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La côte sud d’Iérapétra, l’île de Chryssi, Myrtos, la forêt de Sélakano et les gorges de Sarakina en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
La côte sud d’Iérapétra s’étend sur plus de 40 km, depuis Myrtos à l’ouest jusqu’à proximité de Goudouras à l’est, soit près d’un cinquième de la longueur de la côte sud de la Crète. Cette côte est la plus ensoleillée d’Europe, avec 13 heures d’ensoleillement par jour en juillet, mais elle n’est pas la plus torride grâce à des vents du nord qui rafraîchissent l’air la plupart du temps ; la température maximale moyenne en juillet n’est que de 32 °C. Ce climat est particulièrement favorable au tourisme et à l’agriculture, notamment la culture sous serres ; ces deux activités, un peu antinomiques, se sont développées à peu près à la même époque, vers les années 1970.

SituationSituation

Les cultures maraîchères sous serres s’étendent, dans la plaine côtière d’Iérapétra, principalement à l’ouest, depuis Iérapétra jusqu’à Ammoudarès (Αμμουδάρες) ; à l’est d’Iérapétra les serres sont plus clairsemées, avec seulement quelques concentrations locales ; à l’ouest, seule l’extrémité de la côte est épargnée, la région de Myrtos. Ces serres sont couvertes de toiles en polyéthylène que les vents puissants arrachent et emportent, voltigeant dans l’air. La route côtière est bordée de magasins d’exposition où les agriculteurs enrichis peuvent acquérir leurs grosses camionnettes tout-terrain rutilantes et leurs cuisines tout équipées.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La côte près de Myrtos vue depuis le village d'Anatoli. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).À l’avant de la plaine côtière chaque plage a vu se développer une station balnéaire plus ou moins importante avec son contingent d’hôtels et de restaurants : d’est en ouest, Makry Gialos (Μακρύ Γιαλός), Koutsouras (Κουτσουράς), Mavros Kolymbos (Μαύρος Κόλυμπος), Achlia (Αχλιά), Galini (Γαλήνη), Agia Fotia (Άγία Φωτιά), Ferma (Φέρμα), Koutsounari (Κουτσουνάρι), Iérapétra (Ιεράπυτνα), Kalamaki (Καλαμάκι), Gra Lygia (Γρα Λυγιά) et Myrtos (Μύρτος) ; cependant les plus belles plages sont celles de l’île de Chryssi (Νήσος Χρυσή), mais cette île est une réserve naturelle où les constructions sont interdites, bien que l’industriel italien Giovanni Agnelli ait eu, à une certaine époque, le projet de transformer l’île en paradis touristique.

Pour découvrir une Crète plus authentique il faut parcourir les arrière-pays, avec leurs villages accrochés aux pentes des massifs montagneux que sépare l’isthme d’Iérapétra ; ces pentes sont sillonnées de gorges creusées par des torrents, souvent intermittents, qui descendent des montagnes.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Le lit du fleuve Kryos après les gorges de Sarakina. Cliquer pour agrandir l'image.À l’est d’Iérapétra, en quittant la route côtière à Koutsounari, on accède aux charmants villages de montagne d’Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης), de Schinokapsala (Σχινοκάψαλα) et d’Orino (Ορεινό) ; depuis Agios Ioannis et Orino il est possible d’accéder au massif montagneux de Thrypti ; dans toute cette région de magnifiques randonnées pédestres sont possibles, par exemple la descente des gorges d’Orino ou des gorges de Pefki (Πεύκοι) ; le sentier européen de randonnée E4 traverse d’ailleurs la région. Au-delà d’Orino on peut continuer la route vers Sitia sur la côte nord-est de l’île.

À l’ouest d’Iérapétra c’est à Gra Lygia que l’on peut quitter la route côtière pour découvrir d’autres beaux villages sur les contreforts du massif du Dicté, tels qu’Anatoli (Ανατολή), Kalamafka (Καλαμαύκα) ou Malès (Μάλες) ; la région offre des paysages spectaculaires, même si la forêt a subi des incendies ces dernières années ; des randonnées pédestres sont également possibles notamment dans la forêt de Sélakano ou dans les gorges de Sarakina ; là aussi on retrouve le sentier de randonnée E4 qui conduit au plateau du Lassithi. En automobile on peut redescendre, via le village de Mythi (Μύθοι), jusqu’à la petite station balnéaire de Myrtos.

VisitesVisites

CantonLe canton de Makry Gialos
La partie orientale de la côte sud de la commune d’Iérapétra se trouve dans le canton de Makry Gialos, un canton en grande partie montagnard dominé par le massif de Thrypti.

Aller au canton de Makry Gialos.

SerreLes serres
La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Serres horticoles. Cliquer pour agrandir l'image.Dès qu’on débouche dans la plaine côtière d’Iérapétra, en venant de la côte nord de l’île, on est frappé par la multitude de serres qui couvrent presque toutes les terres. Ces serres, nommées en grec θερμοκήπιο, « jardin chaud », abritent des cultures maraîchères de légumes-fruits : tomates, poivrons, concombres, bananes, melons et cetera ; ce sont des serres couvertes de toiles en plastique de polyéthylène translucide, dont la surface totale est d’environ 13 km². Ce développement agricole considérable est dû à un jeune agronome néerlandais, Paul Kuijpers (Παύλος Κούπερ), qui devina le potentiel de cette région pour produire des légumes en hiver à destination des marchés d’Europe ; Kuijpers s’installa à Iérapétra en 1966 pour développer ces cultures sous serres.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Serres horticoles. Cliquer pour agrandir l'image.Cette initiative transforma l’économie de la région ; de nos jours, Iérapétra tire plus de revenus de l’agriculture que du tourisme, par le commerce des fournitures aux agriculteurs et par la commercialisation des productions agricoles. Pour irriguer ces cultures, un lac de retenue des eaux de pluie hivernales a été créé au-dessus de la plaine côtière par la construction du barrage de Bramiana (Φράγμα των Μπραμιανών / Frágma ton Bramianón), au nord-ouest de la ville. Grâce à l’ensoleillement d’Iérapétra, qui est le plus important d’Europe, et grâce à l’abondance de l’eau, la productivité de ces cultures est exceptionnelle, mais, certes, au détriment de la beauté des paysages. Cette réussite est fêtée tous les ans au début de l’été par une « Fête de la Tomate » (ξεντοματιάσματα / Xentomátiasmata) qui se déroule le 20 juin à Gra Lygia (Γρα Λυγιά).

