| Le sanctuaire de Gràcia de Randa à Majorque | |
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| Présentation générale | Le sanctuaire Notre-Dame de Grâce (Santuari de Nostra Senyora de Gràcia / Santuario de Nuestra Señora de Gracia), communément nommé Santuari de Gràcia, est un sanctuaire situé à l’intérieur des terres de l’île de Majorque, sur les pentes du Puig de Randa. Des trois sanctuaires qui se trouvent sur le Puy de Randa, le sanctuaire de Gràcia est le plus petit, mais sans doute le plus beau. |
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| Le sanctuaire de Gràcia est bâti sous une baume, au pied de la falaise impressionnante de la Penya Falconera (« Roche Fauconnière »), un rocher, où nichent des faucons, situé sur le flanc sud-est du Puig de Randa. Au-dessus de cette falaise se trouve l’Ermita de Sant Honorat. Depuis le village de Randa on atteint le Santuari de Gràcia par la petite route qui monte à l’ermitage de Sant Honorat puis au sanctuaire de Cura, situé au sommet du puy. 1,3 km après la sortie du village, une courte route goudronnée part sur la droite et découvre le sanctuaire de Gràcia ; le petit sanctuaire, aux murs blanchis à la chaux, est construit comme un nid d’hirondelles sur une corniche. Bien que situé sur le puy de Randa, le sanctuaire de Gràcia appartient à la commune de Llucmajor dans le comté du Migjorn voisin, alors que le village de Randa fait partie de la commune d’Algaida dans le comté de la Pla de Mallorca. Le sanctuaire est étroitement lié à la ville de Llucmajor ; un ancien chemin de pèlerinage conduisait depuis la ville jusqu’au sanctuaire. La terrasse du sanctuaire offre une vue magnifique sur les terres agricoles du sud de la plaine de Majorque (Es Pla). |
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| Le sanctuaire Notre-Dame de Grâce | Le sanctuaire de Gràcia trouve son origine dans la baume de S’Aresta, où, au milieu du XVe siècle (en 1440), deux moines franciscains commencèrent à vivre en ermites sous la paroi abrupte de la Penya Falconera. Le frère franciscain, originaire de Llucmajor, Antoni Caldés et son compagnon bâtirent un premier ermitage. À la fin du XVe siècle une épidémie de peste frappa Llucmajor et la population invoqua le secours de Notre-Dame de Grâce. En 1497, une chapelle gothique dédiée à Notre-Dame fut bâtie à l’ermitage de Gràcia ; le frère franciscain Antoni Tomàs, lui aussi originaire de Llucmajor, fut chargé de veiller sur la statue de Notre-Dame. Cette statuette, sculptée par Gabriel Mòjer, se trouve aujourd’hui dans le chœur de l’église du sanctuaire. À partir du XVIe siècle, le sanctuaire de Gràcia devint un centre de pèlerinage marial pour la région, mais surtout pour les habitants de Llucmajor. Un chemin de pèlerinage bordé de sculptures de pierre, représentant les sept joies et les sept douleurs de la Vierge Marie, conduisait de Llucmajor jusqu’au sanctuaire. Au XVIIe siècle, la chapelle d’origine fut remplacée par une nouvelle chapelle, de style néo-classique. De la chapelle d’origine ne fut conservée que l’abside, qui est devenue la chapelle Sainte-Anne, la première chapelle latérale sur la gauche. La dernière reconstruction majeure de l’ensemble eut lieu au début du XXe Siècle ; elle fut réalisée avec la participation du célèbre sculpteur et architecte catalan Antoni Gaudí. Entre 1976 et 1983, l’esplanade menant au sanctuaire fut élargie et l’hostellerie fut rénovée. En 2005, le sanctuaire fut fermé aux visiteurs pendant des mois, en raison de travaux de stabilisation après un éboulement de la falaise. À cette occasion, le sanctuaire de Gràcia fut également rénové et brille maintenant d’un nouvel éclat. |
