| Le village d’Arolithos (Αρόλιθος / Arólithos) | Le « village » d’Arolithos est la reconstitution d’un village crétois traditionnel (Παραδοσιακό Κρητικό Χωριό), avec ses ruelles, son église, sa taverne, son kafénio et ses ateliers d’artisanat ; en plus de ces activités traditionnelles, le village comprend aussi un musée d’arts et traditions populaires, une boutique de souvenirs, un hôtel, un centre de conférences et des aires pédagogiques pour les enfants. Le nom « arolithos » est un mot du dialecte crétois formé de « αρός », « liquide », et « λίθος », « pierre », qui désigne une pierre creusée pour recueillir l’eau de pluie. Il s’agit d’un musée privé, géré par la famille Saloustros (Σαλούστρος), qui a été ouvert au public en 1987 ; le village a été, semble-t-il, créé de toutes pièces au lieu-dit Servili (Σερβιλί), dans le nord de ce qui était encore le dème de Tylissos ; Arolithos se trouve à environ 2,5 km au nord-est de Tylissos, sur l’ancienne route nationale d’Héraklion à Réthymnon, à 11 km au sud-ouest d’Héraklion, sur la droite de la route. Aller au village d’Arolithos avec Google Maps (35.315580, 25.035224). Bien que visiblement créé à l’intention des touristes, Arolithos est cependant aménagé avec goût et il attire d’ailleurs aussi des Crétois, sans doute nostalgiques de la Crète d’autrefois, notamment pour des événements familiaux tels que des baptêmes ou des mariages. Au fil des ruelles on peut découvrir des ateliers de potier, de ferronnier, de tisserand ou de peintre d’icônes, un mitato (μιτάτο), c’est-à-dire une cabane de berger en pierres sèches, où les bergers fabriquent leurs fromages, un four à bois, et cetera. Le Musée d’histoire de l’agriculture et d’art populaire (Μουσείο Αγροτικής Ιστορίας και Λαϊκής Τέχνης) présente plus largement les activités artisanales et leurs produits, ainsi qu’un intérieur crétois avec son mobilier traditionnel ; le meilleur se trouve à l’extérieur du musée : la fabrication de la traditionnelle tsikoudia (τσικουδιά), c’est-à-dire du raki. L’hôtel propose une trentaine de chambres avec un sol de pierre, une cheminée et du mobilier de style traditionnel, mais avec le confort moderne dont la climatisation. La piscine de l’hôtel est alimentée par une imitation d’aqueduc. La taverne organise des dîners de cuisine crétoise traditionnelle, animés par des danses crétoises traditionnelles, en costumes crétois traditionnels, avec de la musique crétoise tout aussi traditionnelle. Ceux qui n’aiment pas la tradition peuvent se diriger vers les discothèques de Chersonissos ou de Malia … Horaires du musée : en été, du lundi au vendredi, de 9 h à 15 h. Téléphone : 00 30 2810 821 050. Site sur la Toile : https://www.arolithos.com |
| Le gouffre d’Aloni (Βουλισμένο Αλώνι / Voulisméno Alóni) | Au fond des gorges de l’Almyros, au pied du mont Stroumboulas, ou Stroumpoulas (Όρος Στρούμπουλας), se trouve le gouffre nommé Voulisméno Aloni (« le gouffre de l’aire de battage ») (n° 6 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) ; le nom provient de la forme circulaire du gouffre, mais ce lieu n’a jamais été utilisé comme aire de battage du blé. Le lac Voulisméni à Agios Nikolaos, dans l’est de la Crète, a la même origine. Les géologues pensent que la doline d’Aloni a été créée, à l’époque pléistocène, par l’effondrement du plafond d’une ancienne cavité karstique de l’unité tectonique de calcaires de Tripoli, dits calcaires de Tripolitsa (Τριπολιτσά) ; l’érosion karstique a aminci le plafond qui s’est effondré sous son propre poids et a formé un gouffre. Cette cavité fait partie du même réseau souterrain que la source de l’Almyros. Ce gouffre circulaire a un diamètre d’environ 90 m et une profondeur allant jusqu’à 60 m ; ses parois sont abruptes, parfois même avec une inclinaison négative, mais il est possible de descendre au fond du gouffre par un sentier situé du côté sud-ouest. | | Voulismeno Aloni est un lieu apprécié par les amateurs de varappe.
| Un sentier pavé permet d’accéder aisément au gouffre depuis la vieille route d’Héraklion à Réthymnon. Aller au gouffre d’Aloni avec Google Maps (35.330220, 25.017999).
