| La côte nord d’Iérapétra, le monastère de Fanéroméni, les ruines de Gournia, les gorges du Cha et le village de Kavoussi en Crète | |
| |
| Présentation générale | La commune d’Iérapétra est la seule commune de la Crète qui possède une façade sur la mer de Lybie, au sud, et une façade sur la mer de Crète, au nord. La côte nord d’Iérapétra comprend principalement la partie nord de l’isthme d’Iérapétra qui sépare le massif du Dicté, à l’ouest, des montagnes de la partie extrême-orientale de la Crète, notamment du massif de Thrypti ; cette région marque le début d’une Crète plus sauvage et plus authentique. La côte nord d’Iérapétra est bordée par la commune d’Agios Nikolaos, à l’ouest, et par la commune de Sitia, à l’est. |
|
|
| La côte nord du canton d’Iérapétra se trouve sur la partie orientale du golfe de Mirabello ; cette côte est parcourue par une route belle et large, la route nationale 90, également désignée sous le nom de route européenne 75. La première localité que l’on rencontre en venant de l’ouest est la station balnéaire de Pachia Ammos, située à une vingtaine de kilomètres d’Agios Nikolaos ; à 3 km avant d’atteindre Pachia Ammos on peut visiter le monastère de Fanéroméni en empruntant sur la droite une petite route qui grimpe de façon spectaculaire jusqu’à ce monastère ; à 1,5 km avant Pachia Ammos on aperçoit, depuis la route, les ruines de la cité minoenne de Gournia, accessibles par un chemin d’une centaine de mètres. Dans l’arrière-pays de Pachia Ammos, un peu à l’écart de la route provinciale qui conduit à Iérapétra, se trouve un autre site minoen, le site archéologique de Vassiliki qui a donné son nom à un style de poterie minoenne. À l’est de Vassiliki, de l’autre côté de la route provinciale, se trouve un monument naturel, les gorges du Cha, dont la visite est réservée à des grimpeurs expérimentés. La localité suivante, sur la route nationale 90, est le village de Kavoussi, un vieux bourg agricole situé au débouché de la vallée d’Avgos qui sépare le massif du Thrypti, au sud, des monts de Bemponas (Μπεμπονας), qui culmine au mont Kliros (1 334 m), et des monts Orno, avec les sommets de Kapsas (Καψάς) (1 002 m) et d’Askordalia (Ασκορδαλία) (1 238 m), au nord-est. La route de la vallée passe à côté des gorges d’Avgos et du site archéologique d’Azorias. Au bout de la vallée, la route rejoint deux autres routes : l’une bifurque au sud du village de Chryssopigi (Χρυσοπηγή), passe par Lapithos (Λάπιθος) et Stavrochori (Σταυροχώρι), et rejoint la mer de Libye à Koutsouras (Κουτσουράς) ; l’autre route se dirige vers l’est en direction de Sitia, en longeant les contreforts sud des monts Orno. La route de la vallée d’Avgos était pavée aux époques vénitienne et ottomane ; c’était la principale route reliant la Crète centrale à Sitia. Kavoussi se trouve au bord d’une fertile plaine côtière plantée d’oliviers ; cette plaine côtière, dénommée Kambos (Κάμπος), s’étend sur 8 km jusqu’à la baie de Tholos qui marque la pointe nord-est de la commune d’Iérapétra ; cette plaine est bordée à l’ouest par la côte orientale du golfe de Mirabello et, à l’est, par une chaîne de collines, les monts Schinias, Chomatas et Chalépa, la colline la plus méridionale. Au bord de la baie de Tholos se trouve la seule grande plage de Kavoussi. Le Kambos est traversé par la route moderne, la route nationale 90, qui continue vers la commune de Sitia ; à l’écart de la route nationale, une petite route conduit au village côtier de Mochlos (Μοχλός), très identifiable par la carrière de gypse d’un blanc étincelant qui se trouve à proximité ; la première localité traversée par la route moderne est ensuite Lastros (Λάστρος) ; la route nationale continue ensuite, au pied du mont Kapsas et des contreforts nord des monts Orno, jusqu’à Sitia. |
|
|
| Le monastère de Fanéroméni (Μονή Φανερωμένης / Moní Faneroménis) | Le monastère de la Vierge Fanéroméni (Παναγία Φανερωμένη) d’Iérapétra se trouve sur la côte nord de la commune d’Iérapétra, à environ 3 km de distance du site archéologique de la cité minoenne de Gournia ; pour cette raison le monastère est parfois nommé monastère de la « Vierge de Gournia » (Παναγία των Γουρνιών / Panagía ton Gournión). Depuis Iérapétra on rejoint Moni Fanéroméni en prenant la direction de la côte nord vers Agios Nikolaos ; à Pachia Ammos, tourner à gauche sur la route nationale vers Saint-Nicolas ; après environ 3 km, et après avoir passé la route qui conduit à Gournia, prendre sur la gauche une ancienne route à revêtement de béton ; cette route, carrossable mais vertigineuse, monte jusqu’au monastère, à environ 6 km. Le monastère est à environ 17 km d’Agios Nikolaos. Il existe un autre monastère de la Panagia Fanéroméni près de Sitia, à ne pas confondre. Aller au monastère de Fanéroméni avec Google Maps (35.101372, 25.762363). Le monastère a été bâti sur le versant escarpé d’une montagne du massif du Lassithi, à 540 m d’altitude, devant une grotte de la falaise ; cet emplacement a été choisi pour échapper aux incessantes incursions de pirates, mais de nos jours, pour les visiteurs, ce lieu offre surtout une vue spectaculaire sur le golfe de Mirabello et sur la côte de Saint-Nicolas. | | Selon une pieuse