| Can Berga (Palais de Justice) | La Can Berga est située au n° 12 de la Plaça del Mercat. Cette magnifique demeure appartint à la famille Berga à partir de 1677, le premier propriétaire de cette famille ayant été Don Berga Gabriel i Santacilia. Son fils, Don Gabriel Berga i Zaforteza, fut, autour de l’an 1760, l’initiateur d’une transformation radicale de l’édifice. La façade est un peu alourdie par les balcons de pierre encadrant le portail ; ce portail à arc, orné des armes des Berga par le sculpteur Juan Deya, donne accès au patio. Ce vaste patio, bordé d’arcades de style baroque, reproduit, en l’adaptant à son échelle, l’ordonnance des patios majorquins. En 1942, la Can Berga fut vendue au Ministère de la Justice, le propriétaire actuel ; elle abrite aujourd’hui le Palais de Justice. |
| Can Casassayas | La Can Casassayas se compose de deux édifices modernistes aux façades ondulées. |
| | Can Forteza Rey | La Can Forteza Rey fait le coin avec la Carrer Monges. | El Àguila | À côté de la Can Forteza, El Àguila est un ancien entrepôt qui présente des éléments décoratifs influencés par l’école viennoise, notamment l’arc en plein cintre et ses ornements. |
| Can Corbella | Au coin de la Carrer Jaume II, on peut admirer la Can Corbella, conçue par Nicolàs Literas dans un style pré-moderniste mêlé d’influence néo-mudéjar. |
| | | La place de la Cour (Plaça de la Cort / Plaza de la Cort) | La Place de la Cort doit son nom au fait que s’y réunissait la cour de justice de la ville (cort, en catalan) ; la place est aujourd’hui dominée par l’hôtel de ville de Palma. Sur un côté de la place trône un olivier centenaire (olivera de Cort) transplanté depuis un domaine situé près de Pollença. |
| L’hôtel de ville (Ajuntament / Ayuntamiento) | L’Hôtel de Ville, appelé familièrement le « Cort », est installé dans un palais qui fut à l’origine, au XVIe siècle, un hôpital de style gothique. L’extérieur du bâtiment actuel, de style Renaissance, date du XVIIe siècle et l’intérieur du XIXe siècle. L’édifice fut d’abord le siège des Jurados, bras exécutif de l’ancien royaume de Majorque. À la suite des bouleversements qui se produisirent au XVIIIe siècle, la municipalité de Palma hérita de l’immeuble et des meubles de l’ancienne Université du Royaume de Majorque. Au dernier étage de la façade principale se trouve « En Figuera », ainsi qu’est nommée familièrement l’horloge municipale. Le mécanisme actuel date de 1863, mais une horloge a sonné les heures ici depuis des siècles. L’avant-toit en bois sculpté, soutenu par des cariatides, date de 1680 ; il est apprécié des touristes et des Majorquins pour l’ombre qu’il procure aux heures chaudes de la mi-journée. | La visite de l’Hôtel de Ville se limite au hall d’accueil, dans lequel on peut voir un portail gothique et un bel escalier. Les plus aventureux peuvent se risquer dans la bibliothèque dont la pinacothèque présente une galerie d’hommes célèbres du Royaume de Majorque. | | Dans le hall sont exposés quelques mannequins géants représentant des rois, reines et autres personnages qui paradent autour de la ville sur les épaules des habitants pendant la fiesta. |
| | L’église Sainte-Eulalie (Església de Santa Eulàlia) | L’église Sainte-Eulalie est située sur la Place Sainte-Eulalie, près de la Plaça de Cort. L’église, dédiée à sainte Eulalie de Barcelone a été édifiée au cours des XIIIe, XIVe et XVe siècles ; c’est l’église la plus ancienne de Palma après l’église cathédrale. Cette église revêt une importance historique pour le Royaume de Majorque, car c’est ici, le 12 septembre 1276, qu’a été couronné roi de Majorque, Jaume II, fils du roi Jaume Ier d’Aragon, accordant des privilèges et un Traité d’autonomie au Royaume de Majorque. L’édifice est très représentatif de l’art gothique catalan. À l’extérieur, une belle terrasse, qui entoure partiellement la voûte de la nef centrale, est décorée de gargouilles figurant des dragons, harpies, et basilics … représentants typique du bestiaire de l’époque médiévale. Le clocher, qui date du XIXe siècle, est de grande hauteur, avec une couverture effilée. L’église dispose de deux portes d’entrée : l’une sur la façade néo-gothique, l’autre sur le côté gauche. | L’intérieur, d’un style gothique très dépouillé, possède trois nefs ; l’église Sainte-Eulalie se caractérise par une nef centrale beaucoup plus élevée et vaste que les nefs latérales. La nef centrale est ornée de nombreux vitraux. Le maître-autel est de style churrigueresque (style baroque espagnol) ; il est l’œuvre du moine dominicain Fray Albert Burgunya, de même que les sept chapelles dans le déambulatoire : celles du Santo Cristo de la Conquista, de Santa Catalina, de San Luis et la Piedad de Cristo. L’église Sainte-Eulalie abrite, dans la première chapelle à droite, un magnifique retable gothique du XVe siècle. Ce bel ensemble a été restauré au début du XIXe siècle. Horaires de visite : du lundi au vendredi, de 9 h 30 à 12 h et de 18 h 30 à 20 h 30 ; le samedi de 10 h 30 à 13 h et de 18 h 30 à 20 h 30 ; le dimanche de 9 h 30 à 13 h 30 et de 18 h 30 à 19 h 30. Entrée gratuite. | |
