| La ville de Betancuria à Fuerteventura | |
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| Présentation générale | Betancuria est une petite ville pittoresque de l’ouest de l’île de Fuerteventura ; la ville ne compte qu’un peu plus de 200 habitants, mais c’est l’une des plus anciennes villes fondées par des Européens dans les îles Canaries ; elle fut fondée au début du XVe siècle, en 1404, par le conquérant de l’île de Fuerteventura, le Normand Jean de Béthencourt, qui en fit la capitale des îles Canaries. La Villa de Santa María de Betancuria conserva le statut de capitale de l’île de Fuerteventura jusqu’en 1834. De ce long passé Betancuria a conservé un intéressant centre historique, dominé par son église Sainte-Marie, autrefois cathédrale du diocèse des Canaries. Malgré sa faible population Betancuria est le chef-lieu d’une commune, la plus petite – par sa superficie – des six communes de l’île de Fuerteventura ; c’est aussi la commune la moins peuplée de l’archipel des Canaries, avec un peu plus de 800 habitants. Outre Betancuria, cette commune comprend les villages de Valle de Santa Inés et Vega de Río Palmas. Comme toute l’île de Fuerteventura, Betancuria fait partie de la province de Las Palmas, qui comprend la Grande Canarie, Fuerteventura et Lanzarote. L’écusson de la ville de Betancuria porte le lion des armoiries de Jean IV de Béthencourt, mais – en termes héraldiques – ce lion devrait être de « sable » (noir) et non de « gueules » (rouge). |
| Étymologie et toponymie | Betancuria doit son nom à son fondateur, Jean IV de Béthencourt (nommé Juan de Bethencourt en espagnol castillan), qui, avec son compagnon Gadifer de La Salle, conquit les îles de Lancerotte (Lanzarote), de Fortaventure (Fuerteventura) et de Fer (El Hierro). Dans les chroniques de la conquête des Canaries, nommées « Le Canarien », Béthencourt nomme la ville Sainte-Marie de Béthencourie ; ce nom évolua au cours des ans pour devenir Betancuria. |
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| Betancuria fut fondée à quelque distance de la côte pour faciliter sa défense contre les attaques des pirates barbaresques ; la ville se trouve au milieu d’une vallée pittoresque dissimulée au cœur des montagnes. Jean de Béthencourt avait atteint cette vallée en remontant – depuis son lieu de débarquement à Puerto de la Peña – le Barranco de Mal Paso puis le Barranco de las Peñitas. Au nord, la commune de Betancuria est séparée de celle de Puerto del Rosario par le Barranco de los Mozos (« le ravin des garçons ») ; à l’est, le sommet de Maninubre marque la frontière avec la commune d’Antigua ; au sud-est, la Gran Montaña sépare Betancuria de Tuineje ; au sud, le Barranco d’Ajuy constitue la frontière avec Pájara. À l’ouest la commune est ouverte sur l’océan par une côte escarpée où les falaises rocheuses alternent avec de petites plages de galets noirs. Aujourd’hui on atteint Betancuria, depuis Puerto del Rosario, en prenant la route FV-20 puis la route FV-30 ; le parcours dure une demi-heure (28 km). |
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| Le village de Betancuria | Le relief de la commune de Betancuria est le plus accidenté de toutes les communes de l’île. Ce relief laisse apparaître le socle insulaire constitué de sédiments marins dont l’âge est estimé à 100 millions d’années, avec des intrusions de roches plutoniques (syénites de Risco Blanco et de Las Peñas du même aspect que le granite). Cette formation géologique a un aspect arrondi en raison de l’action érosive prolongée. Dans quelques endroits, l’activité éruptive a laissé sa marque, avec la présence de coulées volcaniques. On peut observer ce paysage depuis le belvédère de Morro Velosa dans le Parc rural de Betancuria. La vallée de Betancuria est traversée par une rivière torrentielle, le Barranco de Betancuria, généralement à sec. Les pluies, rares mais souvent torrentielles, et l’absence de végétation pour protéger le sol, conduisent à une forte érosion ; cela a causé le comblement, par les terres, du barrage de Las Peñitas situé en aval de Betancuria. Bien que l’emplacement de la capitale ait été délibérément choisi dans les montagnes, il y eut plusieurs graves attaques par des pirates barbaresques ; en 1593, Betancuria fût dévastée par les pirates berbères de Xabán. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que la reconstruction fut entreprise ; Betancuria a su conserver le caractère de cette époque, avec des petites rues pavées et bordées de charmantes maisons seigneuriales aux portails remarquables et de modestes maisons de paysans. En 1979, la ville toute entière a été déclarée « Ensemble Historique Artistique (Conjunto Histórico Artístico) ». | Plan touristique de Betancuria : 1 : Église Sainte-Marie. 2 : Musée d’Art Sacré. 3 : Monastère Saint-Bonaventure. 4 : Chapelle Saint-Diègue d’Alcalá. 5 : Musée archéologique et ethnographique. 7 : Noria de la Calle. 8 : Presbytère. 9 : Noria de las Peñas. |
| L’église Sainte-Marie de Béthencourie (Iglesia de Santa María de Betancuria) | À leur arrivée, au début du XVe siècle, les conquérants normands construisirent une simple chapelle. C’est entre 1410 et 1424 que la première église Sainte-Marie de Betancuria fut édifiée, à la demande de Jean de Béthencourt, par le bâtisseur Jean le Maçon ; cette première église était de style gothique normand du XVe siècle. En 1424, l’église Santa María fut consacrée comme cathédrale du diocèse des Canaries par le pape Martin V (souverain pontife de 1417 à 1431) avec la création de l’évêché de Fuerteventura dont l’autorité s’étendait sur l’ensemble de l’archipel, sauf l’île de Lanzarote qui dépendait de l’évêché de Rubicón. L’évêque nommé par le pape, le Franciscain Fray Martín de las Casas (évêque de Fuerteventura de 1424 à 1433), ne vint jamais à Betancuria : l’église Sainte-Marie ne conserva ce statut de cathédrale que de façon éphémère, jusqu’en 1430. | Il ne reste plus aujourd’hui de l’édifice d’origine que le premier niveau de la tour du clocher et les bases des colonnes originelles, car l’église fut presque entièrement détruite par les hordes berbères commandés par le capitaine (arráez) Xabán (ou Jaban), pirate d’Alger, qui saccagèrent et incendièrent tout le village en 1593. Notre-Dame de Betancuria, telle qu’on la voit de nos jours, fut reconstruite au XVIIe siècle, à partir de 1620, et achevée par le maître-bâtisseur Parraga vers 1691. Le nouvel édifice présente des éléments gothiques, mudéjares, Renaissance et baroques. Elle demeure l’une des plus belles églises de Fuerteventura. | L’église Santa María la Antigua est un édifice blanc dont seuls les angles et les ouvertures sont en pierre de taille de couleur claire. Le portail principal s’ouvre au milieu du mur latéral droit, dit mur de l’Épitre ; il est surmonté d’un arc en plein cintre et est encadré de pilastres décorés de vases sculptés d’où jaillissent des plantes stylisées ; le fronton comporte un écusson portant une tiare pontificale. Le mur de l’épître est renforcé par deux contreforts. Dans les deux murs latéraux – le mur de l’Évangile et le mur de l’Épitre – s’ouvrent des fenêtres en arc en plein cintre, faites de la même pierre de taille de couleur claire. La tour du clocher est adossée au mur latéral de droite, au fond de l’église. Le clocher est de plan carré ; la partie inférieure, décorée de pierres plus sombres, est un vestige du clocher de l’église d’origine incendiée par Jaban. | | L’intérieur de l’église Sainte-Marie est divisé en trois nefs par des arcs en plein cintre appuyés sur des colonnes d’ordre toscan. Le chœur et les chapelles d’abside des nefs latérales sont situés sur le même plan ; les trois nefs sont couvertes d’un plafond de style mozarabe, à caissons de bois de forme trapézoïdale. Le magnifique sol de l’église est couvert de dalles de pierre avec des lattes de