| Les villages de Kali Sykia, de Plakias, de Myrthios, de Lefkogia et de Rodakino, les monts Kouroupa et Kryoneritis, et les gorges de la Kotsifos en Crète | |
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| Le canton du Finikas ou du Foinikas (Δημοτική ενότητα Φοίνικα) est le canton le plus occidental des deux cantons de la commune d’Agios Vassilios (Δήμος Αγίου Βασιλείου) ; le chef-lieu du canton du Finikas est le village de Sellia, dont la localité principale est la station balnéaire de Plakias. Le nom du canton provient de la présence dans le canton de plusieurs peuplements de palmiers de Crète (φοίνικας). Par ailleurs le géographe de l’Antiquité Strabon situe dans cette contrée la cité antique de Phoenix. Le canton est divisé en deux parties par une cordillère de montagnes qui s’étend d’ouest en est et qui comprend le mont Kryonéritis et le mont Kouroupa ; ces deux montagnes sont séparées par les profondes gorges de la rivière Kotsifos. Au nord de cette cordillère s’étend la plaine d’Agios Vassilios ; au sud, l’étroite plaine côtière du Finikas ; cette plaine côtière est en partie irriguée par un canal d’irrigation qui prélève une partie des eaux du fleuve Mégalopotamos à la sortie des gorges de la rivière Kourtaliotis. Le littoral de cette plaine côtière constitue une sorte de Riviera qui bénéficie d’une température annuelle moyenne de 19 °C et de seulement 7 mm de précipitations mensuelles en été. Ce littoral est surnommé Gialia (Γιαλιά), ou Gyalia (Γυαλιά), c’est-à-dire littéralement « verres », au singulier « γυαλί », peut-être parce que le sable de ce littoral est siliceux, provenant de l’érosion des montagnes de quartzite de la région. Le canton du Finikas comprend une dizaine de communautés locales : Agios Vassilios (Άγιος Βασίλειος) ; Agios Ioannis d’Agios Vassilios (Άγιος Ιωάννης Αγίου Βασιλείου), avec les villages de Kali Sykia (Καλή Συκιά) et de Kanévos (Κάνεβος) ; Agkousséliana (Αγκουσελιανά), qui comprend aussi le hameau de Palaioloutra (Παλαιόλουτρα) ; Assomatos (Ασώματος), avec les monastères de Moni Prévéli (Μονή Πρέβελη) ; Koxaré (Κοξαρέ), avec les localités d’Atsipadès (Ατσιπάδες), de Katsogrida (Κατσογρίδα) et de Palé (Παλέ) ; Lefkogia (Λευκόγεια), avec les villages d’Ammoudi (Αμμούδι), de Gianniou (Γιαννιού) et de Schinaria (Σχοινάρια) ; Mariou (Μαριού), avec la plage de Damnoni (Δαμνόνι) ; Myrthios (Μύρθιος) ; Rodakino (Ροδάκινο) ; Sellia (Σελλιά) où sont situées les stations balnéaires de Plakias (Πλακιάς) et de Souda (Σούδα). |
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| Sur la route de Réthymnon à Plakias | Depuis le centre-ville ou depuis l’est de Réthymnon, la route la plus directe pour aller à Plakias est d’emprunter la route provinciale de Réthymnon à Agia Galini (Επαρχιακή Οδός Ρέθυμνου-Αγίας Γαλήνης) ; un peu après le site de la nécropole d’Arméni, il faut bifurquer à droite en direction du village d’Arméni ; la route traverse Koumi (Κούμοι) puis atteint le village de Paléoloutra (Παλαιόλουτρα) où la route s’oriente vers l’ouest ; on atteint le village d’Angousséliana ou Agkousséliana (Αγκουσελιανά) puis Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης), situé près de l’entrée des gorges de la Kotsifos. Depuis l’ouest de Réthymnon, la route la plus directe passe par Gonia (Γωνιά) et Moundros (Μούντρος), puis atteint le village martyr de Kali Sykia. | | Après Agios Ioannis ou Kali Sykia, les deux itinéraires fusionnent au village de Kanévos (Κάνεβος), où on peut faire une agréable halte à la taverne Iliomanolis (Ταβέρνα Ηλιομανώλης). La route, revêtue au début des années 1960, s’oriente vers le sud pour traverser les gorges de la Kotsifos puis débouche, à la sortie des gorges, sur la plaine côtière du Finikas ; on peut bifurquer à droite, en direction de l’ouest, vers Sellia et Rodakino, et, au-delà, vers Chora Sfakion ; en bifurquant à gauche, on se dirige vers l’est, vers Myrthios et Plakias, ou vers Prévéli. |
| Le village de Kali Sykia (Καλή Συκιά / Kalí Sykiá) | Kali Sykia est un petit village de moyenne montagne situé au piémont nord-est du mont Kryonéritis, entre 520 et 530 m d’altitude, à environ 2 km à l’ouest du village de Saint-Jean (Άγιος Ιωάννης), à 10 km de Plakias et à 26 km de Réthymnon. La localité de Kali Sykia compte un peu plus d’une centaine d’habitants et fait partie de la communauté locale de Saint-Jean (Κοινότητα Αγίου Ιωάννου). Le toponyme de « καλή συκιά » signifie « bon figuier ». L’église du village est dédiée à saint Jean l’Évangéliste (Άγιος Ιωάννης ο Θεολόγος). Cependant, le village est surtout connu comme le lieu d’atrocités commises par des supplétifs de la Wehrmacht sous l’occupation allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale. Vers la mi-septembre 1943, la bande de maquisards de Manolis Bandouvas avait décimé une compagnie de soldats allemands près de Viannos, à environ 100 km à l’est de Kali Sykia. Il s’ensuivit une brutale répression de la population de la région de Viannos, faisant environ 500 morts ; les maquisards de Bandouvas survivants s’étaient enfuis vers l’ouest, pourchassés par les Allemands. Au début du mois d’octobre Bandouvas et ses maquisards se cachaient dans la région du mont Tsilivdikas (Τσιλίβδικας) (980 m), un sommet du massif du Kryonéritis situé à environ 2 km au sud-ouest de Kali Sykia ; ils étaient ravitaillés par les habitants du village. Le 4 octobre les maquisards furent accrochés par un détachement de soldats allemands et tuèrent 17 Allemands ou Italiens et leur interprète ; le 6 octobre 1943, le commandant allemand, le général Bruno Braüer, envoya à Kali Sykia un groupe de la Geheime Feldpolizei (GFP), le commando de chasse dirigé par le sergent Friedrich Schubert (Jagdkommando Schubert), pour interroger les habitants et leur faire avouer l’endroit où se cachaient les maquisards ; les femmes furent rassemblées