLa salle du trône (Αίθουσα του θρόνου / Aíthousa tou thrónou)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La salle du trône. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Depuis l’antichambre on accédait par une double porte à la « salle du trône » (n° 8b sur le plan d’étage et n° 19 sur le plan en stéréo), la pièce centrale d’un ensemble de pièces où se trouve un siège de pierre d’albâtre, qu’Evans a désigné comme un « trône ». Cette « salle du trône », étonnamment petite, a été mise au jour le 13 avril 1900 par les équipes de fouille d’Evans ; Evans l’a datée de l’époque minoenne tardive n° II. Une vitre empêche les visiteurs de pénétrer dans la salle du trône : on peut observer la salle du trône depuis l’antichambre.

Le trône est appuyé contre la mur nord de la salle ; à droite, à gauche et en face du trône se trouvent des bancs de pierre de gypse, semblables à ceux de l’antichambre. Le trône mesure 1,38 m de hauteur avec un siège d’environ 50 cm; le dossier est fait d’un seul bloc de pierre.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La salle du trône. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les murs de la pièce, de part et d’autre du trône, étaient décorés de fresques représentant des plantes et des griffons, animaux chimériques avec un corps de lion et une tête d’oiseau mais pas d’ailes ; les griffons sont en position couchée sur un fond rouge, sans doute à base d’hématite pulvérisée. Le griffon était un important symbole sacré à l’époque minoenne apparaissant aussi sur les sceaux. Les fresques que l’on voit de nos jours sont des copies qu’Evans a fait réaliser. Les originaux des fresques trouvées dans cette pièce ont été restituées et sont visibles au Musée archéologique d’Héraklion.

Des vases de pierre pour l’huile, souvent liés à des rituels, ont été trouvés sur le sol. Le bassin de pierre que l’on voit dans la salle du trône a été trouvé dans un couloir voisin et placé ici.

La pièce centrale communique à l’arrière avec une suite de petites pièces sombres éclairées par des lampes.

La fonction de cet ensemble de pièces est difficile à déterminer ; Evans croyait que ces salles étaient utilisées pour des cérémonies, le personnage principal étant le roi de Cnossos dans un rôle de prêtre-roi. Cependant, il semble peu probable qu’il s’agisse d’une salle du trône au sens moderne du terme, bien que l’on puisse imaginer un souverain, siégeant sur son trône, entouré de son conseil assis sur les bancs.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le bassin lustral de la salle du trône (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.D’autres hypothèses font de ce siège le siège de la grande prêtresse du sanctuaire incarnant une divinité féminine ; à l’appui de cette thèse la forme évidée du « trône » qui semble adaptée à la morphologie d’un postérieur féminin, ainsi que le croissant de lune, sculpté sur le pied du siège, qui évoque un personnage féminin.

À gauche de la salle, face au trône, se trouve une zone dont le plancher est à un niveau inférieur et à laquelle on accède par quelques marches d’escalier ; cette zone est séparée de la salle du trône par une sorte de chancel à trois colonnes et est éclairée par un puits de lumière. Evans pensait que des zones de forme similaire étaient utilisées pour les cérémonies de purification et les appelaient donc « bassins lustraux ». Ce bassin lustral aurait servi pour les ablutions purificatrices avant la prière ; cependant il ne disposait pas d’une évacuation.

Porte d’entréeL’entrée du sud (Νότια είσοδος / Nótia eísodos)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. L'accès du sud. Cliquer pour agrandir l'image.L’aile sud du palais était bâtie au bord du ravin de la rivière Vlychias (Βλυχιά) ; l’érosion par la rivière et les séismes ont sans doute provoqué des glissements de terrain ; la partie sud du palais a été encore plus endommagée que les autres parties du palais ; la reconstruction de cette partie sud du palais est très incertaine.

Arthur Evans pensait qu’il y avait, à l’angle sud-ouest du palais, une entrée (n° 6 sur le plan en stéréo) à laquelle on accédait par une majestueuse montée en gradins avec des colonnades à droite et à gauche, le fameux « Portique en escalier » ; la route du sud traversait le ravin de la rivière par un viaduc et aboutissait à ce portique en escalier. On ne peut voir des fondations de ce portique en escalier qu’au niveau de sa partie supérieure.

PropyléesLes propylées du sud (Νότια προπύλαια / Nótia propýlaia)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le propylée du sud. Cliquer pour agrandir l'image.Selon Evans une branche du « corridor des Processions » rejoignait le « Propylée du Sud » (n° 6 sur le plan et n° 9 sur le plan en stéréo) ; ce « Grand Propylée » était un vestibule monumental, soutenu par quatre piliers et colonnes, précédant le majestueux escalier qui montait à l’étage supérieur du sanctuaire (n° 10 sur le plan en stéréo). Un autre escalier, plus petit, conduisait à la cour centrale.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Les propylées du sud. Cliquer pour agrandir l'image.Une partie du Propylée du Sud a été reconstituée par Evans qui y a installé une copie de la fresque des « Porteurs de rhytons » ; cette peinture murale représente un homme tenant un vase à libation (rhyton) ; il s’agit d’un détail de la « fresque des Processions » qui rejoignait ici le « Propylée du sud ».

Une gigantesque paire de cornes de taureau aurait autrefois orné le haut de la façade sud du palais, le taureau sacré étant un symbole de la religion minoenne ; cette paire de cornes a été reconstruite en béton et nommée par Evans les « Cornes de la Consécration ».

On peut également voir des pithoïs, de grandes jarres de stockage, du côté est du Propylée du Sud ; ces pithoïs appartiennent à la période post-palatiale (1450-1100 avant JC) et indiquent que la zone fut utilisée à cette époque pour le stockage.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Les cornes de la consécration. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Les cornes de la consécration. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Jarres géantes (pithoi). Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
CouloirLe corridor de la fresque du « Prince aux Lys » (Τοιχογραφίας του Πρίγκιπα με τα Κρίνα / Toichografías tou Prínkipa me ta Krína)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le corridor du Prince des Lys (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Du portique à escalier qui montait, depuis le pont sur la rivière Vlychias, jusqu’à l’entrée sud du palais il ne reste que les fondations d’une tour ; la partie du portique la plus proche de la cour centrale a été reconstruite par Evans ; elle est nommée « Corridor du Prince aux Lys » (n° 11 sur le plan et n° 8 sur le plan en stéréo) ; c’est aussi l’extrémité nord du « Corridor des Processions », qui débouchait sur la cour centrale.

