| Le village de Femés à Lanzarote | |
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| Présentation générale | Femés est un petit village du sud de l’île de Lanzarote, situé à l’intérieur des terres. Le village a longtemps vécu de l’élevage des chèvres et de la production de fromage de chèvres, et il subsiste à Femès une fromagerie où l’on peut se procurer des produits de qualité. Cependant le tourisme a pris, aujourd’hui, une place prépondérante dans l’économie du village. Femés, qui fut pendant longtemps la localité la plus peuplée du sud de Lanzarote, fut une commune indépendante jusqu’en 1953, mais fait aujourd’hui partie de la commune de Yaiza. |
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| Femés se trouve à une altitude de 361 m, dans le col situé entre les deux reliefs importants du sud – généralement assez plat – de l’île de Lanzarote : au nord-ouest le sommet volcanique de la Atalaya de Femés (608 m), la deuxième plus haute montagne de l’île après le Risco de Famara (671 m) dans le nord de l’île. Au sud-est du village se trouve le massif de Los Ajaches qui culmine au mont Hacha Grande (561 m). En venant de la capitale de l’île, Arrecife, ou de Puerto del Carmen par la route LZ-2, on parvient à Femés en tournant sur la gauche sur la route LZ-702, un peu avant le village d’Uga. Après 1,5 km la route LZ-702 traverse le hameau de Las Casitas de Femés puis monte sur 4 km jusqu’au village de Femés dans une vallée fertile (Valle del Pozo) où sont cultivés les oignons et les pommes de terre. La route devient panoramique dans les derniers kilomètres avant Femés. Après Femès la route LZ-702 descend – de façon assez raide – vers la plaine d’El Rubicón ; arrivée dans la plaine la route continue en direction de Playa Blanca, à 8,3 km ; une bifurcation sur la droite conduit vers la côte ouest par la route LZ-703, qui traverse Las Breñas puis, après avoir franchi la route LZ-2, se dirige vers les salines de Janubio et le village côtier d’El Golfo. |
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| | L’église Saint-Martial du Rubicon (Iglesia de San Marcial del Rubicón) | La petite église Saint-Martial du Rubicon à Femés se trouve sur la place centrale du village ; elle fut édifiée en 1730 et dédiée à l’évêque français Martial, premier évêque de Limoges et l’un des sept évangélisateurs de la Gaule au IIIe siècle après JC. Une inscription lapidaire sur la façade de l’église commémore la visite que l’évêque des Canaries fit à Saint-Martial le 17 février 1733 : « Aquí estuvo el S[eñor] D[on] Pedro Man[uel] Dávila y Cárdenas Ob[is]po de estas Yslas Feb[rero] 17 de 1733 » (« Fut ici Monsieur Don Pedro Manuel Dávila Cárdenas, évêque de ces îles, le 17 février 1733 »). Pedro Manuel Dávila Cárdenas fut évêque des Canaries du 6 août 1731 au 19 décembre 1738. Une première église Saint-Martial du Rubicon avait été construite en 1404 par les conquérants normands Jean de Béthencourt et Gadifer de La Salle, qui avaient fait la conquête de l’île de Lanzarote en 1402. Cette première église se trouvait à proximité des plages de Papagayo et du château de Rubicon (Castillo de Rubicón) construit à cet endroit par Béthencourt, en raison de l’existence de bons mouillages, de puits d’eau saumâtre et de la possibilité de chasser les phoques moines dans les environs de l’Île des Loups (Isla de Lobos), au nord de Fuerteventura. Le nom de Rubicón dérive de la racine latine « rubeus », « rouge », et a été donné à cette région en raison de l’existence sur cette côte d’un volcan rouge, la Montaña Roja, visible depuis la mer. Béthencourt et La Salle étaient accompagnés par deux missionnaires, Boutier et Leverrier, qui demandèrent à la Papauté – alors installée à Avignon – la création d’un diocèse, nommé Diócesis Canariense-Rubicense : la première église Saint-Martial fut