| La ville de Kos sur l’île de Kos - La ville gréco-romaine | |
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| Présentation générale | La ville antique de Kos (πόλη της Κω) fut fondée en 366 avant JC à l’extrémité nord-est de l’île de Kos, « près du cap Skandarion » (Ákra Skandarion) disent les textes anciens. C’était – selon Strabon – la plus belle des villes côtières du monde antique. Strabon écrit :« La ville de Kos n’est pas grande, mais elle est beaucoup mieux construite que toutes les autres villes, et elle semble magnifique à tous ceux qui passent à son large à bord de leurs navires ». Le 23 avril 1933 Kos fut frappée par un tremblement de terre catastrophique – de 6,6 sur l’échelle de Richter – qui ne dura que 27 secondes, mais rasa la ville et coûta la vie à 170 personnes. Ce désastre eut cependant une conséquence positive : il apparut bientôt que la plupart des habitations médiévales du quartier du port avaient été construites directement sur les fondations d’anciens temples et sur des places de marché. Cela conduisit à une vaste campagne de fouilles qui fut étendue également à la périphérie de Kos : les archéologues italiens n’eurent pas à creuser beaucoup avant d’identifier deux autres zones présentant des vestiges importants de la ville antique. D’autres ruines antiques gréco-romaines se trouvent dans le voisinage de la ville de Cos, au célèbre Asclépiéion situé au sommet d’une colline à environ 3 kilomètres au sud-ouest de la ville. |
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| La ville antique de Kos | La nouvelle ville de Kos, fondée en 366 avant JC, fut organisée selon le système de la planification urbaine améliorée par l’architecte et urbaniste Hippodamos, qui, selon les termes d’Aristote, inventa la division des villes en blocs. Ce système apportait un plan de rue régulier, avec une grille de rues parallèles se coupant à angle droit, créant ainsi des îlots de construction (insulae). Les îlots de construction (insulae) de Kos avaient une largeur de 31 à 33 m et une longueur d’environ 62 m dans le secteur nord de la ville, et de 120 m dans le secteur sud. Les rues avaient de 4 à 4,50 m de largeur, tandis que la voie centrale, qui conduisait à l’Asclépiéion et à la zone rurale, avait 33 m de largeur. Les Romains construisirent un aqueduc depuis les collines situées au sud de Kos pour alimenter les bains de la ville : il y avait au moins trois grands bains, dont l’un était situé à côté du port. La ville était alimentée en eau par un système de tuyaux d’argile, tandis que le drainage était réalisé au moyen de caniveaux creusés dans la roche sous le pavement des rues. Les structures de base de la cité de Kos furent conservées telles quelles au cours des premiers temps chrétiens (VIe siècle après JC). Après le séisme de 1933, qui ravagea intégralement la ville de Kos, les archéologues ressuscitèrent une partie de la cité gréco-romaine. Kos est aujourd’hui parsemée de sites archéologiques s’ouvrant comme des fissures à l’intérieur de la ville. Les fouilles archéologiques ont été divisés en zones : la zone orientale, la zone centrale et et le zone occidentale. |
| Le platane d’Hippocrate | Au sud du château des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean se trouve – reliée au château par un pont – la Place du Platane (πλατεία του πλατάνου) qui doit son nom au célèbre platane dit « Platane d’Hippocrate » (πλάτανος του Ιπποκράτη) qui se dresse en son centre. Selon la légende, ce serait le célèbre médecin Hippocrate (460-370 avant JC) lui-même qui l’aurait planté pour enseigner à ses disciples à l’ombre de son feuillage. Hippocrate croyait en effet, comme les Grecs d’aujourd’hui, que l’ombre du platane est la plus salubre de celles de tous les arbres ; cet arbre aurait donc près de 2 400 ans d’âge. En réalité, ce platane impressionnant est beaucoup plus récent : 500 ans tout au plus ; c’est – au mieux – un descendant du platane d’Hippocrate. Le « Platane d’Hippocrate » est cependant l’un des plus vieux platanes d’Europe. C’est un arbre énorme – de l’espèce platane d’Orient (Platanus orientalis) – dont le tronc creux a une circonférence de 12 m ; mais les années l’ont beaucoup éprouvé et il doit être soutenu par une armature métallique complexe pour ne pas s’effondrer. |