Dans cette partie reconstruite, Evans a placé une copie d’une fresque murale en relief, dont seuls quelques fragments ont été trouvés ; sur ces fragments il était possible de distinguer une figure portant une couronne de fleurs de lys et de plumes. La reconstitution que l’on voit sur le site est incertaine : de l’avis d’Evans, il représentait le prêtre-roi ; d’autres archéologues pensent qu’il s’agissait d’un prince, tandis que d’autres pensent qu’il représentait une figure féminine. L’original de cette fresque, très reconstituée à partir de peu de fragments, est exposée au Musée archéologique ; elle est traditionnellement nommée la fresque du « Prince aux Lys ».

CourLa cour centrale (Κεντρική αυλή / Kentrikí avlí)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le sud de la cour centrale et les cornes de la consécration. Cliquer pour agrandir l'image.La cour centrale reliait entre elles les différentes ailes du palais (n° 10 sur le plan et n° 12 sur le plan en stéréo) : à l’ouest un escalier montait vers le sanctuaire ; à l’est le Grand Escalier descendait vers les appartements royaux ; on pouvait accéder directement à la cour depuis le nord et depuis le sud. La cour centrale mesurait environ 53 m par 28 m. Les cours centrales étaient un élément architectural commun à tous les palais minoens ; on pense que cet espace devait être réservé aux réunions et aux rituels à la fois sacrés et profanes, tels que les jeux tauromachiques à caractères rituels avec des exercices acrobatiques périlleux comme le saut-de-taureau, représentés sur de nombreuses fresques.

Une partie du pavage, qui recouvrait jadis toute la cour, est conservée dans les coins nord-ouest et sud-ouest, tandis que, près de la « salle du trône », ou peut observer des parties du système de drainage qui assurait l’évacuation des eaux de pluie.

PalaisLes appartements royaux (Βασιλικά διαμερίσματα / Vasiliká diamerísmata)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le vestibule des colonnades des appartements royaux. Cliquer pour agrandir l'image.Dans l’aile orientale du palais, à l’est de la cour centrale, ont été découvertes des pièces d’une taille et d’une élégance telles qu’elles ont été identifiées par Evans comme les quartiers résidentiels de la famille royale. Ces appartements royaux comptaient quatre étages : les deux étages supérieurs s’élevaient au-dessus du niveau de la cour centrale ; les deux étages inférieurs étaient creusés dans le versant de la colline de Képhala, dominant le petit fleuve côtier Kairatos et offrant une vue sur la campagne crétoise. Ces quatre étages étaient desservis par un escalier, dit « Grand escalier », dont la cage d’escalier était éclairée et aérée par un puits de lumière ; ces puits de lumière étaient une caractéristique typique de l’architecture minoenne.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Accès aux appartements royaux. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Depuis le grand escalier un lacis de passages et de corridors desservait des salles spacieuses et d’autres pièces plus petites, disposées dans un arrangement déroutant. Sur la droite on entrait dans la salle dite « Salle des haches bipennes » parce que des symboles de doubles haches y sont gravés dans les blocs de maçonnerie ; il s’agissait vraisemblablement de la salle des gardes qui contrôlait l’accès à la chambre du roi. Sur la gauche se trouve l’appartement de la reine et sa salle de bains.

Les appartements royaux disposaient en effet d’un confort remarquable pour l’époque, notamment pour l’utilisation de l’eau : dès le début du deuxième millénaire avant JC, de l’eau de source était amenée par un aqueduc jusqu’à la colline de Képhala depuis les sources d’Archanès, à environ 10 km au sud ; l’aqueduc se ramifiait vers le palais et vers la ville. L’eau arrivait au palais par gravité par des tuyaux en terre cuite soigneusement façonnés, avec une extrémité plus étroite que l’autre afin qu’ils puissent s’emboîter, augmentant ainsi la pression de l’eau et lui permettant de s’écouler plus facilement. Par ailleurs un énorme puits de 16 m de profondeur et 8 m de diamètre avait été creusé, dans le calcaire mou, jusqu’au niveau du lit de la rivière, à l’extrémité sud-est du palais ; malheureusement l’imposant ouvrage s’est effondré peu après les fouilles archéologiques. Les eaux de pluie étaient également recueillies sur le terrain du palais, dans les cours et dans les puits de lumière, au moyen de tubes coniques en terre cuite et de canaux faits de pierres plates creusées de rigoles et couverts, mais les citernes à eau étaient relativement petites.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Système de drainage des eaux (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.L’eau douce sous pression était utilisée pour le chauffage par l’eau chaude des salles de séjour et pour des salles de bains avec baignoires et des toilettes avec chasse d’eau.

Le drainage des eaux usées était aussi très élaboré, avec un réseau de canalisations d’évacuation constitué d’un ensemble de tuyaux en terre cuite interconnectés passant sous la plus grande partie du palais. Ce réseau d’assainissement conduisait les eaux usées jusqu’ à un égout.

Les appartements royaux sont l’une des parties les plus intéressantes du palais car les deux étages inférieurs sont assez bien conservés, alors que le reste des appartements royaux a été reconstruit au moyen de poutre en fer et de béton armé. Malheureusement les appartements royaux, et le grand escalier qui les dessert, sont fermés au public depuis les années 1990 pour des raisons de sécurité et de préservation des restaurations ; on peut seulement apercevoir la cage d’escalier et les murs extérieurs du mégaron de la reine ; le puits de lumière est protégé par un toit provisoire.

EscalierLe grand escalier (Μεγάλο κλιμακοστάσιο / Megálo klimakostásio)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le puits de lumière des appartements royaux. Cliquer pour agrandir l'image.Les quatre étages des appartements royaux sont reliés les uns aux autres par un système d’escaliers connu sous le nom de « Grand escalier » (n° 12 sur le plan et n° 31 sur le plan en stéréo). Il y a deux volées d’escaliers pour chaque étage ; les deux volées inférieures sont conservées intactes telles qu’elles ont été trouvées ; les marches en pierre de gypse sont larges et profondes, avec une pente douce qui facilite la montée.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le vestibule des colonnades des appartements royaux. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’escalier est éclairé par un grand puits de lumière entouré sur trois côtés d’une colonnade de colonnes en bois. Le mur oriental de la loggia située au premier niveau est décoré de fresques représentant des boucliers en forme de huit ; cette fresque aux « Boucliers en forme de huit » est une copie dont l’original se trouve au Musée archéologique d’Héraklion. Au bas de l’escalier se trouve une cour à colonnade, situé à 8 m au-dessous du niveau de la cour centrale.

Contrairement aux colonnes grecques ultérieures, qui sont plus étroites en haut et plus larges en bas pour créer l’illusion d’une plus grande hauteur (έντασις / éntasis), les colonnes minoennes en bois étaient plus larges en haut qu’en bas, car elles étaient faites d’un tronc de cyprès, dressé à l’envers pour éviter la germination. Les colonnes du palais de Cnossos étaient peintes en rouge et montées sur des socles de pierre, avec des chapiteaux ronds de forme torique.

