| La ville d’Arrecife à Lanzarote | |
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| Présentation générale | Arrecife est une ville portuaire de l’île de Lanzarote, située au milieu de la côte est de l’île. Jusqu’en 1852 Arrecife n’était que le débouché portuaire de la ville capitale historique de l’île, Teguise ; à cette date Arrecife devint la capitale de l’île, capitale administrative et économique, mais assez peu concernée par l’activité prédominante de l’île qu’est l’industrie touristique. La ville ne possède que peu de monuments historiques, si ce n’est deux forts destinés à protéger son port contre les incursions de pirates et de corsaires. La population de la ville est d’un peu moins de 60 000 habitants, soit près de la moitié de la population de Lanzarote. Une grande partie de cette population est constituée de fonctionnaires rattachés à l’administration de l’île, dont près de 2 000 sont employés dans les seuls bâtiments modernes du Chapitre Insulaire (Cabildo Insular de Lanzarote). Une autre partie de la population travaille dans les grandes stations touristiques proches d’Arrecife, Costa Teguise, au nord-est, et Puerto del Carmen, au sud-ouest. Arrecife constitue aussi l’une des sept communes de l’île de Lanzarote, mais la plus petite des sept par la superficie (moins de 23 km²). |
| Étymologie et toponymie | En espagnol le toponyme « arrecife » signifie « récif » car la côte d’Arrecife est parsemée d’îlots et de récifs d’origine volcanique, comme l’îlot Saint-Gabriel (Islote de San Gabriel) où a été bâti le fort Saint-Gabriel. La population de Lanzarote continue de nommer la ville de Puerto de Arrecifes « El Puerto », car elle ne fut longtemps que le port de la capitale, Teguise. Depuis 2010 Arrecife est jumelée avec la ville brésilienne de Recife, de même étymologie. |
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| La commune d’Arrecife est limitrophe des communes de San Bartolomé et de Teguise. La plupart des touristes arrivant à Lanzarote passent à proximité d’Arrecife, qu’ils arrivent par la mer ou par les airs. Le port d’Arrecife assure des liaisons par transbordeurs avec les quatre autres grandes îles canariennes et avec le port de Cadix, et l’aéroport de Lanzarote n’est distant que d’environ 7 km du centre-ville d’Arrecife bien qu’il se trouve sur le territoire de la commune de San Bartolomé. En venant du nord-est de l’île, depuis Teguise (à 14 km) ou Haría (à 31 km) on arrive à Arrecife par la route LZ-1 et l’on peut emprunter, par la gauche, le boulevard circulaire (Rambla Medular) pour rejoindre – par la Calle Juan de Quesada – le grand parc de stationnement situé dans l’est de la ville, près de la Lagune Saint-Genès (Charco de San Ginés). En venant du sud-ouest de l’île, depuis Yaiza (à 23 km), Tías (à 11 km) ou depuis l’aéroport (à 7 km), on parvient à Arrecife par la route à quatre voies LZ-2 qui se prolonge jusqu’au centre-ville par la large voie de la Calle José Antonio Primo de Rivera, puis se perdre dans les ruelles à sens unique. Cependant il est plus raisonnable de chercher un stationnement dans le grand parking de l’ouest – près des nouveaux bâtiments du Cabildo Insular – en empruntant la Rambla Medular sur une courte distance puis en sortant au premier rond-point par la première sortie. On peut aussi tenter de trouver un stationnement sous le gratte-ciel du Gran Hotel, mais ce parking est assez rapidement complet ; prendre à droite vers l’Avenue Fred Olsen et longer la Playa del Reducto jusqu’à son extrémité où se trouve le Gran Hotel. On peut alors prendre le bus pour aller jusqu’au centre-ville. La route LZ-20 conduit à Arrecife depuis Tinajo (à 20 km) ou San Bartolomé (à 10 km). La route LZ-18 conduit à Costa Teguise à 9 km au nord-est. Toutes ces routes, LZ-1, LZ-2 et LZ-20, croisent la route LZ-3 qui sert de rocade à la ville d’Arrecife. |
