| La ville de Tuineje à Fuerteventura | |
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| Présentation générale | Tuineje est une petite ville agricole du sud-est de l’île de Fuerteventura. Bien qu’elle ne soit que la quatrième localité de la commune par sa population (environ 1 000 habitants), Tuineje est le chef-lieu d’une commune qui comprend quelques villages côtiers, le port de Gran Tarajal (plus de 7 000 habitants), les petites stations balnéaires de Tarajalejo (environ 1 300 habitants), Las Playitas (800 habitants) et Giniginámar (600 habitants), et quelques villages agricoles de l’intérieur, comme Tesejerague (1 200 habitants) et Tiscamanita (500 habitants). L’ensemble de la commune a une population d’environ 13 000 habitants. Tuineje est aussi connue pour avoir été le lieu d’une bataille contre des corsaires anglais en 1740 ; l’écusson de la ville montre la montagne de Tamasite et l’effigie d’un des dromadaires utilisés lors de cette bataille, ainsi que les armes des belligérants, armes à feu pour les Anglais, bâtons de combat pour les Majoreros. |
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| La ville de Tuineje est située au sud de la plaine centrale de île de Fuerteventura, qui atteint dans cette partie de l’île sa plus grande largeur. La ville se trouve à une altitude de 205 m, en bordure des massifs montagneux qui occupent le sud de l’île. Ces reliefs, qui se présentent sous la forme de promontoires et d’arêtes, servent de limite à la vaste plaine intérieure de Fuerteventura. Près du centre de la commune sont alignés plusieurs cônes volcaniques et de vastes champs de laves : le Malpaís Grande (« la grande maleterre ») et le Malpaís de la Pierna. Vers l’intérieur, au nord, on trouve les contreforts du Massif de Betancuria, correspondant au socle insulaire. Un petit secteur du Parc Rural de Betancuria fait partie de la commune de Tuineje. Vers l’est et le sud de la commune, une série de vallées, perpendiculaires à la côte, sont séparées par des promontoires ou des arêtes, qui arrivent parfois à former des falaises sur le littoral. Les plus hautes de ces falaises sont du côté de l’est, où on trouve le Phare de La Entallada. Quelques plages sont disséminées le long de ce littoral au débouché des vallées : les plus connues sont celles de Gran Tarajal, de Giniginámar, de Tarajalejo. Au nord, Tuineje est limitrophe de la commune d’Antigua, suivant une ligne droite allant du Morro Jorjado jusqu’à la Punta del Cháfiro sur la côte. Le court tronçon reliant le Morro Jorjado et le sommet de la Gran Montaña (708 mètres), sert de frontière avec la commune de Betancuria. Tandis qu’à l’ouest, la frontière avec Pájara commence à la Gran Montaña, suit une série de collines et d’arêtes, puis le ravin de Tisajorey jusqu’à son embouchure. Par sa position Tuineje est un important nœud du trafic routier de Fuerteventura : à un carrefour situé à l’intérieur de la ville la route FV-20, venant de Puerto del Rosario (à 35 km) et d’Antigua, conduit en direction de Gran Tarajal et vers la route principale FV-2, tandis que la route FV-30 mène à Pájara et à Betancuria dans la région montagneuse de l’ouest. |
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| | L’église Saint-Michel Archange (Iglesia de San Miguel Arcángel) | L’église Saint-Michel Archange de Tuineje trouve son origine dans une chapelle dédiée au saint (Ermita de San Miguel Arcángel), édifiée en 1695, où une première messe fut célébrée en 1702. Cette chapelle à une seule nef était fortifiée par une enceinte crénelée de défense, comme en témoigne une peinture murale du retable de l’église actuelle commémorant la bataille de Tamasite (1740). En 1764 les paroissiens décidèrent de construire une plus grande église, mais sa construction ne débuta qu’en 1782 et fut achevée en 1790. La nouvelle église comporte deux nefs – de taille égale – et un campanile. À cette date Tuineje devint une paroisse indépendante de celle de Betancuria. À l’intérieur les deux nefs sont séparées par des colonnes toscanes reliées par des arcs en plein cintre. Les chevets sont séparés des nefs par des arcs, plus grands et en ogive, reposant sur un puissant pilier central. Le chœur se trouve dans le chevet de la nef de l’Épître (nef de droite). Une peinture murale en deux panneaux, située en bas du retable de l’autel, représente la bataille de la Montaña de Tamacite qui opposa les habitants à des corsaires anglais en 1740. L’église fortifiée joua un rôle dans cette bataille et les Anglais – avant de se retirer – arrachèrent un bras de la statue de Saint-Michel Archange. La tradition raconte que saint Michel aida les Majoreros à remporter la bataille de Tamacite. La Iglesia de San Miguel Arcángel se trouve sur le Paseo de la Libertad ; la plupart du temps, elle est fermée. Fête de San Miguel et de la bataille de Tamasite le 13 octobre. |
