La vieille ville de Split | Vers la fin de l’Empire romain d’Occident, en 614, la capitale de la province romaine de Dalmatie, Salone (Salona), fut envahie par les Avars ; ses habitants se réfugièrent dans les îles de la côte dalmate puis dans l’ancien Palais fortifié de Dioclétien à Spalatum, à une dizaine de kilomètres de Salone (aujourd’hui Solin, dans la banlieue de Split). Le palais est, à cette époque, laissé à l’abandon ; les réfugiés s’y installent et le transforment en habitations privées ; ils bâtissent des maisons dans ou contre les remparts, ou contre les monuments antiques. Le mausolée de Dioclétien est transformé en cathédrale et le temple de Jupiter en baptistère. Sous l’autorité formelle de l’Empire byzantin puis des rois croates, la ville s’est ainsi développée à l’intérieur des murs du Palais jusqu’au XIe siècle. Après le XIe siècle, la ville commença à prospérer par le commerce et dut s’étendre à l’ouest des remparts, doublant la superficie de la ville ; au cours des XIIIe et XIVe siècles, un second noyau urbain se créa autour de ce qui est aujourd’hui la Place Nationale (Narodni Trg) ; ce second centre fut à son tour fortifié au XIVe siècle. Split est alors une ville libre rattachée au royaume hungaro-croate. De 1420 à 1797, la ville passa sous l’autorité de Venise. Split devint l’un des principaux ports de l’Adriatique. La prospérité du commerce conduisit à un bien-être économique et à une richesse de l’activité culturelle : des architectes locaux, notamment Georges le Dalmate (Juraj Dalmatinac), dotèrent la ville de beaux palais vénitiens gothiques, tels que le Palais Papalić, et des écrivains, tels que le poète Marko Marulić, commencèrent à produire une littérature raffinée, dont la première épopée en langue croate (Judita). Cependant, la menace ottomane ne cessait de croître et, au XVIIe siècle, les Vénitiens entourèrent les deux parties de la ville d’un même système de défense constitué de bastions de forme polygonale en saillie (bastion Contarini, tour d’Hrvoje, forteresse de Gripe et cetera) construit par A. Magli. Les deux noyaux médiévaux de la vieille ville ont été classés par l’UNESCO au Patrimoine mondial ; ils ont une étendue presque comparable (30 000 m² et 20 000 m²) ; tous les deux sont parcourus de ruelles étroites qui s’articulent autour des places. Sur le site de l’ancien Palais (Stari Grad), la disposition des rues médiévales respecte les grandes lignes de la structure antique avec le croisement des voies romaines du cardo et du decumanus. Le plan du noyau voisin (Novi Grad), pour sa part, reflète une organisation spatiale médiévale plus spontanée ; il comprend des églises romanes des XIIe et XIIIe siècles, des fortifications médiévales, des palais gothiques du XVe siècle et d’autres palais de la Renaissance et du baroque. Le Péristyle est resté le centre de la vie religieuse, tandis que Narodni Trg est devenu le centre municipal de la ville. |
| | | L’église Saint-Philippe Néri (Crkva Svetog Filipa Nerija) | Au nord de la cathédrale, sur la Place Reine Hélène (Poljana Kralijce Jelene) se trouve l’église baroque Saint-Philippe Néri achevée en 1755. |
| La rue Dioclétien (Dioklecijanova Ulica) | La Rue Dioclétien (Ulica Dioklecijanova) suit le tracé de l’ancien cardo du Palais de Dioclétien ; du sud au nord, la rue, bordée de maisons médiévales un peu chancelantes, conduit depuis le péristyle du Palais jusqu’à la Porte d’Or. Le long de la Rue Dioclétien on trouve, sur la droite et surtout sur la gauche, plusieurs palais Renaissance à l’architecture typique : élégante cour intérieure, puits ouvragé, escalier extérieur menant à l’étage de réception. Au-dessus se trouvaient les appartements privés et enfin, au dernier étage (pour éviter les odeurs), la cuisine. |