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| La ville d’Arrecife | Depuis sa fondation, dès le début du XVe siècle, et jusque vers la moitié du XIXe siècle, Arrecife n’était qu’un port de pêche et de commerce, sans les constructions de prestige généralement liées au pouvoir politique et économique d’une capitale. L’urbanisme de la ville en a gardé la trace : depuis la fin du XVIIIe siècle la ville s’est agrandie comme une agglomération de quartiers populaires où l’on trouve peu de places arborées si ce n’est la place, Plaza de las Palmas, située derrière l’église San Ginés. Ici et là, quelques îlots d’habitations insalubres ont été démolis pour y construire des immeubles de bureaux pour l’administration, ou pour en faire des parcs de stationnement en terre battue, mais d’autres sont restés à l’état de terrains vagues. Pour subvenir aux besoins des habitants de la capitale de nombreux commerces, restaurants et cafés se sont créés, notamment dans les rues León y Castillo et José Antonio Primo de Rivera, qui alternent parfois avec des immeubles décrépis. À la périphérie, des centres commerciaux permettent aux habitants et aux touristes de faire des achats à meilleur marché que dans les stations balnéaires de Puerto del Carmen, Playa Blanca ou Costa Teguise. À partir de la fin des années 1990 la municipalité a fait quelques efforts pour améliorer l’attrait touristique de la ville en réhabilitant la zone du Charco de San Ginés et le front de mer ; de nouveaux bâtiments assez élégants – de style néocolonial – ont été construits, à l’ouest de la ville, pour abriter le Cabildo Insular. Malgré ces efforts la visite d’Arrecife ne laisse pas un souvenir inoubliable. Arrecife est une ville gigantesque – à l’échelle de Lanzarote – mais les rares monuments à voir sont situés près du centre-ville, à l’exception du fort Saint-Joseph. On peut naturellement débuter la visite de la ville depuis le centre-ville historique, l’église Saint-Genès et la lagune Saint-Genès. En quittant le centre-ville, on peut rejoindre le front de mer en empruntant la rue León y Castillo ; près du débouché de la rue, on pourra voir la Casa de los Arroyos, puis emprunter le Puente de las Bolas (« le pont des boulets ») pour visiter le Fort Saint-Gabriel construit sur un îlot. En revenant sur le front de mer et en se dirigeant sur la gauche, vers le sud, on découvre le Parc de la Marina, puis, après le Club Nautique, le Parc des Îles Canaries jusqu’au gratte-ciel du Gran Hotel. Le front de mer se poursuit ensuite par l’Avenida Fred Olsen qui longe la plage de la Redoute (Playa del Reducto) ; vers le milieu de la plage on peut tourner à droite vers la rue José Antonio pour retourner au centre-ville. |
| L’église Saint-Genès (Iglesia de San Ginés) | Les premiers pêcheurs s’établirent à La Puntilla (« la petite pointe ») sur la lagune de San Ginés dès le XVIe siècle, là où se termine le quai aujourd’hui. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, vers 1574, une première chapelle – faite de matériaux simples et à une seule nef – fut édifiée par des marins français, qui dédièrent la chapelle à saint Genès d’Arles (mort martyr en 308 sous le règne de l’empereur Dioclétien). Cette chapelle aurait abrité des effigies de saint Genès et de saint Pierre, saint patron des pêcheurs. De ce fait l’église Saint-Genès serait la plus ancienne église de l’île de Lanzarote puisque la première église de l’île, Saint-Martial du Rubicon, fut détruite par des corsaires anglais en 1593. Après des attaques de pirates et une inondation, qui endommagea gravement la chapelle en 1665, l’évêque de Lanzarote, Don Manuel Verdugo y Alviturria, fit reconstruire l’église qui fut achevée deux ans plus tard. L’église est dédiée à saint Genès, évêque de Clermont en Auvergne, et non plus à saint Genès d’Arles. L’église connut de nouveaux agrandissements en 1747. C’est de cette époque que date le plafond de style mudéjar. Le 25 juin 1798 l’église San Ginés est élevée au rang d’église paroissiale pour marquer l’inauguration du nouveau port d’Arrecife. Un notable, Ginés de Castro y Álvarez, se charge alors de faire venir de Cuba à Lanzarote une effigie du saint dédicataire de l’église, San Ginés Obispo. En 1800, il fallut agrandir la nef centrale ; en 1804, est construite la nef de l’Évangile (nef de gauche) ; en 1811 se termine la construction de la chaire ; en 1826, est construite la nef de l’Épître (nef de droite). Mais ce n’est qu’en 1842 qu’est érigée la tour du clocher à droite de la nef de l’Épître ; c’est une tour carrée, coiffée d’une toiture en forme de dôme, dont l’architecture s’inspire de la tour du clocher de l’église de la Concepción à Santa Cruz de Tenerife. Vers le milieu du XIXe siècle, l’église paroissiale Saint-Genès a alors l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. L’Iglesia de San Ginés se présente comme un ensemble harmonieux de pierres volcaniques sombres et de murs blanchis à la chaux ; chacune des trois nefs dispose de son propre portail surmonté d’un arc en plein cintre. À l’intérieur, les trois nefs sont séparées par des colonnes