Ce « Grand escalier » est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture minoenne.

Salle de gardeLa salle des doubles haches (Αίθουσα των Διπλών Πελέκεων / Aíthousa ton Diplón Pelékeon)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La salle des haches bipennes (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.La salle des haches bipennes est placée entre le grand escalier et le mégaron du roi (n° 15 sur le plan et n° 32 sur le plan en stéréo), dont elle était séparée par trois grandes portes. Il s’agissait vraisemblablement d’une salle des gardes ; cette salle est nommée « salle des haches bipennes » à cause des haches à deux taillants gravées dans la paroi du puits de lumière attenant.
SalleLe mégaron du roi (Μέγαρο του Βασιλιά / Mégaro tou Vasiliá)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le mégaron du roi (auteur Yqqy). Cliquer pour agrandir l'image.La plus grande des chambres des appartements royaux était le mégaron du roi, qui se trouvait derrière la façade orientale du palais et qui ne pouvait pas être vu depuis la cour centrale (n° 15 sur le plan et n° 33 sur le plan en stéréo). Le mégaron du roi était en partie éclairé par un puits de lumière ; de la pièce partait un portique couvert qui dispensait ombre et fraîcheur.

Le mégaron du roi pouvait être divisé sur trois côtés, du plancher au plafond, par plusieurs grandes portes à double battant s’ouvrant entre des piliers de bois, ce qui conférait à la chambre une grande flexibilité d’espace ; dans l’antiquité de telle pièces étaient nommées polythyrons (πολύθυρον, à plusieurs portes). Le long du quatrième mur, dépourvu de portes, Evans trouva les restes d’un trône avec baldaquin, ce qui suggère que la pièce était également utilisée pour certaines fonctions royales ; de nos jours, ce trône est figuré par un trône en bois.

Le mégaron du roi ne disposait pas d’une salle de bains : le roi Minos ne se lavait pas …

SalleLe mégaron de la reine (Μέγαρο της Βασίλισσας / Mégaro tis Vasílissas)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La fresque aux Dauphins du mégaron de la reine (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Le mégaron de la reine se trouvait à droite du Grand escalier (n° 14 sur le plan et n° 34 sur le plan en stéréo) ; la chambre était éclairée et aérée par un puits de lumière situé contre la façade orientale du palais et par des fenêtres s’ouvrant sur le puits de lumière du mégaron du roi.

Le mégaron de la reine était décoré de magnifiques fresques : les plus connues sont la fresque aux « Dauphins » et la fresque à la « Danseuse aux cheveux flottants » ; il y avait aussi des frises à motifs de fleurs et de spirales abstraites. Les fragments de la fresque aux Dauphins ont, en réalité, été découverts au rez-de-chaussée du mégaron, mais on suppose qu’elle ornait le salon principal ; la fresque est exposée au Musée archéologique d’Héraklion, de même que la fresque à la Danseuse ; la fresque a été reconstituée, à partir de très peu de fragments, par l’artiste anglais d’origine néerlandaise Piet de Jong entre 1922 and 1930 ; la fresque aux Dauphins visible sur le site, au-dessus de la porte du mégaron, est une copie.

Salle de bainsLa salle de bains de la reine (Μπάνιο της Βασίλισσας / Bánio tis Vasílissas)
À côté de la chambre de la reine se trouvent un ensemble de salles d’eau ayant été utilisées pour la toilette (n° 14 sur le plan) de la reine : une salle de bains (n° 34b sur le plan en stéréo) où l’eau chaude devait sans doute être apportée dans des cruches ; des toilettes avec un siège et avec un système d’évacuation à chasse d’eau (n° 35 sur le plan en stéréo) ; dans une petite pièce a été découverte une baignoire de petite taille en terre cuite qui, à l’origine, devait être peinte (n° 37 sur le plan en stéréo). Le système d’évacuation des eaux usées était constitué de tuyaux en terre cuite.
Autel antiqueLe sanctuaire des doubles haches (Ιερό των Διπλών Πελέκεων / Ieró ton Diplón Pelékeon)
À côté de l’appartement de la reine se trouve une salle qui a été transformée en sanctuaire à la fin de la période post-palatiale (entre 1375 et 1200 avant JC). Cette salle est connue comme le « Sanctuaire des doubles haches » (n° 13 sur le plan et n° 38 sur le plan en stéréo). Sur un autel, placé à l’arrière de la salle, différents objets rituels ont été trouvés, parmi lesquels une hache bipenne en pierre, des idoles votives en argile et des vases ; dans un coin se trouve un petit bain lustral (n° 39 sur le plan en stéréo). De petits sanctuaires similaires ont été découverts dans des maisons de la même période.
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Sanctuaire des haches bipennes. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Sanctuaire des haches bipennes. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Sanctuaire des haches bipennes. Cliquer pour agrandir l'image.
EntrepôtLe magasin des jarres à médaillons (Αποθήκη των πίθων με τα μετάλλια / Apothíki ton píthon me ta metállia)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Corridor des baies. Cliquer pour agrandir l'image.Le magasin des jarres à médaillons tire son nom des pithoïs (jarres géantes) trouvés ici (n° 16 sur le plan et n° 30 sur le plan en stéréo) ; par l’escalier à gauche sur la cour centrale, on peut pénétrer dans ce magasin. Depuis le magasin des jarres a médaillons on peut mieux voir la cage de l’escalier conduisant au mégaron de la reine.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le magasin des jarres à médaillons (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Ces jarres à médaillons présentent des disques en relief et une décoration à motif de corde, caractéristique du début de la période du Nouveau Palais (1700-1450 avant JC). Diverses découvertes montrent que l’endroit avait également été utilisé comme magasin à l’époque du Vieux Palais (1900-1700 avant JC).

À côté du magasin des jarres à médaillons, en descendant encore, on découvre le « Corridor des Baies », où trois petites ouvertures, des baies, étaient utilisées pour le stockage. De nombreux vases et objets religieux ont été trouvés ici. Les magasins ont été remplis à la fin de la période du Nouveau Palais (1700-1450 avant JC).

À Cnossos les poteries sont pléthoriques, très décorées et d’un style unique par époque ; ce style de décoration a été utilisé comme marqueur de couche archéologique.

Taille de pierreL’atelier lapidaire (Εργαστήριο λιθοξόου / Ergastírio lithoxóou)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. L'atelier de lapidaire (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Au nord des appartements royaux se trouvaient les dépendances (n° 16 sur le plan) avec des ateliers de potiers (vestiges de fours) (n° 47 sur le plan en stéréo), de tailleurs et de polisseurs de pierres (n° 46 sur le plan en stéréo), d’orfèvres et d’autres artisans. Selon Evans, le laboratoire était au premier étage qui s’est effondré. Dans l’atelier lapidaire, des blocs non encore travaillés de serpentine (Lapis lacedaemonius), également nommée porphyre vert ancien ont été trouvés. De nombreux outils en pierre ont également été trouvés.