| Le palais Agubio (Palača Agubio) | Sur la gauche de la rue de Dioclétien, dans l’une des ruelles étroites, se trouve le palais Agubio, de la seconde moitié du XVe siècle. Il appartenait à un riche marchand plus tard anobli, Giovanni Battista de Gubbio. Le Palais Agubio est caractérisé par un mélange d’éléments gothiques tardifs (son portail richement décoré, du XVe siècle) et d’éléments Renaissance (sa cour intérieure) ; le nom du propriétaire d’origine est sculpté sous les armes de la famille. Les sculptures ont été attribuées à Andrija Aleši, l’élève le plus renommé de l’atelier de Georges le Dalmate. |
| Le palais Papalić (Palača Papalić) | Sur la droite de la rue Dioclétien, dans la rue Papalićeva, se trouve le palais Papalić qui est le plus important exemple d’architecture gothique à Split. Ce palais du XVe siècle fut bâti par la famille Papalić, une famille originaire de la « République de Poljica » près d’Omiš, venue à Split au début du XIVe siècle ; ce fut l’une des familles les plus anciennes et les plus éminentes de Split. À la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, les Papalić acquirent plusieurs maisons romanes et les réunirent pour créer ce palais de deux étages ; des maisons dans la partie sud furent démolies pour faire place à la cour intérieure du Palais. Ce somptueux palais de style gothique flamboyant (gotico fiorito) fut conçu par Georges le Dalmate (Juraj Dalmatinac, † 1473), architecte et sculpteur originaire de Split et principal maître d’œuvre de la cathédrale de Šibenik ; des détails d’architecture portent la marque distinctive de son atelier. Georges le Dalmate avait réalisé avant sa mort le petit palais de la famille Papalić situé rue Šubič. On pénètre dans le Palais par un portail gothique luxueusement orné ; sur le fronton au-dessus du portail se trouvent les armoiries des Papalić, comprenant les formes stylisées d’une aile d’oiseau et d’une étoile à huit branches, encadrées par un motif végétal de feuilles ouvertes. Le portail ouvre sur une belle cour avec un puits. Le rez-de-chaussée est simple et sans fioritures, car il était utilisé comme espace de stockage pour le vin, l’huile et autres produits. À l’est de la cour, un escalier extérieur ouvragé mène à la loggia à quatre colonnes du premier étage ; on pénètre dans l’étage noble (piano nobile) par une porte ornée. La grande salle principale présente un plafond à caissons en bois de style gothique ; elle est éclairée par une imposante et magnifique fenêtre à quatre arches gothiques (« quadrifora »). Le Palais Papalić devint un lieu de rencontre pour les humanistes de Split ; Dmine Papalić (Dominicus Papalis) détenait des charges municipales à Split et était aussi commandant militaire ; il était un ami du poète Marko Marulić ; tous deux rassemblèrent une collection d’antiquités romaines découvertes à Salona. |
| Le musée de la ville de Split (Muzej Grada Splita) | Le Musée de la Ville de Split se trouve dans un ensemble de bâtiments médiévaux situés dans le quadrant nord-est du Palais de Dioclétien ; c’est cependant le Palais Papalić qui constitue le cœur du Musée, avec la plupart des salles d’exposition et l’espace de stockage situés dans la partie est du Palais. L’administration du musée se trouve dans la partie sud-ouest. La visite du Musée de la Ville permet de se représenter l’architecture intérieure du palais ; le musée comporte une autre cour en plus de la cour intérieure du Palais Papalić. Le Musée historique de la Ville de Split comporte trois niveaux : - Le rez-de-chaussée est consacré aux collections lapidaires.
- Le premier étage présente une collection permanente d’objets retraçant la période allant du XIIe siècle au XIVe siècle, lorsque Split était politiquement indépendante, parmi lesquels les sceaux et les timbres de la cité, ainsi que le manuscrit des statuts de la ville (1395). La salle à manger au premier étage est meublée tout comme elle l’aurait été quand la famille Papalić vécut dans le Palais, donnant une image exacte du style de vie aristocratique au XVe siècle.