La ville d’Iérapétra ne s’est pas montrée ingrate envers Kuijpers, surnommé le « Hollandais » (o « Ολλανδός »), mort dans un accident de la circulation en 1971 à Gra Lygia, sur la route de Myrtos : elle lui a érigé un buste et a donné son nom à une rue de la ville.

Village grecLe village d’Agia Fotia (Αγία Φωτιά / Agía Fotiá)
La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Carte ancienne de la baie de Santa Lucia (Agia Fotia) par Francesco Basilicata en 1618. Cliquer pour agrandir l'image.Agia Fotia est la première station balnéaire de l’est du canton d’Iérapétra, en venant du canton de Makry Gialos ; Agia Fotia se trouve à 15 km à l’est d’Iérapétra et à 11 km à l’ouest de Makry Gialos. La localité devrait son nom à la petite église d’Agia Fotini, dédiée à sainte Photine la Samaritaine (Αγιά Φωτεινή η Σαμαρείτιδα), située dans le village ; cependant, à l’époque vénitienne la localité était nommée Santa Lucia, ce qui se réfère plutôt à sainte Lucie de Syracuse. Pour ajouter à la confusion, un autre site en Crète est nommé Agia Fotia : le site de la nécropole minoenne d’Agia Fotia situé sur la côte nord-est de la Crète, à quelques kilomètres à l’est de Sitia. La localité d’Agia Fotia fait partie de la communauté locale d’Agios Ioannis, un village de montagne situé à 500 m d’altitude, dans l’arrière-pays d’Agia Fotia.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La plage d'Agia Fotia (auteur Vadim Indeikin). Cliquer pour agrandir l'image.La petite station balnéaire et sa plage se trouvent dans une petite vallée encaissée située au débouché des gorges d’une rivière ; la route provinciale d’Iérapétra à Sitia contourne les escarpements de cette vallée par un virage en épingle à cheveux où se trouve la petite route d’accès à la station balnéaire ; la station est difficilement visible depuis la route côtière et l’accès est mal indiqué, et il est facile de manquer le village, caché parmi la végétation, en contrebas de la route. Le stationnement peut aussi être très difficile en fin de semaine pendant l’été, car cette station balnéaire est très populaire auprès des Crétois.

Agia Fotia est une station balnéaire agréable avec quelques hébergements et quelques restaurants, dans un environnement boisé ; sa plage, d’environ 300 m de longueur, est faite de sable gris plutôt grossier, mélangé de petits galets ; les eaux sont calmes et cristallines ; la plage s’est vu décerner le « Pavillon Bleu ». En face d’une taverne, la plage est équipée ; à d’autres endroits on peut profiter de l’ombre de tamaris ; il y a une source naturelle à l’extrémité orientale de la plage. Face à la plage, à environ 800 m du rivage, se trouve un îlot, l’îlot de Péristéra (« colombe »), nommé Scoglio Peristera à l’époque vénitienne.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La plage de Ferma (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.De la même communauté locale d’Agios Ioannis fait partie la plage suivante en direction d’Iérapétra, à environ 4 km à l’ouest d’Agia Fotia, la plage de Ferma (παραλία Φέρμα) ou de Xérokamara (Ξεροκάμαρα) (« arc sec ») ; c’est une plage de sable grossier, non équipée, mais elle est entourée de végétation et moins fréquentée qu’Agia Fotia ; les eaux y sont plutôt profondes.

Village grecLe village de Koutsounari (Κουτσουνάρι / Koutsounári)
Koutsounari est un petit village agricole de la côte sud-est de la Crète, situé sur une basse colline d’environ 60 m de hauteur ; Koutsounari se trouve à 10 km à l’est d’Iérapétra ; à 17 km à l’est de Koutsounari se trouve la station balnéaire de Makry Gialos.

Comme beaucoup de villages de la côte Koutsounari est une émanation d’un village de montagne, le village d’Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης) situé à environ 500 m d’altitude, dont une partie de la population s’est déplacée vers la côte après la Deuxième Guerre mondiale. Agios Ioannis constitue avec Koutsounari, Agia Fotia et Ferma (Φέρμα) une communauté locale de la commune d’Iérapétra. Koutsounari a une population d’environ 600 habitants vivant dans un habitat dispersé parmi les cultures ; la communauté locale d’Agios Ioannis a près d’un millier d’habitants.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La grande plage de Koutsounari (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Du point de vue touristique, Koutsounari est surtout connu pour sa très grande plage (Μεγάλη Παραλία), la plage Saint-Jean. Cette plage est en effet plutôt étendue, avec une longueur de 5 km et une largeur qui atteint 80 m ; c’est l’une des plages les plus longues de Crète. Vers le milieu de la plage on peut découvrir une curiosité : une casemate allemande de la Deuxième Guerre mondiale qui pouvait abriter des mitrailleuses. La plage Saint-Jean est constituée de sable gris assez grossier et de graviers ; en face des hôtels la plage est équipée de chaises longues et de parasols. C’est particulièrement le cas dans la partie orientale de la plage qui est nommée plage de Psaropoula (παραλία Ψαροπούλα) (« poisson »), où se trouvent de nombreux hôtels et des tavernes. En raison de sa longueur la plage Saint-Jean est bien adaptée aux sports aquatiques tels que le parachute ascensionnel.

Sur un promontoire rocheux situé à l’arrière de l’hôtel Kakkos Bay, à l’est du village, on peut voir des viviers romains creusés dans la roche ; le bassin le plus important a une superficie d’environ 4 m² ; l’eau de mer s’y engouffrait par une écluse aménagée au fond du bassin et les poissons s’y retrouvaient piégés ; les marches sculptées menant au bassin auraient été utilisées par les vendeurs de poisson pour capturer le poisson demandé par leurs clients ; les autres bassins dans les rochers environnants étaient sans doute utilisés pour conserver le poisson à vendre ce jour-là, tandis que les plus petits poissons pouvaient être élevés dans un plus grand réservoir situé en dessous.

Depuis Koutsounari on peut aussi pratiquer la randonnée dans le massif de Thrypti situé dans l’arrière-pays, au-dessus d’Agios Ioannis.

ÎleL’île de Chryssi (Νήσος Χρυσή / Nísos Chrysí)
L’île de Chryssi est une île de la mer de Libye, ou mer libyenne (Λιβυκό Πέλαγος), située au large de la côte sud de la Crète, en face de la ville d’Iérapétra, dont Chryssi dépend administrativement.

