| La flore et la faune de l’île de Fuerteventura | |
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| | La plus grande partie de l’île de Fuerteventura s’étend sur des collines sèches, uniformément arides, avec le palmier pour seul arbre. La végétation indigène de Fuerteventura est rare, rase, subdésertique ou steppique. La végétation en général est limitée à trois milieux végétaux, de la côte aux sommets : la « taibaba dulce » constituée principalement de l’euphorbe balsamique (Euphorbia balsamifera), qui se développe dans les sols hyperarides ou arides ; le « cardonal » des coteaux constitué principalement de l’euphorbe des Canaries (Euphorbia canariensis), nommé « cardón » en espagnol, rencontré dans les sols semi-arides ; et le « acebuchal » des sommets, dans les sols semi-arides les plus élevés, qui comprend l’olivier cerise (Olea europaea subspecies cerasiformis) et le nerprun crénelé (Rhamnus crenulata), nommé « espino negro » en espagnol. Une plante – ou plutôt un lichen – caractéristique de Fuerteventura est l’orseille (Roccella tinctoria), utilisée dès l’Antiquité pour produire un colorant pourpre souvent utilisé pour teindre les toges romaines, comme la pourpre d’origine animale extraite de la cochenille. Les Romains connaissaient d’ailleurs Fuerteventura et Lanzarote sous le nom d’« îles de Pourpre » ; cette richesse suscita sans doute l’intérêt de Jean de Béthencourt pour ces deux îles. Les cactus, originaires d’Amérique, se sont parfaitement adaptés et sont omniprésents. | Aloès des Barbades (Aloe vera) | | Fabagelle de Desfontaines (Zygophyllum fontanesii) (Uva de mar, Uvilla) | C’est une plante côtière, halophile et xérophile, capable de résister à des conditions d’ensoleillement et de sécheresse intenses. Elle croît sur les substrats rocheux et sablonneux, surtout ceux de la côte nord dans le cas des Îles Canaries. | | Coussin de Belle-mère (Echinocactus grusonii) (Asiento de suegra, Bola de oro, Barril dorado, Barril de oro) | | Agave sisal (Agave sisalana) | L’agave sisal est une plante originaire du Mexique qui produit une fibre très résistante servant à la fabrication de ficelle et de tapis grossiers. | | Statice tuberculée (Limonium tuberculatum) | La statice tuberculée est un buisson dense, aux feuilles effilées (les feuilles basales spatulées de la plante jeune disparaissent ensuite). Tiges articulées et stipulées à la base. Inflorescences terminales ou sub-terminales, pseudo-ombelliformes. Fleurs roses au calice persistant. Son aire de répartition couvre l’Afrique de l’Ouest (Maroc, Sahara) et les îles Canaries. Sa seule population aux Canaries se trouve dans l’îlot de Lobos ; la plante a été réintroduite à Maspalomas à Grande Canarie. Le Limonium tuberculatum pousse dans les sols sablonneux près de la mer, croissant entre les rochers côtiers ou formant des touffes denses près des lagunes. | |
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| Euphorbe balsamifère (Euphorbia balsamifera) | L’euphorbe balsamifère est un arbuste des zones arides et semi-arides, dont la répartition s’étend de l’Arabie jusqu’aux Îles Canaries, en passant par le Sahara. Sa sève, non toxique, était utilisée par les aborigènes comme gomme à mâcher pour se nettoyer les dents ; de là vient l’épithète de balsamifère. En espagnol cette euphorbe est d’ailleurs nommée tabaiba dulce. | | Traganum de Moquin (Traganum moquinii) (balancón) | Le traganum de Moquin est un arbuste ramifié des zones arides et semi-arides ; son aire de répartition couvre la Péninsule arabique, l’Afrique du Nord et les îles Canaries ; il pousse dans les zones côtières sablonneuses et peut atteindre un mètre de hauteur. Les feuilles, d’un cm de longueur, sont entières, velues, cylindriques et charnues ; les tiges sont striées et ne sont pas articulées. Les fleurs, jaunâtres, sont solitaires et axillaires et sont protégées par deux bractées. Cette espèce est dédiée au botaniste français Alfred Moquin-Tandon (1804-1863). | |
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| Andrène hémorrhée (Andrena haemorrhoa) ? | | Insecte à identifier | |
