| La ville d’Ypsos (Ýpsos), ou Ipsos, sur l’île de Corfou | |
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| Présentation générale | Ypsos, ou Ipsos, est le chef-lieu d’un canton de l’île de Corfou situé sur la côte orientale de l’île, au nord de la capitale. C’est un canton qui comprend à la fois des stations balnéaires et des villages ruraux de moyenne montagne : le mot Ýpsos signifie d’ailleurs « hauteur ». |
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| Le canton d’Ipsos se nomme officiellement Φαίακες, c’est-à-dire « Phéaciens » du nom du peuple légendaire qui habitait l’île de Corcyre, ancien nom de Corfou ; la capitale de Corcyre n’était pourtant pas située sur le territoire de ce canton mais au sud de la ville de Corfou, sur la presqu’île de Kanoni … Le canton d’Ipsos se trouve au sud-est du massif montagneux du Pantokrator ; le nord du canton comprend quelques villages agricoles de moyenne montagne accrochés sur les pentes de la montagne : Sgouradès (Σγουράδες), Spartýlas (Σπαρτύλας), Sokraki (Σωκράκι), Ano Korakiana (Άνω Κορακιάνα), Agios Markos (Άγιος Μάρκος), Analipsi (Ανάληψη). Le littoral du canton compte trois stations balnéaires, très urbanisées, dédiées au tourisme de masse : Ypsos (Ύψος), Pyrgi (Πυργί) et Barbati (Μπαρμπάτι) ; au-delà de Barbati, la route en corniche continue, sur 20 km, dans le canton de Kassiopi, depuis Nissaki jusqu’à Kassiopi, avec des points de vue spectaculaires sur la côte nord-est et sur la côte albanaise qui lui fait face. |
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| Le village de Barbati (Μπαρμπάτι / Barbáti) | La première localité du canton d’Ypsos que l’on rencontre, en venant de la côte nord-est de Corfou, est Barbati ; depuis Nissaki la route côtière s’étire en corniche sur les derniers contreforts méridionaux du mont Pantokrator. La station balnéaire de Barbati s’est développée dans une étroite bande située entre cette route côtière et le rivage ; plusieurs petites routes latérales desservent la localité depuis la route côtière. Le toponyme « Μπαρμπάτι » est parfois transcrit « Barmpati ». Barbati est située à environ 19 km au nord de la ville de Corfou et à 6 km au nord du chef-lieu du canton, Ypsos. Barbati est bien desservie par les autocars interurbains des Green Buses : la ligne A4 (Corfou-Kassiopi) relie Barbati à la capitale et à d’autres plages le long de la côte nord-est jusqu’à Kassiopi ; la ligne A5 (Corfou-Barbati-Nissaki) relie la station avec la capitale et avec Nissaki, faisant des arrêts intermédiaires. En été, la ligne S6 (Nissaki-Palaiokastritsa) permet de se rendre dans la célèbre station de la côte ouest de Corfou, Paléocastritsa. Barbati est une station balnéaire plutôt familiale, appréciée notamment par des vacanciers originaires d’Europe orientale, avec des hébergements en appartements de vacances ou en bungalows, disséminés parmi les oliviers. L’ambiance y est beaucoup plus tranquille que dans les stations situées plus au sud, notamment Ypsos, même s’il y a quelques bars à musique. Des supermarchés et autres commerces, et quelques tavernes s’échelonnent le long de la route côtière. La plage de Barbati est un peu moins caillouteuse que la plupart des plages de la côte nord-est ; elle est longue d’1 km et plutôt large, d’environ 20 m ; malgré cela la plage est assez bondée, un peu moins à son extrémité sud. La plage de Barbati est équipée de chaises longues et de parasols devant les différents complexes hôteliers ; des activités nautiques et des excursions en mer sont proposées ; ses eaux profondes conviennent pour la plongée. Le mont Pantokrator forme un arrière-plan majestueux pour la plage, mais, si la plage a du soleil le matin, les versants escarpés du mont masquent la lumière assez tôt dans l’après-midi ; lorsque le mauvais temps est accroché par le mont Pantokrator, la côte sud a tendance à être arrosée. À environ 1,5 km au nord de Barbati se trouve une charmante petite plage, également équipée, la plage de Glyfa, avec une taverne ; elle est desservie par un arrêt d’autocar. |
