Le village de La Ampuyenta à Fuerteventura

La Ermita de San Pedro de Alcántara est entourée d’un solide mur de protection, ou barbacane, peint en blanc. La chapelle est un édifice à une seule nef ; la façade est ouverte par un portail avec arc en plein cintre, surmonté d’un oculus. Le haut clocher, en pierre de taille grise, est disposé latéralement, sur le mur de l’Évangile, et non au dessus du portail.

L’intérieur de la chapelle Saint-Pierre recèle une riche collection de peintures, tant des peintures murales que des peintures de chevalet ; la plupart sont des peintures allégoriques de la vie de San Pedro de Alcántara (1499-1562), frère franciscain canonisé en 1669 par le pape Clément IX. Les peintures murales datent de la seconde moitié du XVIIIe siècle (vers 1760) et sont l’œuvre d’un peintre anonyme qui a sans doute également œuvré à Betancuria et à La Oliva. La peinture murale près de l’autel utilise la technique du trompe-l’œil où se mêle la peinture, l’architecture et la sculpture, avec des éléments de style rococo ; elle est considérée comme l’une des plus importante des Canaries, pour la qualité de la technique, et a fait surnommer la chapelle Saint-Pierre la « Chapelle Sixtine des Canaries ». La chapelle abrite aussi de nombreux tableaux et peintures sur toile, un retable en bois polychrome, des statues et une chaire de bois du XVIIIe siècle.

Saint-Pierre d’Alcantara est fêté le 19 octobre à La Ampuyenta.

Visite de la chapelle :

La Ermita de San Pedro de Alcántara se trouve sur l’esplanade de la ville haute de La Ampuyenta, juste derrière l’hôpital du Docteur Mena.

Horaire : en principe du mardi au samedi, de 10 h à 18 h, mais malheureusement la chapelle est rarement ouverte. On a plus de chances de trouver la chapelle ouverte avant la messe de 17 h le samedi.

Après de solides études humanistes au séminaire diocésain des îles Canaries à Grande Canarie, il se rend à La Havane (Cuba) en 1821, appelé par son frère le prêtre Conrado Mena y Mesa, en position ecclésiastique influente dans cette ville. Là, il rejoint l’Université de La Havane et obtient son doctorat en médecine, spécialisé en chirurgie. En 1831, il part pour Paris où il étudie pendant six ans à l’Université de la Sorbonne jusqu’à obtenir son doctorat en médecine tropicale. En 1837 il repart pour La Havane où il acquiert une grande renommée comme médecin, en soignant des maladies comme le choléra, la fièvre jaune et d’autres maladies tropicales. Il voyage à travers les États-Unis pour mettre à jour ses connaissances et donner des conférences. En 1846, au comble de sa renommée, l’Université de Cadix le nomme membre honoraire de la faculté. En 1847 il retourne dans son île natale où sa mère vit encore à La Ampuyenta. Il y exerce la médecine sans se faire payer et étudie la flore des îles Canaries ; il devient le médecin attitré de Los Coroneles qui à cette époque occupaient les postes du pouvoir dans l’île. Il meurt le 10 juillet, 1868 à Santa Cruz de Tenerife où il repose dans le cimetière.

En 1999 le Chapitre de Fuerteventura acquiert la demeure auprès des héritiers du docteur Mena pour en faire un musée qui retrace la vie de ce célèbre personnage. La maison-musée du docteur Mena est une maison de deux niveaux en forme de « U » avec un patio à l’intérieur des murs. La visite à travers les différentes pièces permet de comprendre comment vivaient les Canariens aisés au milieu du XIXe siècle dans un île de Fuerteventura assez misérable; on est même étonné par le luxe de cette villa, les rideaux, les tapisseries, la vaisselle de La Cartuja de Séville, les grands vases et les meubles rapportés de La Havane. Devant la maison un buste du docteur Mena attend les visiteurs.

La maison du docteur Mena est normalement ouverte du mardi au dimanche, de 9 h 30 à 17 h 30 ; l’entrée est gratuite. Elle est actuellement fermée.

Les bâtiments de « l’Hôpital de La Ampuyenta » se trouvent juste en face de la maison-musée du docteur Mena.