Le balbuzard pêcheur est un rapace diurne de taille moyenne, aux longues ailes étroites et souvent arquées, au vol nonchalant et à l’allure hautaine ; le balbuzard est presque exclusivement piscivore.
Pandion (mythologie grecque) : du nom de Pandion, roi d’Attique dont les filles Philomèle et Procné furent respectivement métamorphosées en rossignol et en hirondelle.
Des mots grecs hals = mer, aetos = aigle, haliaetos = balbuzard.
L’identification du balbuzard pêcheur présente peu de difficultés en raison du contraste opposant le brun noir des faces supérieures et le blanc éclatant du dessous. Il se caractérise par cette blancheur de son plumage et par le bandeau noir qui lui traverse la tête.
Morphologie
Le balbuzard pêcheur est un rapace puissant, de taille moyenne à grande, mais, avec ses 1,80 m d’envergure, il est nettement plus grand qu’une buse variable et même qu’un milan royal, mais plus petit qu’un aigle.
Sa tête est petite, fine et proéminente, avec les plumes de la tête et de la nuque qui sont effilées. La tête du balbuzard est blanche, mais se distingue par un sourcil noirâtre en forme de bandeau épais qui se prolonge derrière l’œil jaune. La calotte, mouchetée de noir, se termine en courte huppé. Cela lui confère une tête expressive au masque contrasté.
Ses ailes sont longues, étroites et coudées.
Sa queue est de moyenne longueur, plutôt courte, un peu arrondie à carrée.
Les jambes sont fortes.
Contrairement aux autres rapaces, le balbuzard pêcheur a les quatre doigts égaux. Le doigt externe est réversible, ce qui lui permet de saisir ses proies avec deux doigts dirigés en avant et deux en arrière. Chaque doigt se termine par un ongle long, acéré et recourbé, et la sole plantaire des pattes est couverte de courts spicules rigides, ce qui lui assure une bonne prise sur les proies glissantes. Ses proies sont d’ailleurs presque toujours des poissons qu’il capture vivants, ce qui lui a valu le surnom d’« aigle-pêcheur ».
Le dimorphisme sexuel est peu marqué ; les deux sexes sont presqu’identiques.
Le mâle est plus petit que la femelle.
Comme c’est le cas pour la plupart des rapaces, la femelle du balbuzard est plus grosse que le mâle.
Longueur
Le balbuzard pêcheur adulte mesure de 51 à 65 cm de longueur.
Envergure
Envergure de 145 à 170 cm.
Mâle : 159 cm en moyenne.
Femelle : 163 cm en moyenne.
Hauteur
Poids
Poids de 1 200 à 2 000 g.
Mâle : 1 400 g en moyenne.
Femelle : 1 700 g en moyenne.
Iris
L’iris des yeux est jaune foncé.
Bec
Le bec est long (de la moitié de la longueur de la tête) et crochu.
Le bec est noirâtre, et la cire du bec est gris-bleu à la base.
Plumage
Les rémiges sont brun noir barrées de blanc à la base du vexille interne, les sous-alaires blanches tachetées de brun.
Patte
Les pattes sont dénudées, avec des doigts très puissants aux longues griffes.
Les tarses et les doigts sont robustes ; les ongles forts, très recourbés.
La cire, les tarses et les doigts sont bleuâtres, d’un gris bleu à un gris vert très pâle.
Coloris
Les plumes de la tête sont blanches, tachetées de brun-noirâtre.
De chaque côté de la tête, un large bandeau brun foncé à noir, part de la base du bec, traverse l’œil et les côtés du cou, et s’étend jusqu’au dos.
Le balbuzard est aussi caractérisé par la nette différence entre le dessus sombre et le dessous très clair, presque entièrement blanc. Le dos des adultes est brun foncé tandis que le front, les joues, le cou, la poitrine et le ventre sont blancs. Aucun autre oiseau de proie ne montre un contraste si fort entre le dessus et le dessous.
Vu de dessus, le balbuzard adulte est uniformément brun foncé à noirâtre, à l’exception de la calotte blanche. L’extrémité des ailes est noire, elle aussi.
La face inférieure du plumage est principalement blanche ou gris-blanc, avec une tache noire très marquée aux poignets, et une barre noire oblique sous l’aile. En vol, ce sont ces plaques sombres au centre des ailes que l’on remarque surtout. Le dessous des ailes est rayé de noir.
Le dessous présente, sur le haut de la poitrine, une bande pectorale brunâtre striée de brun noir, teintée de jaunâtre aux flancs et aux sous-caudales.
La queue grise est légèrement striée de brun-noir en dessous.
Les cuisses sont blanches.
La femelle présente souvent plus de taches brunes que le mâle sur le haut de la poitrine, donnant l’impression qu’elle porte un collier. Ces taches ne sont pas toujours visibles.
Les juvéniles ressemblent beaucoup aux adultes, mais ils ont le dos brun clair et l’extrémité des plumes brunes des parties supérieures présente un liseré crème ; les rayures de la poitrine et de la tête sont plus marquées.
Les balbuzards pêcheurs acquièrent leur plumage adulte vers l’âge de 18 mois.
Capacités physiologiques
Remarques
La structure des pattes et des serres du balbuzard pêcheur est à ce point particulière qu’on l’a placé dans une famille à part dont il est l’unique représentant : les pandionidés.
Espèces semblables
Avec son ventre blanc contrastant avec ses ailes plus sombres aux extrémités, son collier et son bandeau sombre sur l’œil, le balbuzard peut difficilement être confondu avec une autre espèce de rapace, même si ses ailes, nettement coudées, et ses mains tombantes lui donnent de loin une allure de grand goéland ou de grosse mouette, ou d’une buse variable qui aurait des parties inférieures particulièrement blanches.
Son anatomie rappelle celle des aigles ou d’un un circaète Jean-le-Blanc, mais ses ailes étroites sont nettement coudées quand elles se déploient.
Le balbuzard pêcheur se fait très peu entendre : seuls quelques cris sont entendus en période de nidification lorsqu’un adulte apporte de la nourriture à ses jeunes, pendant les vols nuptiaux, quand il est dérangé au nid et au moment de la rencontre entre les partenaires. Pour sa taille, le balbuzard a une voix faible, mais s’il se sent en danger ou s’il parade, son cri porte sur une bonne distance.