Le nom de l’île, romanisé en Chryssi ou Chrysi, signifie « dorée » en référence avec la couleur du sable doré qui couvre l’île en grande partie. Les Crétois nomment plus couramment l’île Gaïdouronissi (Γαϊδουρονήσι / Gaïdouronísi), c’est-à-dire l’« Île aux Ânes », du grec Gaidaros (Γάιδαρος, pluriel Γαϊδούρια), âne ; selon une coutume crétoise, les vieux ânes, ne pouvant plus travailler, étaient emmenés sur cette île inhospitalière pour y finir leurs jours. À l’époque vénitienne l’île était nommée Scoglio Gaidurognissa ou Gaiderones ; sous l’occupation ottomane les Turcs nommaient l’île Altınada, l’« Île d’Or ».

L’île de Chryssi se trouve à environ 14 km du port d’Iérapétra, soit 7,5 milles nautiques, à environ 16,5 km du petit port de Myrtos et à 26 km du port de Makry Gialos ; des excursions maritimes sont régulièrement organisées depuis ces trois ports. À environ 700 m à l’est de Chryssi se trouve un îlot fort justement nommé Mikronissi (νησίδα Μικρονήσι) (« Petite Île »), un îlot où vivent des centaines de mouettes ; la profondeur des eaux entre les deux îlots ne dépasse pas 5 m.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Sommet volcanique de l'île de Chryssi (auteur Argymed). Cliquer pour agrandir l'image.L’île de Chryssi mesure environ 5 km dans sa plus grande longueur est-ouest et environ 1,6 km dans sa plus grande largeur nord-sud ; sa superficie est de 4,7 km² ; son altitude moyenne est de 10 m, mais l’île culmine à 31 m par un rocher, nommé Kéfala (Κεφάλα) (« Tête »), qui est une extrusion volcanique d’un volcan sous-marin formé il y a des millions d’années. L’île de Cryssi s’est constituée par accumulation de sables autour de cette aiguille de lave ; il s’agit en partie de sable saharien apporté par le siroco, un sable siliceux, mais il s’agit surtout de sable issu de la dégradation des coquillages, un sable blanc constitué principalement de calcaire. On peut d’ailleurs observer en certains endroits, notamment dans la partie orientale, des lumachelles, c’est-à-dire des roches sédimentaires constituées de coquillages ou de débris de coquillages compactés et fossilisés ; 54 espèces différentes de fossiles ont été identifiées dans ces roches, âgées de 350 000 à 70 000 ans. Tout cela donne à l’île une physionomie très différente de celle de la plupart des îles rocheuses de la mer Égée et c’est sans doute ce qui fascine autant les touristes. L’île n’a pas de ressources en eau douce.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Genévrier sur l'île de Chryssi (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.La végétation de l’île de Chryssi est constituée d’espèces méditerranéennes ammophiles et pour partie d’espèces halophiles. Les arbres sont principalement des genévriers, mais aussi des pins ; les genévriers (άρκευθος) appartiennent à deux espèces : le genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea) et le genévrier à gros fruits (Juniperus macrocarpa ou Juniperus oxycedrus subspecies macrocarpa), une sous-espèce du genévrier cade (Juniperus oxycedrus). Le genévrier à gros fruits est une espèce rare en Grèce ; l’île de Chryssi possède le plus grand peuplement de cades à gros fruits : une forêt, de 35 ha de superficie, située dans la partie centrale de l’île ; cette forêt de genévriers (αρκευθόδασος) est constituée d’arbres ayant un âge moyen de 200 ans, mais certains individus atteignent 300 ans ; leur hauteur moyenne est de 7 m, mais certains individus atteignent 10 m de hauteur ; la densité du peuplement est de 28 arbres par hectare. Les genévriers contribuent à fixer les dunes de sable mobiles de l’île mais ils présentent des formes tourmentées par le vent et beaucoup d’entre eux ont leurs racines qui sont devenues aériennes, formant des figures étranges. En Grèce, les genévriers sont souvent improprement nommés « cèdre » (κέδρο) plutôt que genévrier (γιουνίπερος). En plus de ces arbustes la végétation des dunes comprend l’oyat (Ammophila arenaria), la pimprenelle épineuse (Sarcopoterium spinosum), le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus) et cetera ; près des plages on trouve le lis maritime (Pancratium maritimum). Près des salines se trouvent quelques espèces halophiles. Des espèces végétales allogènes ont été introduites : le doigt de sorcière (Carpobrotus edulis), originaire d’Afrique du Sud, nommé localement « bouzi » (μπουζί) ; l’agave américaine (Agave americana), nommée localement « athanatos » (Αθανατος) (« immortel »), originaire du Mexique ; le tamaris (Tamarix species), nommé localement « armyriki » (αρμυρίκι).

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Plage de l'île de Chryssi (auteur G. Salaveris). Cliquer pour agrandir l'image.La côte de Chryssi est constituée de baies et de criques peu profondes : sur la côte sud de l’île la profondeur de l’eau ne dépasse pas 5 m jusqu’à une distance de 500 m du rivage et ne dépasse pas 10 m jusqu’à 1 km ; de ce fait la plongée avec tuba est un loisir très populaire, pour observer notamment la grande diversité de coquillages ; les eaux y sont particulièrement cristallines. La plupart de ces criques abritent une plage de sable blanc ou doré. La plage la plus proche du débarcadère, sur la côte sud de l’île, est la plage de Vougiou Mati (παραλία Βουγιού Μάτι) ; c’est une plage qui est équipée de chaises longues et de parasols à louer, avec une taverne située sur le côté, mais qui est moins belle que les plages de la côte nord. De fait, à peine débarqués, la plupart des vacanciers traversent l’île en direction de la côte nord, en longeant la lisière de la forêt de genévriers, jusqu’à la plage de Bélégrina (παραλία Μπελεγρίνα), commercialement surnommée « Golden Beach » ou « Côte Dorée » (Χρυσή Ακτή) ; la largeur de l’île à cet endroit est d’environ 500 m, soit une dizaine de minutes de marche sur le sable. La plage de Bélégrina est la plus célèbre de l’île et elle est considérée comme la plus belle ; son sable blanc est parsemé d’une multitude de coquillages aux coloris roses ; à son extrémité orientale on peut même observer des coquillages fossilisés formant de la lumachelle ; on peut aussi y observer des naturistes … Bélégrina est une plage bien équipée, avec des chaises longues, des parasols et une buvette, mais la plage est exposée aux vents du nord. Dans l’ouest de la côte nord se trouve la plage de Chatzivolakas (παραλία Χατζηβόλακας), une plage sauvage bordée de grands genévriers cades bicentenaires qui peuvent jouer le rôle de parasols. Sur la côte orientale de l’île, face à l’îlot Mikronissi, se trouve la plage sauvage de Kataprosopo (παραλία Καταπρόσωπο) ; c’est la grande plage la plus tranquille de l’île.