| Le village de Pyrgi (Πυργί / Pyrgí) | L’ancien village de pêcheurs de Pyrgi est un important carrefour routier de l’île de Corfou : du sud vient la route côtière en provenance de la ville de Corfou, située à environ 15 km ; vers le nord-est la route côtière continue en corniche vers la côte nord-est de l’île, via Kassiopi, puis vers la côte nord ; au nord de Pyrgi une route de montagne, sur le flanc ouest du mont Pantokrator, est une alternative pour rejoindre la côte nord à Acharavi, via Spartylas, Strinylas et Épiskepsi, avec une route latérale menant au sommet de la montagne ; à l’ouest part une route qui permet de rejoindre la côte nord-ouest à Roda, via Agios Markos, Ano Korakiana et Klimatia, ou bien la côte ouest via Skripéro. Du fait de sa situation, Pyrgi est une base de départ pratique pour visiter le nord et le centre de Corfou. Le toponyme Pyrgi, ou Pirgi, signifie « tours » (Πυργοι), probablement parce que des tours de guet s’y élevaient autrefois, la large baie d’Ipsos étant souvent la cible des attaques de corsaires et de pirates turcs. Pyrgi se trouve à l’extrémité nord de la baie d’Ypsos ; de nos jours la station balnéaire de Pyrgi se confond presque avec celle d’Ipsos, dont elle est la continuation, le long de la route côtière. Cependant Pyrgi est un peu plus calme que sa voisine et constitue un lieu de villégiature apprécié par les familles. |
| Le village de Spartylas (Σπαρτύλας / Spartýlas) | Le village de Spartylas est un village de moyenne montagne accroché sur le versant sud-ouest du massif montagneux du Pantokrator, à une altitude moyenne d’environ 380 m ; depuis le village de Pyrgi, situé sur la côte, la route de Pyrgi à Acharavi atteint Spartylas après une impressionnante série de vingt-cinq virages en lacets à travers des oliveraies, avec une pente moyenne de 25 % … Après Spartylas la route continue vers Strinylas ; entre Strinylas et Pétalia, des panneaux indiquent l’approche finale du mont Pantokrator. Cet itinéraire pour se rendre au sommet du mont Pantokrator est fortement déconseillé en cas d’intempéries ; les conducteurs sont mis en garde avec insistance ; cependant, par beau temps, il offre des vues magnifiques sur la côte orientale de l’île, de la baie d’Ypsos et celle de Gouvia, à l’île de Vido et jusqu’à la ville de Corfou. Au nord-est de Spartylas se trouvent les ruines de l’ancienne chapelle des Archanges (Ταξιάρχης / Taxiárchis), dédiée aux archanges Michel et Gabriel, qui conservent une partie de sa fresque d’origine ; l’accès aux ruines, perdues dans la végétation, nécessite 45 min de marche difficile en montée. Aller à la chapelle des Archanges avec Google Maps (39.726349, 19.850293). Spartylas, ou Spartilas, ou encore Spartillas, compte moins de 600 habitants et se trouve à environ 28 km de la ville de Corfou. Spartylas est un village charmant, aux ruelles étroites et pentues qui témoignent de l’époque où l’âne était encore le principal moyen de transport des habitants. On y découvre une architecture insulaire typique, telles que de vieilles maisons en pierre avec un escalier extérieur et un balcon couvert, ou des arches en briques entre les maisons. Au sud-ouest de Spartylas, un plateau, bien irrigué par des sources, forme un paysage vallonné d’arbres fruitiers, de champs et de vignobles où l’on produit certains des meilleurs vins de Corfou. |