| La chapelle du Sanctuaire | La nouvelle chapelle Notre-Dame de Grâce, conservée jusqu’aujourd’hui, fut construite de 1622 à 1691 avec des pierres de la montagne de Randa et des pierres de grès du Puig de Galdent, situé à quelques kilomètres à l’ouest du Puig de Randa. C’est une église à une seule nef rectangulaire avec une voûte en berceau, un chœur en abside, et des chapelles latérales. |
| Le chœur | Le chœur est couvert par un plafond en forme de coquille. Des deux côtés du maître-autel se trouvent deux cadres ovales ; dans l’un se trouve une représentation de l’Annonciation et dans l’autre une représentation de la Visitation, œuvres de Guillem Ferrer Puig (1759-1833). Sur la voûte du chœur se trouve une peinture représentant le couronnement de la Vierge avec le globe terrestre, et, au milieu, le Christ ressuscité et la Croix, avec un ange de chaque côté. La sacristie se trouve à la droite de l’autel. | | Derrière le maître-autel se trouve la statuette de Notre-Dame de Grâce (Nostra Senyora de Gràcia). Il s’agit d’une magnifique sculpture polychrome sur bois, de style gothique ; la Vierge a les mains jointes dans un geste d’adoration, avec, sur ses côtés, deux anges baroques que la gardent et, au pied, un écusson avec le monogramme de Maria. Cette statue de Marie – qui est conservée au sanctuaire de Gràcia depuis 1501 – est d’un grand intérêt historique et artistique car c’est la plus ancienne image de la Vierge vénérée à Majorque ; c’est une œuvre de Gabriel Mòjer, peintre et sculpteur majorquin. |
| Les chapelles latérales | La première chapelle sur la gauche est la chapelle Sainte-Anne qui est à l’emplacement du chevet de la première église du XVe siècle. En 1988, à la suite d’une rénovation, on découvrit les murs et le sol de la première église et les vestiges d’un cimetière. La chapelle Sainte-Anne contient, dans une niche, une effigie de sainte Anne, la mère de la Vierge Marie. Cette effigie connaissait autrefois une grande dévotion parmi les jeunes filles de Llucmajor qui y plantaient des aiguilles afin, selon la tradition, de trouver un bon amoureux. Les murs de la chapelle Sainte-Anne sont carrelés de majolique de Valence, des carreaux de faïence dans le style italien, représentant des scènes bibliques. La seconde chapelle sur la gauche abrite un retable de sainte Candide (santa Càndida), la sainte patronne de Llucmajor. Dans la troisième chapelle se trouve un retable de la glorification de Santa Catalina Tomas, la quatrième chapelle est la chapelle de saint Joseph (Sant Josep), époux de la Vierge Marie, avec, derrière, la croix avec Jésus crucifié. | La première chapelle sur la droite est la chapelle Saint-Antoine Abbé (Sant Antoni Abat) ; c’est la seule qui a toujours un autel ; dans une niche se trouve une effigie de sant Antoni Abad. Viennent ensuite la porte latérale de la chapelle du sanctuaire, puis une chaire. Dans la deuxième chapelle de droite se trouve un retable de la Vierge du Rosaire ou de la Couronne. Dans la troisième chapelle se trouve l’autel de saint Michel Archange, le saint patron de Llucmajor. La quatrième chapelle contient l’une des « joies » du XVe siècle, de style gothique, qui se trouvait sur le chemin de pèlerinage de Llucmajor jusqu’au sanctuaire. |
| L’hostellerie (Hospederia) | L’auberge d’origine, destinée aux pèlerins, fut construite en 1700. Les bâtiments actuels sont maintenant accolés à la gauche de la chapelle, à la suite d’effondrements de la falaise. La façade de l’hostellerie est allongée avec trois arches abaissées ; l’arche du milieu, qui sert d’entrée, est accessible par un escalier qui donne sur l’esplanade. À l’étage, on trouve également trois arches ; un cadran solaire circulaire porte la devise « Adeamus cum fiducia ad thronum Gratiae » (Venons avec confiance au trône de la grâce), sans doute pour rassurer les hôtes inquiets de la masse rocheuse qui domine l’hostellerie. |
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