Plus au nord se trouvait une école de scribes (n° 48b sur le plan en stéréo).

EntrepôtLe magasin des jarres géantes (Αποθήκη Γιγαντιαίων Πίθων / Apothíki Gigantiaíon Píthon)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le corridor des magasins. Cliquer pour agrandir l'image.Dans le coin nord-est du palais se trouvaient des magasins, dont celui des pithoïs (jarres géantes en terre cuite) où l’on conservait les provisions de nourriture du palais : du vin, de l’huile, du miel, des grains, des haricots, des olives, du poisson séché et cetera (n° 17 sur le plan et n° 49 sur le plan en stéréo) ; beaucoup de ces produits étaient transformés au palais, qui avait des moulins à grains, des pressoirs à huile et des pressoirs à vin. Le magasin des jarres géantes remonterait à l’époque du Premier Palais. C’est dans ces magasins de l’aile orientale qu’on a découvert les plus grands exemplaires de pithoïs.
CouloirLe corridor de l’échiquier (Διάδρομος Ζατρικίου / Diádromos Zatrikíou)
Le couloir du jeu d’échecs se trouve dans le coin nord-est du palais, près des zones d’entrepôts, dans une partie du palais où était peut-être logée la cour (n° 18 sur le plan et n° 50 sur le plan en stéréo). Ce couloir doit son nom à un plateau de jeu de société (ζατρίκιον / zatríkion) découvert à cet endroit et, improprement, nommé « échiquier ». Ce plateau de jeu royal était fabriqué en ivoire incrusté de cristal de roche, de verre de couleur bleu égyptien, d’argent et d’or ; les pièces utilisées étaient en cristal de roche. Ce plateau de jeu est de nos jours exposé au Musée archéologique d’Héraklion.

À droite du couloir de l’Échiquier se trouvent les « magasins de poterie royale » où de la poterie de style de Kamarès de la période du Vieux Palais (1900-1700 avant JC) a été découverte ; à gauche de couloir se trouvent des zones de stockage et d’atelier. Depuis corridor de l’Échiquier un escalier à quatre volées de marches descendait jusqu’au « Bastion de l’est » (Ανατολικός προμαχώνας / Anatolikós promachónas) (n° 44 sur le plan en stéréo).

Porte d’entréeL’entrée du nord (Βόρεια είσοδος / Vóreia eísodos)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La rampe de l'entrée du nord (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Un passage à découvert reliait l’entrée du nord à la cour centrale du palais (n° 19 sur le plan et n° 25 sur le plan en stéréo). Ce passage était une rampe pavée montant fortement vers la cour, avec un ingénieux système de recueil des eaux ; cette rampe étroite était bordée à droite et à gauche par deux portiques surélevés qui ont été nommés « bastions » parce qu’ils semblaient garder l’entrée du nord, mais ils n’avaient pas le caractère de fortifications.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. L'entrée nord. Cliquer pour agrandir l'image.Evans a fait reconstruire le portique situé du côté ouest de l’entrée, nommé « Bastion du nord-ouest » (n° 25b sur le plan en stéréo) ; le mur oriental de ce portique du nord-ouest comportait une remarquable fresque figurative en relief représentant un taureau chargeant ; Evans a fait réaliser une copie de cette fresque en relief du « Taureau chargeant » (τοιχογραφία του Κυνηγιού Ταύρου), visible derrière la colonnade du portique. La fresque date de l’époque néo-palatiale (1600-1450 avant JC).

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le bastion du nord-ouest. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le bastion du nord-ouest. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le bastion du nord-ouest. Cliquer pour agrandir l'image.
Salle hypostyleLa maison de la douane (Τελωνείο / Teloneío)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La maison de la douane (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Une cour hypostyle était placée devant l’entrée du nord (n° 20 sur le plan et n° 27 sur le plan en stéréo). Parce que cette entrée était l’aboutissement de la route venant du port de Cnossos, Evans a suggéré que cette cour pouvait être un poste de douane où étaient contrôlées les marchandises du commerce maritime lorsqu’elles arrivaient au palais ; Evans a nommé ce bâtiment « Maison de la Douane ».

Cette cour hypostyle, à huit piliers carrés et deux colonnes en façade, soutenait probablement une grande salle située à l’étage supérieur, peut-être une salle de banquets ; cette cour hypostyle est un ajout du début de la période néo-palatiale (vers 1700 avant JC).

Bâtiment antiqueLe bassin lustral du nord (Βόρεια δεξαμενή καθαρμών / Vóreia dexamení katharmón)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Bassin lustral du nord. Cliquer pour agrandir l'image.Dans le coin nord-ouest du palais se trouvait un bâtiment présentant des colonnades sur deux côtés (n° 21 sur le plan et n° 24 sur le plan en stéréo) ; ce bâtiment a été identifié comme un bassin lustral qui aurait été utilisé pour la purification des visiteurs arrivant au palais-sanctuaire par la Voie royale ; ce bâtiment est connu sous le nom de « Bassin lustral du nord ».

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Le bassin lustral du nord-ouest. Cliquer pour agrandir l'image.À l’intérieur du bâtiment se trouve une pièce, dans laquelle on descend par quelques marches d’escalier, avec un plancher fait de dalles de gypse, une sorte de bassin, mais qui ne comportait pas de système d’évacuation. On y a découvert des traces de brûlures et des jarres à huile, ce qui suggère que ceux qui venaient au palais étaient purifiés et oints ici avant d’entrer au palais par l’entrée du nord voisine. Des constructions avec une disposition similaire ont été découvertes dans d’autres parties du palais de Cnossos, ainsi que dans d’autres palais et bâtiments minoens importants de l’époque néo-palatiale (1700-1450 avant JC).

La reconstitution du bassin lustral est l’une des mieux réussie par Evans ; malheureusement l’accès en est interdit par une corde.

Théâtre antiqueLe théâtre (Θέατρο / Théatro)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Escalier d'accès au théâtre. Cliquer pour agrandir l'image.Au nord-ouest, un peu avant de parvenir au palais, la Voie royale passe par une construction à ciel ouvert formée par une cour rectangulaire pavée et bordée par deux rangées de gradins disposées à angle droit (n° 22 sur le plan et n° 26 sur le plan en stéréo). Parce que cette structure lui rappelait les théâtres grecs ultérieurs, Evans a nommé cette construction le « Théâtre ».