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| Le village d’Agios Markos (Άγιος Μάρκος / Ágios Márkos) | Le village d’Agios Markos est situé à 1,5 km à l’ouest de Pyrgi et à environ 16,5 km de la ville de Corfou, sur la route qui conduit à la station balnéaire de Roda, sur la côte nord de l’île, via Ano Korakiana et le col de Troumpéta ; Ano Agios Markos (« Saint-Marc d’en Haut ») se trouve sur une colline verdoyante plantée de cyprès et d’oliviers, à environ 100 m d’altitude, et offre une vue magnifique sur la baie d’Ypsos, sur la ville de Corfou et sur les côtes de l’Épire. Le village porte le nom du saint protecteur de la République de Venise, saint Marc ; il compte, avec Kato Agios Markos (« Saint-Marc d’en Bas »), près de 900 habitants. Le village est au bord de l’abandon à cause d’un glissement de terrain qui s’est produit dans les années 1950. Agios Markos mérite cependant un détour pour deux églises intéressantes pour les belles fresques qu’elles recèlent. En haut du village se trouve une église post-byzantine du XVIe siècle, dédiée au Christ Pantocrator, qui possède des fresques exceptionnellement bien préservées, datées par une inscription de 1576. L’autre église se trouve à 500 m au sud du village ; elle est dédiée à saint Mercure de Césarée (Άγιος Μερκούριος / Ágios Merkoúrios) et au prophète Élie (Προφήτης Ηλίας / Profítis Ilías). L’église d’Agios Merkourios est une église byzantine du XIe siècle, la plus ancienne de l’île et la seule conservée avec l’église Saints-Jason et Sossipater qui se trouve sur la presqu’île de Kanoni, au sud de Corfou. Cette église conserve des fragments de fresques datées de 1075, et d’autres datées de la seconde moitié du XIVe siècle ou du début du XVe siècle. L’église, de forme rectangulaire, se trouve dans une oliveraie, sur un terrain privé ; elle est fermée à clé la plupart du temps. |
| Le village d’Ano Korakiana (Άνω Κορακιάνα / Áno Korakiána) | Le village d’Ano Korakiana («Korakiana d’en Haut ») se trouve à 2,5 km à l’ouest d’Agios Markos et à 4 km au nord de Kato Korakiana. Le village s’étire en forme de croissant au pied des montagnes Korentis et Korakio, à environ 170 m d’altitude. Depuis Ano Korakiana on peut tourner au nord en direction de Roda, ou au sud-ouest en direction de la côte ouest, via le village de Skripéro. En direction du nord, il existe un agréable sentier de randonnée de 4 km de longueur, allant d’Ano Korakiana à Sokraki (Σωκράκι). Le toponyme du village se réfère au nom grec du corbeau, « κοράκι » ; la région environnante se nomme Korakio (Κοράκιο). Ano Korakiana est un bourg de montagne qui compte une population de près de 1 000 habitants ; ce serait le lieu de naissance d’Ioannis Capodistria, le premier gouverneur de la Grèce indépendante. C’est un village traditionnel corfiote avec de nombreuses églises, mais qui comprend de plus en plus de maisons récentes. |
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| Le village d’Ypsos (Ύψος / Ýpsos) | La station balnéaire d’Ypsos est l’une des plus populaires de l’île de Corfou grâce à sa longue plage d’1,5 km, qu’elle partage avec les localités voisines, et grâce à sa proximité avec la capitale de l’île. Ypsos se trouve à environ 14,5 km au nord de la ville de Corfou et à 2 km au nord de Dassia. C’est à Ypsos que se trouve le seul tronçon de la route côtière du nord-est qui longe vraiment la côte, juste derrière la plage. La station est desservie par la ligne 7 des bus urbains de la capitale (Place Saroko-Dassia-Ipsos) et par les lignes d’autocars interurbains des Green Buses A4 (Corfou-Kassiopi) et A5 (Corfou-Barbati-Nissaki) ; en été la ligne S6 (Nissaki-Paléocastritsa) a des arrêts à Ypsos et la ligne S7 relie Ypsos à Kavos, qui est une autre station très animée, située à l’extrême sud de l’île. La localité d’Ypsos, ou Ipsos, a une population d’environ 600 habitants ; une grande partie de cette population est originaire du village d’Agios Markos abandonné par des habitants dont les maisons avaient été détruites par des glissements de terrain dans les années 1950. Ipsos était à l’origine un petit port de pêche ; sa flotte de pêche survit à l’extrémité sud de la baie, mélangée aux bateaux d’excursions et de sports nautiques. La station balnéaire n’a pas de centre urbain ; dédiée au tourisme de masse, elle s’est développée le long de la plage pour satisfaire