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| Le site archéologique de l’est | Au sud du platane d’Hippocrate se trouve le Site Archéologique de l’Est ; c’est une zone de fouilles, d’environ 30 000 m² de superficie, située autour du port de Kos, entre Akti Miaouli (Ακτη Μιαουλη), la rue Nauclère (οδός Ναυκλήρου) et le boulevard Hippocrate (Λεωφόρος Ιπποκράτους) ; ce site archéologique est aussi connu comme les fouilles de l’ancienne agora. Ce complexe monumental commençait dans la zone du port, butant sur le mur de fortification, et se terminait à l’artère centrale de la cité, qui avait environ 33 mètres de largeur et conduisait à l’Asclépiéion. Le site fut plus tard occupé par l’ancien bourg médiéval nommé Lango. Lors du tremblement de terre du 23 avril 1933, c’est ce quartier qui subit les pires dégâts ; le Service Archéologique Italien y effectua des fouilles approfondies entre 1934 et 1942, mettant au jour une grande partie de l’ancienne ville, principalement de la période hellénistique et de l’Antiquité tardive. Ce quartier du port comprenait des sanctuaires et des bâtiments publics : le double temple d’Aphrodite, le temple d’Héraclès, le sanctuaire d’une divinité inconnue, la stoa du port, la basilique du port avec son baptistère, ainsi qu’une grande partie du tissu urbain de la ville et une partie du mur avec ses tours fortifiées. L’étude des monuments a révélé trois phases de construction, couvrant la période de la fin du IVe siècle au début du IIIe siècle avant JC jusqu’à l’an 469 ou 554 après JC, quand l’agora fut détruite par un tremblement de terre. Le tremblement de terre en l’an 142 causa d’importants dégâts à la zone de l’agora et de grosses réparations et travaux de reconstruction ont été entrepris immédiatement après le séisme. Suite à la destruction complète de la muraille de la ville, la façade nord du complexe fut remodelée, avec le sanctuaire d’Aphrodite à côté, et, à l’est, la création d’un ensemble architectural qui suscitait l’admiration des visiteurs, en particulier ceux qui arrivaient par le port. À la suite à ces transformations, la partie nord de l’agora du IIe siècle après JC servit aussi de lieu de culte. |
| La stoá du port | Ce que l’on nomme le portique (stoá) du port fut construite en butée contre la jetée est du port, au IVe ou au IIIe siècle avant JC. On peut distinguer deux phases de construction : à l’origine elle comprenait 31 salles, devant lesquelles se trouvait une double colonnade d’ordre dorique, la colonnade externe étant composée de 16 colonnes composites. Cette double colonnade impressionnante avait 50 m de longueur. Tout ce qu’il reste sur place de cette première phase est la partie inférieure des murs, tandis que des parties des épistyles des colonnades ont été identifiées sur le site archéologique. À l’époque romaine, la stoá subit de graves dommages à la fin de IIIe siècle après JC, probablement en raison d’un séisme, ce qui nécessita d’importantes réparations et transformations. Le nouveau bâtiment était à deux étages avec des arcades, et les colonnes doriques furent remplacées par des colonnes monolithiques d’ordre corinthien en marbre cipolin ; l’utilisation de colonnes en marbre cipolin de l’île d’Eubée est typique de l’époque de l’empereur Hadrien. La stoá fut détruite par un nouveau tremblement de terre, celui de l’année 469 après JC, et, sur ses ruines, la basilique du port et le baptistère furent construits au Ve ou au VIe siècle. Du portique il reste huit colonnes corinthiennes. |
| Les ruines du temple d’Aphrodite | Ce double temple, d’ordre corinthien, était dédié à la déesse Aphrodite dans sa fonction de déesse marine, Aphrodite Pontia, et dans sa fonction de déesse de l’amour vulgaire, Aphrodite Pandémos. Du temple il ne subsiste que les propylées et deux fragments de colonnes. | |
