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La ville close de Dubrovnik en Croatie - Le quartier de la Loge

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La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Place de la Loge. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La place de la Loge (Luža), ainsi nommée pour la loggia qui se dresse à côté du célèbre palais Sponza, est la place sur laquelle se termine le Stradun et d’où une porte mène au vieux port de Dubrovnik. Elle s’organise autour de la colonne de Roland.

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PlaceLa place de la Loge (Luža)
La place de la Loge, pavée de grandes dalles polies par les siècles, faisait jadis office de place du marché. Elle sert aujourd’hui de décor au Festival d’Été et est encadrée par de magnifiques bâtiments.
StatueLa colonne de Roland (Orlandov stup)
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Colonne de Roland. Cliquer pour agrandir l'image.La colonne de Roland (Orlandov stup) se dresse au centre de la place de la Loge entre le palais Sponza et l’église Saint-Blaise.

Cette étonnante sculpture a été exécutée en 1418 par le maître ragusain Antun Dubrovčanin.

C’est une colonne en pierre avec des ornements sculptés, représentant un chevalier médiéval, au sourire typiquement gothique, le visage encadré de boucles, et portant la cuirasse, l’épée et le bouclier ; en haut de la colonne flotte un drapeau blanc frappé du mot Libertas.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Colonne de Roland. Cliquer pour agrandir l'image.Selon la légende, la sculpture représenterait le paladin Roland, le héros de Roncevaux et neveu de Charlemagne, qui aurait délivré Dubrovnik, encerclée par de dangereux pirates arabes au VIIIe siècle ; en reconnaissance, les citoyens lui auraient consacré cette colonne commémorative. Mais il s’agit plus vraisemblablement d’un héros local qui aurait repoussé une attaque des Turcs.

Quoi qu’il en soit, la colonne est le symbole de la liberté et de l’indépendance de la république de Raguse : elle était garnie pendant les festivités du drapeau de la République, tandis que son piédestal servait d’estrade, d’où l’on s’adressait à la population pour rendre publiques les proclamations du gouvernement et d’autres informations.

Plus pratiquement, l’avant-bras de la statue de Roland servait d’étalon de mesure utilisé par les commerçants de la ville : la longueur de l’avant-bras (51,2 cm) était la « coudée ragusaine » et, sur le socle de la colonne, des encoches dans la pierre reproduisaient cette aune et permettaient de mesurer les étoffes.

Chaque année, la cérémonie solennelle d’inauguration du Festival d’été de Dubrovnik et de mise en place de l’étendard de la liberté « Libertas » se déroule devant la colonne de Roland.

PalaisLe palais Sponza (Palača Sponza)
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais Sponza. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le Palais Sponza (palača Sponza) est situé à l’extrémité de la Placa, sur le côté nord de la place de la Loge, à gauche de la Tour de l’Horloge. C’est l’un des rares bâtiments à avoir résisté au tremblement de terre de 1667, permettant d’imaginer les palais somptueux de l’époque précédant la catastrophe. Le Palais Sponza – du latin pondere, peser – est le monument le plus ancien, et l’un des plus beaux, de Dubrovnik. Grâce à leur sens des affaires, les habitants de Raguse ont construit ce palais luxueux, avec sa façade impressionnante, comme démonstration de leur richesse et de leur culture.

Sa construction remonte au XVIe siècle, entre 1516 et 1522, mais la cour intérieure est antérieure à la façade et date du XIVe siècle ; elle a pris la place d’une ancienne rue médiévale.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais Sponza. Cliquer pour agrandir l'image.Sur le plan architectural, le palais juxtapose les éléments d’un style gothique tardif (rez-de-chaussée et 1er étage) et de style Renaissance (2e étage), selon le projet du talentueux architecte et ingénieur en chef de la République de Raguse, Paskoje Miličević.

Le style gothique Renaissance est visible non seulement dans les arcades, mais aussi dans les fenêtres qui s’ouvrent sur la Placa. Sa façade, particulièrement remarquable, combine les styles gothique (nervures, feuilles de trèfle, fenêtres en ogive au premier étage) et Renaissance (colonnes et frontons au 2e étage) et des arcades inspirées des temples antiques au rez-de-chaussée. Sa beauté relève autant de ses proportions que du délicat travail des tailleurs de pierre.

Le palais comporte une longue et étroite cour intérieure rectangulaire à double galerie, comparable à deux cloîtres superposés encerclés de leurs deux étages d’arcades.

