| Le parc rural de Betancuria à Fuerteventura | |
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| Présentation générale | Le Parc rural de Betancuria constitue une zone naturelle qui protège le massif côtier de Betancuria (Macizo de Betancuria) dans l’ouest de l’île de Fuerteventura. Le Massif de Betancuria est l’un des affleurements les plus spectaculaires du socle insulaire de Fuerteventura. La zone protégée fut d’abord déclarée Parc naturel en 1984 (Parque Natural de Betancuria), puis re-classifiée en Parc rural en 1994 (Parque Rural de Betancuria) où les valeurs de protection de la nature peuvent cohabiter avec les utilisations traditionnelles. Le Parc est également déclaré zone de protection spéciale pour les oiseaux (Zona de especial protección para las aves, ZEPA). Le paysage, avec sa coloration spectaculaire, est constitué par des alignements de collines aux sommets arrondis, qui descendent en pente escarpée vers le fond des ravins. Le parc est caractérisé par une mosaïque de maigres prairies et de garrigues, avec des espèces végétales remarquables telles que l’euphorbe du roi Juba (Euphorbia regis-jubae) (tabaiba salvaje), l’astérisque soyeux (Asteriscus sericeus), la Caralluma burchardii, et un champignon, une truffe du désert, la Terfezia pinoyii. Ces espèces sont mélangées à quelques autres espèces non-indigènes telles que l’agave américain (Agave americana), le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), et le tabac arborescent (Nicotiana glauca), nommé localement mimo. |
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| Le Parc Rural de Betancuria est pour la plus grande partie situé sur la commune de Betancuria dans le centre-ouest de l’île de Fuerteventura ; 9 % du territoire de Betancuria font partie du Parc. Le nord du Parc rural se trouve sur la commune de Puerto del Rosario ; d’autres parties dans les communes d’Antigua, de Pájara et de Tuineje. La superficie totale du Parc est de 16 000 hectares. Les montagnes les plus élevées sont la Montaña de la Atalaya (724 m), la Gran Montaña (708 m), le Morro de la Cruz (676 m), le Morro Janana (670 m), le Morro Velosa (669 m), la Montaña de Teteguno (645 m) et le Pico de la Muda (600 m). À l’intérieur du Parc rural de Betancuria se trouve le Monument naturel d’Ajuy. La population résidente à l’intérieur du Parc s’élève à moins de 1 000 habitants, répartie entre Betancuria, Vega de Río Palmas, Valle de Santa Inés, Ajuy, Puerto de la Peña et quelques hameaux. |
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| Le belvédère de Morro Velosa (Mirador de Morro Velosa) | Venant de La Oliva, de Puerto del Rosario ou d’Antigua, après avoir passé le village de Valle de Santa Inés et avant d’arriver à Betancuria par la route FV-30, on peut faire une halte au Belvédère de Morro Velosa ; sur la gauche de la route FV-30, à partir de Llanos de la Concepción, une petite route grimpe en lacets serrés sur les pentes du volcan Tegú jusqu’au belvédère, à une altitude de 669 mètres ; plusieurs aires d’arrêt jalonnent la route, offrant des vues sur la côte ouest de Fuerteventura. Sur le belvédère se trouve un bâtiment comprenant un restaurant et un centre d’expositions temporaires organisées par le Chapitre (Cabildo) de Fuerteventura et consacrées à l’environnement. Le bâtiment fut conçu par le célèbre et omniprésent artiste de Lanzarote, César Manrique, et réalisé par sa nièce, l’architecte Blanca Cabrera. L’influence de l’artiste se reconnaît dans la recherche de l’intégration harmonieuse du bâtiment dans la nature environnante, avec des matériaux, des formes et des couleurs semblables à ceux des paysages de l’île. Une fois passé le portail, on découvre un jardin planté exclusivement d’espèces végétales canariennes ; à l’intérieur du bâtiment de grandes baies vitrées permettent d’admirer les paysages tout en prenant un rafraîchissement. Depuis ce belvédère on peut contempler – en direction de l’ouest – le Parc Rural de Betancuria ; si l’on regarde vers le nord, on peut voir jusqu’au village côtier d’El Cotillo, tandis que la vue vers le sud-est permet de découvrir la ville d’Antigua, à environ 3 kilomètres, et, vers le sud, les volcans près du village de Tiscamanita. Les tons ocres de ces paysages arides et un peu lunaires ne sont marqués que par les quelques taches vertes et blanches représentant les cultures et les villages centenaires qui luttent pour survivre au milieu de ces terres défavorisées par le manque d’eau. Sur la terrasse, des panneaux – en espagnol – commentent les paysages environnants. On peut apprécier la richesse géologique de la zone, remarquer les affleurements du socle et les coulées volcaniques dues aux éruptions qui se sont produites jusqu’il y a 20 millions d’années. Horaire des visites : du mardi au samedi, de 10 h à 18 h. (Le belvédère et sa route d’accès étaient souvent fermés ces dernières années, même aux heures officielles d’ouverture) Téléphone : 00 34 928 176 586 Entrée gratuite. |