élevée au rang de siège épiscopal le 7 juillet 1404 par le pape Benoît XIII, Pedro de Luna. San Marcial del Rubicón ne resta l’église cathédrale du premier diocèse des Canaries que peu de temps : l’évêque fit transférer le siège épiscopal à Las Palmas de Grande Canarie. Cette première église Saint-Martial fut détruite par des corsaires anglais en 1593. Pour que l’église ne fut plus exposée aux attaques de corsaires et de pirates, la nouvelle église fut construite au pied de la Atalaya de Femés, à 350 m d’altitude. Pendant les grandes éruptions volcaniques de 1730 à 1736 l’église servit de refuge pour les populations. L’Iglesia San Marcial del Rubicón est un édifice à une seule nef avec une façade d’un blanc resplendissant et des portails en pierres volcaniques rougeâtres, et surmontée d’un petit clocher. À l’intérieur les murs peints en blanc sont décorés d’une façon peu ordinaire : au lieu des tableaux bibliques habituels, ce sont de nombreuses maquettes de voiliers qui sont fixées aux murs. Cela symbolise les prières des pêcheurs pour éviter les écueils de la mer et retourner sains et saufs à la maison. Au-dessus de l’autel se trouve une statue du XVIIIe siècle représentant saint Martial, le saint patron non seulement du village mais de toute l’île de Lanzarote. Lors de la fête du saint patron de l’île – le 7 juillet – l’effigie du saint est portée en procession autour de l’église par de nombreuses personnes. Cette fête, qui dure une semaine, est la plus importante cérémonie religieuse de l’île ; elle donne lieu à des danses folkloriques accompagnées de musiques traditionnelles. L’église Saint-Martial du Rubicon n’est ouverte qu’à l’heure des offices. |
| Le Balcon de Femés (Balcón de Femés) | Le Balcon de Femés est un belvédère situé sur le côté sud-ouest de la place centrale, la Plaza de San Marcial, qui offre une vue magnifique sur le sud de Lanzarote, la plaine d’El Rubicón, la Montaña Roja et la station balnéaire de Playa Blanca. Au-delà du détroit de la Bocaina, qui sépare les îles de Lanzarote et de Fuerteventura, la vue se porte – par beau temps – jusqu’à l’île de Lobos et le nord de Fuerteventura. Le paysage est particulièrement spectaculaire au coucher du soleil lorsque les terres prennent une couleur ocre à orangé. On peut apprécier la vue depuis la terrasse de deux modestes cafés-restaurants établis sur la terrasse du belvédère. Du côté opposé du village, au nord-est, la vue donne sur les Montañas del Fuego et le Parc National de Timanfaya. |
| | Le hameau de Maciot | Le hameau de Maciot se trouve à environ 1 km à l’ouest de Femés sur la route LZ-703. Maciot doit son nom à Henri de Béthencourt, surnommé Maciot, neveu de Jean de Béthencourt. À Maciot se trouve une exploitation des pouzzolanes de la Caldera de Maciot. |
| Le monument naturel de Los Ajaches | Les monts Ajaches sont un massif montagneux, de forme à peu près triangulaire, délimité par le village de montagne de Femés, à l’ouest, le petit village côtier de Playa Quemada, à l’est, et les plages de Papagayo, au sud. Le massif couvre une superficie de 3 000 hectares. Le massif volcanique de Los Ajaches culmine au mont Hacha Grande (561 m), également nommé Ajache Grande. Les monts Ajaches sont les montagnes les plus anciennes de l’île de Lanzarote, vieilles d’environ 7 millions d’années ; on y a découvert des fossiles de l’époque du Pliocène inférieur. À l’origine ces montagnes devaient dépasser 4 000 m de hauteur ; l’érosion en a fait les modestes montagnes que l’on voit aujourd’hui, striées par de profonds ravins qui dévalent en direction de la côte est. En 1994, le massif de Los Ajaches a été classé comme Monument Naturel (Monumento Natural de los Achajes), et est aussi une zone de protection des oiseaux (ZEPA). Il faut payer un droit d’entrée lorsque l’on y pénètre en automobile depuis Playa Blanca. |
