 | Les villages de Georgioupoli ou Georgioupolis, de Kournas et d’Asi Gonia, les rivières Almyros, Delfinas et Mousselas, et le lac Kournas en Crète |  |
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| | | | | | | | | Le lac Kournas (Λίμνη Κουρνά / Límni Kourná) | Le lac Kournas est un lac naturel d’eau douce situé dans l’est de la province de La Canée, situé à environ 4,7 km au sud-sud-est du village portuaire de Georgioupoli. Le lac Kournas est presque le seul lac naturel d’eau douce de l’île de Crète ; le lac Voulisméni à Agios Nikolaos était un lac d’eau douce, de formation géologique très différente, mais qui est devenu un lac d’eau saumâtre depuis le percement d’un canal amenant l’eau de mer dans ce lac. De nos jours plusieurs lacs artificiels ont été créés par la construction de barrages sur le pourtour des massifs montagneux de la Crète.Le toponyme du lac Kournas viendrait d’un mot arabe « kourna » ou « gourna » signifiant « lac » ou « bain » ; avant l’occupation arabe le lac se serait nommé Korissia ou Koréssia (Κορησία ou Κορήσια), et aurait été situé près d’une ville que le géographe byzantin du VIe siècle Étienne de Byzance mentionne sous le nom de Corium ou Korion (Κόριον) ; le lac de Korion (λίμνη Κορησία) aurait été proche d’un temple dédié à Athéna Koréssia (ιερό της Κορησίας Αθηνάς). Le lac Kournas est situé à environ 5 km au nord-est du mont Trypali (Τρυπάλι) (1 493 m) ou Dafnomadara (Δαφνομαδάρα), qui est un sommet secondaire du massif de l’Angathès, ou Agkathès (βουνό Αγκαθές), qui culmine à 1 511 m d’altitude. Le lac se trouve dans un creux topographique formé par des collines situées au pied du massif. Le lac Kournas est alimenté par deux sources collectant les eaux pluviales et les eaux de fonte des neiges tombant sur le versant nord du massif montagneux. Les exutoires de ces deux sources, situés au sud-est du lac, sont subaquatiques ; cependant, l’exutoire de l’une de ces deux sources, la source nommée Amati (Αμάτι) ou Mati (Μάτι), apparaît au-dessus de la surface quand le lac est à l’étiage, pendant l’été. La surface du lac se trouve à une altitude d’une quinzaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, variable selon la saison.
Au nord, une barrière rocheuse retient les eaux du lac Kournas ; les eaux du lac s’écoulent vers le nord par débordement, par un petit fleuve côtier d’environ 2,5 km de longueur, la rivière Delfinas, qui se jette dans le golfe de l’Almyros à Kavros ; en 1962, un petit barrage artificiel a été construit à la sortie du lac pour réguler le débit de la rivière. Le lac Kournas apparaît comme un lac-réservoir naturel irriguant la plaine fertile de Georgioupoli.
Le lac Kournas a donné son nom au village de Kournas, situé à 2,5 km au sud-est du lac ; plus près du lac se trouvent les villages de Mouri (Μουρί) et de Kavallos (Κάβαλλος) ; on accède au lac par la route provinciale 56 qui relie Georgioupoli à Asi Gonia. Une route plus panoramique, mais moins rapide, passe par le village de Mathès (Μαθές). Il existe des parcs de stationnement payants près du lac mais il est aussi possible de se garer au bord de la route. Le lac Kournas a une forme presque ronde, légèrement rétrécie dans la partie nord, comme une goutte d’eau. Ses dimensions varient selon la saison : son diamètre sud-nord est d’environ 1 100 m et son diamètre ouest-est d’environ 900 m, ce qui donne un périmètre d’environ 3,5 km et une superficie d’environ 58 hectares, ou 0,58 km². Sa profondeur maximale varie autour de 22 m ; c’est-à-dire que le fond le plus profond se trouve plusieurs mètres en dessous du niveau de la mer ; le volume d’eau du lac est d’environ 7,5 millions de m³. Le lac Kournas et l’embouchure de la rivière Almyros sont une zone protégée Natura 2000. Parmi les espèces de poissons du lac, on trouve des populations importantes d’anguilles d’Europe (Anguilla anguilla), le joël ou athérine de Boyer (Atherina boyeri) et la blennie fluviatile (Salaria fluviatilis). Le poisson rouge ou carassin doré (Carassius auratus) a également été observé, sa présence étant due à des lâchers par des personnes privées, et une autre espèce exotique, la gambusie commune (Gambusia affinis), une espèce nord-américaine qui a été introduite pour lutter contre les moustiques. Les reptiles qui y vivent comprennent le lézard à trois bandes (Lacerta trilineata) et la couleuvre-chat d’Europe (Telescopus fallax), ainsi qu’une espèce de tortue originaire d’Amérique du nord (Malaclemys terrapin). Les espèces d’oiseaux comprennent le fuligule nyroca (Aythya nyroca), le héron pourpre (Ardea purpurea), la grande aigrette (Ardea alba), la nette rousse (Netta rufina), l’ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) et le cormoran commun (Phalacrocorax carbo). Des canards et des oies ont été introduits pour l’agrément des visiteurs.