| Le village de Giniginámar | Giniginámar (environ 600 habitants) se présente comme une ligne de maisons blanches aux toits en terrasse, derrière une plage de galets noirs, sur laquelle se trouvent quelques minuscules bateaux de pêche. Cette plage n’est guère fréquentée qu’en fin de semaine par les indigènes. Dans le village, une petite église moderne, Notre-Dame du Carmel (Iglesia de Nuestra Señora del Carmen), se confond presqu’avec les habitations. En arrière-plan du village a été construit un complexe de résidences de vacances initialement destiné à des vacanciers autrichiens. Il est maintenant surtout occupé par des habitants de l’île travaillant dans les stations balnéaires de la péninsule de Jandía. Vers l’intérieur, la route d’accès FV-525, longue de 4 km, remonte la large vallée du Río de Giniginámar où des moutons et des chèvres recherchent leur subsistance sur les pentes arides des montagnes. |
| Le village de Tesejerague | Le village de Tesejerague compte environ 1 200 habitants. Il possède une petite chapelle datant de la première moitié du XVIIIe siècle, la chapelle Saint-Joseph (Ermita de San José). |
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| Les batailles de Tuineje | Les batailles de Tuineje eurent lieu dans le contexte de la « guerre de l’oreille de Jenkins » (1739-1748), qui opposait les Espagnols aux Anglais dans les Caraïbes, puis de la « guerre de Succession d’Autriche » (1740-1748). Dans ce contexte les Îles Canaries étaient stratégiquement très intéressantes pour l’Angleterre, car c’était un carrefour des voies de navigation de quatre continents. Pour tenter d’occuper les Canaries, les Anglais entreprirent une guerre de course ; les corsaires anglais étaient basés à Funchal, à Madère, qui appartenait au Portugal, pays neutre dans ce conflit ; les flibustiers anglais capturèrent les navires transportant les marchandises au sein de l’archipel. Fuerteventura perdit neuf cargaisons au cours des deux premiers mois de la guerre ; les exportations de céréales vers les îles voisines – dont vivait Fuerteventura – furent presqu’arrêtées. Une première incursion de corsaires eut lieu les 12 et 13 octobre 1740. Les Anglais – au nombre de 53 – débarquèrent le 12 octobre à la tombée du jour, dans la baie de ce qui est aujourd’hui Gran Tarajal, puis, le 13 octobre, s’avancèrent en direction de Tuineje sans doute avec l’intention de prendre la capitale Betancuria. Sur leur passage les Anglais pillèrent les domaines et les maisons, et saccagèrent l’église de Tuineje, arrachant un bras de la statue de saint Michel Archange, ajoutant le sacrilège à la barbarie. Le gouverneur militaire de Fuerteventura, le colonel José Sánchez Umpiérrez, rassembla une petite troupe de 37 paysans seulement armée de cinq armes à feu et de bâtons de combat canariens ; les Majoreros utilisèrent un troupeau de dromadaires comme bouclier vivant ; les Anglais tirèrent une première salve sur les dromadaires et, avant qu’ils pussent recharger leurs mousquets, les Canariens les assaillirent, tuèrent 23 Anglais et firent prisonniers la plupart des autres ; seul un petit nombre de corsaires anglais put rejoindre leur navire. Deux canons furent pris aux Anglais ; ils ornent encore aujourd’hui l’entrée du Musée ethnographique de l’île à Betancuria. Mais le danger n’avait pas été écarté par cette première victoire : le 24 novembre, une troupe anglaise débarqua à nouveau à Gran Tarajal. Mais, cette fois, les Majoreros étaient préparés quand les Anglais s’approchèrent de Tuineje. Non loin de la ville, au niveau de Llano Florido, la milice locale assaillit les corsaires anglais qui furent complètement anéantis. Madrid, le 10 janvier 1741 Grâce à des lettres de Puerto de Santa Cruz dans l’île de Tenerife, une des îles Canaries, le 4e jour passé, nous avons eu des nouvelles de deux débarquements faits par les Anglais à Fuerteventura, une des ces îles : le 21 octobre , une corvette anglaise débarqua à la tombée de la nuit à Puerto de Tarajalejo. 