| Le belvédère des Corrales de Guize (Mirador de Ayose y Guise) | Peu après avoir dépassé la route montant au belvédère de Morro Velosa on rencontre le belvédère de Corrales de Guize (« les enclos de Guize ») ; aménagé de part et d’autre de la route, il permet de belles vues tant de la moitié nord de Fuerteventura que sur la Vallée de Betancuria. Ce belvédère est également nommé « Belvédère d’Ayose et Guise » en raison des deux statues des derniers rois de Fuerteventura, deux frères ennemis qui régnaient sur deux parties de l’île avant la conquête de Fuerteventura par les Normands Jean de Béthencourt et Gadifer de La Salle, à la fin de l’année 1402. Le roi Guise, ou Guize, régnait sur la partie septentrionale de l’île, nommée Maxorata, tandis que son frère Ayose, ou Ayoze, régnait sur la partie méridionale, Jandía. Les deux royaumes étaient séparés par un mur de défense ; on crut longtemps que cette frontière se situait au niveau du village actuel de La Pared (« le mur ») ; mais il semble qu’elle se trouvait probablement plus au nord, au niveau de l’emplacement de ce belvédère, suivant une ligne qui irait depuis le Puerto de la Peña, près d’Ajuy, jusqu’au Barranco de la Torre, au sud de Salinas del Carmen. Si la disposition des statues est conforme à la situation des royaumes, la statue de droite, au nord, serait donc celle de Guise, et la statue de gauche, au sud, celle d’Ayose … Les deux royaumes – affaiblis par des luttes fratricides continuelles dans les années précédant la conquête – n’opposèrent qu’une faible résistance aux conquérants normands, ne leur infligeant que quelques petites défaites au début de l’invasion. Après leur reddition, Guise et Ayose furent baptisés, ainsi que leurs sujets, et reçurent des noms chrétiens : Guise devint Luís, et Ayose devint Alfonso, et ils firent allégeance à leurs nouveaux seigneurs. Jusqu’au XVIIe siècle, on désigna deux conseillers, un pour la partie de Guise et un autre par la partie d’Ayose, qui étaient les représentants des intérêts des peuples aborigènes devant le Chapitre de Fuerteventura. Ces statues de bronze ont environ 4,5 mètres de hauteur et 1,5 mètre de largeur, et sont l’œuvre du sculpteur Emiliano Hernández ; les deux rois sont représentés avec leur « sceptre ». En 2008, ces deux statues devaient initialement être installées sur la place annexe du Palais des Congrès de la capitale, Puerto del Rosario, mais on jugea préférable de les placer à un endroit plus emblématique, la frontière entre les deux anciens royaumes aborigènes. Les statues sont un don de la compagnie de travaux publics OHL. Le belvédère est devenu un arrêt obligé des touristes, et c’est devenu un rituel de se faire photographier devant ces statues, à tel point qu’une main d’une statue est polie par les milliers de mains qui l’ont saisie. |
| Le belvédère de l’Escarpement des Rochers (Mirador del Risco de las Peñitas) | La belvédère du Risco de las Peñitas se trouve sur la bordure entre les communes de Betancuria et de Pájara. Depuis ce belvédère on peut observer – sur la gauche – la Presa de Las Peñitas (« le barrage des petits rochers »). L’Embalse de Las Peñitas fut construit dans un but agricole entre 1939 et 1943 ; depuis, l’érosion des sols a colmaté le réservoir et la salinité croissante de ses eaux a provoqué le déclin de l’utilisation agricole du barrage. La zone de réservoir du barrage est maintenant devenue le refuge de nombreuses espèces végétales et animales. On y rencontre des plantes typiques des Canaries telles que : le lyciet maritime (Lycium intricatum) (espino de mar), la « cuernúa » (Caralluma burchardii), le chardon-marie (Silybum marianum) (cardo mariano), la « jorja » ou « jorjao » (Asteriscus sericeus), la « verode » (Kleinia neriifolia synonymus Senecio kleinia), l’« esparraguera ou espina blanca » (Asparagus pastorianus), ainsi que des lichens tels que des espèces du genre Ramalina et du genre Xanthoria. La faune avicole observable comprend : la huppe fasciée (Upupa epops) (tabobo ou abubilla), la mésange bleue (Cyanistes caeruleus) (herrerillo común), la pie-grièche grise (Lanius excubitor) (alcaudón real), le roselin githagine (Bucanetes githagineus) (camachuelo trompetero), le grand corbeau (Corvus corax) (cuervo común), le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) (cernícalo vulgar), la buse variable (Buteo buteo insularum) et parfois le vautour égyptien (Neophron percnopterus). Au-delà du barrage, à gauche de Las Peñitas, on peut observer la Valle de Fénduca, qui aboutit dans le Barranco de Mal Paso (« le ravin de mauvais pas ») ; sur les rives du ravin de Mal Paso se trouvent encore des exemples d’agriculture traditionnelle. Le Barranco de Mal Paso débouche plus loin dans le Barranco de Ajuy, qui débouche sur l’océan. Plus loin, on aperçoit la Atalayeta de la Vieja ou Montaña de la Teta (« la montagne du téton »), avec 246 m d’altitude, dont les derniers mètres correspondent à une coulée basaltique, reste d’un des trois grands volcans de la première phase éruptive ; en suivant ce ravin on rencontre la palmeraie de la Madre del Agua (« la mère de l’eau »). Au centre du paysage – face au belvédère – se dresse le Risco de las Peñitas (« l’escarpement des petits rochers »), une formation plutonique de syénites. Sur la droite s’étend la Valle y Huerto de los Granadillos (« la vallée et le verger des millepertuis ») ; dans cette vallée affleurent des roches plutoniques (gabbros et syénites) et des roches volcaniques (trachytes). On peut aussi voir les vestiges de nombreuses terrasses qui étaient à usage agricole. |
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