légende le monastère de la Révélée (Μονή Φανερωμένης / Moní Faneroménis) doit son nom à une icône de la Vierge (Panagia) qui aurait été révélée à un berger ; du grec « φαίνω », « apparaître, être révélé ». Selon cette légende ce berger égarait chaque après-midi le bélier meneur de son troupeau ; un jour il décida de le suivre et le vit boire à une source d’eau coulant dans la grotte ; le berger s’approcha de la grotte et eut la « révélation » de l’icône de la Panagia. Le berger emporta l’icône mais, une fois arrivé chez lui, il se rendit compte que l’icône avait disparu ; le lendemain il retrouva l’icône dans la grotte ; cet événement se répéta plusieurs fois et le berger comprit qu’il devait laisser l’icône dans la grotte. Plus tard un monastère fut construit pour abriter l’icône de la Vierge. La construction originelle du monastère remonte à la seconde époque byzantine de la Crète, entre les années 961 et 1204, vraisemblablement au Xe siècle. Sous la domination vénitienne puis sous l’occupation turque, le monastère servit de foyer de résistance, notamment avec une école clandestine où étaient entretenus la foi orthodoxe et l’esprit patriotique. Rodanthi, plus connue sous le nom de Kritsotopoula, la « fille de Kritsa », fut éduquée ici et devint l’un des combattants les plus vaillants lors de la révolte de la Crète en 1821. L’église du monastère a été construite à l’intérieur de la grotte où serait apparue l’icône de la Vierge. Ce catholicon à deux nefs daterait du XVe siècle ; il est consacré à la Dormition de la Vierge et à la Vierge Source de Vie (Παναγία η Ζωοδόχος Πηγή / Panagía i Zoodóchos Pigí). L’église recèle de belles icônes anciennes des XVIIe et XVIIIe siècles. | | Moni Fanéroméni est un grand lieu de pèlerinage pour la fête de la Dormition de la Vierge, le 15 août, la fête de l’Assomption de la Vierge pour les catholiques romains. Dans une grotte derrière l’église se trouve une fontaine dont l’eau est miraculeuse. Le monastère est encore en activité, servi par quelques moines. L’entrée est gratuite mais un panonceau accueille les visiteurs par cette phrase : « Si vous ne voulez plus être un homme et si vous avez la brutalité de l’animal, partez … ». … ce qui ne paraît pas impressionner les chats ! |
|
| Les ruines de Gournia (Γουρνιά / Gourniá) | Les ruines minoennes de Gournia (Μινωική πόλι Γουρνιών / Minoikí póli Gournión) se trouvent sur la côte nord de la Crète, dans le nord de la commune et du canton d’Iérapétra, à l’endroit où la largeur de l’île de Crète est la plus petite ; la ville, située à quelques centaines de mètres de la côte nord, n’était qu’à environ 12 km de la côte sud : il est donc probable qu’une route ait alors relié Gournia, au nord, à Iérapétra, au sud, pour assurer des liaisons entre les deux mers. La ville minoenne était située sur une petite colline culminant à 50 m d’altitude mais offrant une très belle vue sur le golfe de Mirabello, la côte d’Agios Nikolaos et la presqu’île de Spinalonga. On ignore comment les Minoens nommaient la ville de Gournia ; avant les fouilles archéologiques, la zone où se trouvent les ruines était nommée Gournès du nom des vasques de pierre que l’on trouve près des entrées de nombreuses maisons de la ville antique et qui sont localement nommées « gournès » (γούρνες) ; beaucoup de ces vasques sont encore visibles sur le site. Après l’excavation du site on lui a donné le nom de Gournia, sans doute pour ne pas créer de confusion avec une autre localité qui porte le nom de Gournès, située entre Héraklion et Chersonissos. Les premiers peuplements humains du site datent d’environ 2300 avant JC ; la construction de la ville minoenne a débuté vers 1600 avant JC, à l’époque néopalatiale ; la destruction de la cité s’est produite en même temps que celle des nouveaux palais, vers 1450 avant JC. La cité a ensuite connu une occupation mycénienne de 1375 à 1200 avant JC ; à cette date elle a été définitivement abandonnée. La ville de Gournia a été bâtie sur les pentes d’une petite colline, le palais et le sanctuaire se trouvant au sommet de cette colline ; sa position stratégique devait lui permettre de contrôler une grande partie de la côte, ainsi que d’avoir de plus grandes capacités défensives ; cependant la ville de Gournia n’était pas fortifiée. Gournia, ou quel que fut son nom, devait être une ville florissante à l’âge d’or des palais minoens, sans doute un gros centre économique et social dans la région. La ville, qui s’étendait en réalité vers le nord jusqu’à la côte, où il y avait un petit port, pouvait avoir couvert un total de quatre hectares et avoir eu une population d’environ 1 000 personnes. Gournia est la ville minoenne la mieux conservée : les fondations des bâtiments de la ville sont en assez bon état pour que Gournia ait été nommée la « Pompéi de la Crète minoenne » (Πομπηία της μινωικής Κρήτης) ; la hauteur des ruines atteint en général environ 1 m, rarement 2 m, mais cela est suffisant pour que le plan urbain apparaisse facilement grâce aux muretins délimitant les places publiques, les rues, les ruelles, les escaliers, les bâtiments, les modestes maisons d’artisans ou de commerçants adossées les unes aux autres, où leurs outils ont