| Les fortifications de Dubrovnik en Croatie | |
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| Présentation générale | La ville de Dubrovnik est tout entière, y compris son vieux port, entourée de murailles et de fortifications. Les murailles ont été préservées jusqu’à aujourd’hui, non seulement grâce aux connaissances des habiles ouvriers du bâtiment et le soin constant mis par les habitants de la ville qui ont entretenu et ont reconstruit les structures lorsque c’était nécessaire, mais aussi grâce à la diplomatie réputée de Raguse, qui a réussi en maintes occasions à éviter des mesures dangereuses prises par ses ennemis contre la République. Cette formation complexe constitue l’une des plus importantes enceintes fortifiées de toute la Méditerranée, composée d’une série de places fortes, de bastions, de casemates, de tours et de forteresses isolées. La disposition des voies publiques et des élargissements était au service d’une communication rapide et efficace avec les places fortes. |
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| Les remparts de Dubrovnik (Dubrovačke gradske zidine) | La caractéristique la plus marquante, qui détermine la physionomie de la cité historique de Dubrovnik et lui confère sa spécificité et son image reconnaissable dans le monde entier, c’est son enceinte de murailles intacte, de 1960 m de longueur, qui encercle la ville. Construits entre le VIIIe et le XVIe siècles, les murs d’enceinte ont protégé la ville pendant des centaines d’années, même si celle-ci a toujours privilégié la solution diplomatique au conflit armé avec ses rivaux. La forme présente des murs a été définie au XIVe siècle après que la ville a gagné son indépendance complète de la suzeraineté vénitienne, mais l’apogée de sa construction a duré depuis le début du XVe siècle jusqu’à la deuxième moitié du XVIe siècle. Les murs de la ville sont composés d’une partie intérieure et d’une partie extérieure. La partie intérieure se présente sous la forme d’une enceinte plus petite et de dix bastions semi-circulaires ; les remparts terrestres s’étirent du fort Bokar à l’ouest jusqu’au Ravelin isolé à l’est. La partie extérieure, possède quant à elle cinq bastions, trois tours circulaires et douze tours carrées ou rectangulaires, ainsi qu’une énorme forteresse, la forteresse Saint-Jean sur le port. La ville est en outre défendue par deux grandes forteresses extérieures, l’une, le Ravelin, du côté est, l’autre la forteresse Laurent du côté sud-ouest. La ville possède quatre portes : deux qui ouvrent sur le port et deux (avec passerelles) qui ouvrent sur le continent. Pendant la période où l’Empire autrichien contrôlait la ville, deux autres portes ont été ouvertes dans le mur. | L’épaisseur du mur principal est de 4 à 6 m vers l’accès terrestre et de 1,5 à 3 m vers l’accès maritime de la ville. Sa hauteur maximum est de 25 m. L’accès terrestre est protégé par un avant-mur supplémentaire, comme l’exigeait la défense contre les tirs de canons à l’époque. Le parallélogramme irrégulier que forme la ville de Dubrovnik encerclée de ses murailles, est protégé sur quatre points stratégiques par ses forteresses extrêmement solides. Au nord, c’est la forteresse ronde Minčeta ; à l’est, se trouve la forteresse isolée du Ravelin, qui défend la porte de Ploče ; au sud-est, la vaste et complexe forteresse Saint-Jean qui défend le port de la ville ; à l’ouest, la porte de Pile est défendue par le puissant et bien conçu fort Bokar. La partie ouest de la ville est protégée des menaces terrestres et maritimes par la puissante forteresse Laurent. À part ces fortifications les plus solides et les plus saillantes, les murs sont protégés également par deux tours rondes, douze tours quadrangulaires, cinq bastions et deux tours angulaires, tandis que l’avant-mur de renforcement est flanqué d’un grand bastion et de neuf bastions demi-circulaires plus petits. Le long de la partie des fortifications défendant l’accès terrestre de la ville, un fossé profond est creusé comme mesure de protection supplémentaire. Le système était muni de nombreux canons. Ces canons étaient, pour la plupart, fabriqués