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| La grotte de la Doxa (Σπήλαιο Δόξας / Spílaio Dóxas) | La grotte de la Doxa est une grotte de petites dimensions mais qui présente quelques concrétions spectaculaires par leurs formes et leurs couleurs. Cette grotte se trouve au bord de l’ancienne route nationale d’Héraklion à Réthymnon, à environ 3 km avant le village de Marathos (point E7 sur la carte géologique du Psiloritis, n° 36 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). Le toponyme « Δόξα » signifie « gloire, bonne réputation » ; la légende veut que ce nom viendrait de ce que, à cet endroit, les voyageurs fourbus, venant de La Canée ou de Réthymnon, s’écriaient « Δόξα τω Θεώ » (Gloire à Dieu) car c’était le premier endroit d’où ils pouvaient apercevoir leur destination, la ville d’Héraklion. Aller à la grotte de Doxa avec Google Maps (35.345149, 24.999287). La grotte de la Doxa se trouve à une altitude d’environ 466 m. Elle s’est formée dans l’unité tectonique de calcaire de Tripoli, ou Tripolitsa, juste au-dessus de la faille de détachement crétois de Marathos, au contact de l’unité de phyllite-quartzite (n° 55 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). L’entrée de la grotte a été élargie artificiellement pour faciliter le passage, mais elle reste exigüe et pentue. La grotte n’a qu’une centaine de mètres de longueur, en quatre salles qui sont reliées par un couloir ; c’est dans la quatrième salle que se trouvent les plus belles décorations comprenant des draperies, des stalagmites, des stalactites et des colonnes, ainsi que de petites hélictites, c’est-à-dire des concrétions en forme d’hélice. La grotte est située à l’arrière d’une taverne, la taverne de la Doxa (Ταβέρνα Δόξας) ; le tavernier a aménagé un escalier de pierre qui descend jusqu’à l’entrée de la grotte, située à quelques mètres en contrebas de la route. La visite de la grotte est gratuite et le tavernier prête gracieusement une lampe-torche aux personnes qui veulent pénétrer dans la grotte. Le tavernier, Zacharie Prinaris (Ζαχαρίας Πρινάρης), est aussi apiculteur et vend un excellent miel de thym (μέλι από θυμάρι), car les collines de la région sont couvertes de thym et propices à l’apiculture. Petit inconvénient : le rucher se trouve au-dessus de l’entrée de la grotte et les abeilles y abondent. |
| Le village de Marathos (Μάραθος / Márathos) | Marathos est un village agricole de moyenne montagne situé à environ 400 m d’altitude, au pied du versant nord de la colline de Vassiliko (Βασιλικό). Marathos se trouve à 22 km à l’ouest d’Héraklion, sur la vieille route nationale d’Héraklion à Réthymnon. La communauté locale de Marathos (Κοινότητα Μαράθου) compte environ 350 habitants qui vivent de la viticulture, de l’oléiculture et de l’apiculture ; du miel est en vente dans de nombreuses maisons. Le toponyme « μάραθος » est le nom du fenouil, une plante aromatique et culinaire à l’odeur anisée. Sous la domination vénitienne la localité était nommée Maratto. Marathos est situé sur la faille du détachement crétois (point F4 sur la carte géologique du Psiloritis, n° 55 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) ; à l’est du village se trouve la grotte de la Doxa. La faille met en contact les roches carbonatées de « Tripolitsa » avec les roches sous-jacentes du groupe de « Phyllite-Quartzite » ; ainsi, plusieurs failles plus petites se sont formées dans les roches phyllitiques avec des plis et d’autres structures. Un détail de cette zone de faille peut être vu dans une petite carrière abandonnée au bord de la route juste après Marathos, présentant des données sur l’orientation et la direction du déplacement le long de la faille. Depuis Marathos, par de petites routes carrossables, il est possible de faire une excursion jusqu’au village de Fodélé, en passant par le monastère Saint-Pantaléon. |