été retrouvés par les archéologues. La plupart des logements n’avaient qu’une pièce, mais certaines maisons avaient parfois un étage, dont seuls les rez-de-chaussée et les sous-sols sont visibles : les étages supérieurs, faits de briques de boue et de bois, n’ont pas survécu. Cette masse de petites maisons était desservie par un dédale de ruelles ; trois rues dallées devaient être utilisées principalement pour le transit des chariots. Les archéologues ont divisé cet ensemble en huit quartiers notés de « A » à « H ». Bien que la zone excavée ne soit qu’une petite partie de l’ensemble de la ville, Gournia, parmi tous les sites archéologiques de Grèce, donne probablement au visiteur la meilleure idée de ce à quoi une ville de l’Âge du bronze ressemblait et de ce qu’était la vie des gens ordinaires dans une ville de cette époque. Avec ses rues étroites en escalier et ses petites maisons, la ville minoenne est étonnamment semblable aux villages crétois tels qu’on en voit encore de nos jours. | | Légende du plan des ruines du centre-ville de Gournia : En jaune : ville préminoenne (2000-1900 avant JC). En noir : cité minoenne. En bleu : cité mycénienne. 1 : Place publique. 2 : Tombes. 3 : Tombes. 4 : Atelier de potier. 5 : Atelier de menuisier. 6 : Atelier de bronzier. 7 : Maison de vigneron. 8 : Escalier. 9 : Cour centrale du palais. 10 : Entrepôts. 11 : Sanctuaire. 12 : Cour de l’ouest. | L’entrée des visiteurs se trouve au nord-est du site, près de la route nationale. On peut débuter le circuit de visite par la rue dallée qui monte à l’est du village, entre le quartier « B » et le quartier « C », en direction de la cour centrale. Sur la droite on peut voir la maison « Cf », dite l’atelier de bronzier, (n° 6 sur le plan). Outre les récipients habituels de stockage, de cuisson et de boisson (par exemple un pichet), cette maison a révélé une rondelle d’argile inscrite de caractères en écriture linéaire A et une pierre semblant être utilisée comme creuset, ainsi que des résidus de bronze et des clous, ce qui suggère que les habitants de la maison pourraient avoir travaillé le bronze. La rue de l’est continue de monter, maintenant en bordure du quartier « D » ; plus haut dans la rue, toujours sur la droite, se trouve la maison « Dd », la maison du vigneron, (n° 7 sur le plan). Un pressoir à vin en argile a été découvert dans la salle « Dd 30 » ; ce pressoir était installé sur un banc en pierre et un récipient était placé dans le trou à l’étage inférieur, sous le bec du pressoir, pour recevoir le jus des raisins écrasés. Cette pièce est une version minoenne, âgée de 3 500 ans, du « patitiri » (πατητήρι) grec utilisé pour presser les raisins dans les villages grecs traditionnels. | | La rue de l’est monte ensuite sur la droite, au sud du quartier « D », en direction de la place principale, située au sud de la ville, au sommet de la colline, au même niveau que le palais et que le sanctuaire. Cette place jouait vraisemblablement le rôle de marché publique et de centre de la vie sociale ; cette place est parfois nommée « agora » par analogie avec les places publiques des cités grecques bien postérieures. Du côté nord de la place un escalier de quelques marches, en forme de « L » permettait d’accéder à la cour centrale du palais (n° 8 sur le plan). Cet escalier est caractéristique des palais minoens ; la conception de celui-ci fait écho à des escaliers cérémoniels similaires trouvés dans pratiquement tous les sites de palais minoens en Crète. Ces marches pouvaient aussi servir de gradins d’où les spectateurs pouvaient regarder des cérémonies et des célébrations religieuses se déroulant sur la place. Ce qu’il est convenu de nommer le « palais » de Gournia était le plus grand et le plus luxueux bâtiment de la ville qu’il dominait ; ce pouvait être la résidence d’un seigneur local ou d’un gouverneur représentant le pouvoir central de Cnossos. Cependant le « palais » de Gournia n’était pas comparable aux palais minoens de Cnossos ou de Phaistos ; le palais avait des dimensions plus modestes que celles de ces palais royaux : 50 m de longueur nord-sud par 37 m de largeur ouest-est. Le rez-de-chaussée du palais comprenait des appartements résidentiels, des espaces de stockage et des équipements de bain, tandis que le niveau supérieur abritait des quartiers de vie, des ateliers et des archives. Les nombreuses découvertes faites dans le palais, des vases à libation élaborés en pierre, des lampes en pierre, une double hache en bronze, des plateaux de balance, des sceaux gravés et des jarres géantes (pithoïs), renseignent sur la fonction à la fois cérémonielle et commerciale du palais. À cause des dimensions modestes du palais, la cour dite « centrale » se trouvait en réalité à l’extérieur du palais, sur le côté sud, reliée à un réseau de rues pavées (n° 9 sur le plan). Cette cour rectangulaire, de 40 m de longueur par 15 m de largeur, peut avoir servi d’antichambre du palais, comme salle d’audience. Un objet en pierre en forme de cornes de taureaux a été trouvé dans la cour où il était tombé du toit du palais. Ce symbole minoen, nommé « cornes de consécration », est souvent trouvé dans les sanctuaires et palais minoens, où il