Avec divers ombellifères comestibles ou non. Le fait que la ciguë est glabre la différencie de la carotte (Daucus carota) et de la berce (Heracleum sphondylium) ; ses tâches pourpres la distinguent de l’angélique (Angelica sylvestris) qui est soit verte, soit pourpre, mais sans tâches ; ses pétioles n’ont pas le caractère anguleux de l’égopode (Ægopodium podagraria), et ses feuilles sont bien trop découpées. De plus, son odeur désagréable devrait suffire à la faire rejeter.
Les feuilles sont grandes à la base, munies d’un long pétiole taché de pourpre vers le bas. Elles sont 3-5 fois complètement divisées en segments plus ou moins triangulaires, eux-mêmes lobés et dentés.
Dimension des feuilles
Couleurs des feuilles
La grande ciguë dégage au froissement une odeur désagréable.
La ciguë a parfois été utilisée comme analgésique, antispasmodique et anaphrodisiaque. En usage externe, on en faisait des cataplasmes sédatifs, en particulier pour les douleurs cancéreuses.
La ciguë est connue pour être vénéneuse. Elle provoque des troubles nerveux et respiratoires pouvant aboutir à la mort par paralysie du diaphragme. La toxicité de la plante varie suivant la partie considérée (la racine est moins toxique que la tige et les feuilles), la saison (les fruits sont particulièrement toxiques juste avant maturité), et le lieu où elle pousse (la ciguë serait plus virulente dans le midi qu’au nord).
La quantité mortelle de ciguë pour l’homme est de 6 grammes.
La symptomatologie apparaît ½ à 1 heure après l’ingestion. Les symptômes sont des vertiges intenses, céphalées, stupeur, troubles digestifs, refroidissement des extrémités, pâleur de la face, yeux exorbitées, convulsions, tremblements musculaires puis syndrome paralytique ascendant (paralysie qui gagne tout le corps pour aboutir à une tétanisation complète), ophtalmoplégie, insuffisance circulatoire, anoxie. Durant toutes ces phases, l’intelligence n’est pas affectée. Le décès survient en 1 à 6 heures. L’autopsie peut révéler un œdème du poumon.
La ciguë renferme plusieurs alcaloïdes toxiques, en particulier la coniine (jusqu’à 3,5 %) et la conicéine, dont l’action est proche de celle de la nicotine.