| La grotte d’Arkalospilios (Σπήλαιο Αρκαλόσπηλιος / Spílaio Arkalóspilios) | À environ 1,5 km au sud-sud-ouest du village de Marathos, à 475 m d’altitude sur les flancs du mont Arkaloképhala, se trouve une autre grotte, la grotte d’Arkalospilios (σπήλαιο Αρκαλόσπηλιος) (« la grotte du blaireau ») (n° 42 sur la carte du Géoparc du Psiloritis), formée dans le calcaire de l’unité tectonique de Tripoli. La grotte a une très petite ouverture qui a été agrandie, de 1 m de hauteur par 2 m de largeur. L’entrée conduit à une salle à nombreuses stalactites enfumées, puis, après une descente de 25 m de longueur par 3 m de largeur, dans une série de six salles humides, en circuit, inondées pendant l’hiver, et riches en gours, en stalactites et en stalagmites ; la plus grande d’entre elles mesure 15 m de diamètre. Le parcours total ne dépasse pas 150 m. Dans le sol d’humus de la salle d’entrée et de la descente on trouve aisément des tessons des époques romaine tardive, byzantine et médiévale, car ce fut un refuge bien avant la guerre de 1866 pendant laquelle les villages voisins se souviennent de s’y être abrités. La grotte a une valeur archéologique importante et sa visite n’est donc pas autorisée ; la grotte d’Arkalospilios est fermée par une grille. Aller à la grotte d’Arkalospilios avec Google Maps (35.336801, 24.964135). |
| Le village de Damasta (Δαμάστα / Damásta) | Le village de Damasta se trouve à environ 5 km à l’ouest de Marathos, sur la vieille route nationale d’Héraklion à Réthymnon, à la limite entre les provinces d’Héraklion et de Réthymnon, à peu près à équidistance de l’extrémité orientale et de l’extrémité occidentale de la Crète, environ 130 km. Damasta se trouve au piémont nord-ouest du massif du Psiloritis, au contact avec l’extrémité orientale des monts Taléens ; à l’ouest de Damasta débute la vallée du fleuve Géropotamos qui s’étend entre ces deux massifs montagneux. Tout autour du village on peut voir des carrières d’exploitation du marbre blanc de la région de Damasta ; ce marbre est utilisé en Grèce mais est aussi exporté vers les pays qui en ont le goût et les moyens, tels que le Qatar. | | Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 8 août 1944, le village fut le théâtre d’une embuscade de la Résistance nationale contre des soldats allemands, nommée improprement « Sabotage de Damasta » (Σαμποτάζ της Δαμάσας) ; les résistants, qui voulaient empêcher une attaque allemande contre le village d’Anogia, étaient dirigés par un officier du S O E britannique, William Stanley Moss ; 35 soldats allemands et 10 soldats italiens furent tués. En représailles, une trentaine d’hommes habitant le village de Damasta furent conduits sur la colline de Kératidi (Κερατίδι) où ils furent mis à mort par les Allemands, le 21 août, sur ordre du général Friedrich-Wilhelm Müller, qui ordonna aussi la destruction du village de Damasta et celle du village d’Anogia d’où étaient originaires les résistants. Au centre du village se trouve un mémorial dédié aux martyrs de ce massacre ; ce mémorial est construit en marbre de Damasta. Les 30 hommes sont inhumés au sommet de la colline de Kératidi, à l’endroit même, semble-t-il, où ils ont été abattus.
| | Depuis 2023 Damasta accueille la station de conversion électrique de la liaison d’interconnexion électrique Attique-Crète par câble sous-marin, liaison dénommée Ariane (Αριάδνη), qui intégrera la Crète au réseau électrique continental ; cette vaste usine se trouve dans la vallée située en contrebas, à l’est de Damasta. Le câble sous-marin, de 135 km de longueur, touche terre au droit de la plage de Korakia (Παραλίες Κορακιάς), à l’ouest de la baie de Fodélé, et continue en sous-terrain jusqu’à Damasta. Cette interconnexion permettra, à terme, la mise hors-service de la centrale électrique thermique à fioul de Linopéramata (ΑΗΣ Λινοπεραμάτων), près de Gazi, qui appartient à la même Société Publique d’Électricité (Δημόσια Επιχείρηση Ηλεκτρισμού, ΔΕΗ) que la station de Damasta. |
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| Sur la nouvelle route d’Héraklion à Anogia | Depuis le début des années 2020, une nouvelle route a été construite à travers le plateau du Stroumboulas, pour relier plus aisément Héraklion à Anogia ; cette nouvelle route débute sur la gauche de la vieille route nationale d’Héraklion à Réthymnon, peu après le gouffre de Voulisméno Aloni ; pour l’instant la nouvelle route se termine de façon abrupte aux environs du village d’Astyraki (Αστυράκι), qui doit son nom au nom local de l’aliboufier (aστύρακας) (Styrax officinalis). Au-delà d’Astyraki, on peut continuer, par de petites routes, jusqu’au village de Kamariotis, puis jusqu’au village d’Aidonochori ; à partir de là on peut rebrousser chemin vers Héraklion, soit en bifurquant à droite vers Chonos, Damasta et Marathos, soit en bifurquant à gauche vers Goniès. |