toscanes et chacune des nefs est couverte d’un plafond en bois de style mudéjar. L’église abrite des statues – de style baroque tardif – des saints patrons de la ville, San Ginés et la Virgen del Rosario. San Ginés est fêté à Arrecife le 25 août (date de la saint Genès d’Arles …) ; le « Dia de San Ginés », la statue du saint est promenée en procession dans les rues de la vieille ville, des régates sont organisées sur la lagune ainsi que des joutes navales, et autres festivités ; le tout est suivi par un feu d’artifice. Visite de l’église Saint-Genès : Adresse : Calle San Ginés. Depuis la grande rue piétonne et commerçante, Calle León y Castillo, on peut accéder à la Plaza de las Palmas par les deux rues qui encadrent le bâtiment de l’ancien Cabildo Insular, la Calle Ginés de Castro y Álvarez ou la Calle Otilla Díaz ; ces deux rues débouchent sur cette place ombragée de palmiers et de lauriers, où l’on peut faire une pause sur l’un des quelques bancs qui la meublent. L’église se trouve de l’autre côté de la Place des Palmiers. Horaires de visite : avant et après les messes. |
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| La lagune Saint-Genès (Charco de San Ginés) | Le Charco de San Ginés (« la mare de Saint-Genès ») est un port naturel de faible profondeur, un port de marée, où les navires ne peuvent entrer qu’à marée haute. Des pêcheurs s’y établirent dès le XVIe siècle et, aujourd’hui encore, nombre de petits navires et de barques de pêche y sont ancrés ou échoués à marée basse. À marée basse, les échassiers pataugent dans la boue et entre les rochers, tandis qu’à marée haute, des navires de pêche aux couleurs vives se balancent sur l’eau entre les reflets des bâtiments entourant le port. Le port est protégé naturellement par des îlots ; sur l’îlot Saint-Gabriel un fort fut construit à la fin du XVIe siècle pour défendre le port contre les attaques de pirates. Autrefois lieu de rencontre des marginaux de la ville, le quartier du Charco de San Ginés a été réhabilité ; sur la rue piétonne, bordée de palmiers, qui fait le tour de la lagune, la Calle Ribera del Charco, renommée Avenida César Manrique, des cafés et des restaurants se sont installés parmi les maisonnettes de pêcheurs aux volets bleus ; il y a aussi un énorme complexe de quatre salles de cinéma. Il reste cependant quelques bâtiments décrépis. Le port, qui servait de dépotoir où rouillaient de vieux bateaux a, lui aussi, été nettoyé. L’atmosphère du quartier est particulièrement chaleureuse au soleil couchant, quand, depuis la terrasse d’un café, on peut observer le spectacle pittoresque des bateaux multicolores se dandinant sur les eaux de la lagune survolées par les mouettes, et les pêcheurs réparant leurs filets ; plus tard dans la nuit, à la lueur de lampadaires, le quartier s’anime avec la clientèle des restaurants et des cinémas. Très tôt le matin, ce sont les bateaux de pêche qui rentrent au port avec la pêche de la nuit. On peut facilement visiter le vieux quartier du Charco de San Ginés en se garant dans le grand parking public de la Calle Juan de Quesada ; au retour on pourra goûter aux spécialités du restaurant Casa Ginory situé en face du parc de stationnement. Au début du tour de la lagune, on passe d’abord devant une sorte d’institution d’Arrecife, étrangement nommée la « Casa del Miedo » (« la maison de la peur », probablement la peur du pirate), un « social club » où la population vient jouer aux cartes ou aux dominos, tout en prenant un café ou un verre ; les touristes étrangers y sont tolérés. Plus loin c’est un café-restaurant réputé « La Miñoca », puis on passe devant le complexe de cinémas, le Multicines, adossé au Centre Commercial Atlántida. En arrivant derrière l’église Saint-Genès, ne pas manquer de rechercher la ruelle la plus typique d’Arrecife, le Callejón Luis Fernández Fuentes, dit « El Aguaresío », près de la Calle San Juan ; la ruelle est bordée de maisons ornées d’azulejos et fleuries de bougainvillées. Après la visite de l’église San Ginés et de la Plaza de las Palmas, on retournera vers la Calle Ribera del Charco en poursuivant jusqu’à La Puntilla. Il ne reste plus qu’à emprunter le pont qui enjambe l’entrée du Charco pour retourner vers le parking, ou bien à continuer la visite de la ville en se dirigeant vers le Fort Saint-Gabriel ou vers le front de mer. |