- Au second étage on trouve les collections d’armes anciennes utilisées pour la défense de la cité entre les XVe et XVIIe siècles, ainsi qu’une exposition sur Split au XIXe siècle. À noter que certains murs intérieurs du Musée – visibles au second étage –sont des murs d’origine du Palais de Dioclétien.
La Galerie Emanuel Vidović – située dans un autre bâtiment, Place Reine Hélène, face au Péristyle – fait également partie du Musée municipal : elle présente les œuvres de ce peintre du XXe siècle (1870-1953), originaire de Split. Il fit don à la ville de cette collection de peintures à l’huile. Musée de la Ville (Muzej Grada Splita) Adresse : Papalićeva 1, HR-21000 Split. Téléphone : 00 385 (0) 21 344 917 Site sur la Toile : www.mgst.net Horaires d’été : de mai à septembre, du mardi au vendredi, de 9 h à 19 h ; du samedi au lundi, de 9 h à 16 h. Horaires d’hiver : d’octobre à avril, du mardi au vendredi, de 10 h à 17 h ; du samedi au lundi, de 10 h à 13 h. Tarif d’entrée : 10 kunas. |
| | Le palais Cindro (Palača Cindro) | Dans la Rue Krešimir, se trouve le palais Cindro, l’un des plus beaux exemples de palais baroques de Split (XVIIe siècle). Au rez-de-chaussée du palais se trouve un vaste atrium. La belle façade du palais peut difficilement être admirée en raison de l’étroitesse de la rue Krešimir. La famille Cindro était l’une des plus anciennes familles de Split ; elle participa notablement à toutes les guerres contre les Turcs. Il est intéressant de noter que c’est précisément le palais Cindro que le Maréchal de Marmont choisit comme résidence, lors de son séjour à Split au début du XIXe siècle, en tant que gouverneur des Provinces Illyriennes pendant l’occupation française. |
| La rue Maître-Georges (Majstora Jurja Ulica) | En remontant la rue Dioclétien en direction de la Porte d’Or, un passage couvert sur la gauche – juste avant la Porte d’Or – rejoint la rue Maître-Georges dédiée au maître sculpteur Georges le Dalmate. Cette ruelle est bordée de palais aux petites cours pittoresques. |
| La rue Rodrigo (Rodrigina Ulica) | Sur la gauche de Majstora Jurja Ulica s’étend l’ancien ghetto juif : la rue Rodrigina, qui part sur la gauche au bout de la rue Maître-Georges, rappelle le souvenir de Daniel Rodrigo, un juif originaire du Portugal qui obtint de Venise le droit d’établir en 1579 un port franc à Spalato ; ce port enrichit les juifs par le commerce de marchandises entre les territoires ottomans des Balkans et Venise. L’hôpital du vieux port devant la façade sud du Palais de Dioclétien, construit à l’origine pour les victimes de la peste, fut transformé en entrepôts pour les caravanes en provenance des Balkans ; l’hôpital continua de servir aussi de zone de quarantaine pour les conducteurs de caravanes. La synagogue de rite sépharade se trouvait juste au nord de la Porte de Fer ; en 1573, un cimetière juif fut créé sur les pentes de la colline de Marjan. |
| La statue de l’évêque Grégoire de Nin (Kip Biskupa Grgura Ninskog) | En sortant du Palais de Dioclétien par la Porte d’Or, on se trouve face à une statue monumentale, de 8,3 m de hauteur, qui dresse un doigt imprécateur. Cette statue représente l’évêque Grégoire de Nin (Grgur Ninski) qui exigea le remplacement du latin par le slavon croate dans la liturgie catholique en Croatie. Grégoire de Nin fut évêque de Nin et chancelier du royaume croate de 900 à 929. Lors d’un synode à Split, en 925, il s’opposa à la décision du pape d’utiliser le latin dans la liturgie locale, et traduisit le missel du rite romain dans la langue slave et prôna l’adoption de l’alphabet glagolitique. Cette initiative de Grégoire de Nin irrita la papauté : lors d’un second synode, tenu à Split en 928, le diocèse de Nin fut dissous et annexé à celui de Split, et Grégoire de Nin fut affecté au