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Le village de Thronos, le site de Syvritos, Moni Assomaton, le site de Monastiraki et le nord de la vallée d’Amari en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
La vallée d’Amari s’étend au piémont sud-ouest du massif du Psiloritis, entre ce massif et le mont Kédros (Κέδρος) ; au milieu de la vallée s’élève une petite montagne, le mont Samitos (Σάμιτος), qui divise la vallée en deux. De part et d’autre du mont Samitos coulent le fleuve Platys (Πλατύς), au nord de la montagne, et son affluent la rivière Lygiotis (ρέμα Λυγιώτης), au sud, qui confluent près de Pétrochori (Πετροχώρι) ; ces deux branches sont plus ou moins longées par deux routes : la route du versant nord de la vallée et la route du versant sud.

VilleVisites

Navigateur par satelliteSur la route de la vallée d’Amari par le versant nord
La découverte du versant nord de la vallée d’Amari emprunte grosso modo la route provinciale d’Apostoli à Nithavri (Επαρχιακή Οδός Αποστόλων-Νίθαυριού), qui est grande partie une route panoramique.

Le village de Thronos en Crète. Carte de la vallée d'Amari. Cliquer pour agrandir l'image.Au départ d’Apostoli / Agia Fotini, on parvient très rapidement au village de Thronos qui possède une petite église byzantine avec de belles fresques ; Thronos est bâti sur l’emplacement de l’ancienne cité minoenne de Syvrita dont on peut voir les vestiges de l’acropole au sommet d’une colline voisine. Tout près de Thronos se trouve le village de Kalogéros qui est classé comme village traditionnel et qui recèle plusieurs églises byzantines qui méritent une visite. Avant de quitter les environs de Thronos, on peut faire une excursion jusqu’au plateau des Aravanès qui domine la région et qui est un autre exemple de poljé karstique. On peut redescendre du plateau par l’est et rejoindre le village de Vistagi qui présente lui aussi des curiosités géologiques. Après Vistagi, on rejoint la route du versant nord de la vallée près de l’ancien monastère de Moni Assomaton dont l’ancien catholicon mérite la visite. À 2 km au sud du monastère c’est un site archéologique minoen, vieux de près de 4 000 ans, que l’on peut découvrir à Monastiraki.

À ce point on peut choisir de remonter la vallée d’Amari par son versant sud, en se dirigeant vers Ano Méros (Άνω Μέρος), et retourner vers Agia Fotini.

Si l’on continue sur la route principale, on atteint le canton oriental de la vallée d’Amari, le canton des Kouritès, où l’on peut visiter les localités de Vizari, de Fourfouras, de Kouroutès, de Nithavri et d’Apodoulou ; après Apodoulou, soit on bifurque vers l’est en direction de Lochria, de Kamarès, de Zaros et d’Agia Varvara où l’on rejoint la route nationale 97 vers Héraklion, soit on continue tout droit vers la côte sud, en direction d’Agia Galini.

Le village de Thronos en Crète. La vallée d'Amari vue depuis Thronos. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Le nord de la vallée d'Amari. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Le mont Ida vu depuis Monastiraki. Cliquer pour agrandir l'image.
Village grecLe village de Thronos (Θρόνος / Thrónos)
Le village de Thronos en Crète. Le village de Thronos vu depuis la route de Meronas. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Thronos est un village de moyenne montagne situé sur les contreforts occidentaux du massif du Psiloritis, à une altitude moyenne de 540 m ; le village se trouve dans le fond de la vallée d’Amari. Thronos se trouve un peu à l’écart de la route du versant nord de la vallée, à seulement 1,2 km du chef-lieu de la commune d’Amari, Agia Fotini, à 12 km de Fourfouras, situé dans l’est de la vallée, et à 30 km de Réthymnon, le chef-lieu du département. Thronos est situé à l’emplacement de la cité antique de Sybrita, dont l’acropole se trouvait sur la colline de Kéfala (Κεφάλα) (« grosse tête ») qui domine le village moderne de Thronos.