| La rue José Antonio Primo de Rivera | La Calle José Antonio Primo de Rivera (communément nommée simplement Calle José Antonio) est le prolongement de la route à quatre voies LZ-2 venant du sud de l’île et, en particulier, de l’aéroport. Il serait tentant de s’y engouffrer pour se diriger vers le centre-ville, mais c’est déconseillé car la rue devient assez rapidement en sens interdit. On peut l’emprunter puis bifurquer à droite vers l’Avenue Fred Olsen et le front de mer. Au début de le rue José Antonio – face au nouveau Cabildo Insular – se trouve un vaste parking public, le centre commercial Buganvillas, ainsi que le terrain de boules canariennes (bolas canarias) d’Arrecife. Le fondateur de la Phalange espagnole apprécierait modérément que la rue qui porte son nom soit devenue la rue de l’animation nocturne la plus débridée de la capitale de Lanzarote : c’est dans la rue José Antonio que se trouve le plus grand nombre de cafés, de bars, de discothèques, de salles de billards et cetera. La rue ne s’anime vraiment qu’à partir de minuit et jusqu’au petit matin. Tous les genres musicaux peuvent s’y rencontrer et il suffit de tendre l’oreille pour faire le choix d’un établissement : pop, rock, jazz, hip-hop, rap, transe, techno et même du folklore canarien. Les boîtes de nuit les plus connues sont El Convento et La Fábrica. La rue comporte aussi quelques restaurants et une pâtisserie française réputée, la Pastelería Lamontagne. En 2013, la rue José Antonio Primo de Rivera a été renommée, par la nouvelle municipalité indépendantiste conarienne, Calle Manolo Millares. |
| La rue León y Castillo (Calle León y Castillo) | La rue piétonne León y Castillo – ainsi que les ruelles adjacentes – forment le quartier le plus commerçant d’Arrecife. L’ancienne Calle Real (« la rue royale ») débute en face du pont menant au Fort Saint-Gabriel ; on rencontre bientôt sur la droite le bâtiment de l’ancien Cabildo Insular, avec une belle façade carrelée d’azulejos ; la rue est bordée d’agences des principales banques, de bars et de restaurants, et de toutes sortes de boutiques proposant les grandes marques internationales à des prix plutôt plus bas que dans les stations balnéaires de l’île. Ces commerces sont généralement ouverts entre 9 h et 13 h et entre 16 h et 21 h. Près de la fin de la rue se trouve le grand immeuble du Centro Comercial Atlántida. |
| La demeure des Arroyo (Casa de los Arroyo) | La demeure des Arroyo est un hôtel particulier, finement restauré, ayant appartenant à la famille Armas puis à la famille Arroyo, édifié en 1749. La Casa de los Arroyo est un bel exemple de demeure de style colonial ; elle présente des fenêtres à croisillons traditionnels, un patio, avec un puits central, entouré d’un balcon en bois. La Casa de los Arroyo est devenu le siège du Centre Scientifique de Culture (Centro Científico Cultural Blas Cabrera) ; elle abrite une exposition permanente consacrée au physicien Blas Cabrera Felipe (1878-1945), né à Arrecife et dont la statue en bronze se dresse sur la place près du Paseo Marítimo. La Casa de los Arroyo se trouve sur le front de mer, au début de l’Avenida Coll qui prolonge vers l’est l’Avenida Generalísimo Franco (« Avenida de la Marina »). |
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| Le château Saint-Gabriel (Castillo de San Gabriel) | Le château Saint-Gabriel est une fortification située sur un des îlots disséminés devant la côte d’Arrecife, l’îlot qui se nommait alors Islote de los Ingleses (« l’îlot des Anglais ») qui n’est qu’à 200 m de la côte. Le fort a été bâti pour défendre la vieille ville et le premier port d’Arrecife contre les incursions des pirates barbaresques. Après la découverte de l’Amérique en 1492, Arrecife devint, à partir de la fin du XVe siècle, une escale pour le commerce avec le nouveau monde : il fallut construit des entrepôts et Arrecife devint une cible de choix pour les pirates. En 1571, le pirate turco-algérois Dogali « El Turquillo » avait attaqué Arrecife avec 400 barbaresques, puis s’était dirigé vers la capitale Teguise qui avait été pillée et incendiée. Un premier fort fut édifié de 1572 à 1574 ; ce premier fort, construit à la hâte, était un fort en bois, de plan carré, conçu par le capitaine Gaspar de Salcedo ; il se révéla insuffisant pour résister aux attaques et fut brûlé en 1586 lors d’une attaque d’un autre pirate algérois Morato Arráez ; les défenseurs de la ville, en particulier les femmes, se donnèrent la mort plutôt que d’être conduits en esclavage. L’îlot Saint-Gabriel est encore parfois nommé « Islote del Quemado » (« l’îlot du brûlé »). Le fort détruit