diocèse de Skradin. Grégoire de Nin perdit aussi le titre de « Primat des Dalmates » (Primas Dalmatiae) qui était accordé aux successeurs des évêques du diocèse de Salona. L’utilisation du slave dans la liturgie fut interdite, mais il semble que le glagolitique continua d’être utilisé jusqu’au XIVe siècle. | La statue de bronze de Grégoire de Nin est une œuvre d’Ivan Meštrović réalisée en 1929 pour commémorer le millénaire du second synode de Split. La statue fut d’abord installée sur le Péristyle du Palais de Dioclétien – où ses dimensions devaient être impressionnantes. En 1941, la statue fut déplacée à l’extérieur de la ville par les forces d’occupation italiennes qui la considéraient comme un symbole du nationalisme croate. La statue de Grégoire de Nin fut dressée au nord du palais en 1957. La statue de Grégoire de Nin se trouve dans un site touristique très fréquenté de Split, à l’approche de la Porte d’Or. La statue de bronze, entièrement de couleur vert-de-gris, présente un gros orteil du pied gauche poli et très brillant : une superstition – d’origine inconnue – veut en effet que frotter le gros orteil de la statue porte bonheur aux passants. |
| Les ruines du monastère bénédictin (Benediktinski Samostan) | Du vaste ensemble du monastère bénédictin Saint-Rainier (Benediktinski Samostan Svetog Arnira) il ne reste qu’un campanile de style Renaissance et des ruines. Ces ruines se trouvent le long du mur nord du Palais de Dioclétien, à proximité de la statue de Grégoire de Nin. Le monastère Saint-Benoît de Split (Monasterium sancti Benedicti Spalatensis / Samostan svetog Benedikta) avait été fondé vers 1060 par l’évêque Laurent le Dalmate (Lovro Dalmatinac) (évêque de Split de 1059 à 1099) qui était lui-même moine bénédictin. Le monastère prit le nom de Monastère Saint-Rainier (Monasterium sancti Rainerii Spalatensis / Samostan Svetog Rajnerija) après la mort de l’évêque de Split Rainier (Rajnerije ou Arnir) ; l’évêque fut lapidé en 1080 par les pirates d’Omiš, les Kačić, en raison d’un conflit territorial, et fut enterré dans l’église Saint-Benoît du monastère bénédictin. Le monastère des Bénédictines fut transformé en hôpital militaire par les autorités françaises d’occupation en 1806, et fut formellement dissous en 1807-1808. Les moniales bénédictines trouvèrent refuge au monastère Sainte-Marie de Zadar, emportant avec elles les archives monastiques. Le monastère fut détruit par un incendie en 1877. On peut encore voir les fondations de l’église préromane Saint-Benoît (Crkva Svetog Benedikta), ou église Sainte-Euphémie (Crkva Svete Eufemije), du XIe siècle et les vestiges de la petite chapelle Saint-Rainier, du XVe siècle. Derrière les portes vitrées de la chapelle, on aperçoit une copie d’un autel exécuté en 1444 par Georges le Dalmate (Juraj Dalmatinac), aujourd’hui conservé dans l’église de Kaštel Lušić. |
| | Le bastion Contarini (Branik Contarini) | Le bastion Contarini (Branik Contarini) fait partie des fortifications édifiées au XVIIe siècle par les Vénitiens pour défendre la ville de Spalato contre la menace turque. Le bastion est une fortification massive qui se trouve face à la tour nord-est du Palais de Dioclétien et qui servait à la renforcer. Le bastion doit son nom au centième doge de Venise, Carlo Contarini (1580-1656). Il existe un bastion équivalent à l’ouest, le bastion Cornaro (Branik Cornaro), de l’autre côté du parc municipal Strossmayer, face à la tour du nord-ouest. |