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| Les ruines du temple d’Héraclès | Dominant le centre du portique (stoá) se trouvait le temple d’Héraclès (Hercule) – du IIIe siècle avant JC – avec un porche de six colonnes d’ordre corinthien. Le temple était richement décoré de motifs floraux et géométriques, tandis que les tailloirs des chapiteaux des colonnes étaient ornés de figures d’Éros ailés. La façade avant de la salle sur la cour était aménagée en nymphée. De chaque côté de la salle se trouvaient des entrées couvertes de voûtes semi-cylindriques, construites en opus caementicium (ciment) et enduites de plâtre incurvé avec des motifs de méandres. Les deux voûtes latérales conduisaient au portique de l’agora, et la voûte du milieu à l’agora. Les éléments architecturaux survivants du propylée sont maintenant rassemblés à l’ouest de l’escalier. Les vestiges du temple d’Héraclès comprennent quelques colonnes corinthiennes. Le temple d’Hercule était peut-être aussi dédié au culte de l’empereur, une supposition qui est renforcée par la découverte à cet endroit d’une partie d’une statue colossale – d’environ 3 m de hauteur – d’un personnage masculin. De cette façon, les habitants de Kos voulaient exprimer leur gratitude envers l’empereur Antonin le Pieux (86-161 après JC), qui avait contribué à réparer les dommages causés par le tremblement de terre de 142 après JC. |
| Les fortifications de la ville antique | La ville antique de Kos fut protégée immédiatement après sa fondation en 366 avant JC par une enceinte circulaire de murs de 1 à 1,5 km de diamètre et de 3 km de circonférence. Cette enceinte avait 5 m d’épaisseur et 2,5 m de hauteur ; elle était constituée de deux murs de blocs grossiers de pierre avec un remplissage de gravats entre les deux murs. La muraille était renforcée par des tours semi-circulaires et polygonales, dont cinq ont été découvertes à ce jour. Des escaliers donnaient accès à un chemin de ronde et un autre chemin, de 6 m de largeur, longeait la face intérieure du mur. L’enceinte protégeait la zone résidentielle et l’agora ; les bâtiments nécessaires au fonctionnement du port, ainsi que les temples – qui faisaient face au port – étaient situés en dehors du mur. | Le côté nord du mur décrivait une ligne en zigzag qui suivait la côte, à une certaine distance. Une grande partie de la section nord du mur fut découverte dans le quartier du port lors de fouilles effectuées après le séisme de 1933. Le mur est le mieux conservé à l’extrémité est, sur une longueur de 80 m ; un escalier menant au chemin de ronde est visible ainsi que les traces d’une tour rectangulaire de défense protégeant la porte d’entrée. À une époque ultérieure, cette tour fut remplacée par une tour semi-circulaire. La tour carrée d’origine, dont les fondations seulement avaient été préservées, fut reconstruite dans les années 1930 par les archéologues italiens. |
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| | Les quartiers d’habitation | La population de la ville au cours de la période hellénistique était d’environ 300 familles (3 000 habitants, en comptant les esclaves). Chaque îlot (insula) pouvait contenir quatre résidences de deux étages, chacune couvrant une parcelle de 410 m² de superficie. La taille anormalement grande des maisons indique qu’elles furent conçues pour couvrir les besoins d’une métropole marchande, à l’instar des cités voisines d’Halicarnasse et de Rhodes. Dans l’îlot (insula) numéro 1, cinq phases successives d’habitation ont été identifiées, datant depuis la fondation de la ville jusqu’au début de l’ère chrétienne. Dans sa partie nord-ouest, une maison hellénistique a été étudiée, dont le plan est similaire aux maisons hellénistiques de Priène en Anatolie et d’Abdère en Thrace. Cette étude révéla la division trifonctionnelle de la maison en trois espaces : un espace résidentiel, une cour et un espace dédié à l’activité économique. Sur le côté nord, il y avait une rangée de trois magasins, dont l’entrée donnait sur la rue. Ensuite il y avait la maison proprement dite, organisée sur deux étages et d’une superficie totale de 150 m² (75 m² à chaque étage). Il y avait trois chambres au rez-de-chaussée : une salle de réunion (andron) avec des couches, avec une antichambre située près de l’entrée, une chambre d’hôte (xenonas) avec aire de réception, et le salon de la famille (oikos) dans lequel se trouvait un foyer (hestia). Les deux dernières pièces se partageaient un vestibule couvert (prostas). À l’étage supérieur se trouvaient les chambres à coucher et les quartiers de la maîtresse de maison (gynaikonites). Dans la partie la plus méridionale de l’îlot une grande porte d’une maison de l’époque paléochrétienne a été découverte en bon état. |