fut remplacé, à partir de 1586, par une fortification en pierre, décidée par Don Agustín de Herrera y Rojas, nommé en 1584 premier marquis de Lanzarote par le roi Felipe II. En 1588, le roi Felipe II chargea un ingénieur militaire génois réputé, Leonardo Torriani, d’inspecter les fortifications de l’archipel des Îles Canaries. Il fit renforcer les remparts du Castillo de San Gabriel en 1590. Mais finalement, en 1592, il fut jugé préférable de reconstruire entièrement la fortification selon les plans de Leonardo Torriani. L’ingénieur italien fit également construire un fort sur le bord d’un volcan surplombant Teguise, le Castillo Guanapay ou Castillo de Santa Bárbara. Leonardo Torriani n’était pas seulement un ingénieur, mais était aussi un observateur : dans son livre, « Les îles Canaries et leurs habitants d’origine » (1590), il donna de merveilleuses descriptions et des illustrations des Guanches et de leur mode de vie. Il écrivit également un récit captivant de l’éruption du volcan Tegueso sur l’île de La Palma. La construction du nouveau fort dura jusqu’en 1596. Même si quelques modifications eurent encore lieu au XVIIIe siècle, le fort Saint-Gabriel prit sa forme actuelle à cette époque : un petit fort assez massif avec un joli clocher d’alerte qui couronne l’édifice ; la visite de l’intérieur permet d’admirer l’épaisseur des murs. Torriani fit aussi construire la digue d’accès qui relie le fort à la côte. À mi-chemin de la digue se trouve un pont-levis, le Puente de las Bolas (« le pont des boulets »), qui permettait de protéger le fort d’une attaque venant de la terre. Le nom du pont provient des deux boulets de canons en pierre qui surmontent les deux piliers du pont. De nos jours des jeunes gens d’Arrecife utilisent ces boulets comme plate-forme pour plonger dans la mer. Le Puente de las Bolas est typique du style architectural du XVIe siècle espagnol, dit style Juan de Herrera ou style herreriano, qui s’était imposé dans toute l’Espagne. Le Castillo de San Gabriel et le Puente de las Bolas forment un ensemble architectural d’une grande valeur, qui a été déclaré Bien d’Intérêt Culturel (Bien de Interés Cultural, BIC). Au fil du temps le château Saint-Gabriel perdit de son utilité militaire et fut mis hors-service en 1896, mais reprit du service après seulement deux ans, en 1898, à l’occasion de la guerre hispano-américaine, recevant les canons qui ornent aujourd’hui l’entrée. Depuis 1972, le Castillo de San Gabriel abrite un modeste musée archéologique et ethnographique, rebaptisé Musée d’Histoire en 2011. On peut y voir divers vestiges archéologiques de l’époque aborigène, notamment un grand monolithe du Palais Royal aborigène de Zonzamas, des poteries, des fossiles, des pièces de monnaie, des bijoux primitifs et quelques squelettes et crânes datant de l’époque des Guanches. Le musée contient aussi la statuette d’El Brujo (« le sorcier ») qui inspira César Manrique pour le logo du Parc National de Timanfaya. Visite du Castillo de San Gabriel : L’îlot Saint-Gabriel (Islote de San Gabriel) est relié à la côte par deux chaussées construites sur deux digues, franchissant chacune un pont : une voie carrossable, le Puente Nuevo de Piedra, situé en face de la Calle Real (Calle León y Castillo), à l’extrémité est de l’Avenida Generalísimo Franco, et la voie piétonnière historique du Puente de las Bolas, située 50 m plus à l’est. Après des travaux de restauration, le Musée d’Histoire a rouvert en 2015. Horaires du musée : du mardi au vendredi, de 10 h à 13 h et de 16 h à 19 h ; le samedi de 10 h à 13 h. S’assurer des horaires auprès de l’Office de Tourisme, dans le kiosque situé dans le Parc de la Marina, tout proche. Tarif d’entrée : 3 €. La visite extérieure du Fort Saint-Gabriel vaut la peine, même sans la visite du musée, car on peut profiter de la vue sur la ville et sur la mer, mais la vue est meilleure depuis la plate-forme d’artillerie du fort. |