bois aux intersections entre les dalles ; on peut y voir la disposition d’anciennes sépultures, antérieures à 1811. Dans le chœur, le maître-hôtel présente un retable en bois de grande valeur, réalisé pendant la seconde moitié du XVIIe siècle avec la polychromie et les tons dorés propres à l’art baroque ; ce retable abrite une statue en bois d’une Vierge datant du XVe siècle. Les retables des autels des chapelles sont de pures merveilles de couleurs. | La chaire est faite de bois, avec des caissons dans lesquels sont représentés les symboles de l’Eucharistie et les Apôtres. Au fond de l’église, sur la gauche, une porte polychrome ajourée laisse apparaître le baptistère, où se trouvent les fonts baptismaux et un Crucifix intéressant. La sacristie est située derrière le chevet de la nef de l’Évangile ; elle est accessible par une porte sur le côté gauche du chœur. La sacristie comporte un beau plafond à caissons de style mudéjar, unique dans tout l’archipel des Canaries. Ce plafond artesonado présentent une décoration Renaissance à base de rosettes et de végétation, dorée et polychrome, aux tons rouge et or. On peut y voir de belles pièces d’orfèvrerie, dont un ostensoir en argent, le plus ancien de l’archipel, ainsi que des habits sacerdotaux ; on peut aussi y admirer la bannière de la Conquête, qui passe pour être l’étendard que brandissait Jean de Béthencourt lors de son arrivée dans l’île. L’église Santa María se trouve dans le centre du quartier historique de Betancuria. Horaire des visites : du lundi au vendredi, de 11 h à 17 h ; le samedi, de 11 h à 19 h. Tarif d’entrée : 2 €. |
| Le musée d’Art Sacré (Museo de Arte Sacro) | Le Musée d’Art Sacré de Betancuria se trouve dans l’ancien presbytère de l’église Santa María, rue du maire Carmelo Silvera. Ce petit musée – de quatre salles – recèle une belle collection d’œuvres issues de différentes paroisses de l’île de Fuerteventura, notamment des tableaux et des sculptures religieux. La troisième salle regroupe des statues en bois polychrome, dont celle de l’apôtre Jacques à cheval, datant du XVIe siècle, d’une exceptionnelle beauté. Museo de Arte Sacro Calle Alcalde Carmelo Silvera s/n, face au Musée de l’Artisanat de la Casa Santa María. Téléphone : 00 34 928 878 003. Horaire des visites : du mardi au samedi, de 10 h à 18 h. Tarif d’entrée : 1,5 €. |
| Le musée de l’artisanat (Museo Artesania) | Le Musée de l’artisanat fait partie du complexe de la Casa Santa María ; il est situé dans les jardins luxuriants de cet ensemble qui comprend également un restaurant, une cafétéria, un bar, une salle d’exposition de photographies de la flore et de la faune du Parc rural de Betancuria, et deux salles de projection, dont une en 3 dimensions. Le tout a été patiemment construit depuis les années 1990 par un photographe d’origine allemande établi à Fuerteventura, Reiner Loos. Ce petit musée ethnographique présente des objets d’artisanat traditionnel, des ustensiles agricoles et d’autres objets anciens collectés dans l’île. On peut également voir à l’œuvre des artisans locaux fabriquant des objets (tissage, broderie, vannerie, poterie …) que l’on peut acheter dans la boutique du musée. La salle de projection en 3D présente notamment un documentaire sur la faune marine des côtes de la région. Horaire des visites : du lundi au samedi, de 10 h à 15 h 30. Téléphone : 00 34 928 878 036. Tarif d’entrée : 6 €. |