Sa voix est très variable, mais, le plus souvent, il émet un cri plaintif et sifflé, parfois un peu descendant : « djip, djip, djip, » espacés et aigus, ou des « djip-djip-djip-djip » rapides et sonores.
Cri d’alarme
Le cri d’alarme du mâle effarouché à proximité du nid est aigu et frénétique, et ressemble à « kwiip, kwiip ».
Les femelles émettent, elles, un rapide « piuc, piuc », plus grave que le cri du mâle. Au nid, la femelle émet aussi des grognements défensifs.
Le balbuzard pêcheur alterne vol battu et vol plané en cercle ; il fait aussi du vol à voile ou du sur place au-dessus de l’eau.
Son vol battu est souple et régulier, lent mais puissant, les ailes parcourant un arc de cercle assez étroit.
Le balbuzard se caractérise en vol par le contraste entre le noir de la face supérieure et le blanc éclatant du dessous. Il présente une grande silhouette claire aux ailes coudées.
Le balbuzard pêcheur est un rapace diurne qui se nourrit presqu’exclusivement de poissons. Il se perche souvent sur un arbre mort ou un poteau. Une inspection systématique des arbres, et tout particulièrement des arbres morts aux abords d’une étendue d’eau, est souvent récompensée car le balbuzard passe une grande partie de son temps à se reposer.
Chasse
Le balbuzard pêcheur est souvent surnommé « aigle-pêcheur », et c’est effectivement un remarquable pêcheur dont la morphologie est entièrement adaptée à la capture des poissons. C’est le rapace le mieux adapté à la capture de poissons vivants.
Le balbuzard est remarquablement équipé pour sortir de l’eau de gros poissons qui peuvent peser jusqu’à son propre poids, soit 1,5 kg environ :
ses griffes sont extrêmement longues (4 cm environ), courbées et acérées, lui assurant une bonne prise, tandis que la partie inférieure de ses serres est entièrement recouverte de petits aiguillons permettant de mieux agripper les poissons au corps glissant.
contrairement à ceux des autres rapaces, ses doigts, presque égaux, peuvent s’opposer deux à deux, augmentant la puissance de la prise (prise symétrique : deux serres de chaque côté). De tous les rapaces piscivores, il est le seul à avoir un doigt externe réversible, ce qui lui fait de véritables pinces pour capturer les poissons.
le balbuzard est le seul oiseau à pouvoir s’immerger complètement dans l’eau, parfois jusqu’à une profondeur d’un mètre afin de capturer les poissons.
ses pattes sont courtes et couvertes d’écailles, disposées pour permettre de mieux glisser dans l’eau.
son plumage bien lubrifié, fin et serré, surtout sur les pattes, lui évite de se mouiller. Des glandes spéciales lui permettent d’huiler le plumage serré du ventre et des pattes.
ses yeux proéminents et dépourvus d’arcades sourcilières facilitent le repérage des poissons.
sa face inférieure claire le rend moins visible.
La technique de pêche du balbuzard est spectaculaire :
il guette ses proies d’un perchoir ou en faisant du vol plané en survolant un eau calme (fleuves, estuaires, bord de mer) à une hauteur de plusieurs dizaines de mètres (de 20 à 30 m au-dessus de la surface de l’eau) ;
lorsqu’il a repéré sa proie, il fait avec aisance du vol sur place jusqu’à ce que le poisson qu’il convoite soit bien placé et suffisamment près de la surface ;
il descend par paliers, ses ailes à demi repliées pour se freiner, puis plonge soudainement, les serres en avant, en se laissant tomber comme une pierre dans une gerbe d’écume bruyante ; selon la situation et le vent, l’angle d’attaque peut être horizontal ou, au contraire, pratiquement vertical.
il s’enfonce plus ou moins sous la surface, s’immergeant parfois complètement, disparaissant tout à fait une ou deux secondes, à la poursuite de sa proie ;
il reparaît le plus souvent quelques secondes plus tard avec un poisson bien agrippé entre les serres. Après une seconde ou deux où il reste pantois, les ailes semi-écartées trempant dans l’eau, il redécolle laborieusement en fouettant les flots, alourdi par le poids de l’eau ;
de vigoureux coups d’ailes l’arrachent à l’élément liquide et soulèvent une nuée de gouttelettes ; il décolle, s’ébroue en plein vol, s’élève et regagne le rivage, alourdi d’un poisson qu’il tient fermement entre ses serres ;
lorsque le poisson est gros ou difficile à maîtriser, l’oiseau peut tenter à plusieurs reprises de s’élever de l’eau avant de réussir. Si le poisson est trop gros pour être emporté, le balbuzard le laisse tomber. Parfois dans l’incapacité de redécoller de la surface en raison d’une proie trop grosse, le balbuzard arrive souvent à revenir sur la berge en ramant avec ses ailes ; il arrive que le balbuzard pêcheur ayant capturé un poisson trop lourd soit incapable de dégager ses griffes et, ayant été entraîné sous l’eau par le poisson, périsse noyé ;
le balbuzard se dirige sans hésitation vers son perchoir habituel où il a l’habitude de dépecer ses proies ; il transporte le poisson capturé en plaçant la tête de celui-ci dans la direction du vol. Il se sert parfois d’une seule patte pour tenir un petit poisson, mais, habituellement, il utilise les deux. Il arrive qu’il soit poursuivi par quelques goélands et corneilles à l’affût.
Le balbuzard pêcheur se montre très fidèle à son lieu de naissance. Il en résulte que des couples se retrouvent au même nid année après année tant qu’ils restent en vie.
Territorialité
Habituellement, le balbuzard pêcheur défend son territoire contre les autres oiseaux de grande taille, tels que les aigles, les hiboux ou les goélands, qui n’hésitent pas à lui ravir son nid. Aussi prendra-t-il souvent la précaution de construire plus d’un nid sur son territoire, surtout si, une année, il ne réussit pas à avoir de petits.
Première nidification
Le balbuzard niche à partir de sa troisième année. Dans la plupart des cas, les jeunes balbuzards trouvent, à leur retour de migration, leur aire de naissance déjà occupée par le couple des parents ; il leur faut alors chercher un partenaire dans les alentours.