De nos jours l’île de Chryssi n’a pas de résidents permanents, mais elle fut habitée dans le passé ; à l’époque minoenne, entre 1800 avant JC et 1500 avant JC il y avait un peuplement situé dans la partie nord-ouest de l’île, près de la chapelle Saint-Nicolas (Άγιος Νικόλαος) ; ce village minoen semble s’être consacré à la production de pourpre, un colorant rouge violacé extrait de coquillages du genre Murex, nommé « porphyre » en grec (πορφύρα). Cette activité semble avoir perduré jusqu’à l’époque de l’Empire byzantin, où la pourpre était un produit de luxe, très apprécié pour la teinture des vêtements des personnages riches et puissants, notamment ceux des empereurs. Dans ce secteur nord-ouest se trouvent aussi les vestiges d’un cimetière de l’époque romaine, les vestiges d’une ancienne saline (Αλυκή), mais où du sel est encore récolté, et la chapelle Saint-Nicolas datée du XIIIe siècle. Dans ce secteur se trouvent le second débarcadère de l’île, une taverne et la seule maison de l’ile.

L’île de Chryssi et les eaux qui l’entourent constituent une zone protégée, de 700 ha de superficie, classée Natura 2000 par l’Union Européenne. Il est en principe interdit de se déplacer hors des sentiers – d’une longueur totale de 10 km – et des plages, de collecter du sable, des roches, des fossiles, des coquillages, des plantes ou des artefacts anciens, mais certains vacanciers ne résistent pas à l’envie d’emporter quelques coquillages. Il est officiellement interdit de camper sur l’île et de fumer dans les zones forestières. Il est interdit de laisser sur l’île ses détritus et on doit les emporter ; cependant force est de constater que, en dehors des plages équipées, l’île de Chryssi est d’une propreté douteuse, où s’entassent les sacs-poubelles.

Les excursions vers l’île de Chryssi se font principalement depuis le port d’Iérapétra, pendant la saison touristique, de mai à octobre ; les excursions partent en fin de matinée et reviennent en fin d’après-midi ; les prix aller-retour sont de l’ordre de 25 € pour les adultes ; une taxe « écologique » d’1 € est perçue par la municipalité d’Iérapétra. Selon les compagnies il est parfois possible d’acheter à bord du navire des boissons et des collations, ou même de louer pour la journée des parasols, moins chers que sur l’île. La traversée prend environ 50 min.

Site archéologiqueLe site archéologique de Fournou Koryfi (Φούρνου Κορυφή / Foúrnou Koryfí)
La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Le site archéologique de Fournou Koryfi (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Fournou Koryfi est un lieu-dit, proche du village de Myrtos, où ont été mises au jour les ruines d’un peuplement minoen. Le toponyme du lieu-dit signifie « le sommet du four ». Le site archéologique de Phournou Koryfi (Αρχαιολογικός Χώρος Φούρνου Κορυφή) se trouve sur le sommet et sur les pentes d’une basse colline, d’environ 66 m de hauteur, située à environ 100 m de la côte, dans la localité de Néos Myrtos (Νέος Μύρτος), à 2 km à l’est du pont de Myrtos, dans la partie occidentale de la commune d’Iérapétra.

Ces ruines sont celles d’un village fortifié qui semble avoir été habité pendant environ 200 ans vers le milieu du IIIe millénaire avant JC, au cours de l’époque minoenne pré-palatiale ; le village aurait été bâti vers l’an 2500 avant JC et aurait été détruit par un incendie catastrophique vers 2200 avant JC, ce qui aurait conduit à l’abandon du village.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Plan du site archéologique de Pyrgos. Cliquer pour agrandir l'image.Les ruines de Fournou Koryfi représentent un des premiers exemples de peuplement minoen. Le village était constitué d’un ensemble assez compact d’une centaine de chambres, toutes assez semblables, reliées par des couloirs ; les constructions étaient faites en pierres grossières non taillées et en briques ; à certains endroits se trouvaient de petits espaces ouverts et dallés, d’une douzaine de mètres carrés de surface ; certaines chambres devaient être des entrepôts ou des ateliers, car on y a découvert des outils de travail, en pierre ou en cuivre, ainsi que des poteries ; l’ensemble du village couvrait une superficie modeste, d’environ 1 250 m², et était entouré par un mur de protection en pierre, avec deux portes, la porte sud étant renforcée par un bastion (n° 63 sur le plan). Il n’y avait pas dans le village de villas ni de construction plus importante qui aurait pu être un palais ; les archéologues en ont conclu qu’il s’agissait d’un peuplement constitué par un clan de 150 à 200 personnes, sans hiérarchie sociale particulière, contrairement à des peuplements minoens ultérieurs, comme celui de Pyrgos, où des villas luxueuses furent découvertes.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La déesse de Myrtos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Les premières fouilles du site de Fournou Koryfi eurent lieu en 1967 et en 1968 ; elles furent menées par Peter Warren pour la « British School at Athens ». Des centaines de récipients en poterie, dont des cruches du type de Vassiliki, ainsi que des outils tels que des poids de métier à tisser, furent mis au jour ; la découverte la plus importante fut un vase à libations sacrées, un rhyton, en forme de corps féminin stylisé, avec un cou long et fin et un corps arrondi, découvert dans le secteur sud-ouest du site (n° 92 sur le plan), où se trouvait peut-être un sanctuaire ; ce vase en argile, dénommé la « Déesse de Myrtos », est exposé au Musée d’archéologie d’Agios Nikolaos, comme la plupart des objets découverts à Fournou Koryfi.

