Pozo Negro est un petit village portuaire de quelques maisons situé sur la côte est de Fuerteventura.
Grâce à sa crique, qui permet facilement le mouillage des navires, le port de Pozo Negro fut pendant longtemps le port principal de la ville d’Antigua, avant d’être remplacé dans ce rôle par Caleta de Fuste. La population de la localité se consacre principalement à la pêche côtière.
La vallée de Pozo Negro est la plus étendue de l’ensemble côtier d’Antigua ; la vallée, large à son début, se rétrécit en direction de la côte jusqu’à devenir un ravin. Le fond de la vallée est couvert par une coulée de lave jusqu’à peu de mètres du rivage : cette coulée est la continuation des champs de lave du Malpaís Grande. Dans la vallée, les eaux ont creusé leur voie le long de la coulée de lave, donnant naissance à un torrent, le Barranco de Pozo Negro.
Depuis la route FV-2, la route régionale qui longe la côte est de Fuerteventura, on atteint Pozo Negro en bifurquant sur la route FV-420 entre Las Salinas del Carmen et Teguital. Après environ 5 km on atteint le port de Pozo Negro.
La route de Pozo Negro traverse certains des paysages les plus arides de l’île, mais, dans le fond de la vallée, les prairies succèdent aux palmeraies ; sur la droite on remarque une gigantesque coulée de lave noire qui se jette dans la mer à Pozo Negro.
Dans le Barranco de Pozo Negro, sur le territoire du Malpaís Grande, se trouve un intéressant site archéologique : le peuplement aborigène guanche de La Atalayita. Ce village de maisons primitives en pierre remonte à la période antérieure à la conquête normande ; il fut établi par les anciens habitants de l’île, connus comme les « majos », que l’on pense être d’origine berbère.
Le village est composé de près de 115 petites constructions en forme de voûtes circulaires ou semi-circulaires, construites en pierre volcanique du Malpaís ; la plupart des maisons sont à demi enterrées (« casas hondas »), avec le sol de la maison situé sous le niveau du terrain, pour une meilleure adaptation aux conditions climatiques (vent et sécheresse). Ces anciens habitants se consacraient surtout à l’élevage des chèvres, mais il est possible qu’il existât aussi une certaine activité agricole basée sur la culture de l’avoine, en considérant la grande fertilité du sol, seulement limitée par le manque de pluies. Les majos récoltaient aussi toutes sortes de coquillages et de crustacés qui complétaient leur repas ; près du village, se trouve d’ailleurs une sorte de réservoir remplie de coquillages, de carapaces de mollusques de différentes espèces. Les fouilles archéologiques ont par ailleurs permis de retrouver de nombreux restes de céramique d’origine pré-européenne.
Après la conquête, les bergers locaux continuèrent d’utiliser le site, en ajoutant des enclos de pierre pour leurs animaux.
Le peuplement de La Atalayita se trouve sur la droite de la route qui mène à Pozo Negro, juste à coté du promontoire de La Atalayita qui lui a donné son nom, à moins d’1,5 km du littoral ; il y a un mur avec le nom « Poblado de La Atalayita » à l’entrée d’un chemin de terre qui conduit au hameau.
Heures d’ouverture : du mardi au samedi, de 10 h à 18 h. Fermé les dimanches et les lundis.
Au centre d’interprétation, le visiteur peut s’informer sur les fouilles qui ont eu lieu sur le site et voir les objets qui y ont été découverts.
Certains historiens pensent que c’est à Pozo Negro que débarquèrent les conquérants normands Jean de Béthencourt et Gadifer de La Salle au XVe siècle, plutôt qu’à Puerto de la Peña près d’Ajuy comme on le croit.