| La ville de Llucmajor à Majorque | |
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| Présentation générale | Llucmajor est une ville agricole et industrielle du sud de l’île de Majorque ; la ville, qui compte environ 13 000 habitants, est le chef-lieu de la commune la plus étendue de Majorque et des Baléares, avec 327 km² de superficie ; la commune compte 36 000 habitants et fait partie du comté du Midi (Comarca del Migjorn). Llucmajor profite assez peu de l’activité touristique, car la côte de la commune est constituée en grande partie de falaises (acantilats), qui ne laissent place qu’à quelques stations balnéaires : S’Arenal et Cala Blava (la crique bleue) à l’ouest et Cala Pí (la crique Pin) et S’Estanyol de Migjorn, à l’est. Cependant, la plage de S’Arenal est très fréquentée en raison de sa proximité avec la capitale, Palma. |
| Étymologie et toponymie | L’origine de la localité de Llucmajor est une ancienne ferme maure (alqueria) qui faisait partie du « juz » musulman de Montuïri. Deux étymologies sont généralement proposées pour le toponyme « llucmajor » : selon la première, le mot proviendrait d’un mot mozarabe dérivé de l’accusatif latin « lucum majorem », le plus grand bois sacré, que la présence du massif de Randa, au nord de la ville, pourrait expliquer. Pour les Romains, « lucus » désignait un bois sacré ; le nom du Monastère de Lluc, dans la Serra de Tramuntana, a cette même origine. La seconde étymologie – provenant de la prononciation locale du nom de la ville, « llummajor », où le « c » est agglutiné au « m » qui le suit – trouve l’origine du mot dans l’expression « llum major », la « grande lumière ». L’écusson de la ville a adopté cette étymologie, et montre une torche enflammée tenue par un bras, mais cette étymologie est erronée. En espagnol castillan, Llucmajor s’écrit Lluchmayor. |
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| La commune de Llucmajor occupe un plateau – couvert de moulins à vents – qui s’étend au pied du massif de Randa (à 4 km au nord-nord-est de la ville) et qui se termine par des falaises côtières, d’une hauteur de plus de 100 m, sur la côte sud de l’île de Majorque. À l’est le plateau est bordé par les plaines de Campos et de Colónia de Sant Jordi. L’altitude la plus élevée du plateau de Llucmajor est de 151 m. Sur les bords du plateau des torrents forment des ravines, avec des enrochements calcaires qui souvent affleurent la surface du sol, comme à la Cala Pí ou celle dont profite le port de S’Arenal. La côte de Llucmajor s’étend depuis S’Arenal et Cala Blava à l’ouest, dans le secteur oriental de la baie de Palma, jusqu’à S’Estanyol de Migjorn (l’« Étang du Midi ») à l’est, en passant par le Cap Blanc, la Punta de Capocorb et la Punta Plana. La commune de Llucmajor est limitrophe des communes de Palma, la capitale de l’île, à l’ouest, d’Algaida au nord, de Montuïri au nord, de Porreres au nord-est et de Campos à l’est. La ville de Llucmajor est située à 20 km au sud-est de Palma et à 15 km de l’aéroport de Palma, Son Sant Joan ; la ville se trouve à 15 km de la côte et, de ce fait, ne subit pas d’invasion touristique. Depuis Palma, on atteint Llucmajor par l’autoroute Ma-19, qui continue en direction de l’est vers Campos et Santanyí. |
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| La ville de Llucmajor | En venant de Palma, on parvient au centre de Llucmajor par le Passeig de Jaume III (le Cours Jacques III), où se trouve un imposant monument en hommage au roi de Majorque Jaume III qui mourut à la bataille de Llucmajor. Jaume III était en lutte, pour la possession de Majorque, avec son beau-frère et suzerain le roi Pierre IV d’Aragon (Pedro IV de Aragón), dit Pierre le Cérémonieux. La bataille de Llucmajor eut lieu, le 25 octobre 1349, dans la plaine de Galdent située au nord-est de la ville (suivre la rue Carrer de Galdent vers la sortie de la ville). Jaume III mourut au cours de la bataille ; il fut le dernier roi de Majorque : l’île perdit son indépendance et fut annexée au Royaume d’Aragon ; le fils et la fille de Jaume III furent emmenés en captivité à Barcelone ; son fils, Jaume IV, continua de revendiquer le Royaume de Majorque, mais