| | La chapelle Notre-Dame du Beffroi (Crkva Gospe od Zvonika) | La chapelle Notre-Dame du Beffroi, aussi nommée chapelle Saint-Théodore (Crkva Svetog Teodora), fut bâtie au Xe siècle au-dessus de la porte de l’ouest (Porte de Fer) du Palais de Dioclétien, comme au-dessus des autres portes du Palais, sauf la Porte de Bronze au sud. La chapelle se nomme Notre-Dame du Beffroi (Gospa od Zvonika) en raison de sa proximité avec la tour-horloge. Le clocher de type lombard de cette petite chapelle est le plus ancien clocher roman de Dalmatie (vers l’an 1100) ; l’intérieur de la chapelle est d’une grande simplicité, avec cependant un autel baroque et une icône byzantine datant du XIe siècle, et des peintures murales réalisées par Meneghello en 1412. On accède à la chapelle par un escalier qui monte sur la gauche de la Porte de Fer (Željezna vrata). |
| La place Nationale (Narodni Trg) | La Place Nationale est le second noyau de Split, celui autour duquel la ville s’est étendue à partir du XIIIe siècle. La place fut mentionnée pour la première fois en 1255 sous le nom de Place Saint-Laurent (Trg svetog Lovre) : il s’y trouvait en effet une petite chapelle Saint-Laurent aujourd’hui disparue. Mais, plutôt que par son nom officiel, les splitois la désignent par celui de Pjaca (qui se prononce « piatsa »), de l’italien piazza – la place était nommée Piazza San Lorenzo sous la domination vénitienne, ou encore Piazza dei Signori. La Place Nationale est située à l’ouest du palais de Dioclétien ; les deux centres historiques, l’ancien, le Péristyle – beaucoup plus petit – et le nouveau, la Pjaca, sont reliés par la Rue Krešimir qui franchit le mur ouest à la Porte de Fer (Željezna Vrata). La Pjaca – pavée de « marbre » blanc et satiné – était à partir du XVe siècle le centre politique et économique de la ville vénitienne, où se trouvaient le Palais du Recteur (Palazzo del Rettore) et l’Hôtel de Ville (Municipio) de 1443 ; de ces édifices gothiques qui fermaient le côté nord de la place, seul l’ancien Hôtel de Ville est conservé. Hormis l’Hôtel de Ville, il ne reste sur la Pjaca qu’un seul autre bâtiment dans le style gothique vénitien : le Palais Cambi du XVe siècle, à l’extrémité nord-ouest de la place, à l’entrée de Bosanska Ulica. Le passage du temps et les ravages de la guerre ont presque effacé le style vénitien, mais la place conserve encore un aspect attrayant, avec un curieux contraste entre l’atmosphère d’une petite ville méditerranéenne et un lieu à la mode. C’est encore aujourd’hui, la place principale du Split contemporain, là où se retrouve la jeunesse bohème de Split dans un certain nombre de cafés animés. |
| L’ancien hôtel de ville (Stara Gradska Vijećnica) | L’ancien Hôtel de Ville de Spalato se dresse au milieu du côté nord de la Place Nationale. Inauguré en 1443 dans un style gothique fleuri (gotico fiorito), l’Hôtel de Ville (Municipio) est très reconnaissable avec sa loggia du rez-de-chaussée à triple arcade et à ses fenêtres gothiques. L’Hôtel de Ville porte sur sa façade nord les armes de la ville, figurant le Palais de Dioclétien et le campanile de la cathédrale ; en faisant le tour de l’édifice, on remarque sur la façade sud, la porte murée de l’ancienne poste et les mots « Boîte aux lettres » gravés dans la pierre en français : il s’agit d’un vestige du réseau postal créé par le général de Marmont. Après des destructions occasionnées au fil des siècles, l’Hôtel de Ville fut agrandi à partir de 1820, et restauré à la fin du XIXe siècle dans un style néo-gothique. De 1924 à 2005, le bâtiment abrita le Musée ethnographique de Split, maintenant transféré à l’intérieur des murs du Palais de Dioclétien. L’ancien Hôtel de Ville accueille aujourd’hui des expositions temporaires. |