dans des ateliers de la ville, les plus réputés de la région. Ivan Rabljanin était le fabricant et le fondeur de canons le plus connu du XVIe siècle. À l’époque où l’enceinte de Dubrovnik était la mieux équipée, 120 canons défendaient ses accès. La communication avec le monde extérieur était assurée par deux portes bien fortifiées, situées dans le sens ouest-est. À l’ouest, on accédait à la ville par la porte de Pile, munie de fortifications complexes et multiples, à l’est, par la porte de Ploče, protégée par la forteresse séparée Ravelin. Les deux entrées de la ville ont été constituées de manière à ce que la communication avec la ville avec la ville ne puisse pas être effectuée directement, mais que celui qui voulait y pénétrer traversât de multiples portes et passages sinueux, ce qui témoigne de mesures de précaution extrême face à l’éventualité d’une intrusion surprise ou l’entrée de visiteurs indésirables. | La vue depuis les remparts est magnifique, en particulier sur les forteresses Minčeta et Ravelin, les forteresses Saint-Jean et surtout Laurent, située sur un éperon rocheux de 40 mètres qui surplombe la mer Adriatique. Outre ces vues inoubliables, la visite des remparts offre une vue splendide sur la haute mer et les environs de la ville. Ce sont surtout ses rues et ses places situées sur les hauteurs qui nous révèlent toute une série de détails pittoresques, la disposition de l’ensemble, l’étendue de la ville, et que la promenade dans centre de la ville ne permet pas de saisir. L’entrée principale de la visite des remparts se trouve près de la porte de Pile. La visite des remparts est plus facile en commençant par la façade maritime ; pour cela, par la gauche, en haut des marches. On admirera d’abord la perspective sur la Placa, l’enfilade harmonieuse des façades et les incomparables toits de tuiles rondes qui ont fait la réputation de Dubrovnik. Repérez les clochers du couvent franciscain au premier plan, et ceux du couvent dominicain, au fond, à gauche de la tour de l’Horloge, ainsi que les dômes de la cathédrale et de l’église Saint-Ignace. La première tour carrée que l’on rencontre fait partie d’un ensemble de douze tours du même type ajoutées au système défensif lors d’une campagne d’amélioration de la sécurité au XIVe siècle. Cette tour offre une belle vue depuis son sommet où l’on accède par un étroit escalier. En continuant vers l’intérieur du port, on constate la vulnérabilité de la muraille à cet endroit, avec les deux portes qui donnaient accès à la cité. |
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| Histoire | Les fortifications de Dubrovnik ont été construites de manière systématique, aux moments difficiles où la sécurité de la Ville et de la République étaient menacée, et sont restées en bon état grâce au savoir-faire de ses constructeurs habiles, à l’attention portée par les habitants de Dubrovnik à son entretien et à sa reconstruction, et surtout au savoir faire de la diplomatie ragusaine de renom international qui a su à d’innombrables occasions prévenir et éloigner les éventuelles menaces des ennemis et des concurrents de la République de Dubrovnik. Les vieilles chroniques disent qu’une sorte de château a certainement existé sur la péninsule de Lave ; il est certain que la première ville dans l’Île de Laus était entourée par des murs de défense, probablement des palissades en bois. La construction des premiers forts en pierres taillées autour de la ville a commencé au début du Moyen Âge, vers la fin du VIIIe siècle. Le fait que Dubrovnik ait réussi à résister à un siège de quinze mois par les Sarrasins au IXe siècle prouve que la ville était bien fortifiée. La ville s’étendit d’abord vers la partie orientale inhabitée de l’îlot, ce qui explique pourquoi le nom actuel de la partie du sud-est de la ville, près de la forteresse Saint-Jean, est Pustijerna. Le nom « Pustijerna » vient de l’expression latine « post terram », qui signifie « à l’extérieur de la ville ». Le système de défense aux IXe et Xe siècles inclut cette partie est de la ville. Après le remblayage au XIe siècle de l’étroit canal (sur l’emplacement de la Placa