On accède au site de Fournou Koryfi, depuis la route côtière, par un chemin de terre bien indiqué par un panneau routier ; après 300 m de piste assez cahoteuse, on arrive à un espace clôturé dont la grille d’entrée est généralement laissée ouverte. La visite du site n’est pas très spectaculaire car les vestiges sont assez confus et envahis par la végétation ; il n’y a pas de panneaux explicatifs. En revanche le sommet de la colline offre un beau point de vue sur la côte de Myrtos. On peut mieux se représenter le site en allant voir d’abord la maquette à l’échelle 1:40 qui est exposée au Musée de Myrtos.

Aller au site de Fournou Koryfi avec Google Maps (48.35.006915, 25.609235).

Site archéologiqueLe site archéologique de Pyrgos (Πύργος / Pýrgos)
La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Le site archéologique de Pyrgos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Le site archéologique de Pyrgos à Myrtos (Πύργος στο Μύρτος) présente les ruines d’un peuplement minoen qui a perduré depuis l’époque pré-palatiale jusqu’à la fin de l’époque néo-palatiale. Le lieu-dit « pyrgos » signifie « tour » et c’est un toponyme extrêmement fréquent dans le monde grec ; par exemple il existe un autre site archéologique minoen sur la côte nord de la Crète, près de la station balnéaire d’Istron, le site de Priniatikos Pyrgos (Πρινιάτικος Πύργος) qu’il ne faut pas confondre avec le site de Pyrgos de Myrtos (Πύργος Μύρτου).

Le peuplement minoen de Pyrgos se trouvait sur une basse colline, d’environ 70 m de hauteur, située dans un coin de terre protégée au nord par les montagnes du massif du Dicté, à l’ouest par la vallée du fleuve Kryos et, au sud, par la côte de la mer de Libye ; vers l’est le regard s’étendait sur l’étroite plaine côtière fertile ; il disposait d’un port près de l’embouchure de la rivière. Au sommet de la colline, on peut voir les ruines d’une tour de guet construite ultérieurement sur cet emplacement très stratégique. De nos jours le site est accessible par un chemin de terre qui part sur la droite de la route côtière juste avant le pont sur la rivière de Myrtos, en venant d’Iérapétra.

Pyrgos se trouve à environ 2 km à l’ouest du site minoen de Fournou Koryfi ; le peuplement de Pyrgos a été fondé à la même époque pré-palatiale que celui de Fournou Koryfi, vers 2500 avant JC ; Pyrgos a aussi été détruit par un incendie à la même époque que Fournou Koryfi, vers 2200 avant JC, mais, à la différence de Fournou Koryfi, Pyrgos a été reconstruit, vers 1900 avant JC, et a continué d’être habité jusqu’à la fin de l’époque néo-palatiale ; Pyrgos a été à nouveau détruit, vers 1450 avant JC, vraisemblablement par l’éruption gigantesque du volcan de Thira sur l’île de Santorin, distante de quelque 150 km au nord, ainsi que par les séismes conséquents ; des matériaux volcaniques ont en effet été retrouvés dans les ruines de Pyrgos.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Plan du site de Pyrgos. Cliquer pour agrandir l'image.Le peuplement de Pyrgos était dominé par un bâtiment beaucoup plus élaboré que les autres constructions (n° 1 sur le plan) ; il s’agissait peut-être du palais d’un gouverneur administrant la région. Ce palais, reconstruit à l’époque néo-palatiale, comprenait neuf salles réparties sur trois niveaux de construction et des fondations en pierres de taille ; au niveau inférieur il y avait un sous-sol où se trouvaient trois salles servant d’entrepôts et de caves ; six autres salles se trouvaient aux deux niveaux supérieurs et étaient utilisés à la fois pour un usage quotidien et pour un usage religieux, comme le suggère les artefacts découverts dans les ruines. Sans doute dans un souci de simplicité, l’entrée du palais menait non seulement aux étages résidentiels, mais aussi aux salles de stockage. Sur la façade sud, face à la mer, il semble y avoir eu une sorte de véranda offrant une vue superbe sur la côte.

Le village possédait des ruelles pavées ; au début de la ruelle en escalier qui monte sur le versant nord jusqu’au sommet de la colline, les archéologues ont découvert une tombe monumentale où ont été trouvés des ossements, des vases et des coupes, ainsi que des couteaux (n° 3 sur le plan). Plus haut le long de la ruelle on peut voir les ruines d’une énorme citerne datant de l’époque proto-palatiale (n° 2 sur le plan), vers 1900 avant JC ; cette citerne est la plus grande citerne minoenne découverte en Crète.

Les premières fouilles du site de Pyrgos ont été menées par l’archéologue étatsunien Gerald Cadogan en 1969 et 1970 ; d’autres fouilles furent menées par la « British School at Athens » en 1981 et 1982.

Pour visiter le site de Pyrgos on peut emprunter la petite route qui longe la rive gauche de la rivière Kryos, indiquée par un panneau routier « Πύργος Αρχαιολογικός Χώρος », et se garer à quelques mètres, en contrebas de la route côtière. Il faut ensuite monter à pied, en une dizaine de minutes, par un sentier balisé, jusqu’au sommet de la colline.

Aller au site archéologique de Pyrgos avec Google Maps (35.006909, 25.590595).

Village grecLe village de Myrtos (Μύρτος / Mýrtos)
Myrtos est sans doute l’un des villages côtiers les plus agréables de la côte sud de la Crète, vraisemblablement parce cette localité se trouve à l’extrémité de la grande route côtière qui dessert tout le sud de la commune d’Iérapétra, depuis Makry Gialos jusqu’à Myrtos ; la route évite Myrtos en s’écartant de la côte pour se diriger vers le village de Mourniès (Μουρνιές), quitter le département du Lassithi et continuer vers Ano Viannos dans la province d’Héraklion.