dans l’école du village et furent battues et interrogées ; malgré la réputation de sadisme de « Fritz » Schubert, elles ne parlèrent pas. Le Jagdkommando Schubert fit brûler vives treize personnes dans les maisons incendiées : huit femmes et un vieillard impotent de 84 ans de Kali Sykia et quatre femmes de Rodakino. Le massacre de Kali Sykia a la particularité que les victimes étaient majoritairement des femmes, alors que les représailles par les unités régulières de la Wehrmacht tuaient exclusivement des hommes ; le Jagdkommando Schubert étaient constitué de traîtres grecs, pour la plupart des criminels sortis de prison en échange de leur collaboration avec l’armée d’occupation. Des plaques commémoratives ont été apposées sur l’école municipale et sur les maisons où ces personnes ont été brûlées vives. Le Jagdkommando Schubert se dirigea ensuite vers le village de Kallikratis où il commit d’autres meurtres de civils. | |
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| Les gorges de la Kotsifos (Φαράγγι Κοτσιφού / Farángi Kotsifoú) | Les gorges de la rivière Kotsifos (Κοτσιφός ποταμός), ou Kotsyfos (Κοτσυφός), coupent la cordillère de montagnes qui barrent l’accès à la côte sud de la province de Réthymnon ; ces gorges se trouvent entre le mont Tsilivdikas dans le massif du Kryonéritis, à l’ouest, et le mont Kouroupa, à l’est ; ces montagnes font partie de l’unité tectonique des calcaires de Tripoli. Les autres gorges importantes qui franchissent cette cordillère sont les gorges de la Kourtaliotis, situées à environ 6,5 km à l’est. Le nom des gorges et de la rivière Kotsyfos, « κοτσυφός », est une variante, dans le dialecte crétois, du nom du merle, ou grive noire (Turdus merlura), « κότσυφας » en grec moderne, car les merles nidifient dans les rochers de ces gorges. Ces gorges pourraient être nommées les « gorges du Merle ». L’entrée des gorges, au nord, se trouve près du village de Kanévos (Κάνεβος) ; la sortie des gorges se trouve à environ 2 km au sud, entre les villages de Sellia et de Myrthios. | | Près de l’entrée nord, après quelques virages en lacets, les gorges se présentent comme un défilé, où les parois surplombent la route et ne sont distantes que d’une dizaine de mètres. À la sortie de ce défilé, on peut apercevoir sur la gauche une chute d’eau, la cataracte de Boutsinas (Καταρράκτης Μπούτσινας) ; la chute d’eau, de plus de 20 m de hauteur, est surtout visible en hiver et au printemps ; cette cataracte est formée par un torrent qui a creusé de petites gorges sur la rive gauche de la Kotsifos ; on peut atteindre l’entrée des petites gorges de Boutsinas en empruntant un chemin qui part vers le sud-est depuis le village de Kanévos ; la descente de ces gorges, jusqu’à la cataracte, est très difficile et est réservée à des grimpeurs équipés de matériel d’escalade. Environ 400 m après la cataracte, on atteint l’endroit où les gorges commencent à s’élargir ; on peut déjà apercevoir la baie de Plakias et la mer de Libye. Sur le côté droit de la route, sur une terrasse, se dresse une petite chapelle dédiée à saint Nicolas (Άγιος Νικόλαος) ; cette chapelle rupestre a été construite dans une baume, un abri sous roche creusé dans la falaise, il y a très longtemps, par le torrent qui se trouve de nos jours à plus de 20 m en contrebas. La porte de la chapelle n’est généralement pas verrouillée. | | À 400 m au sud de la chapelle Saint-Nicolas, on rencontre une bifurcation ; la route sur la droite mène vers Sellia ; la route principale effectue un lacet et franchit la rivière Kotsyfos par un pont moderne. Dans la boucle du lacet, un chemin de terre permet d’accéder au lit de la rivière ; à partir de ce point il est possible de faire une randonnée, de plus de 3 km à pied, le long de la rivière, et parfois en pataugeant dans la rivière, jusqu’à l’embouchure située près du port de Plakias. Sur le trajet de la randonnée on rencontre une petite chapelle rupestre, dédiée à saint Onuphre (Άγιος Ονούφριος), d’anciens moulins à eau et un vieux pont de pierre ; à certains endroits la végétation est très dense et gêne la progression. Les gorges de la Kotsyfos sont riches en plantes endémiques. Les gorges de la Kotsyfos sont orientées du nord au sud et ces gorges sont très ventées, pendant l’été, lorsque souffle le meltem, le vent du nord. |
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| Le village de Plakias (Πλακιάς / Plakiás) | Le village côtier de Plakias est une station balnéaire de la côte sud de la Crète ; c’est une station de dimension modeste mais qui dispose de tous les services et de toutes les attractions pour passer une semaine de vacances. La localité a la particularité d’être en réalité composée de deux localités distinctes, faisant partie de deux communautés locales distinctes : la partie occidentale, située à l’ouest de la rivière Kotsifos, est le village de pêcheurs d’origine, rattaché, ainsi que Souda, à la communauté locale de Sellia (Κοινότητα Σελλίων), Plakias de Sellia (Σελλιών Πλακιάς) ; la partie située à l’est de la rivière fait partie de la communauté locale de Myrthios (Κοινότητα Μύρθιου) et est nommée Plakias de Myrthios (Μυρθιανός Πλακιάς). L’ensemble compte près de 320 habitants enregistrés ; sa population s’accroît considérablement pendant la saison touristique en raison du grand nombre d’hébergements de vacances. Le toponyme de la localité viendrait du mot « πλάκα », désignant des plaques de grès, c’est-à-dire du sable métamorphosé, qui couvrent certaines parties du fond de la baie de Plakias ; ces dalles empêchent la navigation de bateaux à grand tirant d’eau. Plakias est à une distance de 32 km au sud de Réthymnon par Agios Ioannis, les gorges de la Kotsifos et Myrthios, soit 42 min de conduite ; à 19 km à l’ouest du chef-lieu de la commune d’Agios Vassilios, Spili, par les gorges de la Kourtaliotis, Assomatos