Sur la rive nord-est du lac se trouve une plage où la baignade est autorisée ; des chaises longues et des parasols sont disponibles. Les visiteurs peuvent aussi louer des pédalos, équipés de parasols et de toboggans, et des kayaks pour se promener sur le lac. Plusieurs tavernes ombragées permettent de déjeuner agréablement au bord du lac.
Il est possible de faire le tour du lac en suivant la randonnée n° 9 de l’Apokoronas ; la promenade prend environ deux heures pour parcourir les 7,8 km. Au printemps, le bord du lac peut être inondé par les eaux plus hautes du lac.
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| Le village de Kournas (Κουρνάς / Kournás) | Kournas est un village agricole situé à environ 210 m d’altitude, au piémont nord-est du mont Trypali (Τρυπάλι) (1 493 m) ou Dafnomadara (Δαφνομαδάρα) ; la localité compte un peu moins de 500 habitants dont l’activité primaire est la culture maraîchère et céréalière. La localité doit son nom au nom du lac Kournas situé à moins de 2,5 km au nord-ouest du village. Le village de Kournas est aussi le chef-lieu d’une communauté locale (Κοινότητα Κουρνά) qui comprend également le village balnéaire de Kavros (Καβρός), communément nommé « Plage de Kournas » (Παραλία Κουρνά), qui compte une population de près de 600 habitants. Kournas fait partie du canton de Georgioupoli du dème de l’Apokoronas. Kournas se trouve sur la route provinciale 56 à environ 8,5 km au sud-est de Georgioupoli, à 47 km de La Canée et à 30 km de Réthymnon. Depuis Réthymnon on peut accéder à Kournas par la route provinciale 57 d’Épiskopi à Kournas. À l’origine, le village aurait été situé près du lac et aurait été déplacé à son emplacement actuel au cours de la seconde époque byzantine, entre 961 et 1252. En 1577, à l’époque de la domination vénitienne, la localité était mentionnée comme Curna par Francesco Barozzi. Kournas a joué un rôle important pendant le soulèvement de 1866-1869, lorsque le village est devenu pendant un certain temps le siège du gouvernement insurrectionnel, tandis qu’en 1897 la localité est devenue temporairement le siège de l’Assemblée générale des Crétois. Le village possède plusieurs églises anciennes, notamment les églises byzantines Saint-Georges et Sainte-Irène. L’église Saint-Georges (Άγιος Γεώργιος) se trouve dans le nord-ouest du village ; l’église d’Agios Georgios est une église à deux nefs datant de la fin du XIIe siècle, vers 1190 ; elle conserve des fresques datant de cette époque.