50 hommes armés sont allés à Tuineje, où ils ont fait des pillages, emprisonné deux familles et sont entrés dans l’ermitage de San Miguel. À minuit, le lieutenant-colonel José Sanchez Umpiérrez, gouverneur militaire de cette île, qui séjournait fortuitement dans sa maison de campagne ce soir là, fut averti de cette nouvelle. Comme il était à une demi-lieue de cet endroit, il enfourcha un cheval avec quatre parents et d’autres personnes, un total de 33 hommes, et alla à la rencontre de leurs ennemis. Il commença à négocier avec eux la restitution du butin et des prisonniers, dans le but de laisser filer le temps de sorte que plus de gens puissent arriver. Les Anglais n’acceptèrent d’un accord, et se mirent en ordre de bataille sur un terrain élevé. Compte tenu de cela, le gouverneur mit 40 chameaux comme une tranchée, afin d’éviter le premier tir de barrage des ennemis et, sans leur donner le temps pour un second, il les attaqua avec tant de courage que, après un combat d’une heure, les nôtres réussirent à les vaincre complètement, uniquement avec des lances, des bâtons pointus, des piques et cinq armes à feu. 30 d’entre eux furent tués et 20 autres furent faits prisonniers ; 5 de nos hommes sont morts et 16 ont été blessés hors de danger. Cet événement heureux fut dû au grand effort du lieutenant-colonel, qui tua plus de 10 Anglais avec son esponton, y compris un qui s’enfuyait vers la mer en perdant son sang depuis le dit ermitage. Le trophée de ce combat fut de 150 fusils, 50 fusils avec leurs baïonnettes, 50 sabres, un tambour, un drapeau, une trompette et deux grenades, qui ont été distribués, conformément à une ordonnance du capitaine général de ces îles, entre ceux qui participèrent à l’action. Le 24e jour du même mois, un autre sloop anglais, sans nouvelles du précédent, débarqua dans le même port. 55 hommes armés allèrent également à l’endroit et à l’ermitage précités, mais le dit lieutenant-colonel, le capitaine Melchor de Llerena, le capitaine Soto et d’autres officiers avec quelques hommes les ont attaqués avec tant de courage qu’ils n’en laissèrent pas un en vie, ne perdant que cinq de nos hommes, le capitaine Soto étant parmi eux. Ils prirent à l’ennemi, cette fois, 55 fusils avec leurs baïonnettes, 55 paires de pistolets, 55 sabres, un tambour, un drapeau et une trompette, partagée entre les gagnants. Aux ateliers d’impression de La Gaceta. |
| Traditions | Les festivités du Serment de saint Michel (Jurada de San Miguel) commémorent les victoires des Canariens sur les Anglais aux batailles de Tuineje en 1740. Elle trouvent leur origine dans le serment que fit le gouverneur militaire de Fuerteventura, Sánchez Umpiérrez, de rendre grâce au saint archange. Ces festivités se déroulent aux environs du 13 octobre et donnent lieu à un spectacle en plein air rappelant ces événements historiques. |
| Économie | L’économie de Tuineje a pendant longtemps reposé sur la culture des céréales, comme en témoignent les nombreux vestiges de moulins à vent qui ornent le paysage entre Tuineje et Antigua, notamment à Tiscamanita. Mais la culture céréalière a presqu’entièrement disparu, remplacée par la culture des tomates et des pommes de terre et les cultures fourragères (luzerne et millet). Les tomates sont cultivées sous des voiles de protection contre le soleil et le vent, pour réduire les besoins en eau. L’élevage du bétail reste important, notamment pour la production de viande de chèvre et la production de fromages. Cet élevage se fait en stabulation mais aussi en liberté, comme complément à l’activité agricole, notamment le long de la côte. La pêche reste importante à Gran Tarajal, mais elle est maintenant presque réduite à la pêche côtière. Le tourisme est principalement situé à Gran Tarajal, à Las Playitas, à Giniginámar et à Tarajalejo, avec quelques urbanisations touristiques. |
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| | Autobus | La ligne numéro 1 relie Puerto del Rosario à Morro del Jable, via Antigua, Tuineje, Gran Tarajal et Costa Calma, toutes les 30 ou 60 minutes. Arrêt sur la route FV-20 à la lisière orientale de la localité. Horaires sur le site : www.tiadhe.com/rutas/01.htm La ligne numéro 16 relie Puerto del Rosario à Gran Tarajal, via Tuineje et Antigua, quatre fois par jour. Horaires sur le site : www.tiadhe.com/rutas/16.htm La ligne numéro 18 relie Pájara à Gran Tarajal, via Tuineje, de deux à quatre fois par jour. Horaires sur le site : www.tiadhe.com/rutas/18.htm |
| Hôtel Casa Rural Tamasite | L’hôtel rural Casa Rural Tamasite est une ancienne ferme, datant du début du XIXe siècle, qui a été transformée en un petit hôtel de quatre appartements, bien équipés et décorés dans le style canarien traditionnel. L’hôtel offre une vue spectaculaire sur la Montagne de Tamasite. Piscine dans le jardin et barbecue dans la cour. Tarif : environ 50 € par nuit. Téléphone fixe : 00 34 928 164 991 ; téléphone mobile : 00 34 605 606 135 Site sur la Toile : www.casatamasite.com |
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