| | | La Porte de Ville de Pile (Gradska vrata od Pila) | L’entrée dans la vieille ville se fait par la porte de Pile (vrata od Pila), souvent nommée porte Pile (vrata Pile), imposante et superbe au nord-ouest de la cité. La porte de Pile doit son nom au faubourg de Pile auquel elle donne accès. | | L’ensemble des portes de Pile représente un ensemble bien fortifié, avec des portes multiples et défendues par le fort Bokar et les douves qui longent la partie extérieure des murailles. À la porte d’entrée à la Vieille Ville, sur le côté occidental des remparts terrestres, il y a un pont en pierre entre deux arches gothiques, qui ont été conçus par l’architecte réputé Paskoje Miličević en 1471. | | Ce pont est relié à un autre pont, un pont-levis en bois qui peut être relevé et qui rappelle l’époque où la cité était fermée la nuit : pendant l’ère de la république, seuls les catholiques étaient autorisés à demeurer dans la cité. Le pont-levis en bois de la Porte de Pile était relevé chaque nuit en grandes pompes au cours d’une cérémonie au cours de laquelle on verrouillait les portes et où les clés de la ville étaient remises au recteur de Raguse. Aujourd’hui, le pont enjambe des douves sèches dont le jardin, agrémenté de nombreux orangers et citronniers, offre le repos à l’écart des foules. Au-dessus des ponts, sur l’arche de la passerelle principale de ville, se trouve, dans une niche, une statue du saint patron et protecteur de la ville, saint Blaise (en croate, Sveti Vlaho), reconnaissable à la maquette de la ville qu’il tient dans sa main. Vers la gauche, en suivant les remparts des yeux, on aperçoit la masse imposante de la forteresse Minceta. | | La tour circulaire où est percée la porte extérieure est de style Renaissance (1537), alors que la porte intérieure originelle, plus ancienne (1460), est gothique, surmontée elle aussi par une statue (moderne celle-ci, réalisée en 1922 par Ivan Meštrović) du saint patron, incontournable sur tous les monuments de la ville. | | Après avoir passé la porte intérieure gothique de la Porte de Pile, il est possible d’emprunter, tout de suite sur la gauche, l’un d’un trois accès aux remparts de la ville. Les relèves de la garde de l’ancienne République de Raguse continuent d’ailleurs d’être assurées en costume d’époque durant l’été (tous les jours de 10 h à 12 h et de 20 h à 22 h).
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| La forteresse Laurent (Tvrđava Lovrijenac) | La forteresse Laurent (en croate Lovrijenac), souvent appelée le Gibraltar de Dubrovnik, est située à l’extérieur des murailles occidentales. | | Elle s’élève avec fierté sur un rocher escarpé à 37 m au-dessus du niveau de la mer, et domine majestueusement la vieille ville et ses les accès maritimes et terrestres du côté ouest, près de la porte de Pile ; avec le fort Bokar, elle ferme et protège le plus vieux port de Raguse, Kalarinja. Construite aux XIVe et XVe siècle, la forteresse fut entièrement reconstruite après le séisme de 1667. | | | Les murs de la forteresse tournés vers le nord, l’ouest et le sud-est – ceux qui sont exposés au feu de l’ennemi – sont extraordinairement épais (de 4 à 12 m), mais, du côté de l’est, la grande surface murale faisant face à la ville n’excède pas 60 centimètres. Cette mesure de précaution intelligente est révélatrice de la prudence et de la vigilance de la République de Raguse : au cas où le commandant de la forteresse, issu de la noblesse, aurait été tenté de s’imposer à la ville, tel un tyran, les canons de la République installés dans les fortifications environnantes pouvaient facilement détruire ce mur et déjouer de telles tentatives. Pour s’assurer de leur fidélité, les troupes de la forteresse Laurent étaient relevées tous les 30 jours, et pour assurer leur fidélité complète, on leur attribuait seulement 30 jours de rations, quand ils pénétraient dans le fort. | | La forteresse possède une cour en forme de quadrilatère avec des arcades puissantes. | | Comme le relief du rocher est inégal, la forteresse a trois terrasses avec des parapets puissants, le plus grand regardant au sud vers la mer. Lovrijenac était défendue par 10 grands canons, le plus grand et le plus célèbre étant « le Lézard » (en croate : guster), grand canon spécial fondu en 1537, chef-d’œuvre du fondeur de canons ragusain, Ivan Rabljanin. | | Deux passerelles mènent au fort, et, au-dessus de la porte, se trouve gravée une inscription« Non Bene Pro Toto Libertas Venditur Auro » - « La liberté ne se vend pas, même pour tout l’or du monde » rappelant que la forteresse était, durant des siècles, le plus grand défenseur de la liberté de Raguse. | | La forteresse Laurent a posé un problème à tous ceux qui ont tenté de mettre en danger la liberté de la République, en particulier aux Vénitiens. Les chroniqueurs de Raguse ont noté une histoire intéressante concernant sa naissance. Au début du XIe siècle, les Vénitiens auraient eu l’intention de construire sur le même emplacement une grande fortification, qui devait leur assurer la supériorité sur Raguse. Les Ragusains découvrirent cette intention des Vénitiens et décidèrent immédiatement de construire au plus vite sur ce rocher presque inaccessible une forteresse pour se protéger des Vénitiens. Selon ces chroniqueurs, la forteresse Laurent aurait été construite en trois mois. En s’approchant des côtes avec leurs bateaux chargés de matériaux de construction, les Vénitiens constatèrent que les Ragusains ont été plus rusés et plus rapides. Après la chute de la République, des fonctions différentes lui ont été attribuées : elle servit de caserne durant l’occupation autrichienne, puis d’établissement hôtelier. | | Aujourd’hui, l’intérieur de la forteresse Laurent est l’une des scènes internationales les plus appropriées et les plus prisées en Europe pour la représentation théâtrale de l’une des plus grandes œuvres littéraires de tous les temps, le « Hamlet » de Shakespeare, pendant le Festival d’été. Visite de 8 h à 19 h 30. La forteresse se visite avec le ticket utilisé pour la visite des remparts. | |
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