| Le musée ethnographique de Split en Croatie | |
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| Présentation générale | Le Musée Ethnographique (Etnografski muzej) de Split présente un large éventail du patrimoine traditionnel de la Dalmatie : costumes, bijoux, armes et meubles anciens. |
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| Fondé en 1910, le Musée ethnographique a occupé divers lieux, dont l’avant-dernier était l’ancien Hôtel de Ville de Split, avant de déménager, en 2005, à l’intérieur des murs du Palais de Dioclétien. Le Musée Ethnographique de Split est aujourd’hui situé dans la partie sud-est de ce qui était le Palais, là même où se trouvaient au IVe siècle la salle à manger (triclinium) des appartements privés de l’ex-empereur. L’ancien couvent Sainte-Claire (Santa Chiara), du XIVe siècle, se trouvait autrefois à cet emplacement ; il fut déplacé en dehors des murs en 1883. Le Musée comprend aussi l’église Saint-André, construite par l’empereur Sévère le Grand à l’emplacement de l’une des six chambres à coucher du Palais (cubiculuma) située dans la partie occidentale des appartements impériaux. Le nom de la rue Severova, où se trouve le Musée, rappelle cet épisode. Cette zone qui se trouve au-delà du vestibule du Palais de Dioclétien, fut l’un des quartiers les plus pauvres de Split, où des immeubles locatifs délabrés s’appuient sur les murs du palais, face à la mer. Elle conserve un air de désolation, à des lieues de la zone touristique du Péristyle – pourtant toute proche – où s’agglutinent les touristes. Cette zone fut le lieu de rencontre privilégié des prostituées et des toxicomanes de Split, et est toujours surnommée par les habitants le « kenjara » (« le trou à merde »). |
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| Le musée ethnographique de Split | Le musée présente les objets traditionnels de différents corps de métiers de l’Adriatique et de la région dinarique : poterie, tricot, sculpture sur bois, vannerie, fabrication de chaussures. On peut aussi voir divers instruments, des bijoux en argent, des armes, et une collection de coffres qui étaient utilisés pour conserver les objets de valeur. |
| La collection de costumes traditionnels dalmates | Le Musée ethnographique de Split présente une intéressante collection des costumes les plus typiques de la Dalmatie. Le costume féminin de l’Adriatique est composé d’une chemise de toile, blanche et courte, d’une jupe de laine avec des plis très denses ; la forme ancienne de la jupe est tenue par des bretelles, et les plus récentes par un gilet cousu : ce type de jupes à plis avec un petit gilet est un phénomène de la Renaissance du XVe siècle. La jupe à bretelles dans les costumes traditionnels de l’Adriatique, surtout des îles adriatiques du sud, était presque la règle. L’apparition de la décoration sur la poitrine et les manches de chemise par de la broderie blanche ou de la dentelle au lieu d’une bordure en soie, plus ancienne, est un phénomène général. Certains costumes se distinguent par leur broderie : Ravni Kotari, Knin, Vrlika, Imotski, Poljica. Certains sont ornés d’une broderie blanche caractéristique : costume de Sinj, l’arrière-pays dalmate ; d’autres de dentelle : costumes de Primosten, de Novigrad ou de Pag. L’habit est terminé par la ceinture de soie ou de laine nouée autour de la taille. Une certaine sorte de costumes féminins urbains se développa au XIXe siècle dans les plus grandes bourgades, non seulement de l’Adriatique, mais aussi de l’arrière-pays, la Zagora dalmate. Le manteau d’hiver devint le principal vêtement de dessus, et la chemise ne fut plus qu’un plastron décoratif de la poitrine. Ces costumes urbains étaient différents aussi par leurs tissus très précieux et par beaucoup d’accessoires : les passementeries, les petits chapeaux, les éventails et autres détails de mode. Les bijoux en argent cédèrent la place aux bijoux en or. Le plus souvent, les femmes du littoral nouaient leurs cheveux en deux tresses, et les arrangeaient en couronne décorée de rubans entrelacés, ou bien elles les couvraient avec, le plus souvent, des foulards blancs, carrés ou sous forme de longs rectangles. On trouve rarement les chaussettes en laine et les sabots qui avaient été, pendant longtemps, les chaussures de travail traditionnelles, mais qui cédèrent la place aux chaussettes de coton et aux chaussures à talons bas, faites de cuir mou et le plus souvent de cuir rouge. Le costume masculin de l’Adriatique garde deux types d’habillement jusqu’à la fin du XIXe siècle. Le premier type est apparenté au costume traditionnel de l’arrière-pays immédiat (costume dit de type dinarique), et le deuxième est le costume méditerranéen habituel ; les différences évidentes entre les deux types sont la sorte de pantalons et le bonnet : - dans le type méditerranéen – ou type levantin – le pantalon est très large, mais court, et dénude le mollet ; le bonnet est bleu et tricoté sous forme de tube.
- dans le type dinarique, les jambes du pantalon sont longues et étroitement serrées ; le bonnet est de couleur très rouge et rond, souvent réduit à l’état de symbole ; il est fait de tissu acheté (coha).