Myrtos est situé à 16 km à l’ouest d’Iérapétra et à 45 km au sud-ouest d’Agios Nikolaos, la préfecture du département. Un grand parc de stationnement gratuit se trouve à l’entrée du village. Des liaisons fréquentes par autocars de la compagnie KTEL Héraklion-Lassithi desservent Myrtos depuis Iérapétra – environ 8 fois par jour.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Carte ancienne de la baie de Myrtos par Francesco Basilicata en 1618. Cliquer pour agrandir l'image.Le nom de la localité provient du nom grec ancien « μύρτος / mýrtos » du myrte commun (Myrtus communis), un arbuste qui pousse dans la région, mais qui est très commun dans tout le bassin méditerranéen ; le myrte se nomme « μυρθιά » ou « μυρτιά » en grec moderne. Le nom de Myrtos est souvent romanisé en Mirtos ; sous la domination vénitienne, le village était nommé Mirto.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Le pont sur la rivière de Myrtos (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Myrtos se trouve à l’ouest d’un fleuve intermittent, la rivière Froide (Ποταμός Κρύος ou Κρυοπόταμος), ou rivière de Myrtos (Ποταμός Μύρτος), que l’on traverse par un grand pont situé juste avant d’arriver au village ; ce pont a été construit en 1884. Ce fleuve côtier, aussi nommé Sarantapichos (Σαραντάπηχος) ou Psoriaris (Ψωριάρης), prend sa source sur les contreforts du plateau du Lassithi et traverse les gorges de Sarakina dont il surgit près de Mythi (Μύθοι / Mýtoi), à environ 5 km au nord de Myrtos ; au sortir des gorges la rivière forme une verte vallée plantée d’oliviers et d’orangers. À l’époque vénitienne ce fleuve marquait la frontière entre le territoire de Candie (Territorio di Candia) et le territoire de Sitia (Territorio di Settia).

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Le village de Myrtos vu depuis le village d'Anatoli. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Myrtos est protégé des vents du nord par le massif du Dicté qui forme une barrière haute de plus de 2 000 m. À l’ouest quelques collines protègent le village des vents d’ouest, notamment une colline à la silhouette de forme conique très reconnaissable, le mont Kolektos (Κολεκτός) (302 m). Le village est bordé au sud par les eaux chaudes de la mer de Libye. Dans cet environnement protégé, Myrtos bénéficie d’un climat particulièrement doux, considéré comme le plus chaud de Crète ; les bananiers y sont cultivés même en dehors des serres, ce qui n’est possible qu’à cet endroit en Europe, mais cette production de bananes est réservée à une consommation locale.

Les habitants de Myrtos vivent traditionnellement de la culture de l’olivier et des agrumes, plus récemment des cultures sous serres de légumes-fruits, principalement de tomates. Le tourisme s’est développé depuis les années 1970 et occupe de nos jours une place prépondérante dans l’économie de Myrtos, mais il s’agit d’un tourisme raisonné qui a préservé l’ambiance reposante de la localité. La population résidente de Myrtos est d’un peu plus de 400 habitants, et d’environ 600 habitants avec les hameaux qui forment avec Myrtos une communauté locale : Gavrilis (Γαβρίλης), Kallithéa (Καλλιθέα), Kopanès (Κοπάνες) et Néo Myrtos (Νέος Μύρτος).

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La promenade de front de mer à Myrtos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Myrtos est une petite station balnéaire paisible et bien entretenue, sans l’animation tapageuse de boîtes de nuit. Après sa destruction lors de la Deuxième Guerre mondiale, le village a été reconstruit de façon rationnelle, avec des ruelles qui se croisent à angle droit, bordées de maisons blanchies à la chaux et d’arbustes décoratifs. On y trouve l’essentiel des services attendus par des vacanciers ; l’hébergement est constitué principalement par des appartements de vacances et des chambres chez l’habitant, avec quelques petits hôtels traditionnels ; il y a un bon nombre de tavernes et de cafés, notamment le long de la promenade du front de mer située juste derrière la plage. La station est surtout fréquentée par des vacanciers d’Europe du Nord : Allemands, Néerlandais et cetera.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La plage de Myrtos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La plage de Myrtos (παραλία Μύρτου) est bien sûr la principale attraction touristique de Myrtos ; c’est une plage familiale d’1 km de longueur, faite de sable gris et de petits galets ; la plage est bien équipée dans la partie située au pied de la promenade maritime et des terrasses des tavernes, plus sauvage dans la partie occidentale qui n’est pas ombragée ; la plage de Myrtos est surveillée en saison estivale et bénéficie du « Pavillon bleu ». À l’extrémité orientale de la plage, près de l’embouchure du fleuve Kryos, se trouve un petit port de pêche et de loisirs, autrefois utilisé pour expédier à Iérapétra la production agricole locale.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La plage de Myrtos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).D’autres plages se trouvent le long de la côte à l’ouest de Myrtos qui est accessible par une piste qui s’étend au pied du mont Kolektos (Κολεκτός), mais nous sommes déjà dans la commune de Viannos et dans la province d’Héraklion …

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Carte de Myrto en 1667 par Marco Boschini (source BNF). Cliquer pour agrandir l'image.Myrtos est aussi une base idéale pour des excursions vers la forêt de Sélakanos, les gorges de Sarakina ou le plateau du Lassithi.

À l’intérieur du village la seule attraction culturelle – mises à part la demi-douzaine d’églises – est le Musée archéologique, historique et ethnographique qui présente principalement des découvertes faites sur les sites minoens de Fournou Koryfi et de Pyrgos, situés immédiatement à l’est de Myrtos, ainsi qu’une maquette de Fournou Koryfi ; la section ethnographique expose quelques ustensiles agricoles ou ménagers. On peut aussi voir des photographies datant de la Deuxième Guerre mondiale quand le village de Myrtos fut rasé et dix-huit hommes fusillés par l’armée allemande en représailles d’actes de désobéissance, le 15 septembre 1943. Le musée, créé par un ancien instituteur du village, se trouve à côté de l’église Saint-Antoine, dans la partie occidentale du village (mirtoscrete.gr/fr/le-musee-de-mirtos).

À l’ouest du village, près des appartements « BigBlue », on peut discerner quelques vestiges de l’époque romaine, vraisemblablement une villa avec des installations thermales et portuaires ; ce site n’a pas été fouillé et est en partie recouvert par des constructions modernes.

Village grecLe village d’Anatoli (Ανατολή / Anatolí)
Anatoli est un village de moyenne montagne du sud-est de la Crète ; ce village est situé à environ 600 m d’altitude, sur les contreforts sud-est du massif du Dicté, et se trouve à 4 km en ligne directe de la côte sud de l’île, sur la mer de Libye. Contrairement à beaucoup de villages de montagne, cachés à la vue des pirates, Anatoli est très visible depuis la mer et depuis la ville d’Iérapétra ; c’est sans doute l’origine du toponyme du village : « Ανατολή » provient du verbe « ανατέλλω » qui signifie « se lever », le village est en effet illuminé par les rayons du soleil levant. Le village offre en retour une vue panoramique sur la côte d’Iérapétra, malheureusement enlaidie par les serres de cultures, et sur l’île de Chryssi.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Formation rocheuse près d'Anatoli. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Anatoli est situé à environ 18 km à l’ouest-nord-ouest d’Iérapétra, via Gra Lygia (Γρα Λυγιά), à environ 20 km au nord-est de Myrtos et à 6 km au sud de Kalamafka ; la route de Kalamafka à Anatoli, puis à Malès, traverse une zone rocheuse et offre une superbe vue sur la côte, sur la vallée du fleuve Kryos et sur le massif du Dicté.