et Lefkogia, soit 25 min de conduite ; à 45 km à l’ouest d’Agia Galini, la plus proche station balnéaire vers l’est, via Spili ; à 29 km à l’est de Frangokastello ; à 41 km à l’est de Chora Sfakion, par Sellia, soit 51 min de conduite. Il est possible de venir de Réthymnon par un des autocars quotidiens de la compagnie KTEL La Canée - Réthymnon ; l’arrêt terminal d’autocar se trouve entre la jetée et la plage, à l’est de l’embouchure du fleuve. La station balnéaire de Plakias est située au fond d’une baie, la baie de Plakias (όρμος Πλακιά), qui est fermée par deux caps : à l’ouest le cap Stavros (άκρα Σταύρος), à l’est le cap Psarellas (ακρωτήριο Ψαρέλας) et le cap Kakomouri (ακρωτήριο Κακομούρη) situés à l’extrémité d’un promontoire nommé le « Sommet de Plakias » (Πλακιάς Κορυφή ou Κορφή) ; dans l’ouest de la baie se trouve la petite localité de Souda (Σούδα), avec une autre belle plage. Les eaux de la baie de Plakias ne sont pas assez profondes pour accueillir de gros navires ; le port en eaux profondes le plus proche est Chora Sfakion, situé à 25 km à l’ouest, à vol d’oiseau. La localité de Plakias ne s’est développée qu’à partir des années 1970 ; en 1961, le village côtier ne comptait que six familles de pêcheurs. Cependant il y avait vraisemblablement une ancienne cité à cet emplacement dans l’Antiquité gréco-romaine : un portulan antique, datant de la seconde moitié du IIIe siècle, intitulé le « Stadiasme de la Grande Mer » (Stadiasmus Maris Magni), indique un port nommé Lamon (Λάμων), situé à une distance de 162 stades, c’est-à-dire 31 km, à l’ouest du port de Soulia, de nos jours Agia Galini ; cette distance de cabotage correspond à la baie de Plakias. Le portulan indique une distance de 30 stades, c’est-à-dire 6,7 km, à l’est du port d’Apollonia, situé de nos jours près de Rodakino. Les quelques vestiges de la cité antique de Lamon se trouvent un peu au nord du port de plaisance. Ce port était, semble-t-il, le port de la cité antique de Lappa, dont les ruines se trouvent près du village moderne d’Argyroupoli, situé à près de 12 km au nord de Plakias ; les communications entre Lappa et son port devaient se faire à travers les gorges de la Kotsifos. Le développement de Plakias n’a pas été aussi anarchique que celui d’autres stations balnéaires crétoises, car son plan d’urbanisme a été élaboré, en 1967, par un architecte renommé à cette époque, Takis Zeneto (Τάκης Ζενέτος). Le village est coupé en deux par le lit de la rivière Kotsifos, bordée de végétation. Les rues du village sont parallèles à la rivière et aboutissent à l’avenue du front de mer, l’avenue Ethnarque Éleuthère Venizélos (Εθνάρχης Ελευθέριος Βενιζέλος) ; l’Ethnarque est le surnom de Venizélos, le « Père de la Nation ». L’avenue du front de mer est dans le prolongement de la route provinciale venant de Spili, par Lefkogia, à l’est de Plakias ; même venant du nord, par Myrthios, l’entrée dans la localité se fait par l’est, par la rue Poséidon (οδός Ποσειδώνος). L’avenue du front de mer franchit la rivière par un petit pont et continue vers l’ouest, le long de la baie, jusqu’au port de Plakias et à la plage de Souda ; du côté de l’est, l’avenue longe la longue plage de Plakias. Un grand nombre de commerces, de tavernes, de cafés et les principaux hôtels bordent la promenade du front de mer ; des bars proposent en soirée des animations sans excès. Dans l’arrière du village, au milieu des oliveraies et au bord de la rivière, se trouve une agréable Auberge de Jeunesse, qui serait l’AJ la plus méridionale d’Europe. La station balnéaire de Plakias dispose de nombreuses et belles plages soit à proximité immédiate, soit dans les baies voisines. À l’ouest du village se trouve la petite plage de Skinos (παραλία Σκίνος). À l’est du village s’étend la grande plage de Plakias (παραλία Πλακιάς), une plage de sable fin et gris clair, d’environ 1,2 km de longueur ; la plage est équipée, pour leurs clients, de chaises longues et de parasols par les tavernes qui jalonnent l’arrière de la plage. La plage de Plakias a des eaux peu profondes, mais elle est plutôt ventée et appréciée pour cette raison par les amateurs de planche à voile et autres sports aquatiques ; les promontoires rocheux situés aux extrémités sont propices à la plongée sous-marine. À son extrémité orientale, près du promontoire de Paligremnos (Παλίγκρεμνος), la plage est fréquentée par des nudistes. À la fin de l’été, au pied des tamaris, la plage se couvre de lis maritimes ou lis de mer (Pancratium maritimum / κρίνος της θάλασσας), nommés localement « alianthos » (αλίανθος), ce qui a donné son nom au plus connu des hôtels de la station. Les vacanciers séjournant à Plakias peuvent également profiter des plages voisines de Souda, de Damnoni, d’Ammoudi et de Schinaria. Depuis le port de plaisance il est aussi possible d’emprunter des navires d’excursion pour se rendre à la plage de Prévéli, ombragée d’une palmeraie, et visiter le monastère de Prévéli ; d’autres excursions mènent jusqu’à Frangokastello, à la côte Saint-Paul ou à Agia Galini. On trouve aussi sur le port des clubs de plongée sous-marine qui organisent des formations et des plongées sur les très beaux fonds rocheux de cette côte. Aller au port de plaisance de Plakias avec Google Maps (35.193724, 24.379762). |