Le toponyme de la localité, « thrónos », signifie « trône », car Thronos fut, à l’époque byzantine, le siège d’un évêque, l’évêque du diocèse de Syvritos.

Le village ne compte, de nos jours, qu’une cinquantaine d’habitants et constitue, avec le village de Klissidi (Κλησίδι), la communauté locale de Thronos (Κοινότητα Θρόνου).

Le village de Thronos en Crète. Panneau d'information (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Le peuplement de la zone de Thronos a débuté à la fin de l’époque minoenne récente, vers le XIIe siècle avant JC, avec la fondation de la cité de Sybrita sur la colline de Kéfala ; cette cité a connu son apogée à l’époque hellénistique et à l’époque romaine ; Syvritos couvrait alors une superficie s’étendant d’Agia Fotini au sud-ouest de Thronos, à Genna (Γέννα) au sud, et à Klissidi (Κλησίδι) au nord. Pendant la première époque byzantine, Syvritos était le siège d’un diocèse et possédait une grande église basilique épiscopale dont on peut voir les marques des fondations autour de la petite église Notre-Dame, ainsi que des vestiges de la mosaïque du sol. La cité aurait été détruite au IXe siècle, pendant l’occupation de la Crète par les Sarrasins. La localité existait encore, sous le nom de Throno, à la fin de la domination vénitienne, avec une population d’environ 350 habitants.

Le village de Thronos en Crète. L'église de la Dormition de la Vierge à Thronos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Dans un petit parc, situé au centre du village, s’élève la petite église de la Panagia, dédiée à la Dormition de la Vierge (Κοίμησης της Θεοτόκου) ; cette petite église byzantine date du début du XIVe siècle, vers 1300, à l’époque vénitienne. Cette petite église à une seule nef a été édifiée à l’emplacement de la nef nord de l’ancienne basilique paléochrétienne à trois nefs datant du Ve siècle ou du VIe siècle ; on distingue encore les absides en demi-cercle et des restes du sol en mosaïque de l’ancienne basilique ; l’ancienne basilique était quatre fois plus vaste que l’église actuelle. Sur le linteau de la porte d’entrée on remarque l’écusson de la famille des Kallergis. L’intérieur de l’église Notre-Dame est entièrement décoré de belles fresques du XIVe siècle retraçant les épisodes de la vie de la Vierge Marie ; les fresques du presbytère sont plus anciennes et d’un style différent de celles de la nef. La clé de l’église est disponible à la taverne voisine.

Le village de Thronos en Crète. Vu depuis Agia Fotini. Cliquer pour agrandir l'image.Thronos est un bon point de départ pour quelques belles randonnées :

  • en direction du nord, la randonnée de Thronos au monastère d’Arkadi, via le village de Klissidi ; ce parcours, pas trop difficile, à travers les collines, peut se faire en 2 ou 3 heures ;
  • en direction de l’est, la montée au point culminant de la Crète, le mont Ida (2 456 m) ; le summum du raffinement est de faire cette randonnée par une nuit d’été de pleine lune, avec un guide expérimenté, et d’arriver à l’aube, après quelques heures de marche, au sommet de la Crète pour admirer le lever du soleil.
Ville antiqueLe site archéologique de Syvritos (Αρχαιολογικός Χώρος Συβρίτου / Archaiologikós Chóros Syvrítou)
Le village de Thronos en Crète. Genna, Thronos et Kalogeros vus depuis la route de Meronas. Cliquer pour agrandir l'image.Le site archéologique de Syvritos présente les ruines de la cité antique de Syvrita (Σύβριτα), une cité minoenne datant de la fin de l’époque minoenne récente mais qui subsista aux époques suivantes jusqu’à la première époque byzantine. Les ruines que l’on peut voir sont celles de l’acropole de cette cité, située au sommet de la colline de Kéfala qui se trouve immédiatement au nord-ouest du village de Thronos ; la colline culmine à environ 618 m d’altitude, dominant le village de près de 80 m. On accède aux ruines par un chemin balisé qui part sur la gauche, au nord du village ; l’accès au site est libre.

Aller aux ruines de Syvritos avec Google Maps (35.259823, 24.639945).