Le palais illustre l’originalité et la spécificité de l’architecture ragusaine, qui consiste en une combinaison réussie du potentiel expressif de différents styles réunis dans l’architecture harmonieuse de ce palais qui semble orné de dentelles en pierre. Ce sont les frères Andrijić, issus de la célèbre famille de maçons tailleurs de pierres de Korčula, qui ont effectué les travaux de taille des pierres.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais Sponza. Cliquer pour agrandir l'image.Le premier rôle historique du Palais Sponza fut d’abriter la douane (divona, de l’italien dogana) de Raguse, qui contrôlait les marchandises que des commerçants importaient du monde entier. Mais son usage a varié au fil des siècles, le palais devenant rapidement un gigantesque entrepôt. Une aile était réservée à l’Hôtel de la Monnaie que la République avait créé au XIVe siècle et qui fonctionna jusqu’à la chute de la République de Raguse. Le palais n’a plus d’utilité commerciale ou administrative depuis la fin du XIXe siècle.

La cour du palais, bordée d’arcades, était le centre commercial le plus animé de la ville et le rendez-vous des hommes d’affaires de la République. L’inscription sur la voûte « FALLERE NOSTRA VETANT ET FALLI PONDERA MEQUE PONDERO CUM MERCES PONDERAT IPSE DEUS » rappelle aux commerçants de ne pas tricher en affaires.

Le palais devint par la suite le lieu de rencontre des érudits.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Cour intérieure du Palais Sponza. Cliquer pour agrandir l'image.Aujourd’hui, le palais Sponza abrite les archives de la ville-état de Dubrovnik (Povijesni arhiv), véritable trésor national. Ces archives conservent les plus importants documents témoignant de la longue histoire de Dubrovnik et de sa région, des siècles lointains (certains remontant à 1022) et à l’époque moderne.

Au fond de la cour intérieure se trouve le mécanisme originel de la Tour de l’Horloge de la ville, tandis que sur la gauche sont exposés d’anciens plans et photos de Dubrovnik ainsi que de précieuses archives (charte de la fondation de la ville, 1358 ; cahier des comptes du Trésor de la république de Raguse, 1757-1808). On peut s’y procurer des fac-similés de lettres de rois et autres grands personnages célèbres.

Le palais Sponza abrite aussi les originaux des jacquemarts de bronze de la Tour de l’Horloge, les statues qui ornent la tour n’étant que des copies.

À l’entrée, sur la gauche, une salle est consacrée à un émouvant mémorial qui évoque les jeunes combattants croates qui payèrent de leur vie la défense de Dubrovnik durant le siège de 1991-1992.

Le Palais Sponza accueille en outre, au long des saisons, des concerts de musique et le célèbre Festival des Libertés en été.

Visite : en été, tous les jours de 10 h à 22 h.

Entrée payante : 20 kunas.

PalaisLa Loge de l’Horloge (Luža zvonara)
La loggia, ou loge (luža), est située entre le palais Sponza et la Tour de l’Horloge, et ferme l’extrémité est de la Placa.

Ce vieux beffroi, construit en 1463 et complètement restauré en 1952, abrite les cloches qui servaient à donner l’alarme en cas de sinistres (incendie et cetera) ou à convoquer les sessions du Conseil de la République.

La Loge est construite au-dessus du passage voûté d’ogives qui conduit à la sortie de la ville ; au-dessous de la Loge, on voit la porte intérieure de la ville, qui mène de la Place de la Loge à la porte de Ploče et au port de la ville.

L’amiral qui commandait les armées de Dubrovnik logeait dans le bâtiment adjacent.

Tour-horlogeLa tour de l’Horloge (Gradski Svonik)
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Tour de l'Horloge. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Tour horloge, jacquemart. Cliquer pour agrandir l'image.Sur le côté oriental de la place de la Loge, la Tour de l’Horloge, haute de 31 m, ferme la perspective de la Placa ; sa position exceptionnelle en fait l’un des principaux symboles de la vieille ville de Dubrovnik. Sa forme élancée est propre au style gothique renaissance

La Tour de l’Horloge date de 1444. Elle fut construite par les bâtisseurs ragusains Utišenović, Grubačević et Radmanović. C’est l’horloger Luka Mihočin, fils d’un amiral, qui fabriqua la plaque métallique de l’horloge, l’aiguille du cycle lunaire en dessous et deux figurines en bois qui sonnaient l’heure. Ces figurines en bois ont été plus tard remplacées par deux soldats de bronze, « Maro et Baro », appelés familièrement les Zelenci (les Verts), en raison de leur couleur vert-de-gris due à l’oxydation. Ces deux jacquemarts en bronze, qui frappent les heures et les demi-heures dans la Tour, sont des copies : les statues et les mécanismes originels, coulés par un maître anonyme en 1476, sont visibles au Palais Sponza.