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Escalier d'accès au théâtre. Cliquer pour agrandir l'image.Evans a suggéré, se référant à Homère, que des spectacles ou des danses rituelles liés à l’accueil des visiteurs pouvaient avoir eu lieu ici ; le théâtre – dont les gradins sont bien conservés – pouvait accueillir environ 400 spectateurs. On trouve le même genre de structure au palais de Phaistos.

Ville antiqueLes environs du palais
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Carte des environs du palais. Cliquer pour agrandir l'image.Légende de la carte des environs du palais :

1 : Palais de Cnossos. 2 : Maison du sud. 3 : Maison du sud-est. 4 : Maison de l’est. 5 : Théâtre. 6 : Maison des fresques. 7 : Voie royale. 8 : Armurerie. 9 : Maisons minoennes du nord-ouest. 10 : Petit palais. 11 : Villa Ariane. 12 : Manoir royal. 13 : Caravansérail. 14 : Pont minoen. 15 : Maisons minoennes du sud. 16 : Maison du Grand Prêtre. 17 : Fleuve Kairatos. 18 : Rivière Vlychia. 19 : Vers la villa Dionysos.

Le site archéologique de Cnossos ne se réduit pas à son seul palais, même si c’est l’unique partie ouverte au public et la plus spectaculaire ; les fouilles ont révélé d’autres bâtiments de grande importance et se poursuivent aujourd’hui. Les objets archéologiques qui y ont été découverts sont exposés au Musée archéologique d’Héraklion, notamment les fresques de la « Maison des fresques ».

Autour du palais, principalement vers le nord et l’ouest, s’étendait la ville minoenne de Cnossos ; le long de la Route royale, en particulier, on trouve les ruines de maisons de la ville, avec des ateliers au rez-de-chaussée et des pièces d’habitation à l’étage supérieur. Les archéologues ont donné un nom à beaucoup de ces maisons selon leur situation par rapport au palais ou selon des caractéristiques architecturales qu’elles présentent. Les maisons situées hors du site ne se visitent pas, mais on peut, en une demi-heure de marche, les apercevoir.

Voie antiqueLa voie royale (Βασιλικός δρόμος / Vasilikós drómos)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La voie royale. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La « Voie royale » reliait vraisemblablement les deux ports principaux de Knossos, Katsambas et Amnissos, à l’entrée nord du palais ; c’était une voie dallée et surélevée, d’environ 4 m de largeur (n° 7 sur le plan des environs). La Route royale se sépare en deux branches aux abords du palais ; une branche se dirige vers le théâtre dont elle divise l’orchestre en deux ; l’autre branche rejoint l’entrée du nord du palais.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La voie royale. Cliquer pour agrandir l'image.Au sud du palais la Voie royale franchissait le ravin de la rivière Vlychia (n° 18 sur le plan des environs) par un pont ; immédiatement après ce pont, sur la droite, se trouvait une vaste auberge, qu’Evans a nommé le caravansérail, où étaient hébergés les voyageurs venant de la côte sud de la Crète.

Maison antiqueLa maison des fresques (Οικία των τοιχογραφιών / Oikía ton toichografión)
Au sud de la Voie royale, au nord-ouest du palais, a été mise au jour une maison datant du XVe au XIIe siècle avant JC (n° 6 sur le plan des environs). C’était un bâtiment à l’architecture simple, construite en pierre de gypse, mais qui possédait de riches fresques murales, notamment les célèbres fresques des « Singes bleus » et de l’« Oiseau bleu », exposées au Musée archéologique d’Héraklion. De l’autre côté de la Route royale se trouvait un bâtiment qui était une armurerie ou un arsenal. Ces deux constructions étaient sans doute en relation étroite avec le palais.
Palais antiqueLe petit palais (Μικρό ανάκτορο / Mikró anáktoro)
Au bord de la Voie royale, à environ 300 m au nord-ouest du palais, se trouvait un édifice luxueux qui a été nommé le « Petit palais » (n° 10 sur le plan des environs) ; il présente le même style architectural et les mêmes matériaux que le grand palais. Cependant il semble que le bâtiment servait surtout à des fins cultuelles car de nombreux objets de culte, d’une grande valeur, y ont été découverts, par exemple un rhyton en forme de tête de taureau. Ce bâtiment a fait l’objet de fouilles archéologiques mais n’est pas ouvert au public.
VillaLa villa Ariane (Βίλλα Αριάδνη / Vílla Ariádni)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La villa Ariadne. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).À l’ouest du Petit palais, à l’écart de la route moderne, se trouve la villa Ariadne qu’Evans s’était fait construire en 1906 pour y séjourner pendant la durée de ses fouilles archéologiques (n° 11 sur le plan des environs) ; la villa abrite de nos jours le Centre de Recherche de Cnossos (Κέντρο Ερευνών της Κνωσού).

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La villa Ariadne. Cliquer pour agrandir l'image.Pendant l’occupation allemande la villa Ariane fut la résidence du général commandant la 22e division d’infanterie, Heinrich Kreipe. Le 26 avril 1944, sur la route reliant son Quartier général divisionnaire, situé à Archanès, à la villa Ariane, le général Kreipe fut enlevé par un commando du Special Operations Executive (SOE) britannique et de la résistance crétoise ; le général Kreipe fut interné par les Britanniques jusqu’en 1947.

Maison antiqueLa villa au Dionysos (Βίλλα του Διονύσου / Vílla tou Dionýsou)
Un des importants vestiges romains à Cnossos est la villa au Dionysos (n° 19 sur le plan des environs) qui doit son nom à la mosaïque du plancher qui représente le dieu Dionysos ; cette villa et sa mosaïque datent du IIe siècle après JC.
Maison antiqueLe manoir royal (Βασιλική Έπαυλη / Vasilikí Épavli)
Les ruines de la villa royale, ou manoir royal, se trouvent à environ 150 m au nord-est de l’entrée nord du palais de Knossos (n° 12 sur le plan des environs). Ce bâtiment était construit à flanc de coteau, dominant la vallée du fleuve Kairatos ; l’entrée devait se faire par le premier étage. Cet édifice luxueux et richement décoré est qualifié de royal parce qu’un trône y a été découvert, encastré dans une niche du mur sud de la pièce principale ; une route pavée reliait l’édifice au palais. La villa royale date du XIVe siècle avant JC, sans doute après l’occupation mycénienne du palais.
Maison antiqueLa maison du sud-est (Νοτιοανατολικά οικία / Notioanatoliká oikía)
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La maison du sud-est (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À l’angle sud-est du palais se trouvaient un certain nombre de maisons, notamment la maison dite « Maison du sud-est » (Νοτιοανατολικά οικία) (n° 3 sur le plan des environs et n° 41 sur le plan en stéréo). La maison du sud-est appartient à l’époque du nouveau palais (1700-1450 avant JC) ; c’était une maison luxueuse, bien construite et décorée de fresques murales à motifs de lys ; elle comportait une cloison à plusieurs portes, une salle des piliers et des locaux de stockage ; on y a découvert des objets précieux.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La maison au chancel (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Dans le même pâté de maisons se trouvait la maison dite « Maison au sanctuaire », « Maison à la Tribune Sacrée » ou « Maison au Chancel » (Οικία του Ιερού Βήματος) (n° 40 sur le plan en stéréo) qui comportait un autel monté sur deux petites colonnes.