La cité minoenne de Syvrita semble avoir été fondée tardivement par des « Minoens » qui cherchèrent refuge dans des endroits reculés et inaccessibles des montagnes devant l’invasion des Grecs mycéniens puis doriens, comme ce fut le cas pour d’autres cités étéo-crétoises telles que Praissos et Karphi. Le toponyme de Syvrita semble être d’origine minoenne, « su-ki-ri-ta », nom qui a donné Syvrita, Sybrita (Σύβριτα) ou Soubrita (Σούβριτα), et, plus tard, Sybritos (Σύβριτος) ou Soubritos (Σούβριτος) : les habitants de la cité se nommaient Syvritiens (Σύβριτιος).

Le village de Thronos en Crète. Le site archéologique de Syvritos. Cliquer pour agrandir l'image.À partir de l’époque archaïque et de l’époque classique, au Ve siècle, la cité de Sybritos commença de prospérer, sans doute favorisée par sa position stratégique qui lui permettait de contrôler l’accès aux centres importants du sud de la Crète, Phaistos et Gortyna, depuis la côte nord et la ville dorienne voisine d’Éleutherne (Ελευθέρνα), située à environ 8 km au nord en ligne droite. La cité était construite sur des terrasses en raison de la grande pente du terrain ; la ville basse s’étendait dans un rayon d’un kilomètre autour de l’acropole, des localités actuelles d’Agia Fotini à Klissidi ; l’eau arrivait jusqu’à la cité depuis très loin par un système d’adduction d’eau impressionnant pour l’époque.

Le village de Thronos en Crète. Vue sur le Psiloritis, la vallée d'Amari et le mont Samitos depuis le site archéologique de Syvritos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).À son apogée, la domination de Sybritos s’étendait sur la fertile vallée d’Amari, irriguée par le fleuve Platys ; son port était l’ancienne Soulia (Σουλία), ou Souléna (Σουλήνα), qui est probablement aujourd’hui le village côtier d’Agia Galini, situé à l’embouchure du fleuve Platys.

Sybritos fut l’une des premières cités crétoises à frapper sa propre monnaie ; de l’époque hellénistique on a découvert quinze types de monnaie différents, des statères d’argent présentant des effigies d’Hermès, de Dionysos ou de Zeus ; au revers on note l’inscription « ΣΥΒΡΙΤΙΩΝ », c’est-à-dire « des Syvritiens ».

Le village de Thronos en Crète. Avers d'un statère à l'Hermès de Sybrita. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Revers d'un statère à l'Hermès de Sybrita. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Avers d'un statère au Dionysos de Sybrita. Cliquer pour agrandir l'image.
Ces pièces de monnaie élaborées, ainsi que d’autres découvertes archéologiques telles que des vases et des figurines, peuvent être admirées au Musée archéologique de Réthymnon.

Les fouilles archéologiques de l’acropole, au sommet de la colline de Kéfala, ont mis au jour les murs de fondation de trois bâtiments du XIIe siècle avant JC.

Le village de Thronos en Crète. Le bâtiment A1 du site archéologique de Syvritos. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Le bâtiment A1 du site archéologique de Syvritos. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Le bâtiment 1 du site archéologique de Syvritos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Thronos en Crète. Le bâtiment 2 du site archéologique de Syvritos. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Le bâtiment 3 du site archéologique de Syvritos. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Le bâtiment 3 du site archéologique de Syvritos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Village grecLe village de Kalogéros (Καλόγερος / Kalógeros)
Le village de Thronos en Crète. Thronos et Kalogeros vus depuis Meronas. Cliquer pour agrandir l'image.Kalogéros, ou Kalogérou (Καλογέρου), est un village situé très près de Thronos, à moins d’un kilomètre au sud-est, mais en contrebas de Thronos, à environ 480 m d’altitude, construit en forme de théâtre sur le versant nord de la vallée d’Amari. Cependant Kalogéros ne fait pas partie de la communauté locale de Thronos et constitue à lui seul une communauté distincte (Κοινότητα Καλογέρου). La localité compte environ 120 habitants.