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| Le site archéologique du centre | En quittant l’agora par le côté ouest et en suivant l’avenue Vasileos Pavlou (οδός Βασίλειος Παύλου) vers le sud en direction du quartier de Seraglio (sérail) et de l’avenue Grigoriou, on parvient au site archéologique du centre dont les principaux monuments découverts sont l’autel de Dionysos et la Maison Romaine (Casa Romana). |
| L’autel de Dionysos | Sur la gauche de l’avenue Pavlou se trouvent les ruines du Temple hellénistique et de l’Autel de Dionysos (IIIe siècle avant JC) L’autel de Dionysos est un bon exemple d’un autel en forme de Π de la période hellénistique. La partie la mieux conservée est datée du IIe siècle avant JC, une période d’épanouissement pour Kos, comme il est attesté par de nombreux vestiges architecturaux. On pense que l’autel fut commandé par le roi de Pergame en Anatolie, une ville alliée de Kos. Le monument fut détruit lors du fort séisme de 142 avant JC. Après le tremblement de terre les habitants de la région commencèrent peu à peu à restaurer le temple et l’autel. Plus tard, au cours de la période byzantine, l’autel fut abandonné et, quand les Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean, conquirent l’île de Kos, ils utilisèrent certains éléments architecturaux pour la construction du château de Neratziá. La frise de l’autel, datée de la fin du IIe siècle avant JC, est maintenant conservée à l’intérieur du château. Elle représente des scènes de la guerre des Amazones et une troupe de Dionysos, avec des ménades et des satyres. |
| La maison romaine (Casa Romana) | La Casa Romana (Κάζα Ρομάνα) se trouve à l’angle des avenues Vasileos Pavlou et Grigoriou tou Pémptou. Dans la ville antique de Kos, la « Maison Romaine » occupait une situation de premier plan : elle se trouvait en effet sur le côté sud de la rue principale qui traversait la ville d’est en ouest, le decumanus maximus, à proximité des thermes centraux (les thermes de l’ouest), et à une petite distance de l’extrémité sud du marché antique (agora) de Kos. La Casa Romana est une résidence romaine qui fut mise au jour à la suite du séisme destructeur qui frappa l’île de Kos le 23 avril 1933. Les ruines furent fouillées entre 1934 et 1936 par l’archéologue italien Luciano Laurenzi, qui nomma l’édifice « Casa Romana », nom sous lequel il est connu jusqu’aujourd’hui. Après l’achèvement des fouilles, la résidence fut en grande partie reconstituée, de 1938 à 1940, selon les normes de l’époque, avec une structure en béton. La Casa Romana avait été bâtie sur les ruines de bâtiments antérieurs de la période hellénistique. Les murs appartenant à cette construction antérieure sont encore visibles sur les parties inférieures des côtés extérieurs du bâtiment. Au cours du IIe siècle avant JC, très probablement après le tremblement de terre destructeur de 142, la Casa Romana acquit les caractéristiques que nous voyons aujourd’hui : tous les bâtiments des périodes antérieures furent réunis et reconstruits de manière à former une luxueuse résidence occupant la totalité d’un îlot de construction (insula). Cette résidence devint la propriété d’une famille appartenant à l’aristocratie fortunée de l’île de Kos. Elle couvrait une superficie totale d’environ 2 300 m² et contenait plus de 37 pièces ; c’est la plus grande villa romaine de Grèce. La Casa Romana donne une idée de l’élégance spacieuse à laquelle les riches habitants de Kos pouvaient aspirer. Ce que l’on voit aujourd’hui est la villa du IIIe siècle après JC : une vaste demeure patricienne – comme celles de Pompéi – organisée autour de trois zones distinctes délimitées par trois cours intérieures, ou atria : - L’atrium de l’est comprenait un atrium simple, avec un sol recouvert de mosaïques représentant un lion attaquant un bouquetin et un léopard attaquant un cerf ; une salle adjacente présentait une mosaïque aux animaux marins.
