| La ville de Campos à Majorque | |
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| Présentation générale | Campos est une ville agricole typique du sud de l’île de Majorque, dans le comté du Midi (Comarca del Migjorn) ; sa population est d’environ 8 000 habitants. Campos est le chef-lieu d’une commune – aux terres rouges fertiles – qui vit principalement de l’agriculture irriguée (culture du câprier pour la production de câpres (tàperes), de l’amandier et de la luzerne, comme fourrage pour le bétail) et de l’élevage laitier ; la commune produit des fromages, tels que le requesón, un fromage frais. Sur la côte, une modeste station balnéaire, Sa Ràpita, s’est développée à partir des villas de vacances des habitants de Campos ; elle compte près de 1 000 habitants. La côte de Campos est célèbre pour la plage d’Es Trenc, une des plus grandes plages naturelles – et en grande partie naturiste – de Majorque. |
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| Comme beaucoup de villes majorquines, Campos a été fondée à distance de la côte (10 km), pour ne pas être attaquée par surprise par les pirates barbaresques. Campos se trouve à 41 km (¾ d’heure de route) de la capitale, Palma, à mi-chemin entre Llucmajor et Santanyí sur la route Ma-19. La station balnéaire de Colónia de Sant Jordi est distante de 14 km, au sud. La commune de Campos est limitrophe des communes de Llucmajor à l’ouest, de Porreres au nord, de Felanitx au nord-est, de Santanyí au sud-est et de Ses Salines au sud. |
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| La ville de Campos | La ville de Campos fut fondée par le roi Jaume II en 1300 ; pour assurer la défense de la ville, contre les incursions de pirates barbaresques, sept tours de défense, de plan rectangulaire, furent construites aux XVIe et XVIIe siècles : les tours de Sa Torre, Son Cosmet, Can Bragues, D’en Catlar, Can Dameto, Can Francina et Can Cos. La tour de Can Cos, édifiée en 1642 et située près de l’hôtel de ville, héberge aujourd’hui des services de la municipalité. L’hôtel de ville occupe un hôtel particulier bâti au XVIIe siècle, en 1642, à partir d’un bâtiment Renaissance du XVe siècle. La ville de Campos, un peu somnolente, s’anime les jours de marché, le jeudi et le samedi. |
| L’église Saint-Julien (Església de Sant Julià / Iglesia de San Julian) | L’église paroissiale Saint-Julien de Campos fut édifiée entre 1858 et 1873, sur l’emplacement de l’ancienne église paroissiale, bâtie de 1519 à 1560. De l’ancienne église ont été conservés le clocher du XVIe siècle et deux chapelles du XVIIIe siècle : la chapelle Sainte-Lucie (Capella de Santa Lucia) et la chapelle des saints Médecins (Capella dels Sants Metges), saints Côme et Damien. Le bâtiment est de style néo-classique. À l’intérieur on peut admirer quelques œuvres majeures : - dans la chapelle Saint-Joseph (Capella de Sant Josep), un tableau du « Christ de la Passion » (El Santo Cristo de la Paciencia), attribué au peintre baroque sévillan du XVIIe siècle Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682).
- dans la chapelle du Corps et du Nom de Jésus (Capella del Corpus i Nom de Jesús), un retable de Rafael Blanquer, fils de l’architecte et sculpteur Jaume Blanquer.
- un retable gothique du maître majorquin Gabriel Móger (1380-1438), « Nostra Senyora de la Llet ».