Le village de Thronos en Crète. L'église Saint-Jean l'Évangéliste à Kalogeros (auteur Giannis Velegrakis). Cliquer pour agrandir l'image.Kalogéros est un village qui a conservé son architecture traditionnelle et qui recèle quelques petites églises byzantines décorées de fresques très anciennes. À environ 300 m au sud-ouest du village se trouve l’église Sainte-Marine (Αγία Μαρίνα), qui date des années 1300 selon une inscription, découverte sur l’une des fresques, qui donne la date de 6808 dans le calendrier byzantin. Le toponyme « καλόγερος », désigne un moine, littéralement un « beau vieillard ».

À environ 600 m au sud-ouest du village, se trouve l’« Olivier monumental de Génna » (Μνηνειακή Ελιά Γέννας), vieux de 2 300 ans.

À environ 750 m au sud-est du village, au lieu-dit Spilios, se trouve l’église Saint-Jean le Théologien (Άγιος Ιωάννης ο Θεολόγος) qui date de l’année 1347, selon une inscription sur le mur ouest ; cette petite église contient quelques belles fresques, avec en particulier les visages très expressifs du Christ Pantocrator dans le chœur, des quatre évangélistes et de saint Jean l’Évangéliste, fêté le 29 août. L’église Saint-Jean peut être le but d’une promenade d’une demi-heure, à travers la campagne, depuis le village de Kalogéros ; la taverne Aravanès à Thronos dispose de plan de l’itinéraire.

Aller à l’église Saint-Jean avec Google Maps (35.250917, 24.653555).

Le village de Thronos en Crète. L'église Sainte-Parascève de Kalogéros (auteur Géoparc du Psiloritis). Cliquer pour agrandir l'image.L’église Sainte-Parascève de Kalogéros (Αγία Παρασκευή Καλογέρου) se trouve à environ 1,2 km au sud-est de Kalogéros, un peu à l’écart de la route du versant nord de la vallée d’Amari. L’église d’Agia Paraskévi a été édifiée au XIIIe siècle et appartenait au monastère d’Assomatos. Cette petite église est en forme de croix grecque et surmontée d’un dôme. L’église a été reconstruite au XIXe siècle mais en conservant une fresque d’origine.

Aller à l’église Sainte-Parascève avec Google Maps (35.247107, 24.652612).

PlateauLe plateau des Aravanès (Οροπέδιο Αραβάνες / Oropédio Aravánes)
Le village de Thronos en Crète. Le plateau des Aravanes (auteur Rostislav Kolacny). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Le plateau des Aravanès est un plateau karstique situé, à environ 900 m d’altitude, dans les contreforts occidentaux du massif du Psiloritis (n° 15 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) ; le plateau se trouve à environ 7 km, en ligne droite, au nord-est du village de Thronos et à environ 7 km au sud-est du monastère d’Arkadi. Le plateau des Aravanès présente une forme allongée et s’étend sur quelques hectares. Depuis Thronos on peut accéder au plateau en empruntant, en direction du nord, la route d’Arkadi, par Klissidi, et en bifurquant à droite après environ 3 km.

Aller au plateau des Aravanès avec Google Maps (35.272088, 24.690712).

Le plateau des Aravanès s’est formé à cause de failles tectoniques de type normal qui mettent en contact les marbres en plaques et les métaflyschs de calcaires en plaquettes (Plattenkalk) avec l’unité tectonique de calcaires de Tripoli (Tripolitsa). Sur les bords du plateau, couvert de peuplements de tilleuls, se trouvent de petits ponors et de petites grottes.

Village grecLe village de Vistagi (Βισταγή / Vistagí)
Le village de Vistagi, ou Pistagi (Πισταγή), se trouve au pied des contreforts occidentaux du massif du Psiloritis, à 500 m d’altitude et à environ 3 km à l’est-sud-est de Thronos ; la localité de Vistagi compte environ 200 habitants dont l’activité primaire est l’élevage. L’ancien monastère de Moni Assomaton fait partie de la communauté locale de Vistagi (Κοινότητα Βισταγής).