| | Le tunnel de Plakias (Σήραγγα του Πλακιά / Síranga tou Plakiá) | Au pied de la paroi calcaire du Paligremnos passe un sentier horizontal qui conduit à l’entrée d’un tunnel creusé dans la roche du promontoire ; ce tunnel, d’une cinquantaine de mètres de longueur, conduit vers deux brèches artificielles ouvertes dans le flanc du promontoire, dénommées « Gonates » (Γονάτες). Ces entailles ont été aménagées, à un endroit où la profondeur des eaux est suffisante pour amarrer des navires ayant un grand tirant d’eau, dans le but de pouvoir charger des matériaux et des matériels dans ces navires. La première de ces brèches a été faite pour charger sur des navires du lignite qui était extrait d’un gisement situé entre Myrthios et Lefkogia, à 30 m ou 40 m de profondeur ; il y avait cinq puits de mines qui sont de nos jours comblés et dont l’emplacement est inconnu ; le lignite était transporté sur rail, sur une distance d’environ 2 km, jusqu’au tunnel et dans le tunnel, au moyen de trains de wagonnets de type « Decauville ». Le lignite est un charbon de mauvaise qualité employé dans des chaudières de navires à vapeur ou de centrales électriques ; le lignite de Plakias était un lignite de qualité encore inférieure car il contenait un fort taux de silice pouvant corroder les chaudières. L’exploitation de la mine, par une entreprise allemande, a cessé en 1929 ; c’est cette entreprise qui a construit les premiers bâtiments de Plakias à l’usage des mineurs de lignite. La seconde brèche a été ouverte par les troupes allemandes, pendant la Seconde Guerre mondiale, pour charger du ravitaillement et des munitions destinés aux sous-marins allemands patrouillant en mer Méditerranée. Devant les ouvertures, des jetées en béton ont été construites pour avancer les chargements vers les eaux plus profondes. Des wagonnets de mine ont été coulés dans les eaux, que les plongeurs sous-marins peuvent tenter de découvrir. Le sentier conduisant au tunnel débute près d’un petit hôtel qui se trouve tout au bout de la route qui passe derrière la plage ; le sentier est, de nos jours, envahi par la végétation et permet juste le passage d’un homme ; les rails du chemin de fer ont été retirés depuis longtemps. Aller au tunnel de Plakias avec Google Maps (35.178699, 24.395935). | |
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| Sur la route de Plakias à Prévéli | La baie de Plakias est le prolongement de la petite plaine côtière du Finikas qui s’étend à l’est de la station balnéaire de Plakias jusqu’à la vallée du fleuve Mégalopotamos qui se jette dans la mer de Libye près du monastère de Prévéli ; cette petite plaine sédimentaire agricole s’étend entre les pentes sud du mont Kouroupa et la côte où s’élèvent quelques collines. Deux routes relient Plakias à la vallée du Mégalopotamos : - la route du nord longe le piémont sud du mont Kouroupa en traversant quelques villages agricoles juchés au bord de la plaine : Myrthios, Mariou et Assomatos, puis en rejoignant la route de Spili à Prévéli aux environs du Vieux Pont de Prévéli ;
- la route du sud suit la côte à bonne distance, desservant quelques petites stations balnéaires bénéficiant de plages de rêve : Damnoni, Ammoudi et Schinaria, jusqu’au village agricole de Lefkogia ; après Lefkogia on peut descendre la vallée du Mégalopotamos jusqu’au monastère de Prévéli puis marcher jusqu’à la plage de Prévéli et sa palmeraie.
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| Le mont Kouroupa (βουνό Κουρούπα / vounó Kouroúpa) | Le mont Kouroupa est une montagne du centre de la Crète, située dans le sud de la province de Réthymnon, à environ 18 km à vol d’oiseau au sud de Réthymnon. Le mont Kouroupa est le sommet le plus élevé d’une chaîne de montagnes, orientée d’ouest en est, d’environ 6 km de longueur, qui est nettement délimitée, à l’ouest et à l’est, par deux profondes gorges spectaculaires : à l’ouest, les gorges de la Kotsyfos séparent la chaîne montagneuse du Kouroupa du mont Kryonéritis ; à l’est, les gorges de la Kourtalotis séparent la chaîne du Kouroupa du mont Xiron. Le Kryonéritis, le Kouroupa et le Xiron forment ensemble une cordillère de montagnes, d’environ 25 km de longueur, située dans le prolongement des contreforts orientaux du massif montagneux des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη) ; la cordillère fait le lien entre le massif des Montagnes Blanches et le massif du Psiloritis. Cependant cette cordillère est séparée des Montagnes Blanches par la faille de poussée du horst des Lefka Ori ; sur le mont Kouroupa et les autres montagnes de la cordillère, l’unité tectonique des calcaires de Tripoli, dénommée nappe de Prévéli, est toujours présente au-dessus des unités tectoniques de phyllite-quartzite et de calcaires en plaquettes, tandis que, dans les Montagnes Blanches, l’unité de calcaires de Tripolitsa a été décapée. La chaîne montagneuse du Kouroupa est séparée de la côte sud par une étroite plaine côtière, la plaine du Finikas, c’est-à-dire la plaine du Palmier, en référence à la palmeraie de Prévéli ; dans cette plaine, au pied du versant sud du Kouroupa, se trouvent quelques villages agricoles : Myrthios, Mariou (Μαριού), Lefkogia et Assomatos (Ασώματος) ; au pied du versant nord, dans la plaine d’Agios Vassilios, où coule le cours supérieur du fleuve Mégalopotamos, se trouvent les villages de Kanévos (Κάνεβος), d’Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης), d’Atsipadès (Ατσιπάδες) et de Koxaré (Κοξαρέ). Le mont Kouroupa est le point culminant de la chaîne du Kouroupa, à 984 m d’altitude. Au sommet du mont Kouroupa se trouve une chapelle moderne, dédiée au Saint-Esprit (Άγιο Πνεύμα), qui remplace une ancienne chapelle dont on peut voir les ruines tout à côté. De nos jours, se dresse, au sommet du Kouroupa, un pylône portant des antennes de télécommunication et de télévision. Une piste de terre, utilisée pour la maintenance des installations de télécommunications, permet d’accéder au sommet du Kouroupa, à pied ou en véhicule tout-terrain, depuis le village d’Atsipadès. Le sommet du mont Kouroupa offre une vue panoramique sur la côte sud, vers les Sfakia à l’ouest et sur les environs de la ville de Réthymnon au nord. Aller au mont Kouroupa avec Google Maps (35.210538, 24.440805). Un peu à l’est du mont Kouroupa s’élève le mont Kyrimianou (Κυριμιανού), culminant à 805 m d’altitude. À l’époque dorienne, entre le XIIe