évoquait la nature sacrée du bâtiment ; sa signification exacte reste inconnue. Non loin on peut voir une grande dalle de pierre, un autel sacrificiel, qui devait servir au sacrifice des taureaux. La pièce à l’ouest contient un kernos en pierre, creusé sur le pourtour de trente-deux petites cavités et probablement utilisé pour le culte. La zone du palais n’est pas en bon état et il n’est pas facile de lui redonner sa forme car le sol, aujourd’hui nivelé, avait autrefois des terrasses dont l’édifice occupait trois niveaux reliés par de grands escaliers qui se trouvaient du côté nord. Au sud-ouest du palais se trouvaient des entrepôts, ou magasins, où les céréales, l’huile et d’autres produits essentiels auraient été conservés dans des jarres en terre cuite (n° 10 sur le plan). À l’ouest du palais se trouvait une autre cour (n° 12 sur le plan) que prolongeait vers le nord une rue dallée ; cette rue de l’ouest desservait les quartiers « E » et « F ». En descendant la rue de l’ouest, une rue sur la droite conduit au sanctuaire de Gournia (n° 11 sur le plan), situé au nord du palais. Depuis cette rue trois marches descendent vers le sanctuaire, une petite salle rectangulaire, de 3 m par 4 m, qui date de l’époque mycénienne (1400-1200 avant JC). Contre le mur arrière se trouvait une sorte de banquette où étaient posés des objets de culte, notamment trois statuettes, en terre cuite, de déesses avec des serpents enroulés autour de leurs corps, une table à offrandes, trois supports de lampe décorés de serpents, et des figurines d’oiseaux et de serpents. Ces déesses, qui tendent leurs bras dans un geste de bénédiction vers adorateurs, peuvent être associées à la fertilité comme indiqué par leurs attributs, les serpents et les oiseaux. Des offrandes étaient déposées dans les petites dépressions en forme de coupes devant le sanctuaire. | | En reprenant la rue de l’ouest on descend en direction du nord ; au nord de la ville se trouvaient des tombeaux construits en forme de petites maisons (n° 2 et 3 sur le plan). Devant l’un des tombeaux les archéologues ont découvert un kernos, avec un cercle de petites cavités, creusées dans la face supérieure, où des offrandes pour les morts étaient probablement déposées. Le cimetière de la ville était à l’est du site, au pied de la colline ; ce cimetière n’est pas conservé de nos jours ; il a été supplanté par une oliveraie. | Pour revenir vers l’entrée du site archéologique on peut prendre une troisième rue dallée, qui montait vers le palais. Sur la gauche de cette rue se trouve le quartier « A » dans lequel a été mise au jour une maison de potier, la maison « Ac » (n° 4 sur le plan). Depuis la rue l’entrée principale de la maison conduit à une cour pavée ; dans le sous-sol de la pièce n° 16 des restes d’un mur en briques de boue sont préservés ; de telles briques de boue étaient utilisées dans la construction des étages supérieurs de la ville de Gournia. Une partie d’une fenêtre est préservée à l’arrière de la pièce n° 7. Parmi les découvertes faites dans cette maison, il y avait des pots de cuisson, de grandes jarres pour le stockage des produits agricoles, des vases rituels d’argile et un tour de potier. Des résidus d’argile confirment qu’il s’agissait de l’atelier d’un potier. Les découvertes faites dans ce bâtiment et dans d’autres bâtiments indiquent que Gournia a été soudainement abandonnée plutôt que lentement délabrée. | | Plus haut en montant la rue du centre en direction du palais, on peut voir sur la droite, dans le quartier « F », la maison « Fd » (n° 5 sur le plan). Les outils et autres matériaux trouvés dans ce petit bâtiment indiquent qu’il s’agissait de l’atelier d’un menuisier. En tournant à gauche dans une autre rue, peu après la maison du menuisier, on revient vers l’entrée nord-est du site archéologique. Avant de quitter le site on peut se rendre près de l’emplacement du port antique de Gournia ; de nos jours ce port est englouti du fait du basculement vers le nord-est de toute l’île de Crète. Depuis la bretelle d’accès au site, il suffit de longer sur 100 m la route nationale en direction de Saint-Nicolas et, juste avant le pont qui enjambe un cours d’eau, généralement à sec, traverser la route et emprunter un chemin qui conduit en 400 m jusqu’à la côte ; sur une pointe rocheuse on peut voir les ruines d’anciens bâtiments du port. À l’embouchure du cours d’eau se trouve une petite plage, la plage de Kamini (παραλία Καμίνι). | | | Les fouilles archéologiques de Gournia ont débuté au début du XXe siècle, à peu près en même temps que celles de Cnossos. En 1901, Georges Pérakis, un habitant du village de Vassiliki (Βασιλικη), situé à environ 2 km de Gournia, a conduit une jeune archéologue étatsunienne, Harriet Boyd-Hawes (Χάριετ Μπόιντ-Χόουζ), sur les ruines de la ville minoenne ; Harriet Boyd a reconnu l’importance du site et a entrepris, de 1901 à 1904, la mise au jour du palais et de sa cour centrale, des maisons et des rues du centre de la ville. La plupart des artefacts découverts sur le site de Gournia sont exposés au Musée archéologique d’Héraklion ; quelques-uns se trouvent au Musée archéologique d’Agios Nikolaos. D’autres fouilles ont eu lieu dans les années 