| Le parc de la marina (Parque de la Marina) | Après la visite du Castello de San Gabriel on peut traverser le Parque de la Marina jusqu’au Club Nautique (Real Club Náutico). Le parc est longé par l’Avenida de la Marina qui, jusqu’en l’an 2000, était nommée Avenida Generalísimo Franco ; le général Francisco Franco avait été nommé gouverneur militaire des Canaries en 1936, par le gouvernement du Frente popular, afin de l’éloigner de la péninsule. Après la fin du régime franquiste les Canariens mirent moins de précipitation que les Espagnols continentaux à débaptiser les voies dédiées au « Caudillo ». L’avenue a été rebaptisée Avenida de la Marina, mais il n’y a pas vraiment de marina : les navires de plaisance sont simplement ancrés dans le port devant le Club Nautique ; il existe une petite marina dans le port de Naos ; l’avenue de la Marina est bordée par quelques belles façades d’immeubles de style colonial de différentes époques ; au numéro 7 de l’avenue, la Casa Agustín de la Hoz mérite un peu plus d’attention : c’est une demeure du XIXe siècle avec un élégant escalier intérieur ; la Casa Agustín de la Hoz a été restaurée, en 2005, et transformée en Maison de la Culture ; elle est ouverte au public. Le Parc de la Marina est planté d’arbres tropicaux, et agrémenté de jardins et de fontaines ; on y trouve deux cafés avec terrasse. Vers le premier tiers du parc se trouve un kiosque à musique (Kiosco de la Música) ; le rez-de-chaussée du kiosque abrite un bureau de l’Office de Tourisme. Sur le toit du kiosque on peut souvent observer des aigrettes garzettes qui s’en servent comme reposoir. Avant le Club Nautique – réservé aux membres – on rencontre un glacier italien, cher mais de bonne qualité, la Heladería Isla Italiana ; de l’autre côté de l’avenue débute la Calle José Betancort. | |
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| Le centre insulaire de culture El Almacén (Centro Insular de Cultura El Almacén) | Les amateurs d’art contemporain et les fanatiques de César Manrique peuvent quitter le front de mer pour faire une incursion dans la Calle José Betancort, une rue perpendiculaire à l’Avenida de la Marina, à son extrémité ouest. En 1973, César Manrique avait acquis deux immeubles du XIXe siècle dans la rue José Betancort, dont un entrepôt (almacén) et les avait réunis pour en faire ce qu’il appela du nom pompeux de Centre Multidimensionnel (Centro Polidimensional) El Almacén qui devait être un lieu de rencontre et de découverte pour les artistes de toutes nationalités, mais plutôt d’avant-garde. Après des travaux destinés à mettre les bâtiments dans le style de Manrique, le centre fut inauguré en 1974. Dans le bâtiment à côté de l’entrepôt, le centre disposait d’un bar-restaurant – nommé du nom de l’ami de Manrique, Pablo Ruiz Picasso –, d’une librairie et, plus tard, d’une salle de cinéma portant le nom de Luis Buñuel. En 1989, après de nombreuses années de pertes d’exploitation, Manrique revendit le centre culturel au Cabildo Insular de Lanzarote. Après des années de travaux le centre a été rouvert sous le nom de Centro Insular de Cultura (CIC) El Almacén. Le CIC comprend deux salles d’exposition, un bar-cafétéria, une salle de cinéma dans le sous-sol du bar et différents services culturels. On y trouve des documents (livres, brochures, enregistrements de musique et cetera) sur Lanzarote et les Îles Canaries en général, ainsi que des informations sur les événements culturels de l’île. Centro Insular de Cultura El Almacén : Calle José Betancort, 33 ; à 200 m, sur la gauche, depuis l’Avenida de la Marina. Téléphone : 00 34 928 815 298 / 00 34 928 810 121 Heures d’ouverture : du lundi au vendredi matin, de 8 h à 15 h. |
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| Le Grand Hôtel (Gran Hotel) | L’Arrecife Gran Hotel est abrité par le plus haut immeuble d’Arrecife et de toute l’île de Lanzarote, une tour de 17 étages. C’est la construction la plus controversée de Lanzarote, mais cette tour a été édifiée avant l’adoption de règles strictes de construction prônées par César Manrique (limitation à quatre niveaux …). Cette tour a été construite vers 1970 pour y installer un hôtel 4 étoiles. Mais, pour des raisons de mauvaise gestion, ce premier hôtel ferma ses portes en 1991. Bien que barricadé avec des planches et sans eau ni électricité, le bâtiment fut squatté par des toxicomanes, qui trafiquaient de la drogue dans le parc voisin, puis fut détruit par un incendie – peut-être criminel – en 1994. Il y eut de longues discussions pour décider que faire des décombres ; des défenseurs de l’environnement tentèrent de faire raser les ruines, mais l’appât du gain l’emporta et il fut décidé d’y créer un hôtel de luxe à 5 étoiles. Les travaux de reconstruction commencèrent en 2001 et le nouvel hôtel, le Gran Hotel, ouvrit ses portes en 2004. Quoi que l’on pense de son architecture, le Grand Hôtel d’Arrecife offre un spectacle impressionnant depuis le front de mer, et offre une vue impressionnante depuis le 17e étage. La clientèle