En revanche l’énorme cloche de deux tonnes est bien authentique : cette nouvelle cloche fut fondue en 1508 par le célèbre maître Ivan Krstitelj Rabljanin (Jean d’Arbe, ou, de son nom en italien, Magister Johannes Baptista Arbensis de la Tolle), fondeur de canons ragusain, qui fondit également le célèbre canon « le Lézard » de la Forteresse Saint-Laurent.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Tour de l'Horloge. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Tour de l'Horloge. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Tour horloge. Cliquer pour agrandir l'image.
La Tour avait été très ébranlée – sans être détruite – par les différents tremblements de terre que connut Dubrovnik ; elle penchait énormément et risquait de s’écrouler. Aussi, pour des raisons de sécurité, elle fut tout d’abord raccourcie au début du XXe siècle (1906), puis entièrement démolie et reconstruite à l’identique en 1929, en reprenant parfaitement les plans de la tour d’origine. Elle fut endommagée en 1979 lors du tremblement de terre, et consolidée en 1988.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Tour de l'Horloge. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Tour de l'Horloge. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Tour de l'Horloge. Cliquer pour agrandir l'image.
PalaisLe palais du Grand Conseil - Hôtel de Ville (Vijećnica)
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Ancien Hôtel de Ville. Cliquer pour agrandir l'image.Le grand bâtiment qui fait l’angle de la place Luža et de la large rue Pred Dvorom est un bâtiment qui a jadis abrité le conseil municipal de la ville et que l’on a transformé en café au début du XXe siècle. Le Gradska Kavana (Café de la Ville) est davantage qu’un café. Il faut traverser sa vaste salle au décor Belle Époque, prolongée par une véranda qui fait face au vieux port. La grande terrasse du Gradska Kavana, rendez-vous des habitants de Dubrovnik aux premières heures de la matinée, déborde sur la Luža.

Le palais fut construit en 1303, détruit par un incendie en 1817 et entièrement reconstruit en 1863-1864 dans un style néo-Renaissance lombarde, selon les plans d’Antonio Vecchietti.

FontaineLa petite fontaine d’Onofrio (Mala Onofrijeva fontana)
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Petite fontaine d'Onofrio. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Petite fontaine d'Onofrio. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La gracieuse petite fontaine d’Onofrio (mala Onofrijeva fontana) fait le pendant à la Grande Fontaine, plus massive, qui orne l’autre extrémité de la Placa ; située sur le côté est de la Luža, elle est en partie logée dans une niche aménagée sur la façade du Grand Conseil.

Cette petite fontaine fut construite à l’occasion de la fin des travaux de construction du réseau d’eau, en 1438, et appartenait au même système d’approvisionnement en eau que la grande. Elle était destinée à alimenter en eau le marché qui se tenait jadis sur la place de la Loge.

Elle fut construite par le même Onofrio della Cava, avec des décorations du sculpteur milanais Pietro di Martino, « Petar Martinov » en croate. De forme octogonale, elle présente sur chaque face un panneau sculpté, et est ornée d’une colonne de style baroque. La Petite Fontaine constitue un véritable joyau de l’art lapidaire à Dubrovnik.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Petite fontaine onofrio. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Petite fontaine d'onofrio. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Petite fontaine d'onofrio. Cliquer pour agrandir l'image.
PalaisLe palais du Recteur (Knežev Dvor)
Sur la Pred Dvorom, le parvis du tribunal, le tribunal du Recteur (Knežev Dvor) jouxte le bâtiment du théâtre Marin Držić et du Conseil municipal, dont le rez-de-chaussée est occupé par le très à la mode café Gradska Kavana.

Selon les chroniques de Dubrovnik, le bâtiment qui occupait l’emplacement du palais du Recteur à la fin du Moyen Âge était une forteresse plus petite que le palais actuel. Ce « castrum » fut transformé en « palatium » dès le XIVe siècle. Ce bâtiment fut complètement détruit en 1435 dans l’explosion des dépôts de poudre qu’on y entreposait.