Le balbuzard se reproduit pour la première fois à l’âge de 3 à 5 ans.
Période de nidification
Nos nicheurs retrouvent leur aire assez tôt, de fin février à début mars, pour les oiseaux corses, mi-mars pour les quelques couples continentaux.
Parade nuptiale
Toutes les activités de la cour se déroulent habituellement près du nid ou de son futur site.
Les partenaires se livrent à des parades spectaculaires au début de la période de reproduction pour s’unir ou pour réaffirmer leur union.
Le mâle commence les parades aériennes le jour même de son retour sur les lieux de reproduction pour marquer son territoire et attirer l’attention de la femelle (qui revient souvent plus tard). À plusieurs reprises, le mâle monte très haut dans les airs, souvent à plus de 300 m de hauteur, avec des battements d’ailes rapides, plane pendant quelques instants, après quoi il bascule le corps verticalement, le redresse, descend en piqué par paliers de 10 m environ, parfois jusqu’au nid, en faisant un peu de vol sur place à chaque étape, puis remonte à grands coups d’ailes jusqu’au niveau de départ en décrivant un grand arc de cercle ; il recommence plusieurs fois ce manège.
Pendant ces acrobaties, le mâle ne cesse de lancer des séries rapides de « djip djip djip » (de 15 à 18 cris en 10 secondes).
Quelquefois, la femelle participe à une version modifiée de cette parade en faisant mine de poursuivre le mâle. Au cours d’un autre type de manifestation rituelle près du nid, le mâle vole laborieusement, le corps arqué et les pattes pendantes, tenant souvent un poisson ou une branche entre ses serres.
Accouplement
Site de nidification
La balbuzard pêcheur est fidèle à son site de nidification où les partenaires du couple se retrouvent chaque année.
Le site de nidification est conservé et entretenu pendant plusieurs décennies.
Le balbuzard niche principalement en milieu forestier, si possible à proximité des lieux de pêche, près des plans d’eau, souvent sur une île ou une presqu’île en bordure de lac, ou dans les régions côtières. Cependant il n’est pas rare d’en trouver dans un vieil arbre au milieu des bois à plusieurs kilomètres du lieu de pêche.
L’aire, volumineuse, est placée le plus souvent sur la cime d’un très grand arbre, vivant ou mort, mais de préférence suffisamment solide pour supporter cette immense masse de branches sèches, de préférence sur un pin dont la tête s’est cassée, ce qui constitue une plate-forme naturelle (le pin sylvestre est l’essence préférée). Assez rarement, l’aire est construite sur une branche latérale. Les nids bâtis sur les arbres se trouvent entre 11 et 30 m de hauteur.
Aux endroits où les grands arbres manquent, particulièrement dans le sud de l’Europe, il lui arrive de nicher au sol, principalement sur de gros blocs erratiques dans un cours d’eau, ou au sommet de rochers non fréquentés par les prédateurs terrestres ou dans une falaise (jusqu’à 130 m au-dessus de la mer), et parfois même sur des structures artificielles, telles que des pylônes de lignes électriques à haute tension, des cheminées d’usine.
Nid
L’aire du balbuzard pêcheur est un énorme amas constitué de branches mortes d’un diamètre variant de 2,5 à 5 cm et d’une longueur de plus de 50 cm, auxquelles il incorpore des piquets, des corde, des lambeaux de vieux linge, ou même du plastique. Les branches, occasionnellement ramassées au sol, sont surtout arrachées aux arbres morts ; cette opération peut même s’effectuer en plein vol
Ce sont les deux adultes, mais surtout le mâle, qui édifient cet ouvrage, qui mesure 1 m de diamètre, mais peut atteindre 2,5 m, et de 30 à 90 cm d’épaisseur.
Résistant au temps, l’aire est occupée régulièrement d’une année l’autre et n’est abandonnée qu’après des destructions répétées.. Dans le cas où un nid existant est réutilisé, les balbuzards réparent ou rénovent le vieux nid afin qu’il soit en mesure de recevoir adéquatement les œufs. Dans le cas où un nid nouveau est entrepris, le mâle débute la construction en apportant surtout des branches.. La femelle s’occupe surtout à la finition, entrelaçant les branches, apportant de l’herbe de la mousse, des brindilles, des écorces etc. Le mâle apporte les matériaux que la femelle incorpore.
Une faible cavité est aménagée pour les œufs, mais le nid s’aplatit au fur et à mesure que la période de nidification avance.
S’il s’affaire à la construction de son logis surtout au début de la période de nidification, il arrive également au balbuzard d’y ajouter des matériaux tout au long de cette période ; mais, après le début de l’incubation, c’est surtout la femelle qui les apporte. À la fin de l’été, l’oiseau passe beaucoup de temps à réparer son nid en prévision de l’année suivante.
À noter qu’en fin de période de nidification, le nid est devenu presque plat n’ayant plus de cuvette centrale. Au cours des années, étant donné l’accumulation des matériaux, certaines aires bâties sur des pitons rocheux peuvent avoir 2 mètres de hauteur et plus. Quant à ceux construits sur les arbres, le poids du nid le fait parfois glisser le long du tronc de l’arbre sur lequel il se trouve, ou il arrive que la tête de l’arbre casse.
En règle générale, le balbuzard ne possède qu’une aire parfois deux, très rarement trois.
Nichoir
Le balbuzard pêcheur utilise aussi des plates-formes artificielles dont les gestionnaires de la faune encouragent la construction dans les secteurs où les lieux de nidification naturels font défaut. Ces plates-formes peuvent être disposées en haut des arbres, ou bien ce sont des radeaux ancrés sur les lacs près desquels il n’y a pas de grands arbres.
Nombre de couvées
Le balbuzard élève une seule couvée par an.
Ponte
Le transport par la femelle de mousse, sphaigne ou autres matériaux servant à tapisser le fond du nid est un indice de l’imminence de la ponte ; celle-ci a lieu entre la mi-mars et le début mai selon la région : dès mars sur la côte méditerranéenne, au début d’avril en région Centre, en avril-mai dans le nord de l’Europe.