du Gran Hotel est plutôt constituée d’hommes d’affaires, mais, sans être client de l’hôtel – qui n’est pas si cher pour un 5 étoiles – le visiteur occasionnel peut profiter de la vue en montant, par l’ascenseur vitré, jusqu’au dernier étage de l’hôtel pour prendre un verre au piano-bar, le Star City, ou pour dîner au restaurant Altamar. Le bar offre une vue sur les toits de la ville d’Arrecife et l’intérieur de l’île, tandis que les baies vitrées du restaurant donnent sur la mer, la plage Playa del Reducto et le front de mer. On peut dîner au restaurant pour environ 42 € (menu). L’hôtel, de 160 chambres et suites, possède une piscine et un spa au 2e étage. Le Gran Hotel dispose d’un vaste parking souterrain payant où les visiteurs de passage peuvent se garer ; cependant ce parking est assez rapidement complet. Adresse : Parque Islas Canarias s/n ; entrée de l’hôtel sur l’Avenida Mancomunidad. Téléphone : 00 34 928 800 000 Site sur la Toile : www.aghotelspa.com |
| La plage de la Redoute (Playa del Reducto) | La principal plage d’Arrecife est située dans le sud-ouest de la ville, après le Gran Hotel ; c’est la Playa del Reducto (« la plage de la redoute »). C’est une plage artificielle, faite de sable blanc rapporté, nichée au fond d’une petite crique presque fermée et peu profonde ; la plage est assez bien protégée de la houle et des vents, et c’est une plage sans danger et propre; la qualité de ses eaux lui a permis d’obtenir la distinction du Pavillon bleu (Bandera Azul). La plage du Reducto a une longueur d’environ 500 m pour une largeur moyenne de 45 m. Malgré l’importance de la population de la ville, la Playa del Reducto est rarement bondée, surtout fréquentée par les habitants qui viennent y faire la sieste. La plage est longée par l’Avenida Fred Olsen, doublée d’une promenade piétonne plantée de palmiers ; derrière son extrémité sud-ouest se trouve le centre commercial Buganvillas. Un kilomètre et demi plus au sud-est de la Playa del Reducto se trouve la Playa del Cable, une plage naturelle de sable volcanique grisâtre. Encore 1,5 km plus au sud-ouest, on rencontre la Playa Honda qui n’est déjà plus à Arrecife, mais sur la commune de San Bartolomé. Il est possible de continuer à pied jusqu’à Puerto del Carmen en suivant le littoral mais en empruntant parfois la route ; le trajet est de 12 km (3 h de marche). |
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| Le port de pêche | En se dirigeant vers le nord-est depuis le centre-ville d’Arrecife, on rencontre le port de pêche de Naos (Puerto Naos). Dans l’ensemble de ses différents ports, Arrecife compte la flotte de pêche la plus importante des Îles Canaries et la septième plus importante d’Espagne, ce qui s’explique par la proximité des riches zones de pêche qui se trouvent entre l’île de Lanzarote et l’Afrique du Nord. Le port de Naos est protégé de l’océan par le Muelle de las Cebollas (« le môle des oignons »), construit en 1792. Puerto Naos comporte aussi une petite marina. |
| Le port de commerce | Le port de commerce d’Arrecife est le troisième plus important des Îles Canaries : le Puerto de los Mármoles (« le port des marbres ») se trouve en face du Fort Saint-Joseph. Le port de commerce s’est développé à la fin du XVIIIe siècle, puis au XIXe siècle grâce au transport du vin, de la soude, puis de la cochenille. Aujourd’hui, il accueille principalement des navires de fret en containers et des paquebots de croisière. |
| L’usine de dessalement | Près du port de commerce se trouve l’usine de dessalement d’eau de mer du service public des eaux (Insular de Aguas de Lanzarote S. A., INALSA) qui fournit de l’eau douce à l’ensemble de l’île. L’usine a été mise en service en 1965 ; ce fut la première usine de désalinisation d’Europe et une des premières du monde. En 2002 sa production fut d’environ 35 millions de litres par jour. |
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| Office de tourisme | Le Patronato de Turismo se trouve Calle Triana, 38. Horaire : du lundi au vendredi, de juillet à septembre, de 8 h à 14 h ; d’octobre à juin, de 8 h à 15 h. Téléphone : 00 34 928 811 762 Un bureau de l’Office de Tourisme se trouve sous le kiosque à musique situé dans le Parque Municipal José Ramírez Cerdá, s/n, au milieu du Parc de la Marina ; on peut y obtenir un plan touristique de la ville, mais pas beaucoup plus. Téléphone : 00 34 928 813 174 Horaire : du lundi au vendredi, de 9 h 30 à 17 h ; le samedi, de 10 h à 13 h. Site sur la Toile : www.turismolanzarote.com |