Le palais actuel remonte, à l’origine, au XVe siècle, mais il reflète l’histoire mouvementée de la ville-état de Raguse en réunissant de manière harmonieuse des éléments de trois styles différents et de ses différents maîtres d’ouvrage : un palais gothique, au départ, et des reconstructions ultérieures dans des styles Renaissance et baroque, puisqu’il a fait l’objet de plusieurs campagnes de construction, au gré de catastrophes successives :

  • La construction du nouveau Palais du Recteur fut confiée, vingt ans plus tard, par les autorités de Raguse, à l’ingénieur et architecte napolitain Onofrio di Giordano della Cava, le réalisateur du système d’adduction d’eau de Dubrovnik. Ce nouveau palais, construit sur les ruines de l’ancien et conçu dans un style gothique très raffiné, fut terminé au milieu du XVe siècle ; il n’avait alors qu’un seul étage.
  • Le nouveau palais fut à nouveau gravement endommagé par une explosion en 1463, surtout sa façade ouest. La ville le fit reconstruire en partie dans le style Renaissance, sous la direction du constructeur florentin Salvio de Michele, avec la collaboration de nombreux constructeurs locaux.
  • Le palais est encore ébranlé par le tremblement de terre de 1667 ; sa restauration par le bâtisseur Jerolim Škarpa de Korčula, en 1739, ajouta des parties de style baroque, comme l’atrium.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais du recteur. Cliquer pour agrandir l'image.L’aspect actuel du palais date de ces diverses reconstructions du XVe siècle : c’est un édifice formé de quatre corps de bâtiments bordant une cour carrée. La cour avec ses portiques et galeries- hautes, avec sa loggia et ses trois escaliers hors-œuvre reflètent les diverses étapes de construction. Le portique de la façade antérieure est richement décoré : les motifs et les figures allégoriques sont l’œuvre de sculpteurs locaux et étrangers parmi les plus réputés qui, au cours du XVe siècle, ont travaillé à Raguse.

L’édifice, élégant et plutôt sobre, garde une apparence gothique, malgré les arcades Renaissance de son porche et l’escalier à balustrade baroque qui, dans la cour, conduit à l’étage. Outre Onofrio della Cava, Michelozzo Michelozzi et Juraj Dalmatinac, les principaux bâtisseurs de Dubrovnik, ainsi que d’une demi-douzaine d’architectes locaux contribuèrent à l’ouvrage.

La simplicité et la modération de la République de Raguse, autrefois si riche, sont incarnées dans cet édifice, en apparence trop modeste, pour une institution si importante de la République. Ceci n’est pas étonnant, car c’est justement cet équilibre harmonieux, sans trop de luxe, qui est caractéristique de toutes les sphères de la vie de Raguse.

Après la chute de la République de Raguse, le palais a été pillé par l’autorité occupante, des objets de grande valeur faisant partie du patrimoine culturel de Dubrovnik, précieusement gardés et rassemblés pendant des siècles, ont été dérobés ou détruits.

Au temps de la République de Raguse, le palais abritait les appartements et bureaux du recteur, la salle du Petit Conseil, les salons pour des réceptions et audiences officielles, des bureaux administratifs, une salle des gardes, un dépôt d’armes et un entrepôt d’explosif, ainsi qu’une geôle.
Le Recteur, qui appartenait toujours à une famille patricienne de la ville, était élu pour seulement un mois, reconductible une seule fois par période de deux ans.

Ce représentant de la ville – qui n’avait pas réellement de pouvoir – devait emménager dans le Palais et y rester confiné pendant toute la durée de sa mandature, pour ne pas être distrait de sa tâche. Pour éviter qu’il ne soit corrompu ou influencé, il n’avait le droit de quitter le palais que dans le cadre de l’exercice de sa fonction ou pour se rendre à la cathédrale, pour Noël et la Saint Blaise ! Il était autorisé à suivre les autres célébrations depuis les bancs de pierre de la galerie extérieure du rez-de-chaussée.

La remarquable inscription qui se trouve au-dessus de l’entrée du palais « Obliti privatorum publica curate » (« Ayant oublié vos affaires privées, dédiez-vous aux affaires publiques ») était là pour le lui rappeler.