siècle et le VIIIe siècle avant JC, le Kyrimianou abritait un peuplement d’Étéocrétois, sans doute réfugiés sur ce sommet inhospitalier devant l’invasion dorienne. Au nord de la chaîne du Kouroupa se trouve le sommet du Korakias (Κορακιάς) qui s’élève jusqu’à 736 m ; le toponyme du Korakias évoque le nom du grand corbeau (Corvus corax, κόρακας). À l’époque minoenne, le sommet très escarpé et rocailleux du Korakias portait un sanctuaire sommital ; les vestiges du sanctuaire ont été fouillés dans les années 1980 ; selon les résultats de ces fouilles le sanctuaire aurait été en activité entre 2300 et 1700 avant JC, c’est-à-dire depuis l’époque prépalatiale jusqu’à la fin de l’époque néopalatiale ; quelques artefacts découverts dans le sanctuaire du Korakias sont exposés au Musée archéologique de Réthymnon. Depuis le village d’Atsipadès, un sentier permet d’accéder au sommet du Korakias. Aller au mont Korakias avec Google Maps (35.219849, 24.449557). La chaîne du Kouroupa est très importante pour la conservation d’espèces de rapaces très menacées : le Kouroupa abrite un des derniers couples de gypaète barbu (Gypaetus barbatus, γυπαετού) de la région ; le Kouroupa abrite l’aigle royal (Aquila chrysaetos, χρυσαετός) et l’aigle de Bonelli (Aquila fasciata, σπιζαετός), ainsi que quelques vautours fauves (Gyps fulvus, όρνιο). |
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| Le village de Myrthios (Μύρθιος / Mýrthios) | Myrthios est un village agricole situé à environ 200 m d’altitude, dans l’ouest de la plaine côtière du Finikas, à la sortie des gorges de la rivière Kotsifos, et au pied du versant sud du mont Kouroupa. Le village compte une population d’environ 200 habitants, dont l’activité économique primaire est la culture de l’olivier et aussi du caroubier, mais, de plus en plus, le tourisme grâce au développement d’hébergements de vacances. Myrthios est aussi le chef-lieu d’une communauté locale, la communauté de Myrthios (Κοινότητα Μύρθιου), qui comprend aussi les localités de : Calypso (Καλυψώ), qui est un ensemble hôtelier installé à la pointe du promontoire de Paligremnos (Παλίγκρεμνος) ; Kampos (Κάμπος), la « Plaine » ; Kokkina Chorafia (Κόκκινα Χωράφια), les « Champs Rouges » ; Plakias de Myrthios (Μυρθιανός Πλακιάς), qui est la partie orientale de la station balnéaire de Plakias et Finikas (Φοίνικας), un hameau homonyme de l’ancien dème du Finikas, dont le nom signifie « Palmier ». Cette communauté locale compte une population de près de 500 habitants. Myrthios se trouve à 28 km au sud de Réthymnon et à seulement 1,5 km au nord-est de la station balnéaire de Plakias et de sa plage, où l’on peut se rendre à pied, en une vingtaine de minutes, si l’on séjourne à Myrthios. Le toponyme de la localité « μύρθιος » dérive du nom d’un arbuste buissonneux aromatique, très commun dans toute la Crète, le myrte commun (Myrtus communis), dont le nom en grec moderne est « μυρτιά », ou parfois « μυρθιά » ; un grand nombre de localités de Crète ont un nom se référant à cette plante, notamment : Myrtia (Μυρτιά), le village d’origine de l’écrivain Nikos Kazantzakis, située au sud-est d’Héraklion ; Myrtos (Μύρτος), une station balnéaire située à l’ouest d’Iérapétra. Une autre localité de la province de Réthymnon est nommée Myrthios ; elle est située dans le dème de Réthymnon à 20 km de la ville de Réthymnon. Le village de Myrthios est un village charmant, aux ruelles pavées, qui offre une belle vue sur la baie de Plakias ; depuis la terrasse de la taverne de la Place (Ταβέρνα Πλατεία) on peut profiter de cette vue tout en dégustant une excellente cuisine crétoise. |
| Le village de Damnoni (Δαμνόνι / Damnóni) | Damnoni est un hameau côtier situé, à vol d’oiseau, à environ 2,5 km à l’est de Plakias, au-delà du promontoire de Paligremnos (Παλίγκρεμνος), au fond de la baie de Damnoni (όρμος Δαμνόνι). Damnoni est surtout connu pour sa plage ; à pied, il faut contourner le promontoire par l’arrière pour atteindre la plage de Damnoni, soit environ 3 km de marche ; il est aussi possible d’y venir en véhicule, en 4 min, par la route de Plakias à Lefkogia en tournant à droite, au panneau indiquant Damnoni, sur une petite route qui traverse les oliveraies ; il y a un parc de stationnement gratuit à 50 m derrière la plage. Le hameau de Damnoni fait partie de la communauté locale de Mariou (Κοινότητα Μαριού), qui compte environ 300 habitants, avec le village de Mariou (Μαριού) lui-même et le hameau agricole de Vieille Taverne (Παλαιά Ταβέρνα). À environ 1 km à l’intérieur des terres, sur la route reliant Damnoni à Mariou, se trouve un centre équestre où il est possible de suivre des cours d’équitation ou de participer à des randonnées à cheval, par exemple sur la longue plage de Plakias, ou à des promenades à dos d’âne … La plage de Damnoni (παραλία Δαμνόνι) est une plage de sable doré, d’environ 500 m de longueur et jusqu’à 50 m de largeur. Cette plage a été créée par les alluvions d’un ruisseau qui se jette, de nos jours, au tiers ouest de la plage ; ce ruisseau, le Kotsari (Κοτσάρι), prend sa source au pied du versant sud du mont Kouroupa, près du village de Mariou ; le Kotsari reçoit des affluents provenant des autres sources situées au pied du Kouroupa, près de Myrthios et d’Assomatos, et traverse la plaine côtière jusqu’à Damnoni ; ce cours d’eau, qui draine toutes les sources venant du versant sud du Kouroupa, a de l’eau presque toute l’année, malgré les pompages d’irrigation. Dans la partie ouest, à l’ouest du ruisseau, la plage est occupée par les équipements d’un grand complexe hôtelier du groupe suisse Hapimag : parasols, chaises longues, sports nautiques, douches, vestiaires, centre de plongée ; même si, comme partout en Grèce, la plage n’est pas censée être privée. À l’arrière de la partie centrale de la plage se trouvent des tavernes, qui mettent elles aussi des chaises longues à la disposition de leurs clients ; la partie orientale de la plage est la plus calme, en partie occupée par des nudistes ; par un sentier, on peut se rendre en quelques minutes aux plages d’Ammoudi. À l’ouest de la plage de Damnoni, au pied oriental du promontoire, se trouve un minuscule port, abrité par une digue ; autrefois ce port était utilisé pour exporter la production agricole de la plaine côtière. |