| | | | Autobus | La gare routière des autocars interurbains (Estación de Guaguas) se trouve sur le boulevard circulaire (Rambla Medular ou Vía Medular), au nord de la ville. Une station de correspondance (Intercambiador) se trouve dans le sud-ouest de la ville, au bout de l’Avenida Fred Olsen, près des nouveaux bâtiments du Chapitre Insulaire (Cabildo Insular) ; les autocars pour l’aéroport en partent et y arrivent (ligne numéro 22) ; beaucoup de lignes interurbaines s’y arrêtent, notamment les lignes en direction du sud de l’île. Les lignes interurbaines permettent de se rendre, à partir d’Arrecife, dans la plupart des localités importantes de l’île et à l’aéroport. Détail des lignes et des horaires sur le site : www.arrecifebus.com Téléphone : 00 34 928 811 522 Arrecife dispose en outre de quatre lignes de bus urbains. |
| Marché | Le vieux marché municipal de La Recova a été rénové et rouvert en 2007 ; le mot « recova » signifie « marché aux volailles », mais on y trouve aujourd’hui surtout de l’artisanat et quelques produits locaux. Un petit café permet de se détendre à l’ombre de grands figuiers. Adresse : le marché de La Recova se trouve derrière la cour de l’hôtel de ville ; l’entrée principale du marché se trouve Calle Liebre ; il y a deux autres entrées. Horaire : du lundi au samedi, de 9 h à 13 h. |
| Hôtel | Les touristes visitant Lanzarote séjournent surtout dans les stations balnéaires de l’île. Les quelques hôtels d’Arrecife sont surtout fréquentés par des visiteurs en déplacement professionnel. Hormis l’hôtel 5 étoiles Arrecife Gran Hotel, les autres hôtels sont des hôtels d’affaires 3 étoiles. | Hôtel Miramar | L’hôtel Miramar est un hôtel 3 étoiles qui offre une vue sur la mer – comme son nom l’indique – face au Fort Saint-Gabriel. Cet hôtel a été rénové en 1999 dans un style de la fin du XXe siècle. Les 85 chambres disposent d’un petit balcon ; les chambres qui ont la vue sur la mer ont aussi le bruit de la circulation sur l’avenue Coll. L’hôtel dispose d’un restaurant avec terrasse au 8e étage où l’on peut prendre le petit déjeuner en admirant la mer. Prix : chambre double pour environ 60 €. Adresse : Avenida Coll, 2 Téléphone : 00 34 928 812 600 Site sur la Toile : www.hmiramar.com | Hôtel Lancelot | L’hôtel Lancelot est un hôtel 3 étoiles, ouvert en 1994, situé à l’arrière de la Playa del Reducto, mais ce n’est pas un hôtel de tourisme : la clientèle est une clientèle professionnelle. Les 110 chambres sont spacieuses, de style moderne, avec de grands lits et de grands balcons ; l’hôtel dispose de salles de conférence, d’une piscine au dernier étage, avec une petite salle de gymnastique, d’un bar avec musique de jazz sur le vif le samedi soir. Le restaurant est apprécié de la population locale. Prix : environ 70 € pour une chambre double avec petit déjeuner. Adresse : Avenida Mancomunidad, 9 Téléphone : 00 34 928 805 099 Site sur la Toile : www.hotellancelot.com | Hôtel Diamar | L’hôtel Diamar est un petit hôtel 3 étoiles de 90 chambres, situé derrière la Playa del Reducto. Grandes chambres, à la décoration moderne, avec un balcon donnant sur la plage. Prix : environ 60 €. Adresse : Avenida Fred Olsen, 8 Téléphone : 00 34 928 072 481 Site sur la Toile : www.hoteldiamarlanzarote.com |
| Restaurant | Restaurant Lilium | Le chef Orlando du restaurant Lilium propose une cuisine canarienne raffinée et créative, et des vins de qualité, pour des prix raisonnables. Menu dégustation à 38,5 €. Le restaurant Lilium a obtenu 2 étoiles au Guide rouge Michelin 2016. Adresse : le restaurant Lilium, situé autrefois dans la Calle José Antonio, a emménagé dans de nouveaux locaux ultramodernes dans le Centro Comercial Marina, Avenida Olof Palme s/n. Horaire : du lundi au samedi, de 13 h à 16 h 30 et de 19 h 30 à 23 h. Fermé le dimanche. Téléphone : 00 34 928 524 978 Site sur la Toile : www.restaurantelilium.com | Casa Ginory | Le bar-restaurant Casa Ginory propose des spécialités canariennes traditionnelles de viandes et de poissons – notamment des grillades et des fruits de mer. Plats principaux entre 7 et 10 €. Le bar est réputé pour ses bocadillos de poissons. Adresse : Calle Juan de Quesada, 7 ; près du Charco de San Ginés. Au numéro 9 de la rue, le bar fait aussi partie de la Casa Ginory. Horaire : du lundi au samedi, de 7 h 30 à 16 h. Téléphone : 00 34 928 811 910 Site sur la Toile : www.ginorylanzarote.com |
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