1960 et 1970. Une nouvelle campagne de fouilles a débuté en 2010 et il est possible de se porter candidat pour y participer bénévolement (site sur la Toile : www.gournia.org). Visite du site archéologique de Gournia (Αρχαιολογικός Χώρος Γουρνιών) : Le site est assez peu visité et on peut déambuler librement au milieu des ruines. Adresse : le site archéologique de Gournia est un peu au sud de la route nationale reliant Agios Nikolaos à Sitia, à 19 km au sud-est d’Agios Nikolaos et à 2 km avant d’arriver au village le plus proche des ruines, Pachia Ammos ; un panneau routier indique la sortie vers le site. Un arrêt des bus reliant Saint-Nicolas à Sitia ou à Iérapétra se trouve près de la bretelle de sortie vers le site ; demander l’arrêt au conducteur ; depuis Saint-Nicolas le trajet dure environ 30 min. Aller aux ruines minoennes de Gournia avec Google Maps (35.110185, 25.792667). Horaires d’ouverture du guichet : du mercredi au lundi, de 8 h 30 à 16 h (15 h 30 en hiver, de novembre à mars). L’ombre étant très rare, il vaut mieux visiter le site tôt le matin. Tarif d’entrée : 3 € ; tarif réduit : 2 €. Téléphone : 00 30 2842 093 028. |
|
| Le village de Pachia Ammos (Παχεία Άμμος / Pacheía Ámmos) | Pachéia Ammos est une petite station balnéaire située au fond du golfe de Mirabello (Κόλπος Μιραμπέλου / Kólpos Mirampélou), sur la côte nord de la commune d’Iérapétra ; la station dispose d’une longue plage de sable, de près d’un kilomètre de longueur. Cette plage est faite d’un sable grossier et de galets, ce qui est à l’origine du toponyme de la localité : « παχιά άμμος » signifie en effet « sable grossier ». À l’époque vénitienne, en l’an 1630, l’emplacement de Pachéia Ammos est mentionné par Francesco Basilicata sous le nom de « Pacchianamo », mais le cartographe n’indique pas de peuplement. À noter qu’une autre plage de Crète porte le nom de Pachéia Ammos ; elle est située à l’autre bout de l’île, près de Kissamos. La plage de Pachéia Ammos est exposée aux vents du nord ; à l’extrémité occidentale de la plage se trouve un petit port dont la jetée protège un peu de la houle la partie équipée de la plage. À l’extrémité orientale de la plage se trouve un minuscule port de pêche ; il est séparé de la plage par un promontoire où se dresse la petite église Sainte-Photine (Αγία Φωτεινή / Agía Fotiní), consacrée à sainte Photine la Samaritaine (Αγίας Φωτεινής της Σαμαρείτιδο). Depuis la plage on aperçoit, à 6 km au nord-est, l’île de Psira ; l’îlot inhabité de Konida (Κόνιδα) avec seulement environ 5 000 m² se trouve à moins d’un kilomètre au large de la plage de Pachéia Ammos. À l’ouest de Pachia Ammos se trouvent deux autres plages : la plage de Kamini (παραλία Καμίνι), près du site archéologique de Gournia, et la plage de Frouzi (παραλία Φρουζή), une plage de galets et de grosses pierres, coincée entre deux promontoires ; ces deux plages sont sauvages et à peu près désertes, mais soumises au meltémi. Pachia Ammos se trouve à environ 20 km à l’est d’Agios Nikolaos et à 46 km à l’ouest de Sitia. À la sortie orientale du village part la route provinciale qui traverse l’isthme en direction du sud vers Iérapétra, le chef-lieu de la commune ; Iérapétra est distante d’environ 15 km de Pachia Ammos. Pachia Ammos est desservi par de nombreux autocars des lignes de la compagnie KTEL Héraklion-Lassithi (www.ktelherlas.gr) reliant Agios Nikolaos à Sitia, Agios Nikolaos à Iérapétra ou Héraklion à Iérapétra. Avec les villages de Vassiliki (Βασιλική), de Monastiraki (Μοναστηράκι) et de Xirokampos (Ξηρόκαμπο) Pachia Ammos forme une des communautés locales (κοινότητα) du canton d’Iérapétra ; cette communauté compte une population d’un peu moins de 1 000 habitants. |
| Le site archéologique de Vassiliki (Βασιλική / Vasilikí) | Les ruines de la cité minoenne de Vassiliki (Μινωϊκή πόλις Βασιλικίς) sont situées à environ 3 km de la côte nord de la commune d’Iérapétra, à environ 250 m à l’ouest de la route qui relie Pachéia Ammos à Iérapétra ; le site est visible depuis la route provinciale et un panneau routier indique la petite route qui mène au site. La cité se trouvait sur le sommet et les pentes d’une petite colline nommée « Tête » (Κεφάλι / Kefáli), culminant à environ 80 m d’altitude, située au pied du versant occidental des monts Thrypti. La cité minoenne de Gournia se trouvait à seulement 4 km au nord de la cité de Vassiliki. Les ruines doivent leur nom à la proximité du village de Vassiliki (Βασιλική) (« Royal »), situé à 400 m au nord-ouest ; le nom minoen de la cité n’est pas connu. À proximité des ruines minoennes se trouvent les ruines d’un château que les Ottomans bâtirent pour surveiller la route reliant la côte nord à la côte sud ; ces ruines sont connues comme la forteresse de Vassiliki (Κουλές Βασιλικής). La ville minoenne de Vassiliki fut habitée à l’époque pré-palatiale, depuis environ 2600 avant JC jusqu’environ 2300 avant JC lorsqu’elle fut détruite par un incendie ; la cité fut en partie à nouveau occupée à l’époque proto-palatiale, depuis environ 2200 avant JC jusqu’à 1900 avant JC, comme en atteste l’un des bâtiments, la Maison A. De ce fait ces ruines constituent un témoin précieux de ces époques pré-palatiale