| La ville d’Omis (Omiš) en Croatie | |
| |
| | Étymologie et toponymie | On pense que le toponyme d’Omiš dérive du mot slave Holm ou Hum, traduction d’un mot illyrien Onaion ou grec Oneon, signifiant « colline ». Sous l’Empire romain, la ville était nommée en latin Oneum ou Onaeum. À partir de la fin du XVe siècle, quand la ville tomba au pouvoir de la République de Venise, elle fut connue sous le nom italien d’Almissa. Pour un Français, le nom d’Omiš se prononce « omiche ». |
|
|
| Omiš est située au cœur de la Dalmatie, à 25 km au sud-est de de la capitale, Split, sur la route nationale D8. La ville s’étend de la commune de Duća, à l’ouest, jusqu’à la commune de Brela, à l’est. Le port d’Omiš se trouve sur la côte adriatique à l’embouchure de la rivière Cetina.
|
|
|
| | La forteresse de Mirabella | La première de ces forteresses fut la forteresse de Mirabella, également nommée Peovica, construite au XIIIe siècle sous les ducs Kačić qui régnaient sur les pirates d’Omiš. Cette forteresse – située à une hauteur de 245 m – était très importante pour les pirates, parce que depuis cet endroit ils pouvaient surveiller une vaste zone de la terre et de la mer : depuis Peovica, on peut en effet observer la totalité de la ville d’Omiš, le canal de Brač, les îles de Brač, de Hvar et de Šolta, la Poljica moyenne et l’embouchure de la rivière Cetina. |
| | L’église Saint-Pierre (Crkva Svetog Petra) | L’église pré-romane Saint-Pierre (Crkva Svetog Petra na Priku u Omišu) est située sur la rive droite de la rivière Cetina, dans le quartier de Priko. Cet un édifice du Xe siècle, à une seule nef, une coupole et une abside ; c’est l’un des monuments les plus précieux de Dalmatie datant de cette époque, la seule église à coupole datant du Xe siècle. Elle est mentionnée dans des documents dès l’année 1074, sous le règne du roi Slavac. Au XVIIIe siècle, à partir de 1750, elle servit de séminaire pour les prêtres glagolitiques. |
| L’église Saint-Michel (Crkva Svetog Mihovila) | L’église Saint-Michel est l’église paroissiale de l’une des deux paroisses d’Omiš, située dans les vieux quartiers de la ville. C’est un édifice principalement de style baroque précoce – avec des éléments gothiques et Renaissance – bâtie au début du XVIIe siècle, à partir de 1604, pour remplacer une église médiévale devenue trop petite. Dans une niche, au-dessus de son portail de style maniériste, se trouve une statue de saint Michel Archange. Sur les murs de l’église on trouve des emblèmes de nobles vénitiens et l’écusson de la ville d’Omiš. Le clocher date du XVIIIe siècle : sa construction débuta en 1720 et fut achevée en 1724. L’intérieur de l’église recèle de nombreux objets d’arts précieux : le plus précieux et le plus célèbre de quatre retables est la « Descente de l’Esprit Saint ». Ces retables sont l’œuvre de l’école de Palma le Jeune. Le crucifix sur l’autel de la Sainte Croix est l’œuvre du sculpteur Juraj Petrović ; les autels de Notre-Dame et de Saint-Michel ont été réalisés par le sculpteur Ivan Rendić. |
| |
|
| Histoire | La région autour d’Omiš fut d’abord peuplée par les Illyriens. Sous l’Empire romain se trouvaient dans cette région plusieurs petites colonies, dont Oneum, qui était située sur le territoire de l’actuelle Omiš. Après la chute de l’Empire romain d’Occident, la ville connut une courte domination byzantine. Omiš tomba ensuite aux mains des Slaves de la Neretva qui la contrôlèrent jusqu’au XIVe siècle. Aux XIIe et XIIIe siècles, la ville fut dirigée par les princes Kačić, qui étaient à la tête des redoutables pirates d’Omiš, parmi les plus dangereux pirates de la Méditerranée. Les pirates d’Omiš utilisaient des navires à rames très performants, appelés « flèches d’Omiš » (sagittas). Ces navires étaient conçus pour l’attaque et la retraite rapide dans l’embouchure de la rivière Cetina ; une des caractéristiques les plus importantes des « flèches d’Omiš » était un faible tirant d’eau ; les pirates construisirent un mur sous-marin dans le lit de la rivière Cetina, près de l’estuaire. Ce mur sous-marin (Mostina) n’était pas visible et ne comportait qu’une seule ouverture, qui était adaptée aux navires des pirates, mais provoquait l’échouement des navires ennemis s’ils essayaient de poursuivre les pirates. Sur la rive gauche de la rivière Cetina se trouvait un petit fort (Gomilica), aujourd’hui en ruine, dont le rôle était associé au Mostina. Les pirates d’Omiš (Omiški gusari) s’attaquaient aux galères papales et aux puissants navires marchands de la République de Venise, de Raguse, de Kotor ou de Split … Cela conduisit à des guerres fréquentes menées contre les pirates, et souvent à la conclusion d’accords de paix avec paiement de tributs aux pirates. Cependant, toute paix avec les pirates était de courte durée. En 1221, les pirates emportèrent une victoire contre une flotte de croisés se rendant en Palestine à l’appel du pape Honorius III. Mais, en 1286-1287, les Vénitiens vainquirent les princes Kačić, ce qui mit fin à leur domination sur Omiš, alors connue sous le nom italien d’Almissa. Après la chute des princes Kačić, le piratage continuera mais ne sera jamais aussi virulent que sous leur règne. En 1444, Omiš reconnut l’autorité de Venise. La région, comme ses environs, fut le lieu d’incessants combats entre Turcs, Vénitiens, Hongrois, Croates et autres peuples chrétiens. En 1498, une première invasion turque se solda par leur défaite mais, en 1537, Omiš tomba entre leurs mains : les Turcs occupèrent la ville jusqu’en 1684. La ville revint ensuite sous la domination de Venise jusqu’en 1797, date à laquelle Omiš passa aux mains des Autrichiens, puis sous le contrôle de l’Empire français napoléonien, puis, en 1815, à nouveau sous celui de l’Empire austro-hongrois jusqu’en 1918. Pendant cette période, la ville perdit de son importance stratégique et s’appauvrit. Avec les débuts de l’industrie et du tourisme au début du XXe siècle, Omiš reprit son développement. | La « République de Poljica (Poljička republika) » | La « République de Poljica » fut une communauté autonome qui exista, depuis la fin du Moyen Âge jusqu’à l’époque moderne, près de la ville d’Omiš. Le nom de Poljica vient du mot « polje » qui signifie « plaine » en croate, par référence aux plaines karstiques caractéristiques de ce territoire. Cette communauté de douze villages était organisée comme une « république de paysans » dont les habitants n’obéissaient qu’à leurs propres lois. Les territoires de la « République de Poljica » se trouvaient principalement dans la courbe sud-est faite par la rivière Cetina avant son embouchure à Omiš, dans les vallées du Mosor et dans la bande côtière fertile entre Omiš et Stobreč. Les montagnards belliqueux de Poljica devinrent très tôt les alliés des pirates d’Omiš, qui purent ainsi harceler le commerce maritime de leurs voisins, sans crainte d’une attaque soudaine par voie terrestre. En 1444, la « République de Poljica » accepta la suzeraineté de Venise en même temps qu’Omiš, tout en conservant sa liberté intérieure. Après la chute de la République de Venise en 1797, Poljica fut repris par l’Autriche. L’année suivante, elle encouru l’inimitié de Napoléon pour l’aide qu’elle avait apportée aux Russes ; elle fut envahie par les troupes françaises qui pillèrent ses villages, massacrèrent ses habitants et finalement l’a privèrent de son indépendance. Après l’ère napoléonienne, Poljica fut absorbée par l’Empire austro-hongrois. Poljica passa ensuite au Royaume de Yougoslavie, et, en 1912, la région fut reconstituée comme une seule municipalité de Poljica. Cependant, en 1945, la « République de Poljica » fut scindée à nouveau entre plusieurs municipalités, et le demeure jusqu’à nos jours : ses villages font partie des communes de Podbablje et d’Omiš. |
|
|
| |
| |
|