| | Les ruines du couvent franciscain Saint-Bonaventure (Convento Franciscano de San Buenaventura) | Les ruines du couvent franciscain Saint-Bonaventure se trouvent au nord de Betancuria ; on les aperçoit à gauche de la route venant de La Oliva ou de Puerto del Rosario, peu avant d’entrer dans le village. Le monastère se trouve en contrebas de la route, dans le ravin du monastère (Barranco del Convento). Ce monastère fut fondé en 1416, quelques années seulement après la conquête de l’île, par autorisation du pape Benoît XIII, par le prieur Pedro de Pernía et le frère lai Juan de Baeza venus à Betancuria avec sept missionnaires en provenance du monastère d’Abrojo en Castille. Cependant, il semblerait que la construction fut retardée, car, en 1423, le frère Juan de Baeza dut obtenir une autre autorisation, cette fois du pape Martin V, en vertu de laquelle les fidèles qui auraient contribué, par leurs aumônes, à la construction du monastère obtiendraient des indulgences. Ce fut le premier couvent franciscain édifié aux Canaries. Les premiers bâtiments étaient rudimentaires, construits avec les matériaux du pays, notamment du bois de palmier. | Le monastère de San Buenaventura connut un nouveau développement avec l’arrivée à Betancuria, en 1445, du Frère Diego qui deviendra saint Diègue d’Alcalá (San Diego de Alcalá), accompagné du Frère Juan de Santorcaz. Frère Diego avait été envoyé en mission aux Canaries en 1441 ; après avoir séjourné au monastère d’Arrecife à Lanzarote, il fut nommé gouverneur des Franciscains des Canaries à Betancuria, bien qu’il fut simple frère lai, normalement cantonné aux travaux manuels. Frère Diego considérait les indigènes canariens comme des frères et non comme des serviteurs, ce qui déplaisait aux colons ; il fut rappelé en Espagne continentale en 1449 où il mourut à Alcalá de Henares en 1463 ; il fut canonisé en 1588. | Vers 1454-1455, le monastère fut agrandi par la volonté de Diego García de Herrera, devenu seigneur de Fuerteventura par son mariage avec Inés Peraza de las Casas, héritière de la seigneurie des îles Canaries. Diego de Herrera plaça le monastère sous la protection de saint Bonaventure, docteur de l’Église et saint patron de l’île de Fortaventure, qui est fêté le 14 juillet (Día de San Buenaventura). Diego García de Herrera décéda en 1485 à Betancuria et fut inhumé dans le monastère de San Buenaventura. En 1593, le monastère Saint-Bonaventure fut détruit – comme le reste du village – par les hordes de barbares berbères de l’arráez Xaban. | Le monastère fut reconstruit au XVIIe siècle ; il comprenait désormais un cloître et pouvait accueillir dix-huit moines. L’église conventuelle fut agrandie selon un plan en croix latine, avec deux sacristies de part et d’autre de l’église. Ce sont les murs de cette église qui sont encore debout aujourd’hui, tandis qu’il ne reste que les fondations des cellules des moines. | |
| L’ermitage Saint-Diègue d’Alcalá (Ermita de San Diego de Alcalá) | L’ermitage de San Diego de Alcalá est situé à quelques dizaines de mètres des ruines du monastère San Buenaventura. Il fut édifié au-dessus de la grotte où, selon la tradition, le saint franciscain se retirait pour prier lors de son séjour au monastère de Betancuria, entre 1445 et 1449. Diego de Alcalá fut canonisé en 1588. La construction de l’ermitage fut réalisée pour la plus grande part dans la seconde moitié du XVIIe siècle, période où on reconstruisait les principaux bâtiments de Betancuria, après l’incursion de pirates barbaresques de 1593, qui avaient détruit et incendié le village. L’ermitage est un édifice à deux nefs, couvert d’un toit de tuiles à quatre pans, tout comme la sacristie qui est adossée au chevet du mur de l’Épître (mur de la nef de droite). Le portail principal, réalisé en pierre de taille claire avec un arc en plein cintre, se trouve au fond de la nef de l’Évangile (nef de gauche). La chapelle dispose de deux autres accès, ouverts dans le mur de l’Évangile, l’un avec un arc en plein cintre et l’autre avec un arc brisé. Ces deux portes sont séparées par un petit contrefort appuyé sur le double arc principal (« arc de triomphe ») qui divise les nefs à l’intérieur. Dans la partie supérieure de ce contrefort se trouve une ouverture qui a probablement servi de clocher. Sur le mur de l’Évangile s’ouvrent aussi deux fenêtres étroites, réalisées en taille de pierre claire. À l’intérieur, la chapelle présente deux nefs séparées par