Les costumes sont enrichis de broderies et d’ornements, depuis les boucles de ceinture en métal travaillé jusqu’aux canifs au manche ouvragé, pendus par une chaîne à la taille. Les plus opulents correspondent souvent aux villages de l’arrière-pays dalmate. |
| La collection d’armes traditionnelles dalmates | Les armes anciennes des territoires dinariques dans la deuxième moitié du XIXe et au début du XXe siècle étaient encore d’origine turque, les Ottomans ayant occupé ces régions dans des temps plus anciens. Les armes étaient, pour la plupart, manufacturées par des corporations établies dans des centres d’armes dont les plus connus étaient à Travnnik, Foča, Sarajevo, Herceg-Novi, Kotor, Risno, Užice, Prizren et Skoplje. Les armes blanches (hladno) les plus souvent utilisées étaient les yatagans (jatagani), qui sont des couteaux à lame longue, droite ou courbe, et à la poignée ayant les quillons de la garde en forme d’ailes de papillon. Le tranchant de la lame est du côté intérieur. Selon la forme de la lame du yatagan on distingue ceux à lame courbe (krivci) et ceux à lame droite (pravci). Le yatagan devint l’arme nationale, surtout dans les territoires dinariques et en Bosnie-Herzégovine où l’armée ottomane l’avait utilisé abondamment aux XVIIe et XVIIIe siècles. On l’attachait à la ceinture avec une paire de pistolets et un petit couteau. Hormis les yatagans, la majeure partie des armes blanches étaient les couteaux (noževi) – ayant une lame à un seul tranchant – et les poignards (bodeži) – ayant une lame à deux tranchants. Les yatagans, les couteaux et les poignards avaient des fourreaux faits de matériaux dépendant de la qualité de l’arme : bois, fer-blanc argenté ou cuivre. Le deuxième groupe d’armes très important est celui des armes à feu (vatreno), qui comprend : - Les pistolets (pištolji), nommés populairement kubure ; on les divisait généralement en pistolets à silex et en pistolets à capsule ; les pistolets à silex étaient les plus nombreux. Une particularité fréquente est que la gâchette était plus ancienne que le pistolet lui-même, ce qui montre que les gâchettes étaient très appréciées et étaient transférées de plus anciens pistolets vers de plus récents. Il y avait plusieurs sortes de pistolets : ledenice, cellne, merdžanke, lisanke, pećenke et d’autres sortes encore ; les centres de fabrication étaient les Bouches de Kotor (Boka Kotorska), l’Albanie, le Kosovo et la Macédoine. Les pistolets étaient habituels dans ces régions et faisaient, avec les yatagans et les couteaux, partie de l’équipement normal des guerriers.
- Les fusils (puške) tirent leur origine le plus souvent du XIXe siècle ; il en existe plusieurs sortes : roga, šišana, karabin, džeferdar, karanfilka et lombardska. Il y a comme pour les pistolets, les fusils à silex et ceux à capsule. Tous les fusils avaient des canons très longs, excepté les carabines qui étaient des fusils à canon court, mais évasé en forme de tromblon ; elles étalent utilisés dans les combats rapprochés, parce qu’elles n’avaient pas une longue portée.
Les accessoires indispensables des armes à feu étaient la tige pour le bourrage de la poudre, la poire à poudre, la cartouchière et le pot à graisse ; il existait aussi des étuis (uložnice), faits de cuir, pour le port des pistolets (kuburluci). La décoration des armes était très variée : ou bien, aux endroits prévus pour la décoration, les métaux étaient corrodés à l’acide ou bien, on clouait un fil d’or, d’argent ou de cuivre dans des saignées préparées. Les ornements étaient en forme de lignes ondulées, de boucles ou de motifs végétaux. On savait émailler, argenter, dorer ou incruster de petits éclats de pierres précieuses et semi-précieuses. Les parties de bois étaient décorées de marqueterie, de fil d’or, d’argent ou de cuivre, ou de petites plaques en cuivre serties. Les vêtements masculins comportaient les parties appropriées aux port des armes. La pièce indispensable était le ceinturon (pripašnjača), une large ceinture de cuir décorée du côté antérieur par de petits grains de plomb (pulica) Le ceinturon protégeait le bas ventre des blessures et possédait de nombreuses poches et cloisons, où l’on pouvait mettre les pistolets, les couteaux et les yatagans. On le portait par dessus une chemise, mais il se trouvait au-dessous des vêtements du dessus. Certains exemplaires étaient richement ornés. Une autre pièce obligatoire des vêtements du guerrier était le gilet de drap, couvert du côté antérieur par des plaques d’argent (toke), destinées à protéger la poitrine. Les maîtres orfèvres (kujundžije) fabriquaient les plaques d’argent, et tous les autres accessoires des armes à feu ; les maîtres corroyeurs (sarači) confectionnaient les pièces de cuir. |
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| Conditions de visite | Musée ethnographique (Etnografski Muzej) Horaires d’ouverture : - en juin : du mardi au vendredi, de 9 h à 18 h ; le samedi, de 9 h à 13 h.
- de juillet à mi-septembre : du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h ; le samedi, de 9 h à 13 h.
- de mi-septembre à mai : du lundi au vendredi, de 9 h à 16 h ; le samedi de 9 h à 13 h.
- fermé le dimanche et les jours fériés.
Adresse : Severova 1, HR-21000 Split Téléphone : 00 385 (0) 21 344 164 / 343 108 Site sur la Toile : www.etnografski-muzej-split.hr Tarif d’entrée : 10 kunas. |
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