| Le mont Stroumpoulas (Όρος Στρούμπουλας / Óros Stroúmpoulas) | Le mont Stroumpoulas, Stroumboulas ou Strouboulas (Στρούμπουλας), selon le système de translittération utilisé, est une silhouette familière pour les habitants d’Héraklion ; vue depuis l’est, notamment depuis le port de la capitale, sa silhouette conique est intrigante, semblable à celle d’un volcan de type strombolien, mais ce n’est pas un volcan. Le mont Stroumboulas se trouve à environ 12 km en ligne droite à l’ouest du port d’Héraklion et à environ 4,5 km au nord de Tylissos. Le mont Stroumboulas est situé dans le coin nord-est de l’unité tectonique du calcaire de Tripoli, au contact de l’unité tectonique de phyllite-quartzite. La vieille route nationale d’Héraklion à Réthymnon s’étire le long de cette faille. Le toponyme du mont Stroumpoulas provient de cette forme de cône rond, l’adjectif « rond » se disant en grec « στρογγυλός » (strongylós) qui s’est altéré, au fil du temps, en Stroumpoulas. Le volcan Stromboli (Στρόμπολι), situé en mer Tyrrhénienne, dans le sud de l’Italie, tire aussi son nom de cette racine grecque, la Sicile et la Calabre ayant été colonisées par les Grecs, dès le VIIIe siècle avant JC, qui lui ont aussi donné ce nom en raison de sa forme ronde. On a pu croire que c’était les Vénitiens qui avaient donné le nom du Stromboli au mont Stroumpoulas, à cause de sa ressemblance, mais, en réalité, les Vénitiens nommaient le Stroumpoulas « Monte di San Paulo ». Le mont Strouboulas est une montagne constituée de calcaire qui culmine à 798 m d’altitude ; la montagne ne présente une forme conique que vue depuis l’est ; son sommet est en fait une crête orientée est - ouest qui s’abaisse progressivement vers l’ouest. Dans le prolongement vers l’ouest se trouvent d’autres sommets, de moindre hauteur : à 3 km à l’ouest se trouve le mont Vassiliko (Βασιλικό) (728 m), c’est-à-dire le « mont Royal », aussi situé au bord de la faille tectonique ; un peu plus à l’ouest, la montagne de Damasta (Δαμάστα) est exploitée pour son marbre. Ces montagnes constituent une extension vers le nord-est du massif du Psiloritis. Au sommet du mont Stroumpoulas se trouve une petite chapelle, dédiée à la Sainte Croix (Τίμιος Σταυρός), célébrée le 14 septembre, et au prophète Élie (Προφήτης Ηλίας), fêté le 20 juillet. Cette chapelle date vraisemblablement du début du XVe siècle mais fut détruite une première fois par les Ottomans et, une seconde fois, par les Allemands qui avaient construit un poste d’observation au sommet du mont Stroumpoulas et qui le firent exploser à la fin de la Seconde Guerre mondiale et, en même temps, la chapelle. La petite église a été reconstruite après la guerre par les habitants des villages environnants. Des habitants de la région montent en pèlerinage au sommet du mont Stroumboulas pour la fête de la Sainte-Croix. Il est possible d’emprunter le même chemin en randonnée. Le départ le plus pratique se trouve sur le plateau du Stroumboulas, près de la chapelle Saint-Georges, à l’extrémité orientale du plateau. La montée a un dénivelé d’environ 350 m et peut se faire en moins d’une heure ; le parcours est balisé et n’est pas très difficile, mais un peu accidenté, et il faut se munir de bonnes chaussures. Le sentier traverse une végétation clairsemée de phrygana (φρύγανα), une sorte de garrigue. L’effort de la montée est récompensé par une vue magnifique sur deux tiers de la Crète avec le mont Kouloukonas (Κουλούκωνας) au nord-ouest, le golfe d’Héraklion et l’île de Dia au nord-est, la ville d’Héraklion à l’est, le mont Giouchtas et le massif du Dicté à l’est-sud-est, les monts Astéroussia au sud-sud-est, le mont Ida au sud-ouest et les Montagnes Blanches à l’ouest. Depuis la chapelle de la Sainte-Croix, un chemin permet de redescendre par le versant nord du mont Stroumpoulas en direction de la grotte de Doxa et du village de Marathos. |