des piliers sur lesquels s’appuient des arcs de pierre rouge qui soutiennent la toiture. Cette toiture en bois, assez simple, de type mudéjar, est attribuée au frère Gaspar Crespo, qui assembla également le toit de l’église conventuelle du monastère, toit qui est aujourd’hui détruit. | Au chevet de la nef de l’Évangile (nef de gauche) se trouve l’entrée de la grotte où priait le saint, avec un arc de pierre claire orné d’un cordon sculpté, symbole des Franciscains. Dans la grotte se trouve un petit retable en bois polychrome et doré. La partie supérieure du retable est une niche en forme de coquille. Une chaire de bois est adossée au mur de l’Évangile, devant l’arc de triomphe. | La nef de l’Épître (nef de droite) est divisée trois sections séparées par des arcs de pierre de taille rouge. La sacristie est accessible à partir d’une porte ouverte dans le mur de l’Épître. L’ermitage Saint-Diègue fut restauré en 1965. Il est inclus dans l’Ensemble Historique de Betancuria, déclaré en 1979. |
| | Le musée archéologique et ethnographique (Museo Arqueológico y Etnográfico) | Le petit Musée archéologique et ethnographique de Betancuria est principalement consacré aux tribus guanches de Fuerteventura ; les Guanches étaient la population autochtone habitant les Canaries avant la conquête normande et espagnole du XVe siècle. Le musée présente quelques artefacts utilisés par les Guanches de Fuerteventura, nommés Mahos, qui vivaient encore à l’âge de pierre : notamment des outils en os ou en coquille de mollusques, des pièces de céramique, des idoles religieuses en pierre… On peut voir un squelette découvert dans une tombe de la région dont on estime qu’il a entre 600 et 1 000 ans. Des maquettes montrent les habitats aborigènes et des panneaux permettent de découvrir comment se nourrissaient les Mahos, leur mode de vie, leurs techniques de pâturage ou de pêche, et les trésors d’imagination dont ils faisaient preuve pour recueillir l’eau si rare sur l’île. Le musée présente aussi des documents relatifs aux premières expéditions européennes dans l’île de Fuerteventura et à la conquête normande du XVe siècle, ainsi que quelques éléments ethnographiques concernant la vie dans l’île au cours des siècles passés. Visite du Museo Arqueológico de Betancuria : Le musée se trouve à l’entrée sud du village, sur la route FV-30 qui devient la Calle Roberto Roldán 1 ; le musée est hébergé dans une maison ancienne représentative de l’architecture traditionnelle de l’île. Devant le musée, deux canons – pris à des corsaires anglais lors de la bataille de Tuineje en novembre 1740 – accueillent les visiteurs. Téléphone : 00 34 928 878 241 Horaire des visites : du mardi au samedi, de 10 h à 18 h ; le dimanche, de 11 h à 14 h. Fermé les lundis et les jours fériés. Tarif d’entrée : 2 € (comprenant une brochure en anglais). |
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| Histoire | Betancuria fut fondée en 1404 par les Normands Jean de Béthencourt et Gadifer de La Salle, conquérants de l’île de Fuerteventura – après celle de Lanzarote en 1402 – par leur victoire sur les chefs des deux royaumes de l’île, Ayose et Guise. Betancuria fut ainsi la deuxième ville fondée par des Européens aux Canaries, après la ville de Rubicón dans le sud de Lanzarote. Béthencourt en fit sa capitale et y fit bâtir sa résidence et une chapelle dans laquelle il fit placer une statue de la Vierge apportée de France. Gadifer de La Salle fit bâtir une tour de défense nommée Valtarajal. Il ne reste rien de ces constructions. Jean de Béthencourt et son associé avaient mené ces conquêtes pour leur propre compte, cherchant un approvisionnement pour l’orseille, un lichen produisant une teinture très utilisée dans leur fief de Normandie. Cependant, le 14 juin 1405, Béthencourt fit allégeance au roi de Castille, Henri III (Enrique III), qui lui accorda le titre de « roi des Canaries » ; les Canaries furent rattachées