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| Le village d’Ammoudi (Αμμούδι / Ammoúdi) | Ammoudi est un hameau côtier, comptant 2 habitants enregistrés, situé sur la baie de Damnoni, sur la côte sud de la Crète, à quelques 300 m à l’est du hameau de Damnoni, et à 4 km à l’est de Plakias, par la route de Plakias à Lefkogia, en bifurquant à droite sur une petite route ; il est possible de se garer juste derrière la plage. Ammoudi fait partie de la communauté locale de Lefkogia. La localité possède une très belle plage, dite plage d’Ammoudi (παραλία Αμμούδι), mais, pour les puristes, cette expression peut être considérée comme redondante, car le toponyme « aμμούδι » signifie « plage de sable », dérivant du mot « ammos » (άμμος), sable. Aller à la plage d’Ammoudi avec Google Maps (35.171394, 24.420747). La plage d’Ammoudi, ou de Mégalo Ammoudi (Μεγάλο Αμμούδι), est une des plus agréables plages de Crète ; longue d’environ 120 m et large de 80 m, c’est une plage de sable fin et doré et de galets, caractérisée par la présence, en son milieu, d’une grande dalle rocheuse. La plage d’Ammoudi a été formée par les alluvions d’un ruisseau, le ruisseau Ellénikos (ρέμα Ελληνικός), dont les sources se trouvent près du village de Lefkogia ; on peut voir l’embouchure de ce ruisseau sur le côté oriental de la plage, bordée de roseaux. L’arrière de la plage est également ombragé par un bosquet de tamaris. La plage d’Ammoudi est équipée de chaises longues et de parasols par l’agréable taverne située derrière la plage ; à 300 m à l’arrière de la plage se trouve aussi un petit hôtel qui a l’exclusivité de cet emplacement fabuleux et qui abrite une école de plongée sous-marine. La crique d’Ammoudi est en effet réputée par la beauté des fonds rocheux et des grottes sous-marines qui l’entourent, très appréciés par les amateurs de plongée sous-marine. Entre la plage de Damnoni et la plage d’Ammoudi se trouvent deux minuscules criques avec leur plage de sable ; la première est nommée « Petite Ammoudi » (Μικρό Αμμούδι) ou « Ammoudaki » (Αμμουδάκη), diminutif d’Ammoudi ; Ammoudaki est une plage presqu’entièrement nudiste et très fréquentée par ceux-ci ; il y a une petite taverne à l’arrière. La seconde plage, encore plus petite, de 12 m de longueur, est nommée Klissidi (παραλία Κλεισίδι). |
| Le village de Schinaria (Σχοινάρια / Schoinária) | Schinaria est un hameau de la communauté de Lefkogia, dans le sud de la plaine côtière du Finikas ; le hameau compte officiellement 18 habitants. Schinaria est connu pour sa belle plage qui se trouve à environ 3,4 km au sud-ouest de Lefkogia, et à 8,3 km de Plakias par la route ; depuis Plakias il faut en effet faire un détour par Lefkogia pour atteindre la plage de Schinaria. Le toponyme « Σχοινάρια » évoque vaguement des cordes (σκοινιά). La plage de Schinaria (παραλία Σχοινάρια) se trouve au fond d’une petite crique située près de l’extrémité orientale de la baie de Damnoni (όρμος Δαμνόνι), à 400 m au sud de la plage d’Ammoudi ; cependant il n’y a pas de sentier reliant les deux plages qui sont séparées par un gros promontoire rocheux, qu’il faut contourner par l’est. La route de Lefkogia à Schinaria est une route étroite, sinueuse et pentue, mais revêtue, où il est difficile de se croiser ; la route passe au pied de la colline de la Sainte-Croix puis descend vers la plage. Derrière la plage il y a quelques places de stationnement très tôt occupées en haute saison. La plage de Schinaria est une plage de sable fin ocre et de graviers charriés par deux ruisseaux qui se jettent dans la baie aux extrémités nord et au sud de la plage ; ces ruisseaux sont bordés d’une végétation de roseaux, mais sont généralement à sec pendant l’été. La plage a une longueur de 150 m et une largeur de 60 m ; une partie de la superficie est occupée par des parasols et des chaises longues loués – plutôt cher – par l’hôtel-taverne qui se trouve à l’arrière de la plage. La plage descend en pente douce dans des eaux peu profondes, mais d’une limpidité cristalline, grâce au fond rocheux, et d’une belle couleur bleu-vert. La plage de Schinaria est propice à la baignade des jeunes enfants et elle est plus fréquentée par les familles autochtones que les autres plages de la baie. Cette plage est également appréciée par les plongeurs sous-marins mais la simple plongée avec masque et tuba suffit pour apprécier la beauté des fonds marins peu profonds et leur faune marine nombreuse. À l’arrière de la plage se trouve un petit hôtel récent, de trois planchers, dont le rez-de-chaussée abrite une taverne ; un ancien hôtel abandonné se trouve un peu plus en arrière. |
| Le village de Lefkogia (Λευκόγεια / Lefkógeia) | Lefkogia est un village agricole situé, à 90 m d’altitude, dans la plaine côtière du Finikas, à environ 5 km à l’est de Plakias. À 1 km au sud du village se trouve la colline de la Sainte-Croix (ύψωμα του Τιμίου Σταυρού), qui culmine à 433 m d’altitude ; à son sommet se dresse la petite église Sainte-Croix (Τίμιος Σταυρός). La localité vit principalement de la culture de l’olivier, mais aussi un peu du tourisme, avec quelques hébergements de vacances très proches des belles plages de Damnoni, d’Ammoudi et de Schinaria. La localité compte environ 280 habitants et est le chef-lieu d’une communauté locale, la communauté des Lefkogia (Κοινότητα Λευκογείων), qui compte environ 360 habitants et qui comprend les localités de Gianniou (Γιαννιού), d’Ammoudi (Αμμούδι) et de Schinaria (Σχοινάρια). Le toponyme du village signifierait « blanche terre », de « λευκό », blanc et « γη », terre. |