et proto-palatiale tandis que d’autres cités minoennes, telles que Cnossos, continuèrent d’être transformées aux époques palatiales et post-palatiales. Le bâtiment le plus important est un bâtiment d’abord nommé par les archéologues la « Maison sur la Colline » (Σπίτι του Λόφου) ; au début les archéologues pensèrent avoir découvert un palais minoen, hypothèse abandonnée à la fin des fouilles, lorsqu’ils purent constater la petite taille de la structure ; ce bâtiment peut cependant être considéré comme un précurseur, à petite échelle, des palais minoens ultérieurs. L’orientation de cette maison – avec ses quatre coins pointant vers les quatre points cardinaux – est peut-être influencée par l’architecture orientale, cette pratique étant habituelle en Mésopotamie et au Proche-Orient mais étrangère à l’Égypte et à la mer Égée. Plus tard la « Maison de la Colline » a été analysée comme étant plutôt un ensemble comprenant une maison d’habitation, formant la partie orientale de l’ensemble, nommée la « Maison Rouge » (Κόκκινο Σπίτι), et un bâtiment d’exploitation nommé la « Maison de l’Ouest », formant la partie occidentale de l’ensemble. La partie résidentielle est plus ancienne que la partie d’exploitation. L’ensemble de la « Maison sur la Colline » est entouré de nombreuses habitations plus petites et plus simples. Le bâtiment de la « Maison Rouge » comprend une cour pavée avec un puits taillé dans la roche ou un puits de lumière ; les salles sont rectangulaires, reliées par de longs couloirs ; certaines des salles oblongues peuvent être considérées comme des magasins, d’autres sont des chambres personnelles. Dans le coin sud, des pièces en sous-sol permettent de se faire une idée des premières techniques de construction minoennes : on peut voir des trous destinés à recevoir des poteaux en bois, de nos jours disparus, qui renforçaient les murs. Les murs du rez-de-chaussée sont construits en petites pierres, jointées d’argile et de paille, tandis que ceux de l’étage supérieur sont en briques de terre crue. La surface intérieure des murs était recouverte de grandes plaques de plâtre dur à la chaux rouge, précurseur de ce que les artistes allaient plus tard utiliser comme fond idéal pour les magnifiques fresques des palais ; ce matériau donna à l’habitation son nom moderne de « Maison Rouge ». Les premières fouilles du site de Vassiliki furent conduites, de 1904 à 1906, par l’archéologue étatsunien Richard Berry Seager ; de 1970 à 1982 puis en 1990, l’archéologue grec Antonis Zois (Αντώνη Ζώη) effectua une fouille systématique du site. Dans la « Maison Rouge » furent notamment découverts des vases d’un style particulier, ocre ou rouge avec une décoration sombre et tachetée obtenue par contrôle de la cuisson dans le four ; bien que des vases de ce type aient été produits en de nombreux autres sites minoens, ce style fut nommé « Vassiliki » ; les céramiques découvertes à Vassiliki sont exposées aux musées archéologiques d’Héraklion et d’Agios Nikolaos. La visite du site de Vassiliki est gratuite ; le site est clôturé mais la grille d’entrée est normalement ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 8 h 30 à 15 h 30 ; le site n’est pas organisé pour la visite et il n’y a pas de panneaux d’information. Après la visite on peut aller se rafraîchir au village de Vassiliki où se trouve un kafénéio et un bassin célèbre pour ses poissons rouges. |
|
| Les gorges du Cha (Φαράγγι του Χα / Farángi tou Cha) | Les gorges du Cha sont une profonde et étroite crevasse de la croûte terrestre située sur le versant nord-ouest du massif de Thrypti, dans la partie orientale de la Crète ; elles séparent la partie nord du massif, avec le mont Papoura (Παπούρα) (1 011 m), du reste du massif. L’entrée supérieure des gorges se trouve à environ 480 m d’altitude, à 2 km au nord-ouest du village de Thrypti ; la sortie inférieure des gorges est à environ 150 m d’altitude, à 3,5 km de la côte du golfe de Mirabello et à 800 m à l’est du village de Monastiraki. Ces gorges ne sont pas le résultat d’une érosion par un cours d’eau, mais le résultat d’une fracture causée par la subduction de la plaque tectonique de la mer Égée sous la plaque anatolienne ; les géologues désignent ce type de phénomène assez rare sous le nom de rift ; les gorges du Cha sont l’un des plus grands rifts d’Europe. Cette faille est encore active de nos jours et s’élargit d’environ 37 mm par an. Le toponyme « Χα » signifie quelque chose comme « béance, béement », du mot « χάσκω / chásko » qui veut dire « béer » en dialecte crétois. Au fond des gorges du Ha s’est installé un cours d’eau saisonnier qui coule de l’est vers l’ouest, et non dans la direction nord-sud comme la plupart des autres cours d’eau de l’île ; ce cours d’eau traverse la plaine de Kamina, où il se sépare en deux bras, puis se jette dans le golfe de Mirabello à l’endroit du petit port de pêche situé à l’est de la plage de Pachéia Ammos. Le cours de la rivière est jalonné de cascades et de chutes d’eau dont la plus impressionnante a une hauteur de 215 m ; ces chutes ne sont visibles que pendant la saison des pluies ; le reste de l’année l’eau stagne dans les bassins creusés par les chutes d’eau. Le