| La ville close de Dubrovnik en Croatie - Le quartier des Dominicains | |
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| Le couvent dominicain se trouve dans la partie est de la ville, au milieu de ses hauts remparts et sous la protection de la forteresse du Ravelin. Au début, le monastère était situé hors des murs, sur un point stratégique de la défense de la République de Raguse. Il fut bientôt intégré dans le système de la défense de la ville, en tant qu’élément indissociable. Pour atteindre le couvent dominicain depuis le port, tout en restant sur le quai, longer le palais du Recteur, la tour de l’Horloge et tourner à gauche en passant sous la loggia. Remonter ulica Svetoga Dominika à droite, jusqu’au large escalier du couvent dominicain, sur la gauche. |
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| Le couvent dominicain (Dominikanski Samostan) | La deuxième grande communauté monastique de la ville de Raguse, celle des Dominicains, ou Frères Blancs (Bijeli Frati), rivale des Franciscains, fut fondée en 1225. Le couvent dominicain fut construit en plusieurs étapes, entre le XIVe et le XVIe siècle, et même plus tard, certaines de ses parties étant plusieurs fois remaniées ultérieurement. Y sont donc visibles des éléments appartenant à des styles différents, roman et baroque, avec dominance des éléments du gothique fleuri et de la Renaissance. Les travaux de construction de ce grand complexe urbain s’intensifièrent à partir de 1301, avec l’assistance financière du gouvernement de la République de Raguse et la participation active de tous les habitants du quartier aux travaux de construction (sur l’ordre du gouvernement). Les travaux ont été réalisés par les maîtres de Dubrovnik et de Zadar, en collaboration avec des maîtres italiens. Le monastère eut sa forme définitive au XVe siècle lorsque lui furent ajoutées trois ailes qui, avec l’église, ceinturent le cloître. Elles abritent, entre autres, la sacristie et la salle capitulaire qui marquent l’introduction de la première apparition de la Renaissance dans l’architecture sacrée de Dubrovnik. À l’extérieur, l’édifice est très sobre, à part le magnifique portail sud de l’église qui conserve des éléments romans sous un arc brisé gothique. Malgré son clocher (XIVe-XVIIIe siècle) que coiffe une coupole, l’ensemble garde une allure fortifiée, pratiquement intégrée dans le système défensif des remparts de la ville afin de le renforcer. L’abside est la seule partie portant encore la marque du style roman initial. Au-dessus de la sacristie se trouve le clocher à quatre étages, avec une lanterne. Sa construction fut commencée en 1390 par Cecho de Monopoli, et plusieurs autres maîtres locaux y travaillèrent durant la période de 1404 à 1531 ; on relève sur ce clocher les styles gothique, renaissance et baroque. Sa construction ne fut achevée qu’au XVIIIe siècle. Le clocher possède trois cloches anciennes, fondues à Raguse : la première de 1463, œuvre de Bartolomeo de Cremona ; la deuxième de 1515, fondue par Jean-Baptiste de Rab ; et la troisième de 1622, par Gaudencije Lastovac (Gaudentius de Lastovo). | | On accède à l’église et au couvent des Dominicains en montant le large escalier extérieur à gracieuses colonnettes, curieusement obturé à sa partie inférieure. On dit que les interstices furent supprimés par les moines qui voulaient éviter que les badauds aperçoivent les chevilles des paroissiennes … Visite : ouvert tous les jours, d’avril à novembre, de 9 h à 18 h (17 h de décembre à mars). Entrée payante : 20 kunas. Adresse : ulica Svetog Dominika, 4. | |
| L’église des Dominicains | D’une grande sobriété, l’église du couvent des Dominicains a subi des modifications au fil des siècles, mais a néanmoins gardé son allure romane initiale, et l’on retrouve, comme dans la plupart des principaux monuments, ce mélange gothique et Renaissance caractéristique de Dubrovnik. Composée d’une nef principale et de deux chapelles sur les côtés, l’église offre un contraste entre l’abside ancienne, sur la ruelle, vestige du premier édifice qui porte la trace de l’architecture romane initiale, et la nef baroque. | | La sacristie gothique a été construite vers la fin du XVe siècle par le célèbre maître ragusain Paskoje Miličević, bâtisseur de plusieurs bâtiments importants à Dubrovnik. En signe de remerciement, son nom et une inscription laudative sont gravés sur la pierre de l’église du monastère, dans laquelle il est inhumé, auprès d’autres Ragusains remarquables. | | Son portail sud, richement ornementé, est d’origine, remanié selon une inspiration gothique. Il est l’œuvre du maître Bonino de Milan. | | Le sanctuaire recèle de nombreuses œuvres d’art des XIVe et XVe siècles : Le plus bel élément est l’immense crucifix peint (1394), d’influence byzantine, offert en ex-voto après la grande épidémie de peste de 1394. Un tableau du Titien repose au-dessus du maître-autel. On remarque aussi l’amusante chaire sculptée ou les gisants de pierre scellés dans le mur. Les concerts de la musique sacrée dans le cadre du Festival d’été de Dubrovnik se déroulent dans la belle église du monastère, dont l’acoustique extraordinaire et un décor intérieur majestueux réservent aux visiteurs des moments inoubliables. On entre dans l’église par le cloître. | |