- L’atrium de l’ouest était entouré d’un péristyle de type rhodien et avait des murs recouverts de marbre ; il comprenait en son centre un bassin entouré d’une mosaïque représentant des dauphins et une nymphe marine chevauchant un monstre marin à tête de cheval.
- L’atrium du nord, le plus grand, possédait le péristyle le plus grandiose : une double colonnade supportant un balcon à colonnade.
Cette combinaison des marbres et des bassins d’eau faisait que la maison restait fraîche à l’intérieur, même pendant les jours les plus chauds. Des salles destinées à la réception des invités étaient disposées autour de ces cours ; les sols étaient recouverts de dallages de marbre ou de somptueuses mosaïques, et les murs étaient revêtus de plaques de marbre, un signe de grande opulence. Un élément important dans la décoration de la résidence était un petit groupe de statuettes, datant du IIe au Ier siècle avant JC, et aujourd’hui exposé au musée archéologique de Kos. Des sculptures, dont les thèmes suggéraient la création d’un monde artificiel incorporé dans le naturel (nymphes à moitié nues assises sur un rocher, un satyre, Cupidon, Aphrodite, et cetera), étaient utilisées pour la décoration des péristyles de la résidence ; elles donnaient à leur propriétaire l’aura d’un collectionneur d’art, proclamant ainsi son statut social élevé. Les espaces privés ne sont pas sans fioritures, bien que leur décoration ne tiennent pas compte des éléments d’une flamboyante ostentation. Tels sont les espaces de l’ouest du péristyle, tout autour d’un hall qui s’ouvrait sur le péristyle ; c’était des pièces privées décorées de peintures murales aux motifs végétaux, ou, dans le cas d’une autre pièce, une représentation de Cupidon. Enfin, la résidence présente d’autres pièces à fonction de service, comme la pièce, dans le coin nord-est de la maison, qui était la buanderie avec des cuves creusées dans le marbre et un système d’évacuation, ou encore les pièces du côte ouest, qui étaient équipées d’un four. La « Casa Romana » fut détruite par un puissant tremblement de terre, peut-être celui de 465 après JC, qui marqua la fin du monde antique ; elle ne fut jamais de nouveau habitée, sauf pour sa partie sud – qui n’a pas été incluse dans le bâtiment restauré par les Italiens. Cette partie de la résidence comprenait des espaces de dimensions modestes qui n’avaient pas un quelconque caractère luxueux, ce qui reflète les changements sociaux qui s’étaient produits. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Casa Romana fut utilisée comme infirmerie par les Italiens ; on pouvait encore voir les croix rouges peintes à l’extérieur pour dissuader les bombardements des anglo-américains. La restauration des années 1930 commençait déjà à se détériorer et la Casa Romana fut fermée au public de 2005 à 2009 pour d’importantes rénovations. Horaires de visite : tous les jours sauf les lundis, de 8 h 30 à 15 h. Tarif d’entrée : 3 €. Téléphone : 00 30 2242 023 234 La Casa Romana est fléchée comme « Maison restaurée de Kos, IIIe siècle après JC ». |
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| Le site archéologique de l’ouest | Le site archéologique de l’ouest se trouve à 500 m au sud du port de Mandráki ; on y parvient en prenant l’avenue Pavlou puis en tournant à droite sur l’avenue Grigoriou E. – c’est-à-dire l’avenue du Patriarche Grégoire V (Λεωφόρος Πατριάρχου Γρηγορίου Πέμπτου). Cette zone d’accès libre – toujours en cours de fouilles – comprend une grande partie de la cité antique construite autour des deux voies romaines traditionnelles d’une ville romaine : l’axe cardinal, le cardo, croisé à angle droit par le decumanus maximus. Le decumanus est encore visible sur la droite de la rue Grigoriou : c’était une voie romaine pavée, de 10,5 mètres de largeur, avec de larges trottoirs, qui était bordé d’arcades ; on peut y remarquer les traces faites sur les pavés par les roues