d’aujourd’hui) qui séparait la petite île de la cité située en face sur le continent, les deux cités se sont soudées et bientôt, un mur unique fut construit autour du secteur du cœur actuel de la ville. Au XIIe siècle, Dubrovnik et ses environs ont été décrits comme faisant partie de l’entité croate (كرواتيا), dans une des œuvres du célèbre géographe arabe Muhammad Al-Idrisi. Dans son livre Nuzhat fi Al-Mushataq ikhtiraq Al-afaq (en français : la Joie pour ceux qui veulent naviguer sur le monde) de 1154, il a mentionné Dubrovnik comme la ville la plus sud « du pays de la Croatie et de la Dalmatie ». Le plan de base de la ville date de 1292, quand le port a été reconstruit après un incendie. Au XIIIe siècle, toute la ville est incluse dans les murs, sauf le couvent des Dominicains, qui y sera intégré au XIVe siècle. Ces murs étaient d’une épaisseur moyenne de 1,5 m, construits en pierre et chaux. Quinze forts quadrangulaires ont été construits au XIVe siècle, pour renforcer les murs et le système de défense. Les travaux de consolidation plus importants ont été entrepris vers la fin du XIVe siècle, à l’époque de la libération définitive de la domination vénitienne. L’ensemble est une nouvelle fois renforcé au XVe siècle : la plus grande impulsion aux travaux de consolidation des fortifications de Dubrovnik a été donnée par le danger imminent d’une attaque de l’armée turque après la prise de Constantinople en 1453 et une menace latente venant en même temps des Vénitiens. La chute de Constantinople était un signal clair pour les prudents citoyens de Dubrovnik pour prendre rapidement des mesures de défense suffisantes, le premier et l’un des plus importants étant le renforcement de ses structures défensives. La chute de la Bosnie, qui a bientôt suivi en 1463, n’a fait qu’accélérer les travaux. En conséquence, la République a invité un architecte florentin, Michelozzo Di Bartolomeo, à diriger l’amélioration du potentiel de défense de la ville. Son travail dans Dubrovnik a abouti à la construction et à l’extension les nombreuses constructions d’importance majeure pour la défense de Dubrovnik. Les murs ont été renforcés par trois tours circulaires, cinq bastions, deux fortifications angulaires et la grande forteresse Saint-Jean. Les remparts terrestres ont de plus été renforcés par un mur plus élevé, par neuf bastions semi-circulaires plus petits et par le fort en casemate de Bokar, le fort préservé de ce type le plus ancien d’Europe. Les douves, qui longent le mur extérieur des murailles armées par plus de 120 canons, constituaient une défense remarquable pour la ville. Grâce aux efforts énormes des bourgeois et des aristocrates de Dubrovnik, et au savoir faire des nombreux constructeurs de fortifications expérimentés, que l’on a fait venir en urgence, la plus grande partie des travaux de consolidation et d’élargissement des murs, surtout vers les accès terrestres de la ville, et des travaux de construction des forteresses et des bastions demi-circulaires de l’avant-mur, ont été achevés en moins de trois ans. Le système sera été élargi, renforcé et modernisé durant le XVIe siècle, et plus tard. L’enceinte a atteint son périmètre actuel au XIVe siècle et revêt sa forme définitive à l’époque, que nous pouvons qualifier, non sans raison, de l’âge d’or de Dubrovnik, entre la chute de Constantinople en 1453 et le séisme catastrophique et la destruction de Dubrovnik en 1667. Étant construit très solidement, les fortifications furent dans l’ensemble insensibles à ce puissant tremblement de terre. |
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| Conditions de visite | Des escaliers permettent en plusieurs points de la vieille cité d’accéder aux remparts ; il existe trois accès aux remparts : depuis la porte de Pile à gauche de l’église du Saint-Sauveur ; depuis le fort Saint-Jean ; et depuis la porte du Marché. Ouvert tous les jours de 8 h à 19 h 30. Il faut compter entre 2 et 3 heures pour faire le tour complet de la cité, de préférence le matin ou en fin d’après-midi pour éviter les grandes chaleurs. Entrée payante : 70 kunas. |
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