Le village de Thronos en Crète. Les falaises de Vistagi (auteur Géoparc du Psiloritis). Cliquer pour agrandir l'image.Les falaises de Vistagi (Γκρεμνά Βισταγής) (n° 3 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) :

Le long de la route de terre qui mène de Vistagi à la région du mont Leska dans le massif du Psiloritis, des formations rocheuses particulières apparaissent à la suite de contraintes tectoniques et de l’érosion des calcaires de l’unité de Tripoli dans la région.

Des pentes abruptes, des falaises et de petites colonnes calcaires se forment ainsi, qui sont par endroits colorées avec des oxydes de fer.

Le village de Thronos en Crète. La faille de Vistagi (auteur Géoparc du Psiloritis). Cliquer pour agrandir l'image.La faille de Vistagi (Ρήγμα Βισταγής) (n° 59 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) :

Au-dessus des falaises de Vistagi apparaît le contact des roches de calcaires en plaquettes avec les roches de calcaires de Tripoli qui, comme à Fourfouras, est une grande faille normale.

Au début du sentier, une partie de l’escarpement de la faille est même visible.

Le village de Thronos en Crète. Les méga-plis de Vistagi (auteur Géoparc du Psiloritis). Cliquer pour agrandir l'image.Le méga-pli de Vistagi (Μεγα-πτυχή Βισταγής) (n° 65 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) :

Sur les franges sud-est du massif du Psiloritis, il y a un méga-pli impressionnant de roches de marbre en plaques faisant partie de l’unité tectonique de calcaires en plaquettes.

Les plis des couches forment un méga-anticlinal visible de loin et même sur les photographies aériennes. Ce sont les plis qui ont soulevé les roches du Psiloritis et qui, avec les failles, ont créé le massif montagneux.

La faille de Vistagi a fragmenté les roches de la zone, formant une large zone où l’eau peut s’infiltrer et rester longtemps ; plusieurs puits, comme les puits de Tsikalas (πηγάδια του Τσικαλά), ont été forés dans cette zone pour capter les quantités d’eau nécessaires à l’élevage du bétail et aux cultures de montagne de la région (point D4 sur la carte géologique du Psiloritis et n° 72 sur la carte du Géoparc du Psiloritis).

Aller aux puits de Tsikalas avec Google Maps (35.243460, 24.718290).

Monastère orthodoxeL’ancien monastère des Assomatoi (Μονή Ασωμάτων / Moní Asomáton)
Le village de Thronos en Crète. Arbre monumental près de Moni Assomaton. Cliquer pour agrandir l'image.Moni Assomaton est un ancien monastère situé au milieu de la vallée d’Amari, sur la route du versant nord de la vallée, à l’intersection de la route venant d’Arkadi ; la localité la plus proche est Vistagi, située à 1,5 km à l’est du monastère.

Aller à Moni Assomaton avec Google Maps (35.242451, 24.663057).

Le toponyme du monastère signifie « le monastère des Anges » : « ασώματων » étant le génitif pluriel du nom « ασώματος », qui désigne un être désincarné, sans corps (σώμα), c’est-à-dire un ange ; le catholicon du monastère est en effet consacré à l’archange Michel, le Taxiarque (Ο Ταξιάρχης), un des chefs des armées célestes.

Le village de Thronos en Crète. Église du monastère Moni Assomaton. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le monastère des Assomatoi a vraisemblablement été fondé, à l’origine, pendant la seconde époque byzantine de la Crète, vers le Xe siècle. Ce premier monastère et son église auraient été détruits par le tremblement de terre catastrophique de 1303 ; le monastère aurait été reconstruit au début du XIVe siècle ; l’église fut reconstruite comme une église à une seule nef, avec une toiture en bois. Au XVIIe siècle, vers la fin de la domination vénitienne, le toit en bois fut remplacé par une voûte. Moni Assomaton joua un rôle important dans la résistance religieuse, nationale et culturelle à l’occupation ottomane et fut détruit par les Turcs. Au début du XXe siècle, l’église fut reconstruite, à la suite d’une destruction, comme une église en forme de croix, surmontée d’un dôme. Vers le début des années 1930, les bâtiments du monastère, abandonné, ainsi que ses vastes terres, furent utilisés pour abriter une école d’agriculture (Γεωργική Σχολή) (« école géorgique », c’est-à-dire école du travail de la terre), dite l’« École des Anges » (Σχολή Ασωμάτων) ; des travaux inappropriés ont alors dénaturé certains bâtiments. Pendant l’occupation allemande, la Wehrmacht y avait une petite garnison chargée de missions de ravitaillement en produits alimentaires. L’église a été restaurée au début du XXIe siècle.