cours d’eau a lui-même creusé le fond de la crevasse, créant des formes étonnantes. Dans la partie inférieure des gorges on peut voir les ruines de deux moulins à eau ; ces moulins avaient la particularité d’avoir des roues horizontales adaptées au débit fortement variable du cours d’eau. La largeur de la crevasse varie de 4 m à une dizaine de mètres ; de part et d’autre se dressent des falaises presque verticales qui peuvent atteindre jusqu’à 300 m de hauteur. Sur les deux parois apparaissent clairement en correspondance les plis identiques des strates géologiques de différentes nuances de couleur. La sortie inférieure des gorges apparaît comme une profonde entaille dans la falaise dominant la plaine de Pachéia Ammos ; au pied de la falaise se trouve la petite chapelle du Saint-Esprit (Άγιο Πνεύμα). La visite des gorges du Cha n’est possible que pour des grimpeurs expérimentés et bien équipés, et formellement déconseillée aux randonneurs ordinaires dont certains y ont trouvé la mort. Les randonneurs peuvent s’approcher de l’entrée supérieure depuis les villages de Thrypti ou de Kato Chorio jusqu’à une petite chapelle, la chapelle Sainte-Anne ; il faut ensuite continuer à pied, sur 1 500 m, jusqu’à l’entrée des gorges. L’accès à la sortie inférieure des gorges se fait par une piste carrossable depuis les villages de Vassiliki et de Monastiraki ; on peut alors s’approcher à pied de la brèche dans la falaise et de la dernière chute d’eau, qui est généralement à sec en été. |
| Le village de Kavoussi (Καβούσι / Kavoúsi) | Kavoussi est un vieux village du nord de la Crète orientale, situé à environ 2,5 km de la côte orientale du golfe de Mirabello ; le village se trouve entre 100 m et 150 m d’altitude au pied des pentes nord du massif de Thrypti qui culmine au mont Afentis. Kavoussi est un bourg agricole bénéficiant d’une vaste plaine côtière bien irriguée par l’eau descendant de ce massif et des collines situées plus au nord. Le toponyme « καβούσι » désigne d’ailleurs, en dialecte crétois, un puits naturel où affleure l’eau ; anciennement le village était nommé Kavoussion (Καβούσιον). L’activité principale du village est la production d’huile d’olive, mais aussi d’huiles essentielles à partir de la culture de plantes aromatiques. Sa population est de près de 600 habitants ; le village avait à peu près la même population en 1583, à l’époque vénitienne, où il était nommé Cavussi. Kavoussi se trouve dans la partie septentrionale de l’isthme d’Iérapétra ; le village fait partie du canton d’Iérapétra où il forme une communauté locale (κοινότητα / koinótita) avec les villages de montagne de Drakalévri (Δρακαλεύρι), Avgos (Αύγος), Panagia (Παναγία), Mélissès (Μέλισσες) et Tsamantis (Τσαμαντης). Kavoussi est à 19 km au nord d’Iérapétra, à 26 km à l’est d’Agios Nikolaos, à 6 km à l’est de Pachéia Ammos et à 40 km à l’ouest de Sitia par la route moderne E75 qui traverse la plaine côtière plantée d’oliviers et bordée par de basses collines. Le chemin traditionnel pour rejoindre Sitia est une piste qui part de Kavoussi en remontant la vallée d’Avgos séparant les monts Thrypti, le mont Bemponas et le mont Orno, en passant par les villages de Panagia, de Bemponas (Μπέμπονας) et de Chryssopigi (Χρυσοπηγή) ; cette route bucolique, bordée de vignes, de vergers et d’oliveraies, rejoint la route nationale 90 à 3 km avant Sitia ; cette ancienne route est propice à de nombreuses randonnées, comme vers le site archéologique d’Azorias, les gorges d’Avgos ou les gorges de Messonas (Φαράγγι Μέσονα). Pour peu que l’on s’écarte de la route nationale, Kavoussi est un agréable village, avec une place centrale, ombragée de mûriers blancs et fleurie de lauriers roses, bordée de kafénios. En parcourant ses ruelles pavées, assez pentues ou en escalier, on peut découvrir quelques jolies églises comme l’église des Saints-Apôtres (Άγιοι Απόστολοι), avec des fresques de 1456, ou l’église Saint-Georges (Άγιος Γεώργιος). À l’extrémité du village se trouve une carte montrant des promenades vers diverses attractions situées à proximité. Kavoussi est célèbre pour l’Olivier Monumental d’Azorias (Μνημειακή Ελιά Αζοριά), un olivier qui serait âgé d’environ 3 500 ans, qui serait contemporain des Minoens et qui serait le plus vieil olivier de Grèce. Cet olivier se trouve au sud du village, à environ 600 m à l’est du site archéologique d’Azorias ; on y accède par la sortie est du village par un chemin carrossable, mais assez pentu, étroit et par endroits en mauvais état, de 2 km de longueur ; si on a le temps il est préférable de faire l’excursion à pied. Cet olivier, au port très étalé, aurait un diamètre mesurant entre 4,20 m et 4,90 m, à la hauteur de 80 cm, soit une circonférence de près de 15 m ; le diamètre de son houppier serait d’environ 14 m. Le vieil olivier d’Azorias (Αρχαία Ελιά Αζοριά) porte encore des fruits ; lors des Jeux Olympiques d’Athènes de l’année 2004, une couronne olympique a été coupée dans son feuillage. Une demande d’inscription de l’olivier de Kavoussi sur la liste du patrimoine culturel et naturel de l’UNESCO est en cours depuis 2015. À 500 m à l’est du village se trouve les gorges d’Avgos (Φαράγγι Αυγού) qui marquent le débouché