Outre ses nombreuses activités de chef de l’État, le Recteur recevait chaque soir en grande pompe, au cours d’une cérémonie spéciale, la clé des deux portes de la ville que l’on avait fermées pour la nuit, afin que personne ne puisse s’introduire dans la ville ; les clés lui étaient confiés jusqu’au matin où il les remettait, selon le cérémonial inverse, pour que les portes de la ville puissent être ouvertes. Cette tradition s’est maintenue jusqu’à la chute de la République.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.On pénètre dans le Palais par la belle galerie extérieure à arcades de la façade ouest ; cette galerie date de la fin du XVe siècle, et présente des colonnes gothiques dont les chapiteaux sont remarquables pour leur décor Renaissance. Ces chapiteaux datent de la campagne de reconstruction qui fit suite à l’explosion de 1463. Ils sont richement sculptés de scènes très vivantes, comme, sur celui d’extrême-droite, la scène représentant Esculape faisant le commerce de ses médicaments. Deux chapiteaux originaux d’Onofrio encadrent l’entrée principale : l’un représente la justice et un couple de lions, l’autre le recteur faisant justice devant les citoyens de la ville.

Sous la galerie voûtée d’ogives, de longs gradins de pierre courent le long du mur : les notables s’y asseyaient pour assister aux grandes célébrations publiques.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Chapiteau du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Chapiteau du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Chapiteau du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.
La magnifique cour intérieure du palais, ou atrium, est un espace simple et harmonieux qui mélange des éléments gothiques, Renaissance et baroques. Les arcades Renaissance présentes sur trois des quatre côtés donnent une certaine majesté à l’endroit, tandis que sur le quatrième côté, un escalier baroque mène à une superbe balustrade du même style (campagne de reconstruction d’après 1667). L’atrium est l’un des chefs-d’œuvre d’Onofrio.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.
Sous les arches de l’escalier se trouve une petite fontaine gothique du XVe siècle.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais du recteur, fontaine. Cliquer pour agrandir l'image.
L’atrium est décoré du buste de l’un des fils les plus méritants de Raguse, le navigateur Miho Pracat (Michaeli Prazzato) ; ce buste a été exécuté en 1638 par le maître Pier Paolo Jacometti, sculpteur et fondeur italien de Recanati, suite à un décret de la République. C’est le seul hommage à un simple citoyen qui ait jamais été rendu par la République de Raguse durant toute sa longue histoire, ce riche citoyen et mécène ayant légué la totalité de sa fortune à la ville-état.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium, palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium, palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Buste de Miho Pracat. Cliquer pour agrandir l'image.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Cette cour intérieure servait jadis de place publique, autour d’une fontaine aujourd’hui disparue, où se croisaient les citoyens venus pour des démarches administratives et les familles des criminels incarcérés dans la prison, venues visiter les prisonniers.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Cachot du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.Sur la droite de la cour, on peut en effet voir les anciens cachots ; les prisonniers des cellules donnant sur l’atrium étaient les plus favorisés car, à l’époque, les prisonniers devaient être ravitaillés par leurs proches pour pouvoir survivre, et ces cellules facilitaient grandement le contact avec l’extérieur. La cellule du « dragon », ainsi nommée d’après le dessin d’un dragon gravé à droite de l’entrée, faisait partie d’un bloc de cellules situées à l’arrière et réservées aux criminels endurcis. La mezzanine abritait le gardien de la prison et le porte-clés.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Cachot du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.Face à la prison, à gauche de l’entrée, se trouvent les anciens bureaux de l’administration où les Ragusains venaient retirer les documents, actes notariés, et cetera, conservés dans les grands placards muraux aux portes de bois peint, de la période rococo.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Atrium du Palais du Recteur. Cliquer pour agrandir l'image.

Au premier étage du Palais se trouvaient les appartements privés et le bureau du Recteur, la salle du Conseil mineur, les salles de réception, ainsi que la chapelle.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Escalier, palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image.
Dans le bureau du Recteur, on remarque, parmi les objets intéressants, le rare cabinet napolitain baroque, composé d’une multitude de petits tableaux sur verre (fin XVIIe siècle).

Chaque soir, après la fermeture des portes de la ville, on venait cérémonieusement remettre au Recteur la clés des deux portes de la ville, qu’il gardait dans ce bureau jusqu’au lendemain matin.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais recteur. Cliquer pour agrandir l'image.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais du recteur, fenetre. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais du recteur, rampe. Cliquer pour agrandir l'image.A remarquer également : les fenêtres, typiques de l’époque, faites de « fonds de bouteille » cerclés de plomb, et les mains de pierre tenant les rampes de bois, le long des escaliers qui grimpent à l’étage, ainsi qu’une petite chapelle baroque, élevée après le tremblement de terre, sous la galerie du premier niveau.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Palais du recteur, chaise a porteurs. Cliquer pour agrandir l'image.Les salles du Palais du Recteur abritent aujourd’hui le musée d’Histoire de la ville (Historijski muzej) qui présente une collection de meubles, de tableaux et d’objets de décoration témoignant de l’art de vivre ragusain.