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| Sur la route de Plakias à Frangokastello | En venant depuis Plakias, via Myrthios, ou depuis le nord de la Crète, à travers les gorges de la Kotsifos, il faut passer par le village de Sellia pour se diriger vers la partie occidentale de l’île ; de Plakias à Sellia il est possible d’emprunter un trajet alternatif en suivant le front de mer jusqu’au port de Plakias ou même jusqu’à la plage de Souda, et remonter vers Sellia (Σελλιά), située à environ 280 m d’altitude, par une petite route sinueuse et pentue. La route vers l’ouest est plutôt difficile et étroite ; à Sellia, la route est bordée, de part et d’autre, par des maisons qui ne laissent pas apercevoir la côte et qui créent des étranglements qui empêchent le croisement des automobiles ; on peut cependant faire une pause à la taverne de la place du village, qui possède une belle terrasse d’où l’on peut admirer la côte de Plakias. Après Sellia, la route provinciale est construite en corniche au pied de la chaîne montagneuse du Kryonéritis, offrant quelques belles vues vers la côte et ses nombreux promontoires. À défaut d’un viaduc, la route doit remonter le versant gauche des gorges de Rodakino pour franchir les gorges à leur début par un pont récent, situé entre Kato Rodakino et Ano Rodakino, puis redescendre vers la côte par le versant droit des gorges. Depuis Kato Rodakino on peut quitter la route provinciale en direction de la côte pour profiter de l’une des quelques plages que recèle cette côte. Après Rodakino la route provinciale de Chora Sfakion à Rodakino (Επαρχιακή Οδός Χώρας Σφακίων - Ροδάκινου), s’améliore quelque peu et franchit la limite entre la province de Réthymnon et la province de La Canée peu avant la localité d’Argoulès (Αργουλές) ; on atteint le village de Patsianos (Πατσιανός), situé à 15 km à l’ouest de Plakias ; peu après Skaloti (Σκαλωτή), on peut quitter la route provinciale à gauche en direction de la petite station balnéaire de Lakki (Λάκκοι) (« les Fosses »), où se trouve une belle plage de sable gris (παραλία Λάκκες) ; 500 m plus loin, on peut à nouveau quitter la route provinciale par une route secondaire qui conduit jusqu’à la forteresse de Frangokastello. La route provinciale continue jusqu’à la ville portuaire de Chora Sfakion, située à 41 km à l’ouest de Plakias. |
| Le mont Kryonéritis (βουνό Κρυονερίτης / vounó Kryonerítis) | Le mont Kryonéritis est le point culminant d’une chaîne de montagnes située dans le coin sud-ouest de la province de Réthymnon, à environ 22 km, à vol d’oiseau, de la ville de Réthymnon ; à l’est, la chaîne du Kryonéritis est séparée du mont Kouroupa par les profondes gorges de la Kotsifos. Le Kryonéritis, le Kouroupa et le Xiron forment ensemble une cordillère de montagnes, d’environ 25 km de longueur, située dans le prolongement des contreforts orientaux du massif montagneux des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη), un grand massif montagneux qui occupe une grande partie de la province de La Canée ; la cordillère fait le lien entre le massif des Montagnes Blanches et le massif du Psiloritis. Cependant cette cordillère est séparée des Montagnes Blanches par la faille de poussée du horst des Lefka Ori ; sur le mont Kryonéritis et sur les autres montagnes de la cordillère, l’unité tectonique des calcaires de Tripoli, dénommée nappe de Prévéli, est toujours présente au-dessus des unités tectoniques de phyllite-quartzite et de calcaires en plaquettes, tandis que, dans les Montagnes Blanches, l’unité de calcaires de Tripolitsa a été décapée. Cette faille de poussée a créé une série de gorges entre le Kryonéritis et les Montagnes Blanches, d’est en ouest : les gorges d’Argoulès (φαράγγι Αργουλέ), les gorges de Skaloti (φαράγγι Σκαλωτής), les gorges de Kallikratis (φαράγγι Καλλικράτη) et les gorges d’Imbros (φαράγγι Ίμπρου). La chaîne du Kryonéritis a une longueur, d’ouest en est, d’environ 8,5 km ; le mont Kryonéritis, situé à l’extrémité l’ouest de la chaîne, culmine à environ 1 310 m d’altitude ; à l’extrémité orientale s’élève le mont Tsilivdikas (Τσιλίβδικας), culminant à 766 m. Le toponyme « Κρυονερίτης » signifie « eau froide », des mots « κρύο », froid, et « νερό », eau, d’après une source d’eau froide située sur le flanc de la montagne. Au sommet du mont Kryonéritis, près de la source, se trouve une chapelle, la chapelle du Saint-Esprit (Άγιο Πνεύμα) ; à travers la chaîne du Kryonéritis passe une section du sentier européen de randonnée E4 qui relie le village de Rodakino au village d’Alonès (Αλώνες) situé au pied du versant nord du Kryonéritis, près de Kali Sykia, puis continue vers Vélonado (Βελόναδο) et Moundros (Μούντρος). |
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| Le village de Souda (Σούδα / Soúda) | Souda est une petite station balnéaire située sur la côte ouest de la baie de Plakias (όρμος Πλακιά), à environ 2,5 km à l’ouest de la station balnéaire de Plakias. Comme la partie ouest de Plakias, Souda fait partie de la communauté locale de Sellia (Κοινότητα Σελλίων) ; Souda compte environ 80 habitants enregistrés et la communauté locale près de 550 habitants. Il ne faut pas confondre cette localité de Souda avec la ville portuaire de Souda, située sur la rade de Souda, à l’est de La Canée. On peut atteindre la localité de Souda soit depuis la route de Plakias à Frangokastello, en bifurquant à gauche après la localité de Sellia, soit en suivant la route du front de mer depuis Plakias, après le port de plaisance de Plakias ; à pied le trajet prend environ 30 min depuis Plakias ; en chemin on rencontre de petites plages telles que la plage de Fotinari (παραλία Φωτεινάρι).