| | Le palais Ciprianis (Palača Ciprianis) | Le Palais Ciprianis (Palača Ciprianis) se trouve à l’angle sud-est de la Place Nationale, au sud de la tour de l’horloge. Ce palais de style roman tardif fut édifié à la fin du XIVe siècle pour le comte Cipriano de Ciprianis, descendant d’une famille aristocratique influente de Split et duc de Korčula. Le Palais Ciprianis-Benedetti présente au premier étage de superbes fenêtres à six ouvertures avec une double rangée d’élégantes colonnes qui ont été retrouvés et reconstruites il y a quelques décennies. On remarque également la statue de saint Antoine qui représente le comte de Ciprianis agenouillé en prière dans la robe du saint. Juste au-dessus de la statue, un bas-relief montre un couple se disputant : il s’agit d’une sculpture plus ancienne, utilisée en remploi comme c’était souvent le cas dans les édifices de la ville. Au-dessous de la statue est gravée la date de construction du Palais, 1394. |
| L’église du Saint-Esprit (Crkva Svetog Duha) | L’église du Saint-Esprit (Sveti Duh) est une église gothique intéressante pour son portail avec un bas-relief roman représentant le Christ sur un trône ; l’intérieur montre des pierres tombales, en particulier celle de la tombe de l’architecte, peintre et sculpteur du XVe siècle Andrija Aleši (Andrea Alessi, 1425-1505). Pour rejoindre l’église du Saint-Esprit depuis Narodni Trg, emprunter la Rue Domald (Domaldova ulica) et continuer jusqu’à l’intersection avec Cosmijeva ulica. |
| La rue Šubić (Šubićeva Ulica) | La rue Šubič (Šubićeva Ulica) s’étend vers le sud, depuis l’extrémité ouest de Narodni Trg jusqu’à la Place des Frères Radić. La rue Šubič doit son nom à la très ancienne famille noble croate des comtes Šubić. La rue est bordée de nombreux palais, en particulier : qui sur la droite se trouve le petit palais Papalić de style gothique vénitien tardif (XVe siècle), bâti par Georges le Dalmate (Juraj Dalmatinac en croate, Giorgio Orsini en italien) ; le palais baroque Tartaglia se trouve un peu plus loin dans la rue. |
| La place des Frères Radić (Trg Braće Radić) | Depuis la Place Nationale on rejoint la Place des Frères Radić en empruntant la Rue Šubić. La Place des Frères Radić est plus communément nommée la Place aux Fruits (Voćni Trg), son ancien nom, car, jusque dans les années 1960, il s’y tenait le grand marché aux fruits et légumes qui se trouve de nos jours à l’est du Palais de Dioclétien. La place est dédiée aux frères Stjepan et Antun Radić, deux patriotes croates qui fondèrent en 1904 le Parti Paysan du Peuple Croate, opposé à la domination magyare sur la Croatie. La place était autrefois nommée Place de la Renaissance (Trg Preporoda). Plus petite que la Place Nationale, la Place Radić est une place médiévale dominée par la statue de Marko Marulić et la Tour de Hrvoje au sud-ouest ; sur son côté nord se trouve le Palais Milesi. |
| La statue de Marko Marulić (Kip Marka Marulića) | Au centre de la Place des Frères Radić – devant le Palais Milesi – se tient la statue de Marko Marulić. Cette statue monumentale en bronze représente le poète splitois tenant un livre ; la statue fut exécutée en 1924 par Ivan Meštrović ; elle est gravée de vers du poète Tin Ujevićin, tirés de son célèbre sonnet « Oproštaj » (L’Adieu). Le poète Marko Marulić (1450-1524) est né à Split, dans un palais voisin du Palais Papalić dont il deviendra d’ailleurs l’ami des fils de la famille. Né 30 ans ans après le début de la domination vénitienne sur Split (1420), Marko Marulić écrivit le premier poème épique en langue croate, « Judith » (Judita) – écrit en 1501 et imprimé en 1521 – inspiré de la lutte contre les Turcs Ottomans qui envahissaient les terres croates à cette époque. Marko Marulić écrivit en croate et en italien (Marco Marulo), mais également en latin sous le nom de Marcus Marulus. On considère Marko Marulić comme le père de la littérature et de la Renaissance croate ; un cercle d’humanistes se constitua autour de lui et de Dmine Papalić. |