On y trouve, à côté des meubles de style de diverses époques, de nombreux portraits d’aristocrates et de notables ragusains, des tableaux de grands peintres des XVe et XVIe siècles (Annibale Carraci, Le Tintoret, Giorgio Barbarelli dit Giorgione, Paris Bordone, Mihajlo Hamzić …), ainsi qu’une collection numismatique de pièces de monnaie utilisées à Dubrovnik entre les XIVe et XIXe siècles, les clés authentiques de la porte de la ville, de nombreux costumes et meubles d’époque, les sceaux, les armoiries, les photocopies du Code de Dubrovnik et des procès-verbaux de la République, les objets de la pharmacie ancienne Domus Christi du XVe siècle et cetera.

Dans l’atrium du palais, qui possède une acoustique extraordinaire, se donnent régulièrement des concerts de musique de chambre dans le cadre du Festival d’été de Dubrovnik.

Visite : Knežev Dvor (palais du Recteur), Pred Dvorom, 3.

Ouvert du lundi au samedi, de 9 h à 13 h, l’hiver ; tous les jours, de 9 h à 19 h, d’avril à octobre.

Entrée payante : 35 kunas.

ÉgliseL’église Saint-Blaise (Crkva Svetog Vlaha)
Au fond de la place de la Loge, face au palais Sponza, se dresse l’église dédiée à saint Blaise (Sveti Vlaho), patron et protecteur de la ville de Raguse. Elle est ainsi située à l’intersection des deux principales voies publiques, où les rassemblements de gens se tiennent : la Placa et la Pred Dvorom.

Ce bel édifice à l’architecture baroque exubérante du début du XVIIIe siècle tranche avec la sobriété adoptée le long de la Placa. L’église Saint-Blaise est tout aussi intéressante à voir de jour que de nuit, quand la lumière éclaire ses vitraux par l’intérieur.

Elle a été construite de 1706 à 1715 par l’architecte vénitien Marino Gropelli à l’emplacement d’une ancienne église romane du XIVe siècle dédiée au même saint, mais détruite par un grand incendie en 1706.

L’église Saint-Blaise est de plan rectangulaire en croix grecque, inspiré de celui de l’église San Maurizio à Venise, et est dominée par un superbe dôme central de forme ovale. Elle présente un soubassement à bossage, un imposant escalier à balustrades et une façade baroque richement décorée de quatre grandes colonnes corinthiennes, d’un exubérant portique et de statues variées.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Église Saint-Blaise. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Église Saint-Blaise. Cliquer pour agrandir l'image.La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Église Saint-blaise. Cliquer pour agrandir l'image.
La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Église Saint-Blaise. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’intérieur chaleureux de l’église révèle une courte nef et un autel opulent surchargé de sculptures, de bandes, de festons et de linges d’autel à broderies traditionnelles rouge vif. Les ornements intérieurs foisonnent : marbre, angelots, dorures, sculptures et bas-reliefs rivalisent de beauté.

La ville close de Dubrovnik en Croatie. Quartier de la Loge. Église Saint-Blaise. Cliquer pour agrandir l'image.Cependant, le trésor de l’église est une statue de saint Blaise qui trône sur le maître-autel. Cette statue, de style gothique, en argent doré, date du XVe siècle ; elle est l’œuvre d’un orfèvre local et fut offerte par la confrérie des orfèvres. Elle seule sortit miraculeusement intacte de l’incendie de 1706 qui détruisit la première église Saint-Blaise.

La statue représente le saint patron de la ville tenant dans sa main gauche une maquette de la ville avant le grand séisme de 1667 qui détruisit presque entièrement Raguse ; elle constitue donc un intéressant témoignage historique d’une époque dont il ne reste que peu de vestiges : les édifices détruits dans le séisme sont nettement visibles.

Visite de 8 h à 17 h en semaine, et de 8 h à 12 h le dimanche.

L’église Saint-Blaise abrite aussi deux statues de pierre, représentant saint Blaise et saint Jérôme, œuvres du sculpteur originaire de Brač, Nikola Lazanić, de la fin du XVIe siècle ; elles se trouvaient à l’origine dans l’ancienne église Saint-Blaise du XIVe siècle.

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