La plage de Souda (παραλία Σούδα) est une belle plage de sable et de gravier située au fond d’une crique de la baie de Plakias ; la plage a une longueur d’environ 400 m et une largeur d’une quarantaine de mètres. La plage de Souda est bordée par de la végétation : en particulier, à l’extrémité ouest de la plage, se trouve une petite palmeraie luxuriante, la palmeraie de Souda (φοινικόδασος Σούδας), qui borde un ruisseau ; cette palmeraie est un peuplement de palmiers indigènes de Crète (Phoenix theophrasti). Le ruisseau de la palmeraie (ποταμός Φοίνικας) prend sa source près du village d’Argoulès (Αργουλές), au pied de la chaîne montagneuse du Kryonéritis ; il coule toute l’année. Près de la palmeraie se trouvent d’agréables tavernes ; on peut aussi trouver des hébergements de vacances à l’arrière de la plage. Même si la plage de Souda est moins sauvage qu’il y a quelques décennies, elle reste une plage plus tranquille que les autres plages de la baie de Plakias. |
| Le village de Rodakino (Ροδάκινο / Rodákino) | Rodakino est un village situé dans le coin sud-ouest de la province de Réthymnon, près de la limite avec la province de La Canée ; le village comprend deux localités : Ano Rodakino (Άνω Ροδάκινο), c’est-à-dire « Rodakino d’en Haut », et Kato Rodakino (Κάτω Ροδάκινο), « Rodakino d’en Bas » ; Ano Rodakino est situé à environ 220 m d’altitude ; Kato Rodakino, à environ 120 m d’altitude ; les deux parties du village ne sont distantes que de 250 m à vol d’oiseau. Les deux localités se trouvent au pied de la chaîne montagneuse du Kryonéritis, de part et d’autre de profondes gorges, les gorges du Rikinthos (Ρίκινθος), qui réunissent les eaux de plusieurs gorges qui entaillent profondément la montagne du Kryonéritis, notamment les gorges de Rodakino (φαράγγι Ροδάκινο) (« les gorges de la Pêche ») et les gorges de Sykia (φαράγγι Συκιά) (« les gorges du Figuier »). Les deux villages de Rodakino sont à la limite entre deux unités tectoniques, dont le contraste est spectaculaire : l’unité tectonique des calcaires de Tripoli qui constitue la chaîne du Kryonéritis, qui apparaît comme une masse calcaire rugueuse et dénudée, et l’unité tectonique de phyllite-quartzite, moins escarpée et couverte de végétation. Rodakino se trouve sur la route provinciale de Chora Sfakion à Rodakino (Επαρχιακή Οδός Χώρας Σφακίων - Ροδάκινου), à 27 km à l’est de Chora Sfakion, à 15 km à l’est de Patsianos, près de Frangokastello, et à 15 km à l’ouest de Plakias ; Réthymnon est distant de 38 km au nord de Rodakino, mais le trajet prend environ 46 min car la route est sinueuse et étroite. La route provinciale franchit les gorges situées entre Kato et Ano Rodakino par un pont moderne, construit en 2013, qui a remplacé le vieux pont construit en 1908. Rodakino est le chef-lieu d’une communauté locale, la communauté de Rodakino (Κοινόυητα Ροδακίνου), qui, en plus des deux localités de Rodakino, comprend les hameaux côtiers de Korakas (Κόρακας) (« Corbeau ») et de Polyrizos (Πολύριζος). Kato Rodakino compte environ 120 habitants, Ano Rodakino, environ 100 habitants Le toponyme « ροδάκινο », signifie « pêche », le fruit du pêcher (ροδακινιά) ; parmi les explications étymologiques fantaisistes de ce nom, l’une prétend que les habitants auraient un teint de pêche … à vérifier sur place. Plusieurs plages de sable gris et de galets, séparées par des promontoires, se trouvent en contrebas de Kato Rodakino ; elles sont accessibles par une petite route qui débute dans le bas du village : - La plage la plus orientale est la plage de Klimata (παραλία Κλήματα) (« plage des Vignes ») qui comprend en réalité plusieurs petites plages sauvages peu fréquentées, appréciées des naturistes et des plongeurs sous-marins.
- Un peu plus à l’ouest, la plage du hameau de Korakas (παραλία Κόρακας) (« plage du Corbeau ») qui est une plage équipée, de 400 m de longueur, avec, à l’arrière, un café et une taverne qui proposent aussi des parasols et des chaises longues ; c’est sur la plage de Korakas que débouche la rivière qui passe dans les gorges de Rodakino, le torrent Polyrrizos (Πολύρριζος).
- 600 m plus à l’ouest s’étend la plage du hameau de Polyrizos (παραλία Πολύριζος), où on peut trouver quelques hébergements de vacances et des tavernes. À l’ouest de Polyrizos s’élève un grand promontoire, le cap Kastellos (ακρωτήριο Κάστελλος), où se trouvait autrefois une fortification ; la route côtière contourne le promontoire.
- À l’ouest du cap Kastellos se trouve la plage de Péristérès (παραλία Περιστερές) (« plage des Pigeons »). C’est de cette plage que, le 14 mai 1944, le général allemand Kreipe fut embarqué par ses ravisseurs, sur un bateau britannique, à destination de l’Égypte ; la plage portait le nom de code X75. Les Britanniques utilisaient aussi les plages de Rodakino pour livrer des munitions aux maquisards ou pour infiltrer ou exfiltrer des agents secrets du Special Operations Executive.
- La dernière plage, la plus occidentale, est la plage d’Agia Marina (παραλία Αγιά Μαρίνα) ; derrière la plage se trouve une petite chapelle dédiée à sainte Marine ; à l’extrémité occidentale de la plage on peut aussi voir une falaise de grès.
La route côtière ne va pas plus loin que la plage d’Agia Marina ; la route bute contre le cap Kalogéros (Άκρα Καλόγερος), qui marque la limite entre la province de Réthymnon et la province de La Canée ; « καλόγερος », qui signifie « beau vieillard », désigne un moine, notamment un vieil ermite et, par analogie, un rocher isolé. | |
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