| Le palais Milesi (Palača Milesi) | Sur le côté nord de la Place des Frères Radić, se dresse le Palais Milesi ; ce palais baroque fut édifié au début du XVIIe siècle par la vieille famille Milesi. Sa façade, harmonieuse et équilibrée, conserve encore des caractéristiques du style Renaissance. Le Palais Milesi est de nos jours la propriété de l’Académie Croate des Sciences et des Arts. |
| La tour de Hrvoje (Hrvojeva Kula) | Au XVe siècle, la ville de Split était menacée par les Turcs ; les Vénitiens construisirent de nouvelles fortifications, dont la Tour de Hrvoje (Torre di Ervoia), encore appelée tour du castel vénitien (Kaštel), bâtie en 1435 pour protéger le front de mer des raids turcs. La Tour de Hrvoje, ou Tour de la Marine (Torrione della Marina), est une tour octogonale – un vestige de la citadelle vénitienne – qui ferme la Place des Frères Radić du côté du front de mer (Riva). Jouxtant la tour une petite porte conduisait à la mer. La tour doit son nom au « ban » de Croatie, grand duc de Bosnie et duc de Split, Hrvoje Vukčić Hrvatinić (vers 1350-1416). La tour abrite aujourd’hui un petit café, l’« AS ». | |
| La rue Marmont (Marmontova Ulica) | La Rue Marmont marque la limite à l’ouest de la vieille ville vénitienne ; elle fut baptisée du nom du maréchal Auguste de Marmont qui fut – parmi d’autres – gouverneur-général des Provinces Illyriennes du Premier Empire français, de 1809 à 1811. Durant son bref séjour, Marmont entreprit la modernisation de l’urbanisme de Split en faisant abattre les remparts ; les anciens remparts vénitiens firent place à ces axes modernes que sont la rue Marmont ou la Riva, et à des jardins publics aménagés là où se trouvent aujourd’hui les Procuraties. De 1807 à 1813, les gouverneurs-généraux français des Provinces Illyriennes réformèrent également le code civil et favorisèrent l’utilisation de la langue croate. L’administration napoléonienne – celle de Marmont, en particulier – a laissé un excellent souvenir comme en atteste le nom de cette large rue piétonne aux pavés brillants ; Marmontova Ulica est la grande rue commerçante de Split : c’est là qu’on trouve les boutiques des grandes marques mondiales et autres restaurations rapides, mais peu de commerces typiques, sauf au nord de la rue. Au nord, la rue Marmont rejoint la rue Roi Tomislav (Ulica Kralja Tomislava) devant l’un des derniers bastions octogonaux des fortifications vénitiennes. |
| Le marché aux poissons (Ribarnica) | En remontant la rue Marmont vers le nord, les narines sont frappées par une odeur de marée : sur la droite de la rue se trouve la place Kraj Svete Marije qui accueille le Marché aux Poissons (Ribarnica) et les Thermes de la ville de Split (Splitske Toplice). Sous ce marché couvert, les étals regorgent des produits de la pêche nocturne : poissons frais pêchés localement et fruits de mer. L’animation est à son comble tôt le matin, et surtout le vendredi. Une légende veut que les vapeurs soufrées des Thermes, situés juste à côté, éloignent les mouches du Marché aux Poissons. Le Marché est ouvert du lundi au samedi, de 7 h à 13 h ; le dimanche, de 7 h à 11 h. |
| | Le Théâtre National Croate (Hrvatsko Narodno Kazalište) | Au nord de la la Place de la République, sur la grande place, se trouve le bâtiment du Théâtre National Croate. Ce théâtre fut construit de 1891 à 1893 par les architectes Vecchietti et Bezić ; le bâtiment harmonieux est sans fioritures, à l’exception d’un groupe de statues, au deuxième étage, représentant les arts. Très endommagé par un incendie en 1971, le théâtre – souvent nommé par ses initiales HNK – fut restauré avec goût : sa façade arbore la splendide couleur jaune des Habsbourg. À côté du théâtre, au nord de la Place Gaje Bulata, se trouve l’église Notre-Dame de la Santé (Gospe od Zdravlja). Adresse : Trg Gaje Bulata 1 Téléphone : 00 385 (0) 21 344 999 Site sur la Toile : www.hnk-split.hr |
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