| La colchique d’automne (Colchicum autumnale) | |
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| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : monocotylédones (Monocotyledonae) | Super-ordre : lilidés (Liliidae) | Ordre : liliales (Liliales) | Famille : liliacées (Liliaceae) | Sous-famille : | Genre : | Sous-genre : | Espèce : Colchicum autumnale [Linné] | Variété : | Nom commun : colchique d’automne | Nom populaire : ail des prés, mort chien, safran-bâtard, safran des prés, colchique, vachette, veilleuse, veillotte, tue-chien, tue-loup |
| | | | Herbst-zeitlose, Giftkrokus, Nackte Jungfer, Wiesensafran, Zeitlose | | meadow saffron, naked lady | | | | azpegarr | | | | digounnar, karkailhenn, lazer-ki | | есенен мразовец | | còlquic | | | | | | | | høst-tidløs, nøgne jomfruer | | | | cólquico, colchico | | harilik sügislill | | | | syysmyrkkylilja, syksyn myrkkylilja | | colchique d’automne | | | | | | | | | | κολχικό το φθινοπωρινό | | őszi kikerics | | | | | | colchico d’autunno | | | | | | | | | | | | | | tidlaus, tidløyse, naken jomfru, tidløs | | | | herfsttijloos | | zimowit jesienny | | | | | | колчикум осенний | | | | | | | | tidlösa | | ocún jesenní | | пізноцвіт осінній | | Colchicum autumnale |
| Étymologie latine | Du nom grec Kolchos, Colchos ; on croyait que la plante était originaire de la contrée de Kolkhis, Colchide, contrée d’Asie située entre le Caucase et la mer Noire, patrie de Médée, magicienne connue pour ses poisons. |
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| | Généralités | |
| Catégorie de plante | | La colchique est une plante herbacée des prairies humides d’Europe. | |
| Port de la plante |
| Hauteur de la plante | Plante de 20 à 50 cm. |
| Espèces semblables | Confusions possibles : - les fleurs avec des crocus mais ces derniers n’ont que 3 étamines, les colchiques 6.
- les feuilles avec des ails ou des poireaux sauvages mais les feuilles de colchiques sont inodores.
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| Description de la racine | La partie souterraine est un bulbe solide, gros comme une noix, entouré de tuniques minces et brunâtres, très profondément enterré dans le sol à 15 / 20 cm. |
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| | | | Description des fleurs | | La fleur de la colchique, très belle, est aisément reconnaissable, elle est tubuleuse. À l’automne, on voit au ras du sol deux à trois fleurs rose-lilas, sans feuilles, réunies à l’extrémité d’une hampe florale souterraine venant d’un tubercule. | Fleurs solitaires ou fasciculées par 2 à 5. Les fleurs, en coupe divisée au sommet en 6 lobes ; les pétales sont soudées après un long tube long tube blanc au fond duquel se trouve l’ovaire. Fleur à divisions oblongues ou oblongues-lancéolées. | Six étamines de forme ovale ; les 3 étamines longues insérées plus haut que les 3 courtes ; styles à la fin dépassant longuement les étamines, à stigmates fortement courbés en crochet. La fleur est de grande taille, longue de 10 à 15 cm ; limbe du périanthe long de 4 à 7 cm. Après fécondation, l’embryon reste en l’état au niveau du bulbe. Une fois la fleur flétrie, ovaire et tubercule persistent sous terre en passant l’hiver à l’état de vie ralentie. Au printemps suivant, la hampe florale s’allonge et soulève le jeune fruit hors de la terre, accompagné de grandes feuilles engainantes. Les fleurs ressemblent à celles des crocus. |
| | Parfum des fleurs |
| Pollen |
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| | Description des fruits | S’il y a eu fécondation à l’automne, des fruits à trois loges apparaissent au cœur de la touffe de feuilles, prenant naissance dans le sol puis émergeant en même temps que les feuilles. Le fruit est une grosse capsule charnue, allongée, obovale renflée. |
| Dimension des fruits | La capsule est de la grosseur d’une noix, de 3 à 4 cm. |
| Couleurs des fruits | Fruit vert puis brun à maturité. |
| Graines | Graines noires, irrégulières. La capsule obovale renferme de nombreuses graines (de 60 à 80 par loge), libérées par 4 valves. Il s’écoule près de 10 mois entre la fécondation et la maturation des graines. |
| Fructification | Les fruits de la colchique ne mûrissent qu’en mai et juin de l’année qui suit la floraison. Les graines sont dispersées en juin - juillet. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | Pérennité | La colchique d’automne est vivace par son bulbe qui se renouvelle chaque année, géophyte à bulbe. |
| Plantation |
| Multiplication |
| Croissance |
| Récolte |
| | Longévité |
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| | | | Distribution globale | On la trouve en Europe, sauf au bord de la méditerranée et les Pyrénées. France : sauf en région méditerranéenne. |
| Auvergne | La colchique étant « la plante d’automne » est nommée Veillandaîre en auvergnat, soit veilleuse en français. |