une clientèle de jeunes vacanciers attirés par des hébergements moins onéreux que dans la plupart des autres stations. Un camping bon marché s’est également installé au milieu de la station. L’ambiance d’Ipsos est très animée, notamment la nuit, avec de nombreux bars et discothèques situés en bord de mer et dans les rues latérales qui attirent aussi la jeunesse turbulente de la capitale et qui fonctionnent jusqu’au petit matin. La plage est longue mais étroite, en partie rognée par la route côtière située immédiatement derrière et dont la circulation est plutôt dense. La plage d’Ipsos est une plage faite de galets et de sable grossier ; elle alterne des sections équipées et des sections libres et possède de bonnes installations de sports aquatiques. |
| Le village de Kato Korakiana (Κάτω Κορακιάνα / Káto Korakiána) | Kato Korakiana est un village rural situé à 1,5 km de la côte, entre Ypsos et Dassia ; en venant d’Ypsos, peu avant d’arriver à Dassia, une route prend sur la droite et s’enfonce dans l’arrière-pays verdoyant en direction de Korakiana. Le village est distant de 14,5 km de la ville de Corfou ; en bus ou en autocar on peut descendre à l’arrêt qui se trouve à l’embranchement de la route et atteindre Korakiana à pied en 1 km. Avec Ano Korakiana, Kato Korakiana (« Korakiana d’en Bas ») constitue une des communautés les plus importantes de Corfou, avec près de 1 000 habitants. Ce village traditionnel bénéficie un peu du développement touristique avec quelques hébergements en appartements de vacances ou en villas. Cependant le village conserve encore une partie de son caractère, avec ses villas paisibles éclaboussées de bougainvilliers et ses oliveraies ; il est agréable de s’y promener pour échapper à l’agitation des stations balnéaires de la côte. À l’époque vénitienne, aux XVIe et XVIIe siècles, plusieurs familles nobles vivaient dans la région de Korakiana, comme en témoignent de belles demeures historiques, dont certaines sont encore en assez bon état. L’une des villas de Kato Korakiana, la villa Mimbelli (Μιμπέλι / Mimpéli), est considérée comme l’un des bâtiments historiques les plus fascinants de l’île ; ce palais de style néo-gothique est une réplique d’un palais vénitien du XIVe siècle, avec un mobilier et une décoration d’époque, évoquant l’atmosphère de la Venise médiévale tardive. La villa Mimbelli fut construite en 1905 pour le baron italien Luca Mimbelli, membre d’une famille de riches marchands de Livourne, en Toscane. Le palais accueillit d’illustres hôtes tels que l’empereur d’Autriche François-Joseph, époux de Sissi, l’empereur d’Allemagne Guillaume II, le roi d’Italie Victor-Emmanuel III, les rois de Grèce George Ier et George II. Ce dernier vécut de manière permanente dans la villa entre 1936 et 1939. À la déclaration de la guerre entre la Grèce et l’Italie, les Mimbelli furent expulsés et leur manoir confisqué par l’État grec. Pendant la Seconde Guerre mondiale le bâtiment servit d’hôpital militaire et d’hébergement pour des officiers de la Wehrmacht. À la fin des années 1950, la villa Mimbelli fut louée par un entrepreneur corfiote, qui la renomma Castello Mimbelli (Καστέλλο Μιμπέλι) et la transforma en hôtel, qui fonctionna jusqu’au début des années 1980. Cet entrepreneur construisit deux autres bâtiments plus petits, le Castellino et le Castelletto. Le Castellino servit pendant quelques années d’annexe de la Galerie nationale d’art moderne d’Athènes, qui présentait des œuvres produites depuis l’indépendance de la Grèce, en 1830, jusqu’à nos jours. Cette annexe est fermée depuis 1992. Cet ensemble de bâtiments appartient toujours à l’État grec et est plus ou moins laissé à l’abandon. La villa Mimbelli se trouve sur la droite de la route de Dassia à Kato Korakiana, un peu avant d’atteindre Korakiana. Aller à la Villa Mimbelli avec Google Maps (39.688118, 19.833341). |
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