Le village est le chef-lieu d’une communauté locale de la commune d’Iérapétra dont font partie les hameaux de Stomio (Στόμιο), de Néa Anatoli (Νέα Ανατολή), d’Ammoudarès (Αμμουδάρες) et de Kalogéri (Καλόγεροι). La communauté locale compte environ 1 200 habitants.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Monument aux morts d'Anatoli. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village d’Anatoli existait déjà à l’époque vénitienne ; en raison de sa position stratégique, les Vénitiens y construisirent une tour de guet pour surveiller la côte, la tour de Lakerdas (Πύργος του Λακέρδα) dont il ne reste que des ruines au nord du village. Sous l’occupation ottomane le village recélait une école clandestine et prit une part importante aux insurrections crétoises en fournissant de nombreux combattants et des capitaines tels que les pentakosiarques (πεντακοσίαρχος) Emmanuel Lakerdas (Εμμανουήλ Λακέρδας), Jacques Machairas (Ιάκωβος Μαχαιράς) (capitaine Giakoumis), Athanase Barbérakis (Αθανάσιος Μπαρμπεράκης) (capitaine Thanasis), Georges Békiaris (Γεώργιος Μπεκιάρης) (capitaine Békiaris). De nombreux « Levantins » (Ανατολιώτες) furent massacrés par les Turcs lors de la révolte crétoise de 1821 ; leurs noms figurent sur le monument aux morts du village. À partir des années 1970 de nombreux habitants d’Anatoli-le-Vieux (Παλαιά Ανατολή) ont déménagé vers la côte où ils ont fondé le village d’Anatoli-le-Neuf (Νέα Ανατολή) pour se consacrer aux cultures maraîchères sous serres.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La fontaine de Kato Vrysi du village d'Anatoli (auteur Natalia Mihailovic). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Le vieux village traditionnel d’Anatoli n’est pas pour autant abandonné et ses vieilles maisons de pierre font l’objet de restauration et deviennent des villas de vacances. Anatoli possède une fontaine classée comme monument historique, la fontaine de Kato Vrysi (Κάτω Βρύση) (« fontaine d’en-bas »).

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Poteau électrique à Anatoli. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Village grecLe village de Malés (Μάλες / Máles)
La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Le village de Malès vu depuis la route d'Anatoli. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Malès est un bourg agricole du sud-est de la Crète, qui s’étage entre 560 m et 620 m d’altitude sur les pentes inférieures du massif du Dicté ; en ligne directe, le village se trouve à 8 km de la côte sud de l’île, au nord du village côtier de Myrtos ; Malès se trouve en haut de la vallée du fleuve Kryos qui se jette dans la mer de Libye à Myrtos après avoir traversé les gorges de Sarakina. Par la route, Malés est à environ 12 km de Myrtos, via le hameau de Mythi (Μύθοι) ; Malès est à 27 km au nord-ouest du chef-lieu de la commune, Iérapétra, et à 39 km au sud-ouest d’Agios Nikolaos, le chef-lieu du département du Lassithi.

Avec les hameaux voisins de Christos (Χριστός) et de Métaxochori (Μεταξοχώρι), Malès forme une communauté locale qui vit principalement de la production d’huile d’olive. Avec plus de 1 500 habitants, le village de Malès fut l’un des villages les plus peuplés du territoire de Sitia à l’époque vénitienne, mais ne compte plus de nos jours qu’environ 300 habitants.

Malès (Μάλες), ou Mallès (Μάλλες), doit son nom à la ville antique de Mala (Μάλα), ou Malla (Μάλλα), dont les ruines de l’acropole se trouvent sur les collines situées à l’ouest du village, entre Malès et Christos, près de la rivière Sarantapichos (Σαραντάπηχος), autre nom du fleuve Kryos. La cité-état de Malla prospéra à l’époque hellénistique vers le IIIe siècle et le IIe siècle avant JC ; elle est mentionnée dans l’historiographie pour avoir conclu un traité avec la cité de Lyctos au IIIe siècle avant JC et un autre traité avec le roi Attale Ier de Pergame ; Malla fit aussi partie des trente cités crétoises qui conclurent une alliance avec le roi Eumène II de Pergame en l’an 183 avant JC ; Malla frappait sa propre monnaie.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. L'église Saint-Georges près de Malès (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Malès possède plusieurs églises de l’époque vénitienne qui méritent une visite. En haut du village se trouve l’église de la Vierge de Mésochori (Παναγιά τη Μεσοχωρίτισσα / Panagiá ti Mesochorítissa), une église à une nef et deux travées ; ses fresques datent de la fin du XIVe siècle et du XVe siècle (1431), selon une inscription sur le mur ouest ; elles ont été très abîmées par des coups de piques turcs ; on remarque la couleur pourpre, les tons foncés et l’expression dramatique des visages. Dans le nord-est du village se trouve l’église Zoodochos Pigi (Ζωοδόχος Πηγή), la « Source de Vie ». Au milieu du village l’église Saint-Nicolas (Άγιος Νικόλαος) présente une architecture intéressante et une inscription du XVIIe siècle. L’église Saint-Georges de Loutra (Άγιος Γεώργιος Λούτρα) est une très belle église à l’architecture harmonieuse ; elle se trouve à la sortie sud de Malès, près des ruines de l’ancien hameau de Loutra ; sortir de Malès et prendre la première piste à gauche vers Mythi ; à droite, à 2 km, l’église est au milieu des champs et des oliviers ; cette église à une nef et à trois travées est un modèle d’architecture byzantino-vénitienne ; les fresques, bien conservées, datent du XIVe siècle ; pour visiter l’intérieur de l’église il faut demander la clé au pope du village. À 3 km à l’est de Malès, sur la route d’Anatoli, se trouve le monastère de la Panagia d’Exakoustis (Ιερά Μονή Παναγίας της Εξακουστής).

Malès est une bonne base de départ pour des randonnées vers la pinède de Sélakano, le plateau de Katharo et les sommets du Dicté : le mont Lazaros (2 085 m), le mont Spathi (2 148 m) ou le mont Afendis Christos (2 141 m) ; le sentier de randonnée européen E4 passe à quelques kilomètres au nord du village.