Le village de Thronos en Crète. Église du monastère Moni Assomaton. Cliquer pour agrandir l'image.On accède au monastère par une allée bordée de palmiers, aujourd’hui clairsemés. Derrière le portail on découvre une vaste cour où l’on peut voir une fontaine vénitienne en plutôt mauvais état et, au fond de la cour, l’église de l’ancien monastère. Sur les bords de la cour se trouvent des bâtiments monastiques datant de l’époque vénitienne et qui sont très délabrés ; ces bâtiments abritaient les cellules des moines, le réfectoire, des ateliers et des étables. Il y a aussi quelques bâtiments plus récents datant de l’époque où le monastère était utilisé comme école d’agriculture.

Le catholicon de l’ancien monastère est dédié à l’archange Michel (Αρχάγγελος Μιχαήλ) et plus généralement à l’Assemblée des Archanges (Σύναξη των Αρχαγγέλων) ; à l’intérieur de l’église une icône montre saint Michel Archange terrassant Satan représenté par un dragon.

Le village de Thronos en Crète. Église du monastère Moni Assomaton. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Église du monastère Moni Assomaton. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Thronos en Crète. Icône de Michel Archange terrassant Satan au monastère de Moni Assomaton (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.
Depuis le début des années 2020 une communauté de religieuses tente de redonner vie au monastère des Assomati, mais la tâche est immense, compte tenu de l’état de délabrement des bâtiments.

Le monastère est ouvert à la visite.

Palais antiqueLe palais minoen de Monastiraki (Μινωικό Ανάκτορο Μοναστηρακίου / Minoikó Anáktoro Monastirakíou)
Le village de Thronos en Crète. Portail du site minoen de Monastiraki. Cliquer pour agrandir l'image.À côté du village de Monastiraki se trouve les ruines d’un peuplement minoen qui est désigné comme le « Palais minoen de Monastiraki » ; on ignore le nom minoen de ce peuplement. Le site archéologique de Monastiraki se trouve au lieu-dit le « Rocher Rouge » (Κόκκινος Χάρακας), à environ 2 km à l’est du village d’Amari et à environ 4 km au sud-est de Thronos.

Aller au palais minoen de Monastiraki avec Google Maps (35.230824, 24.670939).

Le palais minoen était situé au rétrécissement de la vallée d’Amari, à environ 350 m d’altitude, entre le mont Kédros et le mont Samitos, et les contreforts du massif du Psiloritis, au confluent du fleuve Platy (Πλατύ) et de l’un de ses affluents ; le palais se trouvait donc à un point de passage des voyageurs et des marchandises entre le nord et l’ouest de la Crète, et le sud de l’île, le palais de Phaistos et la grande plaine de la Messara. Certains archéologues pensent que le peuplement de Monastiraki était une dépendance du palais de Phaistos.

La fondation de ce peuplement a été datée de la fin de l’époque minoenne pré-palatiale ou du début de l’époque des anciens palais minoens, au XXe siècle avant JC. Cette cité a été détruite à la fin de l’époque minoenne proto-palatiale MM-II, vers 1700 avant JC, vraisemblablement par un incendie conséquent à un tremblement de terre ; parce que les bâtiments comprenaient beaucoup de pièces de charpente en bois, l’incendie fut particulièrement violent et ravagea le peuplement. Contrairement aux autres palais minoens qui ont été reconstruits à l’époque néo-palatiale, le palais de Monastiraki fut abandonné. Les successeurs grecs des Minoens n’ont pas créé de cité à cet emplacement qui n’est pas mentionné par les auteurs anciens ; seules quelques constructions de l’époque hellénistique et de l’époque romaine, au Ier siècle avant JC, ont été mises au jour parmi les ruines minoennes.