La couvée peut comporter entre deux et quatre œufs, habituellement trois, très rarement un seul. Il est à noter que cette moyenne de 3 œufs est descendue à un par couple dans les années 60 à la suite d’un amincissement de la coquille des œufs dû au D.D.T.. Heureusement, ce chiffre est à nouveau en hausse.
Les œufs sont pondus à intervalle de 1 à 3 jours.
Œufs
Les œufs du balbuzard ont une coloration qui varie du blanc crème au beige, fortement tachetés de brun-roux et de brun foncé ou noirâtre. Ils ont une taille de 62 mm par 46 mm environ.
Au toucher, on a l’impression de caresser une surface soyeuse.
Incubation
La femelle couve pendant 35 à 41 jours (de 5 à 6 semaines), relayée par le mâle le temps de manger le poisson que celui-ci lui a apporté.
L’incubation, qui débute dès la ponte du premier œuf, est qualifiée d’asynchrone. Ainsi, lorsque les œufs auront tous éclos, les oisillons n’auront pas tous le même âge ni le même poids.
Éclosion
Dès leur naissance, les poussins réagissent très faiblement aux stimuli extérieurs ; ils demeurent tout simplement étendus au fond du nid. À ce stade, il est possible qu’ils soient alimentés avec de la nourriture régurgitée.
Nourrissage
Après les éclosions, vers la fin de mai, le mâle pourvoie à l’alimentation de la nichée, la femelle protège et nourrit seule, ne quittant guère le nid durant un mois et demi. Le mâle prend le relais de la femelle pour couver après avoir apporté un poisson à sa compagne qui va le dépecer un peu plus loin.
Le mâle participe peu à l’incubation, consacrant la majeure partie de son temps à la pêche, puisqu’il est l’unique pourvoyeur de la famille durant tout le mois où dure l’incubation de même qu’au cours du premier mois de croissance des poussins. Ceux-ci réclament alors plus de six poissons par jour. Si la nourriture est abondante, deux petits sur trois prendront normalement leur envol au bout de sept à neuf semaines de soins parentaux assidus.
Envol
Les jeunes balbuzards sont élevés pendant une cinquantaine de jours.
Après une quarantaine de jours, les jeunes vont débuter sérieusement leurs exercices de vol au nid ; parfois ils vont réussir à s’en élever légèrement au-dessus. Lorsqu’on les observe en bordure du nid, en déséquilibre, les ailes déployées, ils semblent maladroits et on a l’impression qu’ils vont trébucher et dégringoler.
Les jeunes effectuent leur premier vol environ deux semaines plus tard, soit vers le début du mois d’août. Au total, cette période de croissance, c’est-à-dire de l’éclosion au premier envol, aura duré sept à huit semaines, selon l’abondance du ravitaillement.
Sevrage
En juillet-août, les jeunes balbuzards sont hors du nid, mais y retournent encore longtemps s’emparer des proies apportées par les parents.
On a, par exemple, observé qu’un jeune est encore nourri sur le nid deux mois après son envol. Les membres de la famille peuvent partir ensemble en migration et faire de longs arrêts en un lieu favorable avant de se séparer. Les jeunes capables de voler réclament la nourriture en lançant des séries de 30 à 40 « kli kli kli ».
Émancipation
À huit semaines, les jeunes balbuzards peuvent voler, mais il arrive que la famille séjourne plus longuement à proximité de l’aire. Il restent quelques semaines dans les alentours avant de partir en migration
Les jeunes pêchent dès leur envol, mais leur succès est souvent faible, faute d’expérience, et il leur faut un certain temps pour maîtriser la technique et vaincre leur crainte de l’eau. Cette période est donc très dangereuse et beaucoup périssent parce qu’ils ne parviennent pas à se nourrir suffisamment.
Plumage juvénile
Période de mue
Prédateurs
Les cas de prédation des œufs et des oisillons par les corneilles, les corbeaux, les hiboux ou les goélands ne sont pas chose courante lorsque les parents ne sont pas dérangés par les humains.
Maladies
Survie des adultes
D’après les plus récentes estimations, environ la moitié des jeunes meurent la première année tandis que pour les années subséquentes, le taux de mortalité est évalué entre 16 et 1 %.
La productivité du Balbuzard a été étudiée plusieurs fois au cours des dernières décennies. En Suède, de 1 971 à 1973, chaque ponte donna en moyenne 1,48 jeune (2,05 par nichée réussie) ; en Finlande, Pour 1994, 2,12 jeunes par ponte. La productivité moyenne en Corse est de 1,43 jeune à l’envol (n = 390) et de 1,81 (n = 90) en région Centre.
Longévité
Le balbuzard pêcheur peut vivre de 15 à 20 ans en moyenne, mais certains individus peuvent vivre beaucoup plus longtemps, le record de longévité de l’espèce étant de 35 ans.
Il ne supporte pas la captivité et y meurt en moyenne au bout de deux ans.
Le Balbuzard se nourrit principalement de Poissons, aussi de Grèbes, de Canards et de Poules d’eau.
Pêche dans les rivières, les lacs et étangs. Se nourrit presque exclusivement de poissons.
N’en déplaise à nos amis pêcheurs, le balbuzard est un piscivore à 99,9 %. Ce sont essentiellement des poissons de taille moyenne à assez grande (brochets, brèmes, petites carpes,…) qui sont prélevées.
Alimentation : Le balbuzard pêcheur porte bien son nom puisqu’il ne consomme que du poisson. Il pêche souvent en faisant un vol sur place à 20-30 m de hauteur, puis il pique, ailes à moitié repliées, pattes en avant, et s’immerge plus ou moins dans l’eau.
D’après J.B. Schweyer et J.M. Rémy, il pêcherait essentiellement des ésocidés (brochets, …) et cyprinidés (carpes, brèmes) de 10 à 50 cm de longueur pour une masse de 250 g en moyenne. Son besoin quotidien serait de 400 g par adulte et le double pour les jeunes.
Le Balbuzard pêcheur recherche particulièrement des poissons qui nagent lentement et qui se tiennent près de la surface de l’eau. À l’occasion, il se nourrit de poissons pesant jusqu’à 2 kg dans les étangs d’élevage, au grand désarroi des pisciculteurs et parfois même, au risque de sa vie.