Depuis le centre du village de Kournas part un chemin de randonnée, la randonnée n° 10 de l’Apokoronas ; ce chemin circulaire permet notamment de découvrir une forêt de chênes verts (Quercus ilex), la forêt de Koumarès (Κουμαρές), ou forêt d’Azilakas (Δάσος του Αζίλακα) ; « azilakas » est le nom crétois du chêne vert qui est nommé « αριά » en grec. Le chemin traverse les villages de Saint-Jean (Άγιος Ιωάννης), de Patima (Πάτημα) et de Kastellos (Κάστελλος) avant de revenir à Kournas. À environ 1 km au nord-ouest du village se trouve une grotte découverte en 1961. La grotte de Kournas (Σπήλαιο Κουρνά) a une longueur d’environ 35 m, une largeur de 24 m et une hauteur de plafond allant de 3 m à 4,2 m. La grotte contient des belles décorations de stalactites, de stalagmites et de colonnes. Depuis une route secondaire prenant sur la route provinciale, un sentier, d’environ 200 m de longueur, permet d’atteindre la grotte, mais l’entrée de la grotte est désormais fermée à clé ; la grotte de Kournas ne se visite pas. Aller à la grotte de Kournas avec Google Maps (35.316779, 24.286411). |
| | Le village d’Asi Gonia (Ασή Γωνιά / Así Goniá) | Asi Gonia est un village de basse montagne, situé à environ 418 m d’altitude, au piémont sud-est du mont Omanité (όρος Ομανιτέ) (1 158 m), un sommet secondaire du massif montagneux de l’Angathès, nommé localement « l’estive d’Asi Gonia » (Ασηγωνιώτικο μαδάρα). Le massif de l’Angathès, ou Agkathès (βουνό Αγκαθές), qui culmine à 1 511 m d’altitude, est une extension orientale du massif des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη). Le village, souvent ennuagé, se trouve au fond de la vallée de la rivière Moussélas, vallée bordée au nord par le massif de l’Angathès et, au sud, par le mont Kryonéritis (βουνό Κρυονερίτης) qui culmine à environ 1 310 m d’altitude.Aller à Asi Gonia avec Google Maps (35.273975, 24.283272). Depuis la côte nord, on peut atteindre Asi Gonia en remontant la vallée de la rivière Moussélas en empruntant la route provinciale 1 d’Épiskopi à Chora Sfakion (Επαρχιακή Οδός Επισκοπής - Χώρα Σφακίων), puis en bifurquant à droite sur la route provinciale 2 d’Argyroupoli à Asi Gonia (Επαρχιακή Οδός Αργυρούπολης-Ασή Γωνιάς) ; après les tavernes du village d’en bas d’Argyroupoli la route franchit la rivière Moussélas par un pont et remonte la rive gauche de la rivière en direction d’Asi Gonia, en longeant les gorges de Gyparis (Φαράγγι Γύπαρη). Asi Gonia est à environ 8 km à l’ouest d’Argyroupoli, à environ 25 km au sud-ouest de Réthymnon et à 60 km au sud-est de La Canée.
Depuis Asi Gonia une route secondaire grimpe en lacets sur le versant nord du mont Kryonéritis, passe près de la grotte de Chaïnospilios (Χαϊνόσπηλιος), puis rejoint la route provinciale 1 en direction de Chora Sfakion, à environ 800 m d’altitude ; la route provinciale atteint le village de Kallikratis, situé à environ 12 km au sud d’Asi Gonia, mais près de 25 min de conduite.
Asi Gonia est une localité d’un peu plus de 500 habitants, mais est aussi une communauté locale et un canton du dème de l’Apokoronas, le canton d’Asi Gonia (Δημοτική ενότητα Ασή Γωνίας). Le canton d’Asi Gonia est un canton de petite superficie, environ 18 000 km², situé à l’extrémité orientale de la province de La Canée (Ασή Γωνιά Χανίων), en bordure de la province de Réthymnon. L’activité primaire des habitants d’Asi Gonia est l’élevage.
Le toponyme d’Asi Gonia, ou Assi Gonia, proviendrait du mot turc « asi », issu de l’arabe « العاصي », qui signifie « rebelle » ; « gonia » (γωνιά) signifie en grec « genou », au sens propre, ou « angle, coin », au sens figuré, et désigne fréquemment des endroits reculés, coincés entre des montagnes. Le toponyme Assi Gonia signifierait donc « le Coin des Rebelles », ce qui fait référence à la résistance de ce village à l’occupation turque. En 1577, à l’époque de la domination vénitienne, la localité était mentionnée par Francesco Barozzi sous le nom de Gognia. Grâce à sa position de forteresse naturelle et à sa difficulté d’accès, le village d’Asi Gonia fut, sous l’occupation ottomane, un centre de résistance lors des divers soulèvements crétois, notamment en 1866 et en 1895 ; plusieurs combattants, natifs d’Asi Gonia, se sont illustrés dans ces soulèvements et, plus généralement, dans les combats pour la libération des territoires grecs : Pavlos Gyparis (Παύλος Γύπαρης) (1882 - 1966) qui participa à la plupart des conflits de la Grèce entre 1905 et 1945, et dont on peut visiter la maison typique ; Stylianos Kokkinakis (Στυλιανός Κοκκινάκης), dans les combats en Macédoine ; Michail Méladakis (Μιχαήλ Μελαδάκης) (1889 - 1914), dans la lutte pour l’Épire du Nord ; Nikolaos Pétrakis (Νικόλαος Πετράκης), connu sous le nom de guerre de Petronikolas (Πετρονικόλας) et Markos Pétrakis (Μάρκος Πετράκης), connu comme Pétromarkos (Πετρομάρκος) ; le résistant Petros Papadopétrakis (Πέτρος Παπαδοπετράκης), connu sous le nom de guerre de « capitaine Pétrakas » (καπετάν Πέτρακας) ; on peut voir les statues de ces combattants à divers endroits du village.