des chars romains. Cette vaste zone comprend les vestiges de la plupart des bâtiments que l’on trouvait dans une cité romaine : des latrines publiques reconstituées par les archéologues – que l’on prit d’abord pour un nymphée –, des maisons romaines qui étaient ornées de somptueuses mosaïques et de peintures murales, des thermes romains, un odéon, un gymnase et un stade. Sous les deux voies principales se trouvait un système complexe de drainage assurant l’assainissement de la cité. À droite du Nymphée se trouve – sous une toiture de protection – une mosaïque représentant le « Jugement de Pâris » ; Pâris devait décider qui des trois déesses Athéna, Héra et Aphrodite était la plus belle : Pâris jugea que c’était Aphrodite. Les ruines d’un baptistère de la période byzantine se trouve également dans cette zone, au sud de l’avenue Grégoire V, près de l’Odéon. |
| Le sanctuaire des Nymphes | À l’est du cardo de la ville antique se trouve une élégante construction restaurée datant du IIIe siècle avant JC. Le monument est entouré de onze colonnes de marbre blanc, avec trois niches et un bassin de baignade en face de chacune d’elles. Lorsque ce bâtiment fut découvert, son élégance amena les archéologues à la conclusion qu’il s’agissait d’un nymphée, c’est-à-dire un sanctuaire dédié à des nymphes. Un nymphée, dans les antiquités grecque (νυμφαιον) et romaine (nymphaeum), était un monument consacré aux nymphes, en particulier aux nymphes des sources ou naïades. Ces monuments étaient à l’origine des grottes naturelles, que la tradition considérait comme la demeure des nymphes locales ; ces grottes étaient parfois aménagées de manière à fournir un approvisionnement en eau. Plus tard des grottes artificielles remplacèrent les grottes naturelles. On considère maintenant que ce bâtiment était en réalité un luxueux urinoir public ou des latrines. Le bâtiment est fermé, mais, par une fenêtre sur le côté, on peut apercevoir la jolie cour intérieure. |
| La maison de l’Enlèvement d’Europe | En descendant l’avenue Grigoriou vers l’ouest, on remarque sur la droite – au nord du decumanus – des abris de bois : ils protègent les ruines de la « Maison d’Europe ». Ce monument doit son nom à la remarquable mosaïque représentant l’enlèvement d’Europe (Ευρώπη) par le dieu Zeus (Ζευς) sous l’apparence d’un taureau : Europe dévêtue s’accroche au cou et au flanc de l’animal. La mosaïque orne le sol d’une petite salle située sur la gauche de la cour. De nombreuses statues ont été trouvées dans les ruines de cette demeure dont la construction initiale remontait à la fin du IIIe siècle et au début du IIe siècle avant JC ; parmi ces statuettes celles d’Esculape / Asclépios (Ασκληπιός), de Diane / Artémis (Άρτεμις) et de Salus / Hygie (Υγιεία / Hygieia), que l’on peut voir au Musée archéologique de Kos. |
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| L’Odéon | Sur la gauche de l’avenue Grégoire V – en face du gymnase, et à l’ouest de la Casa Romana – se trouve l’Odéon de Kos ; une courte allée de cyprès mène depuis l’avenue Grigoriou jusqu’à l’Odéon (Ωδείο). Les odéons étaient des théâtres musicaux où avaient lieu des représentations de musique ou de poésie. L’Odéon de Kos date de la période romaine ; il a été construit vers le IIe siècle après JC. Il est de petite taille mais d’une grande beauté. L’Odéon est orienté nord-sud, avec l’auditorium (le « koilon » des Grecs ou la « cavea » des Romains) se trouvant au sud et l’orchestre et la scène au nord. Le « koilon » pouvait accueillir un public de 750 personnes : il comprenait une diázoma inférieure de quatorze rangées de sièges en marbre – dont seulement neuf ont été restaurées en 1999 – destinée aux notables, et une diázoma supérieure de cinq gradins en pierre de granit pour les spectateurs ordinaires ; les deux diázoma étaient séparées par un palier ; quatre escaliers divisaient la diázoma inférieure. Le « koilon » était