Le Balbuzard pêcheur transporte le poisson capturé en plaçant la tête de celui-ci dans la direction du vol. Il se sert parfois d’une seule patte pour tenir un petit poisson, mais normalement, il utilise les deux. À l’occasion, un autre rapace peut alors tenter de lui voler sa proie en le harcelant au vol jusqu’à ce qu’il la laisse tomber. Habituellement, le Balbuzard pêcheur va se percher tout près pour manger sa proie, sauf durant la période de nidification ; il l’amène alors au nid ou sur un perchoir situé près du nid. Il tient le poisson avec une patte et le déchire en morceaux avec son bec, dévorant la tête en premier.
Le balbuzard se nourrit uniquement de poissons assez gros, surtout de brochets en eau douce et de mulets en mer. En règle générale, les poissons capturés mesurent entre 25 et 40 cm pour un poids oscillant entre 200 et 400 grammes. Les espèces pêchées varient selon l’habitat ; en Écosse, il s’agit principalement de truites.
Carpes, mulets, brèmes et perches figurent à son menu.
À l’occasion, l’oiseau glisse sur la surface de l’eau pour saisir les poissons qui viennent de mourir ou qui sont sur le point de mourir.
Le balbuzard pêcheur porte bien son nom ; c’est seulement quand la glace, la pluie, le brouillard ou la turbidité de l’eau l’empêchent de plonger qu’il s’en prend à d’autres proies (micromammifères, notamment petits rongeurs, oiseaux, reptiles, amphibiens, crustacés et coléoptères). Mais il s’agit là d’exceptions. Le choix des poissons pêchés dépend en fait de leur accessibilité. Quand une espèce domine localement dans son alimentation, c’est qu’elle est abondante et de capture aisée. Neuf espèces de cyprinidés ont été recensées en région Centre. En Corse, les balbuzards pêchent surtout des mulets, mais aussi des sars et des saups.
On a calculé la ration quotidienne en se fondant sur ce que le mâle apporte à la femelle. Pendant l’incubation, il transporte en moyenne 1,7 ou 1,8 poisson par jour à l’aire et, pendant l’élevage des jeunes (2 ou 3), respectivement 3,8 ou 4,6 poissons ; pendant cette période, chaque jeune reçoit de 800 à 830 g de poisson par jour.
Les adultes en migration semblent pêcher 2 poissons par jour et leur ration quotidienne est voisine de 500 g. Le poids moyen des poissons pêchés en région Centre est de 300 grammes. Parfois des poissons de plus d’un kg sont capturés. Le balbuzard peut dans ce cas avoir du mal à les sortir de l’eau.
Habite des zones avoisinant des masses d’eau (mer, réservoirs, lacs, etc.), où il capture les poissons.
Il fréquente les grands lacs, les lagunes, estuaires, fleuves et les criques rocheuses.
Rapace spectaculaire, le balbuzard pêcheur, hôte autrefois commun de nos rivières, lacs et étangs
Il faut vous rendre au début du printemps ou en fin d’été au bord d’un plan d’eau ou d’une rivière suffisamment large et à débit lent pour espérer y observer le balbuzard pêcheur.
Très spécialisé, le Balbuzard pêcheur s’installe au bord des lacs, étangs, etc., peuplés de nombreux poissons de taille moyenne qui se tiennent à proximité de la surface ; l’eau doit être claire et non polluée. La teneur en sels minéraux importe peu et l’oiseau fréquente aussi bien des eaux douces et saumâtres que la mer.
Dans le nord et le centre de l’Europe, le Balbuzard niche principalement au bord des lacs et des fleuves tranquilles, entourés de forêts, mais aussi sur les côtes maritimes boisées, là où l’eau est peu profonde et peu agitée, ce qui lui permet de repérer facilement ses proies.
Les sujets méditerranéens vivent uniquement sur les côtes (c’est le cas en Corse). Au cours de sa migration, on peut observer le Balbuzard au bord d’étangs et de lacs assez petits mais poissonneux.
Il est presque cosmopolite puisqu’on le retrouve dans toutes les régions tropicales et tempérées des continents, sauf dans les régions polaires où les étendues d’eau restent trop longtemps couvertes de glace.
Il est presque cosmopolite. La répartition du balbuzard pêcheur au niveau mondial concerne les régions boréales et tempérées de l’hémisphère nord, l’Amérique latine, l’Asie du Sud-est et les côtes de l’Australie.
On retrouve le balbuzard sur tous les continents mis à part l’Antarctique.
On le retrouve dans toutes les parties du monde à l’exception de l’Amérique du sud, de l’Amérique du nord, et de l’Eurasie. Il fréquente aussi bien les zones côtières que l’intérieur des terres. Ailleurs, il niche exclusivement sur les côtes et dans les îles. Selon les informations actuellement disponibles, la population du Paléarctique occidental s’élèverait à 5000 couples, dont 3000 en Europe du nord.
L’espèce est présente dans l’ensemble du monde, à l’exception de l’Amérique du sud. Les populations sont sédentaires, sauf celles qui se reproduisent sous les climats tempérés comme ceux d’Europe occidentale.
Le balbuzard pêcheur est presque cosmopolite : il niche en Amérique du nord et en Amérique centrale, en certains points des côtes méditerranéennes, dans le nord et l’est de l’Europe, une grande partie de l’Asie jusqu’à l’Océan pacifique, une partie de l’Afrique et sur les côtes de l’Australie.
Disparu totalement de France, puis grâce à de très sévères mesures de protection, il est revenu après 50 ans d’absence, nicher dans les îles britanniques, en 1954. En France, au contraire, les migrateurs sont reçus à coups de fusils et les nicheurs de Corse sont en train de disparaître, persécutés. Pourtant, le balbuzard cherche à s’établir encore actuellement dans des régions de grands étangs, en Lorraine notamment. Les destructions n’ont pas cessé et la population méditerranéenne est menacée d’extinction tandis que celles d’Europe centrale et de Russie diminuent constamment.
Le Balbuzard pêcheur est l’un des oiseaux les plus répandus dans le monde. En effet, hormis les régions polaires et subpolaires, dont les étendues d’eau restent trop longtemps couvertes de glace, et quelques îles océaniques trop isolées situées à de basses latitudes, on le rencontre sur presque toutes les côtes de même qu’en bordure des grands lacs, des fleuves et des rivières de tous les continents.
