Le dessus est brun foncé avec une bande fauve sur chaque aile. Ces bandes sont ornées de plusieurs ocelles noirs généralement pupillés de blanc. Les ailes sont frangées de blanc entrecoupé de brun-noir et le dessous des ailes postérieures est brun terne avec une bande blanche parfois réduite à une seule tache, critère efficace pour le différencier du moiré sylvicole (Erebia aethiops).
Erebia ligea est typique des forêts subalpines clairiérées. Chez nous, il vole dans les vallées « sauvages », dans des forêts claires à sous-bois riche en graminées. En Wallonie, toutes les stations de l’espèce possèdent, en sous-bois, le Calamagrostis faux-roseau (Calamagrostis arundinacea), dont le genre appartient aux plantes-hôtes des chenilles dans d’autres régions d’Europe. Des plantes nourricières potentielles comme Deschampsia cespitosa et Molinia caerulea sont également présentes en Wallonie, en abondance moindre, mais leur consommation par les chenilles n’a jamais été observée.
Ces forêts doivent être juxtaposées à des prés semi-naturels humides ou secs (sur les versants). Les imagos y puisent leurs ressources énergétiques sur diverses plantes telles que le cirse des marais (Cirsium palustre), la crépide des marais (Crepis paludosa), la centaurée des bois (Centaurea nigra), le seneçon ovale (Senecio fuchsii), le séneçon de Harz (Senecio hercynicus) ou la Knautie des champs (Knautia arvensis).
En forêt, elle affectionne essentiellement les vieilles pessières et plus rarement les chênaies pédonculées montagnardes à bouleau. Les lisières sont patrouillées par les mâles, en quête de femelles pour l’accouplement.