sans succès. Jaume III fut d’abord enterré dans l’église paroissiale de Llucmajor, puis son corps fut transféré dans la chapelle de la Trinité de la cathédrale de Palma. Sur la Placeta del Sabater, près de la Carrer Bisbe Taixequet, on peut voir un autre monument, celui-ci en hommage aux savetiers de Llucmajor. Au XXe siècle l’industrie de la chaussure connut un grand développement à Llucmajor ; jusqu’aux années 1970, cette industrie occupait la majorité de la population ; Llucmajor continue de produire des chaussures de qualité. La statue du Savetier est une œuvre du sculpteur Tomàs Vila, réalisée en 1963 en grès de Santanyí. Llucmajor est un bourg typique de la campagne majorquine, avec des maisons basses aux volets clos, de longues rues rectilignes et une grande place ombragée qui s’anime les jours de marché. La ville possède assez peu d’attractions culturelles ; le Passeig de Jaume III, continué par la rue Évêque Taixequet, mène au centre historique de la ville où se trouve l’église paroissiale Saint-Michel. En 1300, le roi Jaume II accorda le statut de « villa » (ville) à Llucmajor ; l’urbanisation de la ville se développa au XIVe siècle dans le quadrilatère du « Quadrat », délimité par les rues : Carrer Jaume II, Carrer del Convent, Carrer Vall et Carrer Major. À quelques centaines de mètres à l’est de l’église Saint-Michel, juste à l’extérieur du « Quadrat », se trouve l’ancien couvent franciscain Saint-Bonaventure. |
| L’église Saint-Michel (Església de Sant Miquel / Iglesia de San Miguel) | Une première église fut édifiée à Llucmajor dès 1259, trente ans après la conquête catalane de Majorque. En 1386 une nouvelle église, de style gothique, fut construite à l’emplacement de l’église Saint-Michel actuelle ; le prédicateur Vicent Ferrer (1350-1419) – le futur saint Vincent Ferrier – vint y prêcher. C’est au XVIIIe siècle, en 1784, que commença la construction de l’église Saint-Michel, après démolition de l’église du XIVe siècle ; cette construction dura jusqu’à la fin du XIXe siècle. Divers maîtres d’œuvre et architectes intervinrent dans cette construction : A. Mesquida et le Frère Miquel de Petra, au XVIIIe siècle, et Isidro González Velázquez et l’architecte Joan Sureda, au XIXe siècle. L’église Saint-Michel est l’édifice le plus emblématique de Llucmajor : on peut la voir depuis une grande distance à partir de toute les routes d’accès à la ville. C’est la plus grande église de Majorque, après la cathédrale de Palma ; ses dimensions furent la cause de nombreuses difficultés pendant la construction. Adossé à l’église se trouve le presbytère (Casa Rectoral) ; ce bâtiment est un exemple typique des demeures construites sur l’île au cours du XVIIIe siècle ; il présente un blason sur le balcon et un cadran solaire sur la façade. L’église paroissiale Saint-Michel se trouve dans le centre-ville, Plaça de Santa Catalina Tomàs, à l’ouest de la Plaça d’Espanya. | |
| Le monastère Saint-Bonaventure (Convent de Sant Bonaventura / Convento de San Buenaventura) | Le monastère Saint-Bonaventure fut l’avant-dernier couvent franciscain édifié à Majorque. Arrivés à Llucmajor en 1599, les moines franciscains fondateurs débutèrent la construction du monastère en 1608 ; sa construction et celle de l’église s’étendirent tout au long du XVIIe siècle. L’enceinte monastique comprend l’église, le cloître, les quartiers des moines, de petits bâtiments annexes et un jardin. Les quartiers des moines comprennent une quinzaine de cellules, des ateliers, un réfectoire, une cuisine, une bibliothèque et une salle capitulaire ; ils furent achevés entre 1690 et 1697. L’église, de style baroque, fut achevée en 1656 ; elle fut consacrée, le 29 octobre 1656, par le frère Pere Roig i Noguera. L’église abrite des peintures murales, une crèche de Noël permanente, avec des figures baroques du début du XVIIIe siècle. Les chapelles de l’église sont richement décorées : la chapelle Saint-Roch (Capella de Sant Roc) est ornée de peintures réalisées par la famille d’artistes majorquins, les Oms ; le tableau central fut peint par Gaspar Oms l’Ancien. La chapelle conserve aussi une statue de la Vierge de l’Immaculée Conception, qui fut