Le Balbuzard pêcheur est presque cosmopolite : il niche en Amérique du Nord et en Amérique centrale, en certains points des côtes méditerranéennes ; dans le nord et l’est de l‘Europe, dans une grande partie de l’Asie jusqu’à l’océan Pacifique, une partie de l’Afrique et sur les côtes de l’Australie.
En Europe centrale, on le trouve dans l’est de l’est de l’Allemagne et en Pologne. Quatre sous-espèces ont été distinguées la sous-espèce nominale Pandion haliaetus haliaetus est la plus répandue. Elle vit en Eurasie, jusqu’à Taïwan, hiverne en Afrique, aux Philippines, en Indonésie. En Australie, Tasmanie, Nouvelle-Calédonie, Sulawesi, Java et Salomon existe Pandion haliaetus criseaeus. En Amérique Pandion haliaetus carolinensis niche presque partout sauf aux Bahamas, à Cuba et sur la péninsule du Yucatan, où vit Pandion haliaetus ridgewayi.
Selon les informations actuellement disponibles, la population du Paléarctique occidental s’élèverait à 7600-9500 couples.
Autrefois répandu dans toute l’Europe, il niche, à l’heure actuelle, principalement dans le Nord-Est de celle-ci.
Europe : 5 500-6 500 couples
En Europe, il est présent en Scandinavie et en Écosse. Il est aussi présent en Europe centrale et orientale, dans les Balkans et sur certaines îles de Méditerranée (Baléares, Corse). En Afrique, la population est composée de jeunes et d’adultes hivernants.
L’Europe de l’Ouest constituait probablement une aire continue de reproduction. Mais les Européens comme les Français ont largement détruit leurs rapaces. À la destruction directe s’est ajoutée la contamination de la chaîne alimentaire, en particulier par les organochlorés. Les mesures de protection en leur faveur ont, peu à peu, permis leur réimplantation à partir de 1930, en Norvège et en Suède, puis en 1970 en Écosse, Finlande et Allemagne de l’Est. De 3 100 couples vers 1970, la population européenne est passée récemment à plus de 9 000 couples.
En revanche, la population du nord de l’Europe est en expansion lente, ce qui est très important pour l’avenir de l’espèce. La position satisfaisante des populations septentrionales ne doit pourtant pas endormir notre attention car l’essor considérable des activités de loisirs au bord des lacs et des rivières perturbent le balbuzard qui, par ailleurs, est beaucoup plus sensible aux pesticides (lien) que la plupart des autres rapaces diurnes.
La Scandinavie (surtout Suède et Finlande) abrite environ 60 % de la population européenne (de 4 500 à 5500 couples).
Au XIXe siècle, le Balbuzard était encore un nicheur fréquent dans la plupart des pays d’Europe. Peu craintif, il était très exposé aux persécutions et, à l’aube du XXe siècle, il en souffrit énormément. Ses effectifs diminuèrent rapidement puisqu’il disparut de Grande-Bretagne en 1910, d’Islande au début du XIXe siècle, de Suisse en 1911, d’Italie en 1956, d’Autriche vers 1930, de la République tchèque et de la Slovaquie vers 1850, de Hongrie à la fin du XIXe siècle, de Yougoslavie vers 1950, de Grèce en 1966, de Roumanie vers 1960, du Danemark (Falster) en 1 916 et de France continentale en 1903.
Depuis, des tentatives de reproduction ont eu lieu dans plusieurs pays et ont abouti en Écosse à partir de 1954. Le tableau de la page 178 montre que l’évolution des effectifs varie d’un pays à l’autre. La population méditerranéenne, faible, était au bord de l’extinction et, aujourd’hui encore, doit être considérée comme menacée malgré les progrès des dernières années. Au Portugal, sa disparition est liée à l’extension du tourisme. En revanche, la population du nord de l’Europe et des pays Baltes a connu une expansion malgré les perturbations dues à l’essor considérable des activités de loisir au bord des lacs. Le redressement des populations est la conséquence de facteurs décisifs, tels que la forte diminution de la pression de chasse ces dernières années et l’interdiction de nombreux pesticides. Par rapport aux années 1 950 et 1960, le milieu est nettement moins pollué. Outre la Corse, le Balbuzard pêcheur niche depuis une vingtaine d’années maintenant dans deux départements du centre de la France et depuis peu en Ile-de-France et en Camargue.
En France, il y a deux noyaux de population. Un en Corse qui niche sur les côtes occidentales (26 couples territoriaux dont 24 reproducteurs en 2004) et un en région Centre (23 couples territoriaux dont 24 reproducteurs en 2004). Quelques tentatives de reproduction ont été observées dans d’autres départements mais sans suite (Haute-Marne, Manche?). Depuis 2001, un couple est présent en Ile-de-France même si aucune reproduction n’a réussi et, depuis 2003, un couple est présent dans le sud de la France.
La recolonisation de la France qui est située sur la route des migrations de l’Afrique de l’Ouest vers le nord de l’Europe, apparaît assez naturelle dans ce contexte. Depuis 20 ans, de nombreux animaux font étape en Val d’Allier et Val-de-Loire: du 15 mars au 15 avril à l’aller et du 15 août au 15 octobre au retour. Mesures de protection et populations en expansion, expliquent probablement la réinstallation de quelques couples nidificateurs en France métropolitaine.
France : - couples : 49 couples contrôlés en 2004, - hivernants : moins de 10 oiseaux, - en migration, plusieurs milliers d’oiseaux traversent la France.
En France, une vingtaine de couples de Balbuzards pêcheurs se reproduisent sur les côtes de Corse et quelques couples dans le Centre et la Bourgogne.
Il est de retour en France depuis très peu, nichant surtout en Corse. Il avait disparu de la France continentale depuis 1940 quand il est revenu naturellement nicher en forêt d’Orléans. Il est présent sur les côtes, les grands lacs et les fleuves.