de la vallée d’Avgos dans la plaine côtière ; depuis le village on aperçoit l’entaille de la gorge dans la falaise de la montagne. Au sud-est on trouve d’autres gorges, les gorges de Messonas (Φαράγγι Μέσονα), qui débouchent dans la vallée d’Avgos. La vallée d’Avgos recèle aussi plusieurs sites archéologiques ; la visite de ces sites peut surtout être un prétexte pour admirer les magnifiques paysages de la vallée. Le site le plus proche de Kavoussi est le site d’Azorias (Αρχαιολογικός χώρος Αζοριά) qui présente les ruines d’une cité grecque de l’époque archaïque, datant d’environ 600 avant JC. Azorias se trouve au sommet d’une colline, d’environ 330 m de hauteur, située à 800 m au sud-est de Kavoussi ; on peut y accéder en poursuivant le chemin qui conduit à l’olivier monumental de Kavoussi. À 1,2 km au sud du village se trouve le site archéologique de Vronda (Βροντάς) qui se trouve à environ 430 m d’altitude au pied de l’éperon rocheux de Kastro, sur les pentes du massif du Thrypti ; Vronda est un site qui fut habité depuis la fin de l’époque néolithique, au IVe millénaire avant JC, jusqu’à l’époque minoenne tardive, vers 1170 à 1050 avant JC ; le nom antique du lieu est inconnu : « Βρόντα » est le toponyme local qui dérive du mot grec pour « tonnerre » (βροντή). En 1900, lors de fouilles, l’archéologue étatsunienne Harriet Boyd découvrit à Vronta plusieurs tombes à coupole (tholos), ainsi qu’un entrepôt contenant trois jarres géantes (pithoi). Aller au site archéologique de Vronda avec Google Maps (35.110139, 25.858545). Un autre site archéologique de l’époque archaïque est situé sur un éperon rocheux situé à environ 500 m au sud de Vronta et à environ 700 m d’altitude, le site nommé Kastro (Κάστρο) (château). Là aussi l’archéologue Harriet Boyd découvrit des tombes à tholos, ainsi qu’un ensemble de treize maisons bâties sur différentes terrasses. Kavoussi ne dispose pas de nombreuses plages : à 2 km à l’ouest du village se trouve une petite plage confidentielle, connue uniquement de ceux qui pratiquent la randonnée dans la région, la plage d’Agriomandra (Άγριόμαντρας) ; on peut y accéder en empruntant une piste d’exploitation agricole à travers les oliveraies, puis en suivant un chemin qui serpente au fond d’une gorge ; la récompense est une charmante petite plage de galets, longue d’à peine 30 m, située au fond d’une crique et protégée des vents par l’îlot d’Agriomandra ; un grand arbre permet de se protéger de la chaleur du soleil. Chemin faisant on passe devant les ruines d’une petite chapelle byzantine, dédiée à Saint-Jean le Théologien, construite dans une grotte par un ermite. Des dépôts d’amphores attestent que cette petite crique était utilisée comme port de commerce dans l’Antiquité. Dans les environs se trouvent aussi l’ancienne mine de cuivre de Chryssokamino (Χρυσοκάμινο) et la grotte de Thériospilo (Θεριόσπηλο) qui présente des stalactites. La seule plage facilement accessible de Kavoussi est la plage de Tholos (παραλία Θόλος), située à 3 km au nord du village ; une route, revêtue et indiquée par un panneau, y conduit depuis le village à travers les oliveraies, puis une petite vallée qui descend jusqu’à la côte. La plage de Tholos se trouve au fond d’une petite baie bien abritée du golfe de Mirabello ; la plage fait face à l’île de Psira, située à 2 milles marins au large ; on aperçoit aussi le promontoire de Mochlos et ses carrières de gypse. La plage de Tholos est une plage de galets et de sable, d’environ 300 m de longueur, ombragée de tamaris et équipée de douches ; à l’arrière de la plage une taverne permet de se restaurer ; sur la droite un petit hôtel propose quelques appartements de vacances à louer, avec une vue magnifique sur la baie. Près de la plage de Tholos se trouvent les vestiges d’entrepôts romains (Ρωμαϊκή σιταποθήκη) ; ce bâtiment, à l’origine couvert d’une voûte soutenue par 10 colonnes, a vraisemblablement donné son nom à la plage, tholos (θόλος) signifiant « dôme, voûte ». |
| Le belvédère de Platanos (Πλάτανος / Plátanos) | Le belvédère de Platanos se trouve à l’extrémité nord du Kambos (Κάμπος), la plaine de Kavoussi, à environ 4 km au nord du village, au point où la route nationale 90 monte assez fortement et s’incurve vers l’est pour pénétrer sur la commune de Sitia ; le toponyme Platanos (Πλάτανος), le « Platane », étant très répandu, ce lieu-dit est nommé Platanos de Kavoussi (Πλάτανος Καβουσίου) pour le distinguer d’un autre lieu-dit nommé Platanos, Platanos de Kissamos (Πλάτανος Κισσάμου Χανίων), qui se trouve à l’extrémité occidentale de l’île, ou du village de Platanos à Agioi Déka. Depuis le belvédère de Platanos on a une vue panoramique sur le golfe de Mirabello jusqu’à Agios Nikolaos et la presqu’île de Spinalonga, avec au sud-ouest la plage du Tholos à Kavoussi, au nord l’île de Psira, au nord-ouest le promontoire de Mochlos et ses carrières de gypse, brillant au soleil couchant. Cependant, la vue est un peu bouchée par la végétation et on peut avoir à s’installer à la terrasse de la taverne Panorama (Πανόραμα) pour bénéficier de toute la vue ; sinon, 300 m plus loin, il y a un autre belvédère naturel qui présente à peu près la même vue. |
|
|
| |
| |
|