| Le plateau du Stroumpoulas (Οροπέδιο Στρούμπουλα / Oropédio Stroúmpoula) | Le plateau du Stroumpoulas (οροπέδιο του Στρούμπουλα) est un poljé, c’est-à-dire un plateau karstique entouré de montagnes d’où les eaux pluviales s’écoulent vers une dépression où elles s’évacuent dans le sous-sol calcaire par un orifice que l’on nomme ponor ; le lessivage des versants des montagnes environnantes enrichit le sol du plateau par des sédiments. Vers le milieu du plateau du Stroumpoulas des sédiments argileux ont imperméabilisé le sol calcaire de sorte que, pendant la saison des pluies de l’hiver, un lac temporaire se forme sur le plateau, le lac du Stroumpoulas (Λίμνη Στρούμπουλα), dont les eaux sont colorées du brun-rouge de l’argile. Le poljé du Stroumboulas se trouve au pied du versant sud du mont Stroumboulas et du mont Vassiliko, à une altitude d’environ 450 m (point F6 sur la carte géologique du Psiloritis, n° 9 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). Le plateau a une forme allongée et une longueur d’environ 5 km. À l’extrémité orientale du plateau se trouve la chapelle Saint-Georges ; en face de la chapelle, un chemin permet de monter au sommet du mont Stroumboulas. Aller au plateau du Stroumpoulas avec Google Maps (35.325565, 24.989527). Le poljé du Stroumboulas est constitué de roches carbonatées de l’unité tectonique de calcaire de Tripoli. Sur ce sol poussent des broussailles épineuses et des plantes aromatiques comme l’origan, le thym et la sarriette ; la végétation arborescente est absente, à l’exception de quelques chênes des garrigues, ou chênes kermès (Quercus coccifera). Le sol karstique du plateau du Strouboulas présente quelques curiosités géologiques : des grottes, des sculptures naturelles et un abîme. L’« Abîme de Palmétis » (Τάφκος του Παλμέτη) se trouve sur le rebord nord du plateau, au pied du mont Vassiliko, à environ 500 m au nord de la route. Il s’agit d’un gouffre karstique d’environ 44 m de profondeur, avec une ouverture de 7 m par 2 m. Cet abîme doit son nom à un rebelle qui se rendit célèbre en tuant un grand nombre de Turcs pendant la révolte crétoise de 1821, Giannis Palmétis (Γιάννης Παλμέτης), de son vrai nom Pantéris (Παντερής) (1790-1834) ; Palmétis avait son repaire dans la grotte de Chaïnospilios à Kamaraki, dont il était natif. Palmétis se mettait à l’affût, avec son fusil, sur le mont Stroumpoulas et guettait le passage de soldats turcs sur le chemin qui conduisait à Astyraki et Goniès ; quand passait un soldat, Palmétis lui tirait dessus, le dépouillait de tout ce qu’il avait et allait abîmer son cadavre dans ce gouffre, pour faire disparaître toute trace du meurtre. Palmétis ne fut arrêté par les Turcs que beaucoup plus tard, en 1834, mis à mort et son corps jeté à la mer. |
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| Le village de Kamariotis (Καμαριώτης / Kamariótis) | À l’ouest du plateau du Stroumpoulas, au-delà d’Astyraki, on entre dans un paysage chaotique de collines rocheuses où poussent des épineux et quelques chênes kermès ; cette zone, située vers 600 m d’altitude, est entrecoupée d’oliveraies et de vignes. En empruntant de petites routes, on parvient au petit village de Kamariotis qui compte moins de 50 habitants mais plusieurs églises dont l’église Notre-Dame et l’église Saint-Georges, qui méritent une visite. L’église Agios Georgios (Άγιος Γεώργιος) est une église à trois nefs construite au XVIe siècle, à l’époque de la domination vénitienne ; sur le linteau de la porte ouest de l’église, on remarque un lion de Saint Marc, emblème de la République de Venise, et, sur l’arc de l’allée centrale, l’aigle à deux têtes byzantin, appartenant aux armoiries de la famille byzantine des Kallergis (Καλλέργης). De l’occupation ottomane subsiste une fontaine turque. À la sortie ouest de Kamariotis, un chemin conduit à une zone rocheuse, connue comme le « karst de Kamariotis » (n° 10 sur la carte du Géoparc du Psiloritis), avec d’énormes rochers calcaires, sculptés par l’érosion, qui forment des labyrinthes et d’autres formes étranges. |
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