probablement apportée par les Franciscains qui fondèrent le monastère. De belles faïences majorquines du XVIIIe siècle ornent la chapelle Notre-Dame des Anges (Capella de la Mare de Déu dels Angels). Dans cette même chapelle se trouve une Vierge de l’Immaculée Conception réalisée par l’artiste le plus important du baroque majorquin, Francisco de Herrera. Le cloître est de style baroque franciscain : de plan carré, il est entouré d’une double galerie en pierres de grès, aux colonnes rectangulaires et aux arcs surbaissés en anses de panier. La galerie inférieure est couverte par des voûtes ; la galerie de l’étage est couverte par un plafond de poutres. Les toits sont couverts de tuiles d’argile peintes avec de l’ocre rouge (oxyde de fer) ; les peintures illustrent des textes bibliques, poétiques ou profanes. Dans les quartiers des moines, les couloirs du rez-de-chaussée sont décorés de peintures murales monochromes, réalisées au moyen de la technique picturale de la grisaille (nuances de gris). Ces peintures murales représentent des saints et des bienheureux franciscains, facilement identifiés par une bande en forme de cartouche. Ces peintures furent réalisées à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle, c’est-à-dire peu de temps après la fin de la construction du monastère, en 1697. Le monastère Saint-Bonaventure est le seul en Espagne et l’un des rares en Europe où ce type de peintures sont conservés en bon état. Le couloir au nord-est présente les effigies de saint Pierre d’Alcántara, de sainte Françoise Romaine, du Bienheureux Salvador de Horta, de sainte Marguerite de Cortone et de saint Louis de France, roi de France. Le couloir au nord-ouest abrite des représentations du Bienheureux Raymond Lulle, étroitement lié à l’Ordre franciscain majorquin, de sainte Brigitte, patronne de la Suède, de saint Roch, de sainte Colette et de saint Dominique de Guzmán. Le couloir au sud-ouest commence avec l’image – irrécupérable – de saint François d’Assise, fondateur de l’Ordre, et continue avec les images de sainte Claire d’Assise, de saint Bonaventure, titulaire du monastère et général de l’Ordre franciscain, de sainte Isabelle de Portugal, reine du Portugal, de saint Antoine de Padoue, de sainte Isabelle de Hongrie et de saint Bernardin de Sienne. Enfin, dans le couloir au sud-est ne sont conservés que trois peintures : sainte Claire de Montefalco, saint Louis évêque de Toulouse et sainte Jeanne de la Croix. Le monastère Saint-Bonaventure fut desservi par l’Ordre franciscain jusqu’à la confiscation des biens ecclésiastiques par le gouvernement anticlérical du franc-maçon Mendizábal, adorateur de Mammon, qui eut lieu le 10 mars 1836. Jusqu’en 1998, l’ancien monastère fut occupé par la Garde civile. À partir de 1999, le monastère fut réhabilité et abrite aujourd’hui un centre culturel, inauguré en 2007. Les peintures murales, blanchies à plusieurs reprises après la confiscation, furent découvertes en 1999 par un groupe d’historiens de l’Université des Iles Baléares. |
| Le sanctuaire Notre-Dame de Grâce | À la fin du XVe siècle une épidémie de peste frappa Llucmajor ; la population invoqua Notre-Dame de Grâce et en remerciement fit édifiée une chapelle sur le Puig de Randa, au-dessus de Llucmajor. En 1501, une sculpture à l’effigie de Notre-Dame fut réalisée par le sculpteur Gabriel Mòjer ; elle est conservée dans la chapelle. Au XVIIe siècle une nouvelle chapelle fut construite. Aller au sanctuaire Notre-Dame de Grâce. |
| La station balnéaire de S’Arenal | S’Arenal est la plus grande station balnéaire de la commune de Llucmajor, et sa population permanente est presqu’aussi importante que celle du chef-lieu de la commune. S’Arenal se trouve sur la côte orientale de la Baie de Palma. Un peu à l’est de S’Arenal, Cala Blava dispose d’une petite plage cernée de falaises. |
| Le Cap Blanc | Depuis S’Arenal la route côtière parvient à Cala Blava, puis Badia Blava et Badia Gran avant d’atteindre le Cap Blanc. Le Cap Blanc offre un large panorama sur la mer ; il est surmonté d’une tour datant de 1579 et d’un phare. |