au royaume de Castille. La conquête des autres îles de l’archipel se fit à partir de Fuerteventura. Au cours du XVe siècle, des frères franciscains s’installèrent à Betancuria, agrandirent la ville et en firent le foyer de l’évangélisation des îles Canaries. Jean de Béthencourt avait choisi ce lieu au milieu des montagnes pour des raisons stratégiques, afin que sa capitale fut plus facilement défendue contre des attaques de pirates, mais la proximité des côtes d’Afrique du Nord faisait de Fuerteventura une proie facile pour les pirates barbaresques qui réussirent à plusieurs reprises à vaincre les défenses naturelles de Betancuria. Ainsi, en 1593, le pirate Jabán réussit à y pénétrer et à réduire en cendres la ville entière, et jusqu’à l’église Santa María. Au XVIIIe siècle, entre 1720 et 1723, Betancuria fut le théâtre de violentes séditions suite aux conditions de vie précaires de la population et au manque de nourriture. Malgré sa perte d’influence économique, Betancuria resta la capitale de Fuerteventura jusqu’en 1834, quand la capitale fut transférée en diverses villes (Antigua, La Oliva …) puis finalement, en 1860, à Puerto de Cabras, l’actuelle Puerto del Rosario. |
| Économie | Les activités principales des habitants de la commune de Betancuria sont l’agriculture et l’élevage. La population est concentrée dans les deux principales vallées : Valle de Santa Inés et Betancuria-Vega de Río Palmas ; ces vallées sont couvertes de champs en terrasses, dans lesquels est pratiquée l’agriculture d’irrigation grâce à des puits actionnés par des éoliennes. On y cultive la pomme de terre, le maïs et surtout la luzerne pour la nourriture du bétail. L’élevage se concentre dans les collines où les pasteurs cherchent à préserver les cactus utilisés comme nourriture pour le bétail. Le tourisme n’est qu’une activité de passage sans infrastructure hôtelière. |
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| Office de tourisme | L’Office de tourisme se trouve à l’entrée du village. Horaire : de 10 h à 16 h. Fermé le jeudi et le dimanche. |
| | Stationnement | Un petit parking gratuit est aménagé au sud du centre de Betancuria. |
| | Le Restaurant Casa Santa María | La Casa Santa María est peut être le plus beau restaurant de Fuerteventura. L’établissement est hébergé dans une belle ferme du XVIIe siècle rénovée avec goût et située dans le centre historique de Betancuria, en face de la vieille église Santa María la Antigua. On y trouve un restaurant réputé pour la qualité de ses mets, une cafétéria où on peut déguster des crêpes, et un bar, tous remarquablement décorés dans un style rustique raffiné et chaleureux. Des tables sont installées dans plusieurs patios agrémentés de fontaines et d’une végétation luxuriante de plantes et de fleurs. | | La salle à manger est une salle somptueuse aux murs en pierre, avec un plafond en bois restauré avec soin, et décorée d’objets anciens. Le restaurant propose une cuisine canarienne traditionnelle à base de chèvre utilisée sous toutes ses formes, des grillades au fromage frit, notamment sa spécialité de « cabrito al horno » (chevreau au four). | | Restaurant Casa Santa María Adresse : Plaza Santa María de Betancuria, 1. Face à l’église, de l’autre côté de la place. Téléphone : 00 34 928 878 282 Site sur la Toile : www.casasantamaria.net Courriel : restaurantecsm@yahoo.es Heures d’ouverture : tous les jours, de 11 h à 16 h ; le soir sur réservation. Plats principaux de 18 à 22 €. Repas : au menu de 25 à 60 € ; à la carte de 30 à 50 €. | |
| Le restaurant Valtarajal | Le restaurant Valtarajal propose de grandes tapas (raciónes) à partir de 5 €, des plats de viande de chèvre et des gâteaux maison. Il doit son nom au château de Valtarajal, la première construction édifiée à Betancuria par Gadifer de La Salle. Adresse : Calle Roberto Roldán, 21 Téléphone : 00 34 928 878 007 |
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