À l’est de ce pâté de maisons il y avait une maison dite « Maisons aux Piliers Monolithiques » (Οικία των Μονολιθικών Στύλων) (n° 43 sur le plan en stéréo), datant de l’époque de l’ancien palais (1900-1700 avant JC) ; sous le petit toit on peut voir un four minoen, peut-être utilisé pour la fonte de métaux.

Au sud de la maison du sud-est se trouvent deux maisons de l’époque de l’ancien palais (n° 42 sur le plan en stéréo) : la « Maison des Bœufs sacrifiés » (Οικία των Θυσιασμένων Βοών) du nom des restes d’un sacrifice qui y ont été mis au jour (des cornes de taureau et une table d’offrandes à trépied) ; la « Maison des Blocs Tombés » (Οικία των Πεσμένων Ογκολίθων), nommée d’après les blocs tombés de la façade du palais à cause d’un tremblement de terre.

Maison antiqueLa maison du sud (Νότια οικία / Nótia oikía)
En bas à gauche du palais se trouve la « maison du sud » (n° 2 sur le plan des environs et n° 5b sur le plan en stéréo). Cette maison a été partiellement reconstruite, avec ses trois étages. De nombreux éléments architecturaux et décoratifs du palais avaient été reproduits dans cette maison (« bassin lustral », salle des piliers, utilisation fréquente du gypse, et cetera). La maison du sud est donc considérée comme une maison assez spéciale de la période du Nouveau Palais (1700-1450 avant JC).
Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La maison du sud. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La maison du sud. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La maison du sud. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. La maison du sud. Cliquer pour agrandir l'image.
AubergeLe caravansérail (Καραβανσεράι / Karavanserái)
La principale artère routière reliant le sud à la côte nord de la Crète se terminait dans la zone sud-ouest du palais. Les voyageurs qui venaient des contrées plus chaudes du sud de l’île, de la mer de Libye ou de la plaine de la Messara pouvaient se reposer dans ce qu’Evans a nommé le « Caravansérail » (Καραβάν Σεράι / Karaván Serái), ou la maison d’hôtes (Ξενώνας / Xenónas) (n° 13 sur le plan des environs) ; ils pouvaient s’y rafraîchir aux fontaines, s’y baigner dans des piscines et y abreuver leurs bêtes ; les voyageurs continuaient ensuite vers le nord en franchissant la rivière Vlychia par le viaduc (n° 14 sur le plan des environs) et entraient dans le palais par le fameux « Portique en escalier » du sud du palais. Le « Viaduc » était l’une des infrastructures les plus impressionnantes et l’ouvrage de travaux publics le plus massif de la Crète minoenne.

Le « Caravansérail » était un ensemble de constructions comprenant des zones résidentielles, des magasins et des installations de bains ; une salle était ornée de fresques, dont la magnifique « Fresque aux Perdrix » exposée au Musée archéologique d’Héraklion ; une copie de la fresque est présentée sur le site du caravansérail ; on y a aussi mis au jour des fragments de baignoires en terre cuite. La majeure partie de cet ensemble a été reconstruite par Evans.

Temple antiqueLe tombeau-temple (Τάφος-Ιερό / Táfos-Ieró)
À environ 400 m du palais, sur la route du sud, se trouve le tombeau-temple, un bâtiment de la période néopalatiale (n° 16 sur le plan des environs), et la maison du grand prêtre (Κατοικία του Αρχιερέα / Katoikía tou Archieréa). Le tombeau est composé de deux étages, celui du dessus étant entouré de colonnes et accessible par un escalier, avec un vestibule, une salle hypostyle et une chambre sépulcrale ; cet édifice était destiné aux cultes des morts et on y enterrait les princes minoens.

CultureHistoire, géographie, arts, traditions, flore …

MytheMythes
Dans la mythologie grecque, le palais de Cnossos serait le labyrinthe qu’aurait fait construire le roi de Crète Minos.

Minos (Μίνως), fils aîné de Zeus (Ζεύς) et d’Europe (Ευρώπη), était l’époux de Pasiphaé (Πασιφάη). Le dieu Poséidon (Ποσειδών) offrit à Minos un magnifique taureau blanc à sacrifier à Zeus ; mais Minos aimait tellement ce taureau qu’il le conduisit dans son troupeau et fit sacrifier un autre taureau à sa place. Pour punir Minos de cet affront, Zeus fit naître chez Pasiphaé une passion amoureuse pour le taureau blanc : Pasiphaé demanda à l’ingénieux Dédale (Δαίδαλος) de fabriquer une vache creuse en bois recouverte d’une peau de vache ; Dédale apporta la vache en bois dans le pré où le taureau blanc avait l’habitude de paître, après quoi Pasiphaé se cacha dans la vache en bois, s’accoupla avec le taureau divin et donna naissance à Astérion (Άστερίων), dit le Minotaure (Μινώταυρος), qui avait une tête de taureau et un corps d’homme.

Le palais de Cnossos à Héraklion en Crète. Statère de Cnossos au labyrinthe de 300 avant JC. Cliquer pour agrandir l'image.Minos ne fit pas tuer le Minotaure, mais demanda à l’architecte royal Dédale de construire un édifice compliqué, le Labyrinthe (Λαβύρινθος), pour y enfermer le Minotaure ; Minos avait coutume de faire dévorer ses ennemis par le Minotaure qui se nourrissait de chair humaine. L’assassinat du fils de Minos, Androgée (Άνδρόγεως), lors d’une compétition sportive en Attique, fut utilisé par le roi Minos pour obliger les Athéniens à lui payer tribut en envoyant en Crète, tous les ans, sept jeunes garçons et autant de jeunes filles pour être livrés au Minotaure.