| Le village talayotique de Capocorb | Au Cap Blanc la route côtière s’écarte de la côte et se dirige vers l’intérieur des terres en direction du village de Capocorb. Après 6 km on atteint Capocorb où se trouve le village talayotique de Capocorp Vell, datant de l’époque préhistorique. Le village talayotique est situé à 13 km au sud de Llucmajor ; il est souvent indiqué en castillan comme « Capicorp Vey ». Il comporte de nombreux vestiges datant d’environ 1000 avant JC. Entouré de garrigue aride, ce village préhistorique intègre les ruines de 5 talayots et de 28 habitations, ainsi qu’une chambre funéraire d’accès un peu difficile. Un sentier pavé serpente autour des vestiges, mais il est assez difficile de se faire une idée de la façon dont le village était organisé. Les caractéristiques les plus impressionnantes sont les murs cyclopéens, qui atteignent une hauteur de quatre mètres à certains endroits. Adresse : Carretera Arenal - Cap Blanc, km 23. Horaires : du lundi au dimanche, de 10 h à 17 h ; fermé le jeudi. Tarif d’entrée : 2 €. Téléphone : 00 34 971 180 155 Site sur la Toile : www.talaiotscapocorbvell.com |
| Le village de Cala Pí | Après le village de Capocorb, la route retourne vers la côte en direction de Cala Pí, distante de 4 km. La crique de Cala Pí dissimule une belle plage de sable fin, assez petite (50 m de largeur), coincée entre de hautes falaises escarpées plantées de pins, et bordée de cabanes de pêche délabrées ; on accède à la plage par un escalier abrupt. La crique est profonde et bien abritée des vents, avec des eaux limpides et aussi calmes que celles d’un lac, idéales pour les enfants. Le village est assez isolé et éloigné de tout, mais il dispose d’une urbanisation de qualité et d’un assez bon restaurant de poissons, le Restaurant Miquel. La crique est dominée par une tour de guet datant de 1663, qui offre de très belles vues sur les falaises. |
| Le village de S’Estanyol de Migjorn | La petite station balnéaire de S’Estanyol de Migjorn (« L’Étang du Midi ») se trouve à la bordure est du territoire de la commune de Llucmajor, entre la pointe de Punta Plana et la station balnéaire de Sa Ràpita qui appartient à Campos. S’Estanyol de Migjorn est à 18 km au sud de Llucmajor ; la station s’est développée lors du lotissement d’une ancienne « possessió », le domaine de Son Fideu ; les habitants fortunés de Llucmajor alors construisirent des maisons d’été à S’Estanyol. Au début du XXe siècle, il n’y avait là que neuf cabanes de pêcheurs. La station se trouve à l’embouchure d’un ruisseau saisonnier, le Torrent de Garonda, qui a creusé son ravin le long de la Punta Plana ; les eaux du ruisseau ne peuvent pas s’écouler facilement jusqu’à la mer à cause des dunes côtières. Cela forme une zone humide de végétation aquatique qui est à l’origine du toponyme de la localité, « L’Étang du Midi ». La station dispose d’une infrastructure touristique limitée, avec une plage rocheuse et, surtout, une belle marina datant de 1970, le Yacht Club S’Estanyol. Sur la « possessió de s’Estelella » se trouve une tour, la Torre de s’Estelella, qui date de 1577. Elle offre une belle vue sur la pointe sud de Majorque, sur l’archipel de Cabrera et sur Colónia de Sant Jordi, située de l’autre côté de la baie de Sa Ràpita. |
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| | Lignes de bus desservant Llucmajor | Ligne L501 : de Cala d’Or à Palma Calonge, Cala Ferrera, Cala d’Or, Cala Egos, Portopetro, S’Alqueria Blanca, Santanyí, Campos, Llucmajor, Polígon Son Noguera, S’Arenal Aqualand, S’Arenal, Palma Informations sur la ligne 501 : www.tib.org Ligne L502 : de Santanyí à Palma Santanyí, Es Llombards, Ses Salines, Colònia de Sant Jordi, Campos, Llucmajor, Polígon Son Noguera, S’Arenal Aqualand, S’Arenal, Palma Informations sur la ligne 502 : www.tib.org Ligne L503 : de Cala Figuera à Palma Cala Figuera, Cala Santanyí, Santanyí, Es Llombards, Ses Salines, Colònia de Sant Jordi, Banys Sant Joan, Campos, Llucmajor, Polígon Son Noguera, S’Arenal Aqualand, S’Arenal, Palma Informations sur la ligne 503 : www.tib.org Ligne 525 : de Cala Pí à Palma Cala Pí, Llucmajor, Polígon Son Noguera, S’Arenal Aqualand, S’Arenal, Palma Informations sur la ligne 525 : www.tib.org |
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