Le village de Thronos en Crète. Fouilles archéologiques de Monastiraki (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Les fouilles sur le site de Kokkinos Charakas ont débuté sous la direction de l’archéologue Ernst Kirsten, de l’Institut archéologique allemand (Deutsche Archäologische Institut), en 1942, pendant l’occupation allemande de la Crète, au cours de la Seconde Guerre mondiale ; les fouilles allemandes ont été faites dans la partie nord-ouest du site, à l’ouest de l’éperon rocheux, le Rocher Rouge. Le site fut abandonné pendant plus de trente ans ; les fouilles de Monastiraki reprirent dans les années 1980, menées par l’Université de Crète. Les archéologues grecs ont fouillé et continuent de fouiller la partie sud-est du site, en plus des zones du nord et du nord-ouest ; une partie des fouilles de la partie sud-est est couverte d’une toiture pour la protéger des intempéries.

Le fait que ce peuplement n’ait pas été reconstruit, après sa destruction à la fin de l’époque des premiers palais, rend les fouilles archéologiques de Monastiraki particulièrement intéressantes pour la connaissance de l’époque proto-palatiale et de l’architecture de ses bâtiments, car les autres grands sites minoens, tels que Cnossos et Phaistos, avaient, eux, été altérés par des reconstructions ultérieures.

Le village de Thronos en Crète. Le site archéologique de Monastiraki (auteur Steve Taylor). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).La zone de fouilles couvre moins de 2 ha, mais la zone à fouiller, occupée par le peuplement minoen de Monastiraki, couvrirait environ 30 ha, ou 300 000 m² ; c’aurait été le plus vaste des peuplements minoens. Autour du Rocher Rouge se trouvait une grande esplanade libre de constructions ; des traces de pratiques rituelles ont été identifiées sur le rocher de Kokkinos Charakas, telles que des coupes et des statuettes rituelles. Autour de l’esplanade, des bâtiments aux fonctions diverses étaient disposés ; un système d’égouts indique un plan d’urbanisation.

À l’est de l’esplanade se trouvait un immense bâtiment avec des murs d’enceinte très robustes, presque cyclopéens ; ce bâtiment comprenait environ quatre-vingt-dix salles, sur deux planchers. Au niveau inférieur se trouvaient de vastes entrepôts pour les produits agricoles et des ateliers, tandis qu’à l’étage il y avait des salles privées et des salles publiques, dont deux paraissent avoir été des salles de culte. Certaines pièces présentaient une maçonnerie mégalithique et des caractéristiques somptueuses, telles que des bases de colonnes en pierre, des murs et des planchers enduits. Ce bâtiment semble avoir été un grand manoir agricole, à défaut d’être un véritable palais minoen.

Le village de Thronos en Crète. Pithos dans le style de Kamarès découvert à Monastiraki (Musée archéologique de Réthymnon). Cliquer pour agrandir l'image.Les fouilles ont mis au jour de nombreux récipients, tels que des vases du style de Kamarès, des vases miniatures, des pithoi, c’est-à-dire des jarres de stockage, des articles simples, des pesons de métier à tisser, des objets rituels et des centaines de sceaux d’argile servant à cacheter les jarres. Les archéologues ont aussi découvert un modèle réduit en argile d’un bâtiment ; la présence de « Cornes de la Consécration » semble indiquer qu’il s’agissait d’un sanctuaire.

Certains de ces artefacts sont exposés au Musée archéologique de Réthymnon.

Le village de Thronos en Crète. Guichet du site minoen de Monastiraki. Cliquer pour agrandir l'image.Le site archéologique de Monastiraki (Αρχαιολογικός Χώρος Μοναστηρακίου) est ouvert aux visiteurs depuis le début des années 2020, mais sa visite n’est pas organisée. Le site est censé être ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 8 h 30 à 15 h 30, mais la gardienne, une habitante du village, semble faire ce que bon lui semble ; le prix d’entrée est de 3 €.

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