| Le cloître des Dominicains | Avec ses élégantes arcades gothiques encadrant un délicieux jardin planté d’orangers, le cloître du couvent des Dominicains est sans aucun doute le lieu le plus magique de la ville, empreint d’une fraîcheur paisible, loin de l’agitation de la rue. Ce magnifique cloître néogothique du XVe siècle, qui associe des éléments gothiques et Renaissance, a été construit entre 1456 et 1483, selon la conception du maître florentin du milieu du XVe siècle, Maso di Bartolomeo. Il fait partie des réalisations architecturales les plus somptueuses du gothique fleuri dalmate. | | Le cloître du monastère bordé sur ses quatre côtés d’arcades gothiques ajourées de baies trilobées, orné de colonnes, de portiques, de triforiums splendides, avec un puits en pierre au milieu, a été construit, sculpté et ornementé par les maîtres locaux Utišenović, Grubačević, Radmanović, Pripko Radončić et autres. Pendant l’occupation napoléonienne, le couvent des Dominicains fut réquisitionné pour héberger les troupes et le cloître abrita les chevaux : on voit encore entre les colonnes du côté sud les cavités creusées pour les faire boire. | | Au centre du cloître, un ravissant jardin d’orangers, arbres fétiches de la ville, et de palmiers entoure un puits. Accès libre en hiver. | | | | |
| Le musée des Dominicains | Situé dans l’aile est du monastère, le musée des Dominicains est le plus beau de la ville, avec d’exceptionnelles collections d’œuvres d’art d’art sacré, notamment des polyptyques des XVe et XVIe siècle marqués par l’influence italienne, des sculptures, des reliquaires et des ustensiles sacrés d’une rare finesse, et de nombreux manuscrits anciens inestimables (dont un manuscrit bénédictin du XIe siècle) recueillis par les Dominicains à travers les siècles. Le monastère possède une précieuse collection d’orfèvreries d’or de grande valeur artistique fabriquées par les artisans ragusains, parmi lesquelles les calices admirables, l’ostensoir en style gothique renaissance et la croix en argent sont les plus remarquables. Parmi les collections de reliquaires et d’objets sacrés, se distingue un encensoir en argent, en forme de navire (le n° 7, du XVIe siècle), fabriqué à Dubrovnik, pour rappeler la vocation maritime de la ville, sur le délicat doigt reliquaire de saint Dominique, en argent, vermeil et champ levé (XVe siècle) ou encore sur les têtes reliquaires. La mezzanine présente quelques exemples de bijoux ex-voto traditionnels, donnant une idée du style régional, avec les perles et breloques en filigrane d’or que l’on retrouve encore dans les costumes folkloriques et dans les bijouteries de la ville. Au mur, un petit fragment de tympan préroman (Xe-XIe siècle) arbore les tresses et motifs géométriques caractéristiques de cette période. Parmi les œuvres de peintres anciens, le crucifix peint du grand artiste vénitien Paolo Veneziano, œuvre d’une grande valeur artistique (XIVe siècle), la peinture d’autel « Sainte Madeleine et saint Blaise » (1550) du Titien (XVIe siècle), un tableau qui témoigne de la richesse du généreux donateur (il figure d’ailleurs sur la droite de la peinture), les icônes des maîtres de Crète et de Venise (XVIe siècle) et le diptyque des maîtres florentins (XVIe siècle) sont les plus remarquables. Le monastère possède aussi une riche collection d’œuvres picturales précieuses réalisées par les grands peintres ragusains : - le somptueux polyptyque du « Baptême du Christ » (1448) et le « Polyptyque » de Lovro Dobričević (XVe siècle), un artiste local qui retient le regard pour son style Renaissance et son influence italienne ;
- le « Triptyque » de Mihajlo Hamzić (XVIe siècle) ;
- plusieurs tableaux de Nikola Božidarević (début XVIe siècle), dont le « Triptyque » représentant, entre les mains du Saint Blaise, la ville de Dubrovnik du début du XVIe siècle et sa superbe « Annonciation » (1513). Le triptyque de Nikola Božidarević mérite que l’on s’y attarde car il figure un saint Blaise tenant la ville telle qu’elle était avant le grand tremblement de terre. On observe ainsi que les remparts étaient très différents et que les clochers étaient pointus …
- la collection contient plusieurs œuvres de Vlaho Bukovac, célèbre peintre croate, natif de Cavtat (XXe siècle), dont la peinture d’autel « Miracle de saint Dominique » ;
- On y trouve également des œuvres du peintre moderne dubrovnikois Ivo Dulčić.
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| La bibliothèque des Dominicains | La bibliothèque, datant du XIIe siècle, et les archives du couvent des Dominicains conservent de nombreux manuscrits enluminés, dont 220 incunables précieux. L’ornementation des lettres initiales de certains manuscrits est d’une beauté extraordinaire. La bibliothèque contient notamment un opuscule de Saint Thomas d’Aquin, du XIVe siècle. Entre les XVe et XVIIe siècles, elle fut l’une des plus grandes bibliothèques d’Europe. |
| | La chapelle Saint-Sébastien | Près de l’église des Dominicains, se trouve la chapelle Saint-Sébastien, ajoutée entre 1466 et 1469. Pendant l’occupation française, cette chapelle fut transformée en prison et subit des modifications considérables. | |
| La chapelle Saint-Luc | La chapelle préromane Saint-Luc est mentionnée pour la première fois en 1245. Elle fut agrandie à plusieurs reprises, la dernière fois en 1787. Les statues gothiques placées au-dessus du portail sont probablement l’œuvre de Leonard et Petar Petrović, de la fin du XVe siècle. |
| La chapelle de l’Annonciation (Nuncijata) | À gauche de la chapelle Saint-Luc, se trouve la chapelle de l’Annonciation avec un beau portail. Elle fut construite en 1536, dans un style renaissant, avec quelques éléments gothiques, par Petar, fils de Marko Andrijić, et restaurée en 1910. | |
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