Le balbuzard pêcheur est un nicheur très rare en France. 32 couples ont niché en 1996 (mais 21 seulement en 1998) sur les côtes rocheuses de Corse où l’espèce est en expansion (4 couples en 1974) et 6 couples (en 1998) se sont installés dans le Centre de la France, les nids étant construits sur des arbres en bordure d’étangs forestiers. Cette population existe depuis le milieu des années 1 980 et montre un accroissement plutôt lent puisque 4 couples y nichaient déjà en 1989. Cette colonie lâche a néanmoins atteint la douzaine de couples en 2 002 et quelques couples nichent également dans le parc du château de Chambord. Un site en forêt d’Orléans, l’étang du Ravoir, a été aménagé et permet l’observation des oiseaux nicheurs par le grand public. Ailleurs en France, toutes les tentatives de nidification se sont révélées infructueuses. Le balbuzard est un migrateur visible dans toutes nos régions entre mars et mai puis d’août à octobre. Il fréquente exclusivement les plans d’eau, les rivières, les fleuves et les bords de mer où il peut venir pêcher.
Auvergne
On l’observe au printemps et à l’automne, lors des migrations, dans le val d’Allier ou ça et là, même sur de petits étangs.
Ses migrations s’effectuent à travers tout le continent et non seulement le long des fleuves.
Dans nos pays d’Europe occidentale, le balbuzard pêcheur est avant tout un migrateur mais, depuis le milieu des années 1980, s’ajoutant aux populations corses qui elles sont sédentaires, quelques couples nichent désormais dans le Centre de la France. Les oiseaux qui ont passé l’hiver en Afrique occidentale au sud du Sahara, arrivent dans nos régions dès le mois de mars et le passage de ces individus qui vont nicher dans le nord de l’Europe se prolonge jusqu’à la fin mai.
Vers l’Afrique, en août-septembre, avec leurs parents, ou en se dispersant simplement à l’intérieur du bassin méditerranéen pour les corses dont les adultes sont sédentaires. Ces deux mois sont également les périodes de passage des oiseaux nordiques qui traversent nos pays en faisant des haltes de quelques jours parfois sur nos plans d’eau et fleuves, laissant quelques retardataires en octobre-novembre. Quelques rares cas d’hivernage ont été notés dans l’extrême sud-ouest de la France.
C’est un grand migrateur. La population européenne, à l’exception des oiseaux méditerranéens (dont les oiseaux corses), passe l’hiver en Afrique. Il utilise un large front de migration et ne craint pas de traverser les mers et les déserts. Les jeunes de l’année migrent eux aussi en septembre, et restent 1 à 2 ans sur les sites d’hivernage avant de revenir en Europe.
Le balbuzard est un grand migrateur, qui hiverne en Afrique tropicale. L’hivernage a lieu principalement au bord des cours d’eau, lacs, accessoirement sur les côtes. Quartiers d’hiver et itinéraires de migration varient selon les populations. En migration, les balbuzards pêcheurs de Norvège et de Suède suivent principalement un itinéraire sud-ouest qui passe par la partie occidentale du bassin méditerranéen. Les oiseaux nichant en Finlande, de même que ceux du nord-est de la Norvège, suivent un itinéraire situé plus à l’est et se concentrent en Italie où le nombre de balbuzards abattus annuellement pourrait atteindre le millier.
Les individus plus âgés sont les premiers à atteindre les zones d’hivernage d’Afrique de l’ouest au sud du Sahara ; les jeunes peuvent faire de plus longues escales dans les régions poissonneuses. Ils s’arrêtent notamment dans notre pays à partir de la seconde moitié du mois d’août et pendant tout le mois de septembre jusqu’à octobre.
Nicheur migrateur dans la majorité de son aire de dispersion, il parcourt de très longues distances au cours de ses périodes de migration. Habituellement, les couples de balbuzards reviennent nicher au même endroit d’une année à l’autre.
Grand migrateur dont la population européenne passe l’hiver surtout en Afrique. Certains oiseaux hivernent dans la région méditerranéenne (les populations de Méditerranée sont d’ailleurs en partie sédentaires) et, quand la saison est douce, on en a vu exceptionnellement en Hongrie.
Le Balbuzard migre sur un large front et ne craint pas de traverser les mers et les déserts. Parmi les rapaces de grande envergure, c’est celui qui, en Europe, emprunte le moins les points de passage (détroits) méridionaux recensés.
D’hivernage a lieu principalement au bord des cours d’eau, des lacs, accessoirement sur les côtes. Quartiers d’hiver et itinéraires de migration varient selon les populations ; ainsi les balbuzards suédois traversent l’Europe dans la direction sud-sud-ouest alors que ceux de Finlande vont généralement vers le sud-sud-est.
Les oiseaux scandinaves quittent les lieux de nidification dès la mi-août. En France, les balbuzards continentaux quittent leurs lieux de nidification à la mi-septembre. Le passage est important dans tout le pays avec des haltes migratoires de plusieurs jours sur des lacs et étangs de plus ou moins grande étendue.
La moitié des observations automnales ont lieu au cours des vingt premiers jours de septembre. La migration postnuptiale est très rapide puisque les premiers sujets atteignent l’équateur en août, la plupart arrivant en septembre-octobre. Les observations hivernales en France sont de plus en plus régulières, alors que les cas d’hivernage complet sont encore rares.
Les balbuzards quittent leurs quartiers d’hiver en mars et franchissent normalement la Méditerranée dans la deuxième quinzaine du mois. En France continentale, les balbuzards reviennent en mars-avril, ceux de Corse se réinstallent en janvier-février. Un comptage réalisé en avril 2004 sur l’ensemble du bassin de la Loire a permis d’estimer entre 200 et 300 le nombre d’individus en halte migratoire simultanée.
Certains des individus reproducteurs ayant recolonisé la région Centre étaient bagués en Allemagne. Les oiseaux âgés de un an passent l’été dans les quartiers d’hiver ou dans la région méditerranéenne et une partie des sujets de 2 ans font de même, les autres revenant dans l’aire de reproduction environ un mois après les adultes.
Certains vagabondent autour de la Méditerranée. Au printemps, Skagen (Danemark) est un lieu de passage très fréquenté, avec un maximum de 382 individus (1992). À Falsterbo, les passages sont enregistrés de la mi-août à fin septembre, avec un pic fin mi-septembre, avec un total de 413 (1999).