| Randonnées dans les monts Ajaches | À pied, un sentier de randonnée, le PR-LZ-11 permet de rejoindre la Playa del Pozo (à 4,3 km), Playa Quemada (à 6,8 km), puis Puerto Calero, en suivant le Barranco del Higueral. Le PR-LZ-11 est balisé à partir de la place centrale de Femés, ; à la bergerie de la Queseria Rubicón, prendre à gauche. En prenant à droite à la bergerie, un circuit permet de faire le tour du Pico Redondo. Le sentier PR-LZ-09 permet, lui, de rejoindre Playa Blanca en 20 km (4 h 30), en passant par la Punta del Papagayo. Un sentier municipal permet de rejoindre Las Casitas, en passant par le Pico de Naos. |
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| Littérature | Le roman « Mararía » | Femés est célèbre comme le village où se déroule le roman « Mararía », de l’auteur canarien Rafael Arozarena, publié en 1973 ; ce roman, assez sombre, fut plus tard porté au cinéma sous le même titre par le cinéaste canarien Antonio José Betancor. L’auteur canarien Rafael Arozarena décrit le petit village de montagne avec ces mots : « Enfrente, al fondo, surgieron de improviso las dos montañas mayores. La Atalaya y Tinazor, creo. Entrambas, blancas y amarillas, subieron juntas al cielo por error, allí están detenidas como Babel. En la V que forman sus laderas, Femés parece dormir en una hamaca. » « En face de moi, à une certaine distance, sont apparues à l’improviste les deux hautes montagnes. La Atalaya et le Tinazor, je crois. Blanches et ocres elles sont montées ensemble au ciel comme par erreur, où elles sont arrêtées, comme la Tour de Babel. Dans le V que forment leurs flancs Femés semble dormir comme dans un hamac. » Bien que le roman se déroulât dans les années 1930, c’est encore la vision qu’ont aujourd’hui les voyageurs approchant de Femés. Incidemment, une rue de Femés est nommée d’après l’histoire tragique : la Calle Mararía prend à droite de l’entrée du village quand on vient de Las Casitas. |
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| La fromagerie Rubicón | Femés est également connu pour ses excellents fromages de chèvre (queso de cabra). La fromagerie Rubicon (Queseria Rubicón) produit ses fromages dans la localité ; pour s’en convaincre il suffit de suivre sur 400 m la Calle del Filo, en face du « Bar Restaurante Femés », puis le petit sentier qui grimpe en direction du sud vers le Pico de la Aceituna (« le pic de l’olivier ») (487 m). Avec un peu de chance on est bientôt entouré par les chevreaux noirs et blancs qui courent librement ici. La bergerie et la fromagerie sont abritées dans un petit bâtiment. À côté de la ferme débutent plusieurs sentiers de randonnée balisés. La fromagerie Rubicón possède aussi, sur la place du village, une petite boutique où sont vendues différentes sortes de fromages de chèvre (compter environ 6 € le kilo) : fromage frais, fromage mi-séché, fromage fumé ou fromage de chèvre enrobé de paprika. La boutique vend aussi d’autres produits régionaux comme du gofio et des vins de La Geria. Adresse : Plaza de San Marcial 3, 35570 Femés Horaire : du lundi au samedi, de 10 h à 20 h ; le dimanche, de 10 h à 15 h. Téléphone : 00 34 649 911 289 |
| Restaurant | Restaurant Casa Emiliano | Bon restaurant de cuisine traditionnelle, avec notamment de l’agneau et du chevreau grillé. Adresse : Calle de la Vista 34 (Rue de la Vue : le restaurant se trouve en face du Balcón de Femés, avec de belles vues depuis sa terrasse, d’où l’on peut admirer les couchers de soleil sur le sud de Lanzarote). Téléphone : 00 34 928 830 223 | Bar-restaurant Femés | Bar à tapas à prix raisonnables, lieu de rencontre des habitants de Femés. Adresse : Plaza de San Marcial 1, 35570 Femés (derrière l’église Saint-Martial). Fromage de chèvre de la Queseria Rubicón. |
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