Le musée paroissial, situé dans la sacristie, possède une grande collection de ciboires. Pour visiter l’église et le musée, on peut demander les clés au presbytère (rectoría), Carrer Bisbe Tallades, 17. |
| L’oratoire Saint-Blaise (Oratori de Sant Blai / Oratorio de San Blas) | L’oratoire Saint-Blaise est l’une des plus anciennes chapelles de Majorque ; édifiée peu après la reconquête de 1229, elle est mentionnée en 1248 dans une bulle du pape Innocent IV. Le bâtiment est de style gothique primitif, avec une seule nef couverte d’une voûte. À côté de la chapelle se trouve un petit jardin botanique de plantes indigènes ; ce jardin était l’ancien cimetière jusqu’en 1845. Chaque 3 février, jour de la Saint-Blaise, une fête est organisée dans le hameau de Sant Blai, et une messe est dite dans la chapelle. L’oratoire Saint-Blaise se trouve à 3 km au sud de Campos, sur la route Ma-6040 menant à Colónia de Sant Jordi. |
| Les thermes de Sant Joan (Banys de Sant Joan / Baños de San Juan) | La source thermale de Sant Joan de la Font Santa est la seule source thermale des Baléares. Son eau jaillit à 38 °C ; elle est salée et légèrement radioactive, et elle est censée avoir des propriétés curatives contre les maladies de la peau, les rhumatismes et l’arthrite. La source était connue dès l’époque romaine. Les bains furent reconstruits au XIIIe siècle, après la reconquête. Au XVIe siècle, la source était réputée guérir la gale et il existait alors un « Quartier des Galeux » (Quarto des Ronyosos / Cuarto de los Sarnosos). La source est mentionnée dans un atlas des sources thermales d’Espagne publié à Amsterdam en 1638. L’établissement thermal actuel fut construit par l’État au milieu du XIXe siècle (1844), le marquis de Palmer ayant fait don de ces terres. En 1910 il fut privatisé ; après de longues années d’abandon, l’établissement thermal fut transformé en un hôtel et spa de luxe, mais l’accès aux bains par le public reste possible pour un prix raisonnable (environ 16 €). La source thermale de Sant Joan de la Font Santa est située à 3 km au nord de Colónia de Sant Jordi. |
| Le village de Sa Ràpita | Sa Ràpita est une station balnéaire tranquille et un peu vieillotte, avec de petites maisons qui s’étendent derrière un bon port de plaisance. De Sa Ràpita à Ses Covetes s’étend une plage de sable fin. |
| Les salines de Salobrar (Salines des Salobrar / Salinas del Salobrar) | Les salines des Salobrar de Campos, aussi nommées salines d’Es Trenc, sont les plus grands marais salants des îles Baléares ; ils occupent une superficie de 135 hectares, en s’avançant profondément à l’intérieur des terres. Les salines se trouvent en partie dans la zone protégée d’Es Trenc, à l’arrière de la célèbre plage d’Es Trenc. Les salines des Salobrar sont utilisées depuis l’antiquité, mais ce n’est qu’au XIXe siècle que leur production fut industrialisée. Depuis 1958, les salines sont exploitées par la compagnie des Salines du Levant (Salines de Llevant / Salinas de Levante) qui produit environ 10 000 tonnes de sel par an ; la production est faite de manière traditionnelle : au printemps, l’eau de la Méditerranée est pompée depuis la plage d’Es Trenc, située à 900 m, et envoyée dans les marais salants par de longs canaux ; l’eau de mer passe ensuite par une succession de grands bassins carrés (les œillets) où elle s’évapore pendant les mois d’été sous l’action du soleil et du vent ; au début de l’automne, le sel est récolté et mis à sécher sous la forme de grands monticules, étincelants sous le soleil. Après nettoyage et conditionnement, le sel est prêt pour la vente. Ce sel naturel de qualité – plus cher, mais meilleur et plus riche que le sel raffiné issu du sel gemme des mines de sel – est destiné en grande partie au marché intérieur de l’île de Majorque ; une petite partie est exportée. Les salines des Salobrar se trouvent près de la route de Campos à Colónia de Sant Jordi ; 4 km avant Colónia, une petite route prend sur la droite en direction de la plage d’Es Trenc ; les salines se trouvent peu après la bifurcation. Un petit parking dispose de quelques places pour se garer (le stationnement est interdit sur la route d’Es Trenc). La visite est plus intéressante à la fin août et au début septembre, à l’époque où le sel est récolté. Horaires des visites guidées (pour les groupes de 2 à 15 personnes) : du 1er avril au 30 octobre, à 10 h 30, 12 h, 16 h et 17 h 30. Durée de la visite : 1 h 30. Tarif d’entrée : 10 € Téléphone : 00 34 971 655 306 Site sur la Toile : salinasdelevante.com On peut acheter du sel à la petite boutique de la saline (La Tienda) ; un kilo de sel naturel est vendu environ 2 €. On peut aussi se procurer de la fleur de sel (flor de sal), un sel plus précieux affleurant à la surface des bassins d’évaporation. |