Un autre personnage est originaire d’Asi Gonia : Georgios Psychountakis (Γεώργιος Ψυχουντάκης) (1920 - 2006), connu comme « Le Coureur crétois » (Ο Κρητικός Μαντατοφόρος), d’après le titre du livre où il raconte ses aventures comme agent de liaison entre la Résistance nationale et les agents secrets du S O E britannique, pendant le Seconde Guerre mondiale, notamment lors de l’épisode de l’enlèvement du général allemand Kreipe. En juin 1941 le village fut un des points de passage des soldats de l’Empire britannique qui se repliaient de la côte nord vers Chora Sfakion pour être évacués vers l’Égypte. À l’entrée orientale du village on peut voir l’église Sainte-Croix (Τίμιος Σταυρός) qui est l’église du cimetière. Dans le sud du village, juste au-dessous de la place du village, se trouve l’église Saint-Georges de Galatas (Άγιος Γεώργιος του Γάλατα), une petite église à une seule nef, où a lieu, chaque 23 avril, la fête de la Saint-Georges, la bénédiction des troupeaux. Les bergers amènent sur le parvis de l’église leurs brebis et leurs chèvres qui sont bénies par le pope ; les bêtes sont traites, tondues et consacrées à saint Georges ; le lait est bouilli sur place et offert, dans des tasses fumantes, aux spectateurs. En 1946, Mikis Théodorakis (Μίκης Θεοδωράκης) dédia à cet événement sa première œuvre symphonique, intitulée « Le Festival d’Asi Gonia » (Το πανηγύρι της Ασή Γωνιάς). | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | Le village d’Asi Gonia se trouve sur le sentier européen de grande randonnée E4, venant du massif des Montagnes Blanches, via Askyfou et Imbros ; les sections 29 et 30 du sentier relient Kallikratis à Asi Gonia puis Argyroupoli.Au départ de Kallikratis le sentier traverse une petite vallée sèche, sur environ 2,5 km, jusqu’à un carrefour de routes ; en bifurquant à gauche on emprunte la route qui dévale en lacets le versant nord du massif du Kryonéritis, offrant une vue splendide sur la vallée de la rivière Moussélas. À hauteur des derniers lacets se trouve, sur la gauche, une grotte dénommée « Chaïnospilios » (Χαϊνόσπηλιος) où se réfugièrent, en 1866, les membres de l’Assemblée révolutionnaire pourchassés par les Turcs. Le nom de la grotte signifie « la grotte du Rebelle », du mot grec « χαΐνης », au pluriel « χαΐνηδες », désignant les rebelles à l’occupant turc ; le mot grec dérive du mot turc « hain » ou « hayın », venant lui-même de l’arabe « خائن », « traître, rebelle » ; de ce terme péjoratif les Crétois ont fait un titre de gloire pour désigner les résistants.
Aller à la grotte de Chaïnospilios avec Google Maps (35.261369, 24.282384). Après environ 11 km on atteint le village d’Asi Gonia. Depuis la place principale d’Asi Gonia, le sentier continue de descendre vers Argyroupoli en suivant la route à revêtement ; après 3 km le sentier atteint les gorges luxuriantes peuplées de sycomores abritant une profusion d’oiseaux ; après 3 km sur la rive gauche, le sentier passe sur la rive droite du ruisseau et atteint la partie basse d’Argyroupoli où se trouvent d’excellentes tavernes ombragées et d’anciens moulins à eau ; le sentier monte ensuite sur environ 400 m jusqu’à la partie haute d’Argyroupoli. Un itinéraire alternatif de Kallikratis à Argyroupoli passe par le village de Myriokéfala (Μυριοκέφαλα) plutôt que par Asi Gonia : au carrefour de routes situé peu après Kallikratis, on doit continuer tout droit, puis bifurquer à gauche vers Myriokéfala ; on rejoint le sentier E4 en se dirigeant vers Maroulou (Μαρουλού). |
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