Au col d’Organbidexka dans les Pyrénées-Atlantiques, entre 45 et 150 balbuzards sont observés annuellement entre août et septembre. Les détroits ne sont pas des points de passage obligés pour le balbuzard, qui migre sur un large front. Ceci explique l’écart entre les chiffres de la population nicheuse (par exemple 15 000 oiseaux en Suède en automne) et ceux des flux migratoires. Les observations au Danemark sont plus aisées en automne, où le Balbuzard prend le temps de visiter les eaux poissonneuses.
Pour tenter d’expliquer la présence fréquente d’un seul petit au nid, Aristote prétendait que l’adulte obligeait les jeunes à regarder le soleil et repoussait ceux qui étaient aveuglés.
Légendes
Autrefois, les Sibériens croyaient que le balbuzard pêcheur utilisait l’une de ses serres pour injecter un venin mortel à ses proies.
C’est un consommateur de poissons de belle taille, ce qui lui a valu maintes persécutions et explique sa disparition de nos régions. Toutefois, les mesures de protection des rapaces et des réintroductions lui permettent de regagner peu à peu le terrain perdu. Des nidifications récentes en Belgique ont même été mentionnées. Les lieux sont tenus secrets.
Rareté
Menaces
Espèce considérée comme rare dans l’UE. Après quelques années d’un déclin accusé, il semble que la population, au moins à quelques endroits, est commencée une récupération. Dans le passé, la chasse et la destruction des nids étaient ses menaces principales. Actuellement, des spécimens sont encore abattus mais la disparition des habitats et la pollution par organochlorés sont ses problèmes, les plus graves.
Ce sont les pêcheurs, armés de fusils pour l’occasion, qui sont responsables de la disparition du balbuzard pêcheur comme espèce nicheuse en France continentale pendant 30 ans, le dernier nid connu était noté en Alsace en 1958 ! Il était évidemment accusé de vider les étangs de ses poissons et donc était classé dans les espèces nuisibles au même titre que les hérons et les cormorans abondamment détruits. La régression a été également importante en Corse puisque plusieurs dizaines de couples se reproduisaient sur les falaises littorales de cette île. Aujourd’hui le dérangement par les bateaux de plaisance qui viennent les observer de trop près est la cause de l’échec de la reproduction de 3 couples corses en 1996. En dehors de la destruction directe par l’homme dont la loi, en accordant au balbuzard le statut d’espèce protégée, est venue à bout, diverses actions humaines sont venues se surajouter pour expliquer que l’explosion démographique n’ait pas eu lieu en France comme elle s’est déroulée en Scandinavie qui est le réservoir européen de l’espèce ou pour d’autres espèces de rapaces.
Le bétonnage des côtes maritimes a eu un effet négatif en Corse. Sont-ce les dérangements occasionnés par les pisciculteurs, les photographes et même les ornithologues qui limitent l’installation du balbuzard dans d’autres régions de France ? Pourtant ce superbe rapace se reproduit en Amérique sur n’importe quelle plate-forme aménagée à son intention, même à côté d’un supermarché ou aux abords de la piste de lancement des navettes spatiales ! C’est à n’y rien comprendre. Il ne nous reste qu’à nous montrer patients, même si cela fait plusieurs dizaines d’années que tous les ornithologues espèrent son retour comme nicheur dans leur région.
Couramment chassé, voire volontairement détruit par des tirs au nid, il ne nidifie plus en France continentale depuis le milieu du siècle.
À l’instar de plusieurs autres oiseaux de proie situés au sommet de la chaîne alimentaire, les Balbuzards pêcheurs ont connu des difficultés de reproduction durant les années 1 950 et 1960 et ce, dans le monde entier. Ces problèmes découlaient principalement de l’usage, alors très répandu, des pesticides organochlorés, en particulier le DDT, dont un métabolite, le DDE, causait l’amincissement des coquilles d’œufs et entraînait le bris des œufs sous le poids de la femelle. Depuis qu’on a limité l’usage de ces produits à peu près partout, les populations sont en bonne voie de rétablissement dans les habitats de nidification qui conviennent toujours à l’espèce.
C’est apparemment la longue espérance de vie du Balbuzard pêcheur qui lui a permis de survivre durant ces années de forte pollution, en dépit d’une faible productivité. De plus, son étonnante facilité à vivre à proximité des humains et à utiliser les structures artificielles mises à sa disposition aux endroits où manquent des supports naturels pour fixer son nid, ainsi que la création de réservoirs et d’étangs aménagés où prolifèrent les poissons, ont contribué au rétablissement des populations les plus affectées par les pesticides.
Protection
Le balbuzard pêcheur, comme toutes les espèces de rapaces, est protégé en France selon la loi du 10 juillet 1976 (arrêté d’application du 17 avril 1981).
De plus, il figure en annexe I de la Directive « Oiseau » (n° 79/409 du 6 avril 1979). Cette directive européenne s’applique à tous les États membres de la Communauté depuis le 6 avril 1981. Elle vise à assurer la protection de toutes les espèces d’oiseaux désignées en annexe I de la dite Directive et elle permet la désignation de Zones de protection spéciales qui sont destinées à renforcer le réseau Natura 2000.
Il figure également en annexe II de la Convention de Berne qui a pour objet d’assurer la conservation, au niveau européen, de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels, notamment des espèces et des habitats dont la conservation nécessite la coopération de plusieurs États.
De plus, en tant qu’espèce migratrice, la Convention de Bonn (82/461/CEE du Conseil, du 24 juin 1982) lui accorde un statut de protection à l’échelle mondiale. Comme l’ensemble des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, il est protégé par le CITES ou encore Convention de Washington. Cette « Convention sur le Commerce International des Espèces » est un accord international entre États qui a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.
Le balbuzard pêcheur est également mentionné sur la Liste Rouge qui regroupe les espèces considérées en danger, vulnérables et/ou rares suite à leurs faibles effectifs ou à la tendance évolutive de leurs populations. Il est classé dans la catégorie CMAP 1 (espèce dont la Conservation Mérite une Attention Particulière) qui regroupe toutes les espèces menacées à l’échelle planétaire avec le statut d’oiseau vulnérable. De plus, en Europe, il figure en catégorie SPEC 3 qui désigne l’ensemble des espèces dont le statut européen est défavorable et dont la majorité de la population mondiale est hors d‘Europe.