couvert par une toiture voûtée supportée par quatre murs d’enceinte et renforcée par des piliers. Sous les gradins se trouvaient deux galeries semi-circulaires et plusieurs petites salles – peut-être des ateliers – où fut découverte la célèbre statue d’Hippocrate qui est aujourd’hui au Musée archéologique de Kos. La scène était de forme pentagonale irrégulière avec une avant-scène (proscenium) et des ailes, et, derrière, la scène rectangulaire. L’orchestre était circulaire, d’un diamètre de 5 m, et décoré d’une marqueterie de marbre. Deux entrées, aux sols décorés de belles mosaïque, ont été découvertes aux extrémités de la scène. Plusieurs statues, situées dans des niches, décoraient les arcades. L’Odéon était également le siège de la Gérousie (Γερουσία / Gerousia), ou Sénat, l’autorité publique de Kos, qui n’avait pas de pouvoir politique, mais qui veillait à l’attribution des honneurs aux citoyens importants de l’île de Kos. Le tremblement de terre de l’an 142 a causé des dommages importants à l’Odéon, dont le toit s’est effondré ; des travaux de réparation ont été réalisés sous le règne d’Antonin le Pieux (138-161 après JC). Les ruines de l’Odéon ont été mises au jour lors des fouilles, réalisées dès 1929, par des archéologues italiens. Le théâtre a été restauré par les Italiens en 1934. L’entrée de l’Odéon est gratuite. |
| Les thermes de l’ouest | Depuis la maison de l’enlèvement d’Europe une section de la voie principale de la ville romaine, le decumanus maximus, est clairement visible et est parallèle à l’avenue Grigoriou. Cette voie romaine pavée mène, au-delà des ruines d’une basilique chrétienne, vers les thermes de l’ouest, reconnaissables aux vestiges d’une salle en forme de dôme qui recouvrait une immense mosaïque. Les thermes de l’ouest étaient alimentés par la source Vourina, vantée par Théocrite. | |
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| Le gymnase | Les site archéologique de l’ouest comprend un gymnase – ou, plus précisément, une palestre à colonnade (παλαίστρα) – de la période hellénistique, situé à droite de l’avenue Grigoriou et à proximité du stade dont il était séparé par une route étroite. Un portique, constitué d’une rangée de 17 colonnes doriques restaurées, offre un spectacle impressionnant ; le portique du gymnase comportait à l’origine 24 colonnes. Le gymnase était connu sous le nom de « Xysto » (Ξυστό) en raison de l’habitude des athlètes de racler (xisoun) leurs corps afin de le nettoyer de l’huile dont ils s’enduisaient avant l’entraînement ou le départ des courses. Il y avait un bassin d’eau au milieu du gymnase où les athlètes pouvaient se laver ; les thermes du nord étaient adjacents pour la même raison. |
| Le stade antique | Les ruines de l’ancien stade – de 200 m de longueur par 120 m de largeur – ont été découvertes au sud-ouest des thermes du nord, le long de la rue Tsaldari ; les restes bien préservés d’un aphesis (portillon de départ des courses) sont encore visibles. En empruntant la rue Tsaldari vers le nord-est, on parvient aux thermes du nord. |
| Les thermes du nord | Les thermes du nord ont été découverts le long de la rue du 31 Mars (Martiou) (οδός 31ης Μαρτίου) ; ces bains gréco-romains datent d’entre le IVe siècle et le IIIe siècle avant JC. |
| Les thermes du port | Les thermes du port étaient composée d’une salle circulaire avec des portiques ; les ruines des thermes du port se trouvent à l’angle de la rue Homère (οδός Ομήρου) et de la rue Hérodote (οδός Ηροδότου). |
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| | Personnages | Hippocrate, le « Père de la Médecine », naquit à Kos vers 460 avant JC et y aurait étudié la médecine sous l’enseignement du « Père de la physique » Démocrite. Après avoir beaucoup voyagé en Grèce, Hippocrate passa ensuite une grande partie de sa vie à Kos où il pratiqua et enseigna la médecine. |
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