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| | Utilisations médicinales | | La Colchique est une plante très dangereuse, à n’utiliser que sur ordonnance d’un médecin. Toute les parties de la colchique d’automne (et probablement de printemps) sont violemment toxique. Elle contient dans ses bulbes un alcaloïde violent appelé colchicine, mais surtout dans ses graines. Les fleurs mâchonnées ou les graines absorbées donnent des troubles nerveux graves (convulsions, délires). L’intoxication survient soit avec des médicaments à base de colchicine proposés dans le traitement de la goutte, soit avec la plante elle même. Pour les médicaments il peut s’agir d’une erreur, d’un surdosage, voire d’un acte suicidaire (rare). Pour la plante il peut s’agir d’une confusion avec une autre plante, il arrive que le bulbe puisse être confondu avec un oignon ! Les enfants peuvent également être attirés par la plante et en consommer les graines. Les intoxications restent fort rares, mais sont toujours sérieuses car il n’existe pas d’antidote spécifique. L’ingestion de la plante produit des troubles généralement très graves et fréquemment mortels. Les signes précurseurs sont des douleurs abdominales et des diarrhées. Les atteintes vont ensuite concerner la moelle osseuse et entraîner une leucopénie (baisse du nombre de globules blancs) exposant le malade à un risque infectieux important, et une thrombocytopénie avec risque hémorragique. Surviennent également des atteintes nerveuses et cardiaques. Symptômes : - troubles digestifs (hypersalivation, soif intense, coliques violentes, diarrhée, vomissements, constriction laryngopharyngée, hémorragies intestinales),
- troubles cardiaques et vasculaires (hypotension),
- troubles nerveux (paralysie) et respiratoires avec cyanose qui peuvent entraîner une mort par anoxie le lendemain ou le surlendemain, voir même 10 jours après l’intoxication.
Pour cela, elle est souvent qualifiée « d’arsenic végétal ». Le traitement de l’intoxication consiste en un lavage gastrique et la correction des troubles en service de réanimation. On commence aussi à utiliser des anticorps anticolchicine. Le bétail est souvent intoxiqué ; elle provoque chez le bétail qui la consomme de violentes diarrhées et parfois la mort de l’animal. Une quantité de feuilles représentant 0,1 % du poids de l’animal suffit à le tuer (soit 70 g de feuilles pour un homme de 70 kg). Cependant, les chèvres et les moutons la mangent rendant leur lait toxique. La colchicine s’emploie comme diurétique, analgésique par paralysie des terminaisons des nerfs sensibles et anti-inflammatoire. C’est un traitement souverain contre la goutte. On emploie les bulbes et les graines pour calmer les douleurs, et comme violent purgatif. On en extrait la colchicine. - La colchicine est un médicament reconnu contre la goutte, ou mieux, d’en atténuer les douleurs. Très efficace sur la crise de goutte (pathologie inflammatoire avec accumulation et formation de cristaux d’acide urique dans les articulations, qui provoque des douleurs articulaires intenses. Le gros orteil est fréquemment touché).
- Elle agit comme anti-inflammatoire et analgésique efficace même contre les douleurs rhumatismales et névralgiques, mais il a été délaissé à cause de la toxicité élevée de son composant actif et remplacé par d’autres plantes moins dangereuses et tout aussi efficaces.
- Ce produit a la propriété de bloquer la division cellulaire : il est revenu au centre de l’attention car il a été découvert qu’il contient des principes pouvant servir dans la lutte contre le cancer pour son action anti-tumorale.
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| Utilisations ornementales | |
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| L’alcaloïde majoritaire est la colchicine. La colchicine est responsable de l’activité de la plante, mais aussi de sa toxicité. La colchicine est très toxique pour l’homme à partir de 10 mg, mortelle à partir de 40 mg. Cette substance est capable d’inhiber la division cellulaire en se fixant sur la tubuline lors de la mitose, empêchant ainsi la formation des microtubules du fuseau (poison du fuseau) et bloquant la mitose en métaphase. Pour les non initiés retenons que la colchicine empêche nos cellules de se reproduire en exerçant une action très toxique. |
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| | Littérature | Fleur célèbre pour la chanson « Colchiques dans les prés » :Colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent, Colchiques dans les prés : c’est la fin de l’été … Refrain : La feuille d’automne emportée par le vent En ronde monotone tombe en tourbillonnant. Châtaignes dans les bois se fendent, se fendent, Châtaignes dans les bois se fendent sous les pas. au Refrain Nuages dans le ciel s’étirent, s’étirent, Nuages dans le ciel s’étirent comme une aile. au Refrain Et ce chant dans mon cœur murmure, murmure, Et ce chant dans mon cœur appelle le bonheur. au Refrain | |
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| Rareté | Plante fréquente qui émaille certains près humides à l’automne. |
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