| La zone protégée de Salobrar de Campos | Autour des marais salants des Salobrar, entre Sa Ràpita et Colónia de Sant Jordi, s’étend une réserve naturelle classée ANEI (Área natural d’especial interès) dont la flore et la faune sont protégées. Cette zone protégée de 1 500 hectares, longue de plus de 7 km, englobe les dunes et la plage d’Es Trenc. On y rencontre une végétation particulière, tolérante au sel : des plantes halophytes telles que les salicornes ou la criste marine, ou fenouil marin, (Crithmum maritimum), le tamaris ou les joncs. Y habitent, ou y passent lors des migrations, près de 170 espèces d’oiseaux, dont beaucoup se nourrissent des petits crustacés qui vivent dans les salines. Parmi les oiseaux sédentaires on note L’œdicnème criard (Burhinus oedicnemus), le cochevis de Thékla (Galerida theklae), l’alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla). Les visiteurs courants sont le flamant rose (Phoenicopterus roseus), différentes espèces de spatules (Platalea), le tadorne de Belon (Tadorna tadorna), le râle d’eau (Rallus aquaticus), différentes espèces de guifettes (Chlidonias) … La zone des marais salants est clôturée, mais on peut tenter d’observer les oiseaux depuis la route de la plage d’Es Trenc, d’où est visible la partie sud des marais. |
| La plage du Trenc (Platja d’es Trenc / Playa de Es Trenc) | La plage d’Es Trenc est une plage naturelle – et, en partie, naturiste – de sable fin, longue de 3 km et large de 22 m en moyenne, située dans la zone protégée et inconstructible des Salobrar. Le cadre naturel de la plage a pu être préservé grâce à la forte mobilisation des populations locales, effrayées par le bétonnage d’autres plages de la côte sud de Majorque comme à S’Arenal ou à Cales de Mallorca ; les projets de transformation de la zone, en un golf et une vaste station balnéaire, furent stoppés, alors que les premiers permis de construire avaient déjà été accordés. Vers le nord de la plage, près de Ses Covetes, des constructions inachevées, couvertes de graffitis, témoignent de la lutte contre les constructions illégales. Les seuls bâtiments « en dur » sur la plage sont des bunkers en béton construits, pendant la guerre civile espagnole, pour arrêter le débarquement de troupes « républicaines ». Es Trenc est l’une des plages naturelles les plus célèbres de Majorque, mais ce n’est pas une plage sauvage : la plage est le plus souvent bondée en été, les chaises longues et parasols payants serrés les uns contre les autres ; des bars-discothèques diffusent une musique assourdissante ; des détritus s’accumulent sur les dunes aux abords de la plage ; la petite route d’accès est très étroite et très fréquentée ; le stationnement est interdit sur cette route, et le parking autorisé est très cher (10 €) et saturé. La plage tant vantée d’Es Trenc peut vite se transformer en cauchemar. La plage de Sa Ràpita, un peu plus à l’ouest, après le hameau de Ses Covetes, est plus tranquille. Le toponyme « Es Trenc » signifie « cassure » : en effet, au XVIIIe siècle, le cordon dunaire, qui sépare la mer de la zone humide des Salobrar, fut rompu par le raz-de-marée consécutif au tremblement de terre de Lisbonne, en 1755. Par la route, la plage d’Es Trenc est distante de 11 km de Campos et de 6,5 km de Colónia de Sant Jordi, mais la circulation et le parking sont difficiles ; de plus, le parking est assez cher (6 €). Depuis le nord-ouest de la station balnéaire de Colónia de Sant Jordi, on peut atteindre Es Trenc à pied en 30 minutes. |
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| | Lignes de bus desservant Campos | Ligne L501 : de Cala d’Or à Palma Calonge, Cala Ferrera, Cala d’Or, Cala Egos, Portopetro, S’Alqueria Blanca, Santanyí, Campos, Llucmajor, Polígon Son Noguera, S’Arenal Aqualand, S’Arenal, Palma Informations sur la ligne 501 : www.tib.org Ligne L502 : de Santanyí à Palma Santanyí, Es Llombards, Ses Salines, Colònia de Sant Jordi, Campos, Llucmajor, Polígon Son Noguera, S’Arenal Aqualand, S’Arenal, Palma Informations sur la ligne 502 : www.tib.org Ligne L503 : de Cala Figuera à Palma Cala Figuera, Cala Santanyí, Santanyí, Es Llombards, Ses Salines, Colònia de Sant Jordi, Banys Sant Joan, Campos, Llucmajor, Polígon Son Noguera, S’Arenal Aqualand, S’Arenal, Palma Informations sur la ligne 503 : www.tib.org |
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