Le fils du roi d’Athènes Égée (Αίγεύς), le prince Thésée (Θησεύς), se porta volontaire pour être envoyé en Crète, avec les jeunes gens désignés pour le sacrifice, afin de tuer le Minotaure. Quand Thésée arriva en Crète, il rencontra la fille de Minos, Ariane (Άριάδνη), et les deux jeunes gens tombèrent amoureux l’un de l’autre. Thésée confia à Ariane son intention de tuer le Minotaure et Ariane promit de l’aider s’il l’épousait et l’emmenait à Athènes. Quand Thésée eut accepté, Ariane lui donna une pelote de fil de laine magique, confectionnée par Dédale, qui devait lui permettre de retrouver son chemin hors du Labyrinthe. Thésée entra dans le Labyrinthe en déroulant la pelote de fil, réussit à tuer le Minotaure, qu’il sacrifia à Poséidon, et put sortir du Labyrinthe grâce au fil d’Ariane. Échappant à la colère de Minos, Thésée s’enfuit avec Ariane à Naxos (Νάξος) où le goujat l’abandonna …

Pour punir Dédale d’avoir dévoilé le secret du Labyrinthe, Minos le fit emprisonner à son tour dans le Labyrinthe. Mais l’ingénieux ingénieur, ayant fabriqué des ailes à l’aide de plumes d’oiseaux collées avec de la cire d’abeille, s’enfuit en compagnie de son fils Icare (Ίκαρος) ; Icare, s’étant approché trop près du soleil, la cire fondit et le malheureux jeune homme fut précipité dans les flots près de l’île connue de nos jours sous le nom d’Icarie (Ικαρία).

Le nom du Labyrinthe est lié à la double hache, ou hache bipenne, qui est le principal symbole rituel de la religion minoenne ; « labyrinthe » signifie la « maison de la double hache », du grec « labrys » (λάβρυς / lábrys), « double hache », et du suffixe préhellénique « -νθος », « place ». La double hache est un motif récurrent gravé sur les murs du palais de Cnossos et sur les poteries minoennes comme un signe de protection.

HistoireHistoire
Le premier peuplement du site de Knossos date de l’époque néolithique (6700-3200 avant JC) ; dès cette époque Knossos était une localité importante de la Crète comme en attestent les nombreuses découvertes d’artefacts qui montrent plusieurs strates de peuplements néolithiques sous les ruines du palais, notamment sous la cour centrale, aussi anciens que le VIIIe millénaire avant JC. Ces populations pratiquaient l’agriculture et l’élevage ; un grand nombre de bobines et de verticilles incisées en argile et en pierre témoignent de la fabrication locale de tissus ; les archéologues ont aussi mis au jour de fines têtes de hache et de masse en pierre colorée : pierre verte, serpentine, diorite et jadéite, ainsi que des couteaux et des pointes de flèches en obsidienne. Les plus importants parmi les autres petits objets étaient un grand nombre de figurines animales et humaines, y compris des femmes nues assises ou debout avec des seins et des fesses hypertrophiées. Ces figurines ont été attribuées au culte néolithique de la déesse mère et à la religion en général.

À partir du milieu du IVe millénaire avant JC les Crétois, entrent, en même temps que le reste de la région, dans l’Âge du bronze et commencent à pratiquer la métallurgie du cuivre dont le minerai est importé de l’île de Chypre ; les Crétois commercent avec les îles Cycladiques, sur lesquelles ils semblent avoir une influence dominante ; ils commercent également avec la Grèce continentale et l’Anatolie. C’est le début de l’époque minoenne dite pré-palatiale.

L’époque proto-palatiale commence vers le XXe siècle avant JC avec la construction du premier palais de Knossos ; d’autres palais sont construits à Phaistos et à Malia, mais on ne connaît pas les liens qui existaient entre ces entités politiques. L’existence de ce palais témoigne d’une transformation politique d’une organisation villageoise communautaire, qui prévalait à l’époque pré-palatiale, vers un pouvoir politique, religieux et même économique très centralisé. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle avant JC ce premier palais fut entièrement rasé par une catastrophe, naturelle ou accidentelle, vraisemblablement par un des séismes si fréquents en Crète.

La construction d’un nouveau palais sur les ruines de l’ancien, vers le milieu du XVIIe siècle avant JC, marqua le début de l’époque néo-palatiale, l’apogée de la civilisation minoenne, où les rois crétois exercèrent une thalassocratie sur toute la mer Égée ; l’influence minoenne s’étendait sur la mer Égée et sur la mer Méditerranée, depuis la Sicile jusqu’à la Syrie, et on retrouve de la poterie minoenne dans toutes ces contrées. Le nouveau palais était encore plus majestueux que le premier, avec près de 1 300 pièces ; le palais dominait une ville de plusieurs dizaines de milliers d’habitants, les estimations allant de 10 000 à 100 000 habitants. Ce nouveau palais ne survécut qu’environ deux siècles, puisqu’on estime qu’il fut détruit vers le milieu du XVe siècle avant JC. L’explication usuelle de la destruction du second palais est un séisme qui aurait été causé par l’éruption volcanique qui détruisit l’île de Santorin vers l’an 1450 avant JC ; un raz-de-marée aurait aussi dévasté les côtes de la Crète ; les autres palais minoens furent également détruits. Le palais de Cnossos ne fut pas reconstruit mais ses parties encore debout continuèrent d’être utilisées. La nouvelle catastrophe causa un déclin dans l’influence minoenne, déclin qui profita à l’influence mycénienne ; les Grecs mycéniens, qui dominaient déjà la Grèce continentale, prirent le contrôle de la Crète vers l’an 1370 avant JC et occupèrent quelque temps le palais de Cnossos qui fut complètement abandonné à la fin du XIVe siècle avant JC ; des tablettes d’argile en écriture linéaire B, du grec archaïque mycénien, ont été découvertes sur le site du palais. C’est sans doute à ce moment que naît, à partir du dédale de ruines de cet énorme palais, la légende du labyrinthe véhiculée par les Mycéniens dans la mythologie grecque.

La région de Knossos continua de jouer un certain rôle politique jusqu’au IVe siècle avant JC et continua d’être habitée jusqu’à l’occupation romaine de la Crète au IIe siècle avant JC. En l’an 27 avant JC le Sénat romain choisit Gortyne comme capitale de la province de Crète et Cyrénaïque (Creta et Cyrenaica).

Fouille archéologiqueFouilles archéologiques
Les ruines du palais de Cnossos furent redécouvertes en 1878 par Minos Kalokairinos (Μίνωας Καλοκαιρινός), un industriel passionné d’archéologie dont la famille était propriétaire des terres où se trouvait l’ancien palais, sur la colline de Képhala (λόφος της Κεφάλας) ; Kalokairinos commença d’excaver l’aile occidentale du palais, en particulier deux salles des magasins de l’ouest, et mit au jour des pithoïs et des objets de culte ; cependant les autorités ottomanes mirent fin à ses fouilles archéologiques après quelques semaines ; c’est aussi Minos, le bien nommé, qui, le premier, identifia le site au palais du roi Minos.