Forêt de conifèresLa forêt de Sélakano (Δάσος του Σελάκανου / Dásos tou Selákanou)
La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La forêt de Sélakano et le mont Spathi (auteur Theodoros Doulis). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).La pinède de Sélakano se trouve à environ 3,8 km à l’ouest du village de Malès ; on y accède depuis Malès par une étroite route à revêtement. Cette forêt occupe une vallée, orientée du nord-ouest vers le sud-est, qui est enserrée entres les chaînes de montagnes du nord et du sud du massif du Dicté : au nord, le mont Lazaros (Λάζαρος) (2 085 m) ; au nord-ouest, le mont Spathi (Σπαθί) (2 148 m) ; à l’ouest, le mont Afendis Christos (Αφέντης Χριστός) (2 141 m) ; au sud-ouest, le mont Psari Madara (Ψαρή Μαδάρα) (2 094 m) et le mont Madara (Μαδάρα) (1 783 m). La forêt doit son nom au hameau de Sélakano (Σελάκανο) qui se trouve dans une clairière située sur la lisière orientale de la pinède ; dans cette clairière sont cultivés des arbres fruitiers et des légumes. Le hameau, à l’habitat dispersé, comprend un petit kafénio où l’on peut se restaurer. Le sentier européen de randonnée E4 passe par Sélakano et monte ensuite entre les deux chaînes du massif du Dicté en direction du plateau du Limnakaro (Λιμνάκαρο), puis jusqu’au village d’Agios Georgios sur le plateau du Lassithi.

Aller à Sélakano avec Google Maps (35.093646, 25.548204).

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Rucher dans la forêt de Selakano (auteur Y. Skoulas - GNTO). Cliquer pour agrandir l'image.La forêt de Sélakano est la zone forestière la plus étendue de Crète ; elle est classée comme site « Natura 2000 ». Cette forêt est principalement constituée de pins de Calabre (Pinus brutia), mais aussi de chênes des garrigues (Quercus coccifera), de platanes orientaux (Platanus orientalis), d’érables de Crète (Acer sempervirens) et de cyprès d’Italie (Cupressus sempervirens), toutes espèces méditerranéennes très résistantes à des sécheresses qui peuvent durer jusqu’à 6 mois. La forêt de pins a été exploitée notamment pour sa résine dont on extrayait de l’essence de térébenthine et de la colophane, utilisée par exemple en lutherie pour enduire les archets des instruments à cordes frottées ; on peut encore voir les saignées des arbres. La forêt de Sélakano abrite également des ruchers qui produisent du miel de forêt.

Des panneaux d’information donnent des renseignements sur les randonnées possibles sur les chemins forestiers de la forêt de Sélakano ; il est prudent de ne pas trop s’approcher des ruchers.

GorgesLes gorges de Sarakina (Φαράγγι Σαρακίνας / Farángi Sarakínas)
La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. La vallée du fleuve Kryos. Cliquer pour agrandir l'image.Les gorges de Sarakina sont des gorges creusées par le fleuve Kryos dans des collines situées au sud du massif du Dicté ; le fleuve Kryos (Κρυός) (« rivière froide ») est formé par des sources situées aux pieds des monts Spathi (Σπαθί) et Afendis Christos (Αφέντης Χριστός) ; le Kryos traverse le village de Sélakano (Σελάκανο), puis les gorges de Sarakina et, enfin, se jette dans la mer de Libye aux environs du village de Myrtos, où il est communément nommé « rivière de Myrtos ». Les gorges de Sarakina longent une faille tectonique qui sépare le horst du massif du Dicté du fossé d’effondrement de l’isthme d’Iérapétra. L’origine mythique de ces gorges est plus pittoresque : un géant, fils de Zeus, Sarantapichos (Σαραντάπηχος), passant par la montagne, se pencha pour boire de l’eau dans la rivière Kryos ; sa longue barbe trancha la montagne en deux et créa les gorges.

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Le lit du fleuve Kryos après les gorges de Sarakina. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les gorges sont parfois nommées « gorges de Sarantapichos » et la rivière Kryos est parfois nommée, dans cette partie de son cours, « rivière de Sarantapichos ». Le nom usuel des gorges, « Sarakina » (Σαρακίνα), se réfère à l’occupation de l’île par les Sarrasins, nommés en grec byzantin « Σαρακηνοί » (Σαρακηνός au singulier) ; les Sarrasins occupèrent la Crète entre l’an 824 et l’an 961 ; après la reconquête de l’île par Nicéphore Phocas des Sarrasins se cachèrent dans des lieux difficilement accessibles. Les toponymes Sarakina et Sarakino sont très fréquents sur l’île : dans le massif du Dicté se trouve le mont Sarakino (1588 m) ; à Meskla (Μεσκλά), au sud de La Canée, se trouvent d’autres gorges du Sarrasin, les gorges de Sarakina de Meskla (Φαράγγι Σαρακίνα Μεσκλών).

La côte sud de la commune d’Iérapétra en Crète. Les gorges de Sarakina (auteur Yooga). Cliquer pour agrandir l'image.L’entrée supérieure des gorges se trouve près du village de Christos (Χριστός), à 1 km à l’ouest de Malès, à environ 450 m d’altitude ; la sortie inférieure se trouve près du village de Mythes (Μύθοι / Mythi), à 5 km au nord de Myrtos, à environ 200 m d’altitude ; la longueur des gorges est d’environ 1,5 km. La largeur des gorges varie de 3 m à 10 m et ses parois atteignent 150 m de hauteur.

La plupart des randonneurs parcourent les gorges du Sarrasin en remontant le cours de la rivière depuis Mythi ; depuis le village des panneaux indiquent la direction des gorges, un peu avant le gué de la rivière ; il y a un petit parc de stationnement une centaine de mètres avant le début de la randonnée ; dans le sens de la montée, la randonnée prend environ 1 h 30 min. Même pendant la saison sèche certains passages doivent se faire en marchant dans l’eau et il faut prévoir d’être chaussé en conséquence ; il y a quelques rochers à escalader en s’aidant des mains, mais aucun équipement spécial n’est nécessaire ; pendant la saison hivernale les gorges de Sarakina sont en général infranchissables. On peut revenir à Mythi par la route en remontant la rivière encore 300 m après l’entrée des gorges pour trouver un chemin qui rejoint la route.

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