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| | | | Le climat aride de Fuerteventura explique la présence sur l’île de plusieurs espèces d’oiseaux habituellement subdésertiques. On pourra les observer dans des étendues planes couvertes d’une végétation steppique, aussi bien au sud qu’au nord de l’île. Toutes ces espèces sont caractérisées par un plumage de couleur claire, jaune beige, plus ou moins tacheté de noir, imitant ainsi la couleur du sol rocheux ou sablonneux et de la végétation sèche. Les oiseaux ont pleine confiance en leur camouflage. Ils volent rarement, mais courent très rapidement. Dérangés, ils se mettent à courir, cherchant à éloigner l’éventuel prédateur de leur nid caché a même le sol. Ils ne s’envolent que lorsqu’on se rapproche visiblement d’eux, et toujours sur une faible distance, réduisant leur effort au minimum, et économisant ainsi leurs rares réserves en eau. Comme la plupart des espèces désertiques, leur activité est principalement nocturne, et l’on ne peut guère les observer qu’aux heures fraîches du lever et du coucher du soleil. Le plus rare et le plus important en taille de ces oiseaux est l’outarde houbara (Chlamydotis undulata) (hubara canaria), reconnaissable à ses pattes, et son cou assez long, son plumage beige fortement tacheté de noir, en particulier aux Canaries ; l’outarde houbara est en danger d’extinction. Moins rare est le traquet des Canaries (Saxicola dacotiae) (tarabilla canaria), un petit oiseau chanteur habitué des pentes rocheuses, qui compte une population d’environ 750 couples ; de même que l’alouette pispolette (Alaudala rufescens) (terrera marismeña). Assez commun est le roselin githagine (Bucanetes githagineus) (camachuelo trompetero). Occasionnellement, on peut observer quelques-uns des vingt couples de vautours percnoptères (Neophron percnopterus) (guirre) qui restent dans l’île, le peu qui reste d’un charognard qui, il y a seulement un siècle, envahissait les différentes îles Canaries. Trois autres espèces, plus communes, habitent également la péninsule de Jandía, ainsi que le petit désert d’El Jable au nord. L’œdicnème criard (Burhinus oedicnemus), appelé alcaraván en espagnol se reconnaît à son plumage beige tacheté, ses ailes rayées de noir bien visibles en vol, son bec jaune à bout noir, et le cri plaintif qu’il pousse le soir. Les Canaries en possèdent une sous-espèce endémique, Burrhinus oedicnemus distinctus, présente sur toutes les îles, mais que l’on aura plus de chances de voir à Fuerteventura. En revanche, le courvite isabelle (Cursorius cursor), corredor en espagnol, n’est pas d’un genre endémique : il s’agit de la même espèce qu’au Sahara, reconnaissable à son plumage beige à l’exception du dessous des ailes et d’un sourcil noirs, à son bec courbe, et surtout à ses longues pattes jaunes qui lui permettent les étonnantes enjambées auxquelles elle doit son nom dans toutes les langues le courvite isabelle est assez abondant. On aura peut-être aussi la chance d’observer le ganga unibande (Pterocles orientalis), ortega en espagnol : c’est un oiseau assez rond, aux pattes courtes, au plumage jaune dessus et noir dessous, qui vit habituellement en Afrique du Nord et sur les plateaux arides de l’Espagne continentale. | Moineau espagnol (Passer hispaniolensis) | | Pipit de Berthelot (Anthus berthelotii) | | Pie-grièche grise (Lanius excubitor) | | Grand corbeau (Corvus corax) | | Tournepierre à collier (Arenaria interpres) | | Aigrette garzette (Egretta garzetta) | |
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| Les mammifères ont, pour la plupart, été introduits par les humains, certains très récemment, comme le hérisson d’Algérie (Atelerix algirus) (erizo moruno), qui arriva en 1892, ou l’écureuil de Barbarie (Atlantoxerus getulus) (ardilla moruna) en 1965, tous deux originaires du continent africain. Un autre envahisseur est le lapin, autre espèce importée. Les espèces indigènes ne sont que deux, la pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) (murciélago de borde claro), une chauve-souris rare et localisée, et la musaraigne des Canaries (Crocidura canariensis) (musaraña de Canarias), un petit mammifère insectivore. | Écureuil de Barbarie (Atlantoxerus getulus) | L’écureuil de Barbarie (Atlantoxerus getulus) (ardilla moruna), importé de l’Atlas marocain, est devenu un envahisseur que l’on rencontre presque partout sur l’île de Fuerteventura, dont il affectionne les innombrables murets de pierre où il se perche pour observer les alentours. L’écureuil de Berbérie est un écureuil terrestre au pelage beige à rayures longitudinales brunes, et à la longue queue touffue dont la fourrure présente des anneaux alternativement clairs et sombres. | | | Chèvre (Capra aegagrus) | |
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