Plusieurs archéologues tentèrent sans succès d’obtenir des Turcs l’autorisation de fouiller le site découvert par Kalokairinos, notamment le marchand et archéologue allemand Heinrich Schliemann, découvreur des ruines de Troie (1870) et de Mycènes (1874) ; Schliemann avait, le premier, suggéré l’existence de Knossos en se basant sur les récits homériques, et avait sans doute inspiré à Kalokairinos la recherche du site ; en 1886, Schliemann visita le site de la colline de Képhala avec l’archéologue allemand Wilhelm Dörpfeld, mais ne réussit pas à faire l’acquisition du site ; il mourut en 1890 avec le grand regret ne pas avoir pu fouiller Cnossos. Le journaliste et ancien consul étatsunien en Crète William Stillman, en 1881, et l’archéologue français André Joubin, en 1891, essuyèrent le même refus.

Après que la Crète avait arraché son autonomie aux Ottomans en 1897, l’île fut placée sous la protection de quatre états européens ; la protection du département d’Héraklion échut à la Grande-Bretagne ; en mars 1900, l’archéologue anglais Arthur Evans (Άρθουρ Έβανς) (1851-1941) reçut l’autorisation d’entreprendre les fouilles à Knossos et acheta les terrains avec ses propres fonds. Un cadre légal de fouilles archéologiques fut mis en place par les autorités crétoises ; la nouvelle loi interdisait l’exportation des objets archéologiques découverts. Sous la direction d’Evans, assistés de nombreux archéologues, notamment Duncan Mackenzie et David Hogarth, et d’artistes, les fouilles furent intensives pendant les deux premières années, employant jusqu’à 200 personnes, et dégagèrent la majeure partie des ruines du palais avant la fin de l’année 1902 ; cependant, en raison de la rapidité des travaux, des enregistrements minutieux de l’emplacement de certains objets n’ont pas toujours été conservés ; de même Evans s’est un peu désintéressé des découvertes datant de l’époque mycénienne, qui furent retirées sans être documentées. Les fouilles continuèrent cependant jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale, en 1913. Des fouilles complémentaires et des reconstitutions partielles reprirent en 1922 et continuèrent jusqu’en 1931. De 1921 à 1935 Arthur Evans publia les résultats de ses fouilles dans un ouvrage monumental, en quatre volumes, intitulé « The Palace of Minos at Knossos ».

BétonnageReconstruction du palais
Le besoin de conservation du palais de Knossos fut évident dès les premières années de fouilles : les matériaux fragiles avec lesquels le palais est construit se sont révélés particulièrement sensibles aux intempéries hivernales. Au cours de la première phase de leurs tentatives de restauration en 1905, Evans et ses collègues se sont limités à protéger les ruines.

Cependant, après 1925, Evans tenta une reconstruction radicale du monument en utilisant du béton à grande échelle : des unités architecturales entières furent reconstruites, planchers, murs, escaliers, fenêtres et colonnes ; les poutres en bois et les colonnes minoennes en bois furent reconstruites en béton armé et enduites de peinture dans une esthétique contestable ; les peintures murales furent reconstituées et des copies mises en place en différents endroits.

La conception du directeur des fouilles, Arthur Evans, était basée sur les découvertes, la tradition mythologique et les analogies avec les civilisations anciennes et la propre époque d’Evans ; Evans affirma très vite que les ruines découvertes était celles du palais du roi Minos et il tenta d’interpréter la fonction des espaces du palais et leur donna des noms qui reflétaient leur utilisation selon cette opinion ; les noms donnés par Evans sont toujours employés, par exemple, « Mégaron de la Reine » pour une salle, « Piano Nobile » pour un étage supérieur, « Salle du Trône » pour une autre salle où fut découvert un siège de pierre, « Maison de la Douane » pour une cour hypostyle située à l’entrée de l’édifice. La recherche ultérieure a proposé des points de vue différents quant à la fonction de certaines zones et l’édifice pourrait avoir simplement été un vaste sanctuaire religieux.

Les interventions d’Evans suscitèrent des réactions diverses parmi les érudits : il a été observé que les preuves archéologiques sont parfois insuffisantes pour soutenir une reconstruction peu rigoureuse qui fait largement appel à une imagination romantique ; dans d’autres cas, les vestiges antiques ne sont pas clairement différenciés de l’intervention moderne ; les reconstructions sont largement irréversibles et l’empressement à reconstruire a empêché de fouiller des couches archéologiques inférieures. Beaucoup d’archéologues pensent que, dans une large mesure, les reconstructions imposent aux visiteurs les idées d’Evans ainsi que les tendances esthétiques et idéologiques dominantes de l’époque d’Evans, tel que l’« Art déco » des années 1920. De même les reconstitutions de fresques, confiées à des artistes tels qu’Émile Gilliéron ou Piet de Jong, sont considérées comme artistiquement très libres et assimilables à de la contrefaçon.

D’autres archéologues pensent néanmoins que les interventions étaient nécessaires pour la protection du monument et que, de plus, ces reconstructions captent l’intérêt des visiteurs et les aident à mieux apprécier l’architecture du palais et à comprendre ce que pouvait être la vie dans la Crète minoenne. De telles reconstructions n’ont pas été tentées dans les autres palais minoens mis au jour (Phaistos, Malia et Zakros), mais les visiteurs de ses sites peuvent les interpréter en fonction de ce qu’ils ont vu à Knossos.

Cependant force est de constater que la reconstruction partielle du palais par Evans – en termes archéologiques on parle d’anastylose – constitue maintenant une partie inextricable du monument et de son histoire, et fait elle-même l’objet de restaurations.

Informations pratiquesInformations pratiques

Conditions de visiteConditions de visite
Adresse : à 5 km au sud-sud-est du centre d’Héraklion.

Bus n° 2 depuis la gare routière A, près du port, ou depuis la place de la Liberté (Πλατεία Ελευθερίας / Plateía Eleftherías) - fréquence toutes les 20 min en été - acheter le ticket à l’avance.

Parking gratuit à environ 100 m de l’entrée du site ; éviter les parkings privés très chers.

Aller à Cnossos avec Google Maps (35.298166, 25.161441).

Horaires : tous les jours, de 8 h à 20 h de mai à août, de 8 h à 19 h en septembre, de 8 h à 18 h en octobre, de 8 h à 17 h en avril et en novembre, de 8 h à 15 h de décembre à mars. De préférence arriver tôt le matin avant les autocars de touristes ou visiter le dimanche. Compter au minimum deux heures pour la visite.

Tarif d’entrée (ticket combiné pour Cnossos et le Musée archéologique d’Héraklion) : 15 € ; tarif réduit : 8 €. Gratuit tous les premiers dimanches du mois de novembre à mars ; gratuit un certain nombre de jours par an.

Téléphone : 00 30 281 023 1940.

Site sur la Toile : odysseus.culture.gr

Quelques rares panneaux d’information en grec et en anglais ; on trouve des guides francophones officiels après l’entrée, près de la statue d’Arthur Evans.

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