| Cal Marquès de Vivot | Au n° 4 de la Carrer de Can Savellà, la Cal marquès de Vivot (ou Can Vivot) fut construite autour de 1725 par Joan Sureda i Villalonga, premier marquis de Vivot. Elle occupa l’emplacement de la demeure médiévale, depuis le XVIIe siècle, de la famille Sureda et avant de la famille Villalonga. Une transformation générale du bâtiment, incluant le beau patio décoré de colonnes de marbre, fut entreprise par le Valencien Jaume d’Espinosa. Cette transformation servit de modèle, avec plus ou moins d’ampleur et plus ou moins de succès, à la transformation de la plupart des patios de Palma. Dans cette maison se trama le complot philippiste en faveur des Bourbons pendant la guerre de Succession d’Espagne. |
| Can Catlar del Llorer | Au n° 15 de la Carrer de Can Savellà, se trouve la Can Catlar del Llorer. Cette demeure du XIIIe siècle appartint à la famille Moix, puis fut acquise au XVIIe siècle par la famille Dezcallar, dont elle tient son nom. Au XIXe siècle, elle fut achetée par Doña Maria-Agnés Ribera i Garau, descendante d’un riche marchand. Ce patio est, parmi ceux qui ont été préservés, le plus ancien de Palma. L’édifice, de style gothique, est remarquable pour ses arches, ses colonnes octogonales et son entrée. Il y a quelques années, au cours de travaux de rénovation effectués par ses propriétaires, on a découvert des peintures murales gothiques, aujourd’hui conservées au Musée de Majorque. |
| Can Ribas de Pina | La Can Ribas de Pina est située au n° 23 de la Carrer de Can Savellà, à droite derrière l’église Sainte-Eulalie. Cet hôtel du XVIIe siècle devint la demeure de la famille Ribas de Pina à partir du début du XVIIIe siècle ; elle fut acquise en 1718 par Miquel Ribas de Pina i Ferrà. Dès cette époque fut entreprise une série de transformations dans tout le bâtiment : un porche à colonnes et des auvents en bois furent ajoutés ; les fenêtres gothiques de la façade furent murées et le patio fut rénové tout en conservant les caractéristiques des patios du XVIIe siècle. La façade laisse encore deviner la disposition originelle avec des fenêtres à meneaux et le chevauchement du portique. |
| | Can Ordinas d’Almadrà | La Can Ordinas d’Almadrà (Antiga Can Vivot-Santjoan) est située au n° 8 de la Carrer d’En Morey qui part de la place Sainte-Eulalie. Cette demeure constitue un exemple intéressant de gothique tardif, transformé au XVIIe siècle et qui a subi au XXe siècle une profonde transformation. On remarque dans ce patio les écussons matrimoniaux des familles Vivot et Santjoan, ainsi que, à droite, la porte de style gothique tardif donnant accès à l’une des pièces de la maison. On voit ici l’un des meilleurs exemples de ce type de sculpture existant à Majorque. À l’entrée, une des parties les plus anciennes du patio, se trouvent deux portails faits à des époques différentes : celui de droite au style gothique tardif, présentant de magnifiques reliefs sculptés, uniques à Majorque pour sa typologie ; et celui de gauche, au style Renaissance. Au fond du patio, se distinguent l’arc réduit et l’escalier latéral qui conduit à l’étage noble. Au bout de l’escalier est conservée une inscription funéraire trouvée durant la rénovation de la maison, dédiée à Manlia Severa, une femme romaine. Au milieu du XXe siècle le bâtiment a subi une profonde transformation avec la construction de la loggia qui surplombe le patio ; au cours de ces travaux fut découverte une pierre tombale romaine que l’on peut voir adossée au mur qui se trouve sous la voûte. |
| | Can Frontera | La Can Frontera au numéro 8 de la Carrer de Miramar, est un patio d’origine médiévale, et avec de possibles transformations aux XVIIe et XVIIIe siècles. Une profonde rénovation a été réalisée durant la première moitié du XXe siècle par l’ingénieur Joan Frontera Estelrich, son propriétaire. De cette rénovation résulte l’aire historiciste du patio, avec quelques éléments décoratifs comme les baies vitrées colorées et les balustrades en fonte. La Can Frontera a été convertie en hôtel, l’hôtel Palacio Ca Sa Galesa. |
| | Can Mesquida | Au même numéro 7 de la Carrer de l’Almudaina, on trouve la Can Mesquida qui est une demeure reconstruite sur les fondations médiévales de deux maisons situées aux numéros 1 et 3 de la même rue. Au XVIe siècle (1576), elle appartenait à la famille Sureda Sanglada. En 1818, elle était la propriété de Maria Josepa Mesquida, d’où lui vient son nom. On y accède par un portail semi-circulaire, élargi à sa base par des « escopidors » pour le passage des chariots. À l’entrée, le plafond est divisé en deux sections par un arc central surbaissé. Au fond de la cour se trouve l’escalier du XIXe siècle. |
| Can Bordils | La Can Bordils, située au n° 9 de la Carrer de l’Almudaina, est une demeure médiévale restaurée au XVIe siècle par la famille Sureda, dont les armes peuvent se voir sur les fenêtres extérieures du bureau – de style Renaissance – et à différents endroits du patio. Ce patio, qui date certainement du XVIIe siècle, a été rénové au XIXe siècle et, finalement, modifié par l’architecte Guillem Fortesa en 1941, époque où a été conçu l’escalier actuel. Un projet de l’architecte Miquel Vicens restaura l’aspect originel de la demeure pour en faire le siège des Archives municipales de Palma (Arxiu Municipal). La cour présente une structure typique, clôturée de portiques formés par des piliers et des arcs demi-circulaires. Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi, de 9 h à 14 h ; le lundi et le mercredi, de 16 h 15 à 19 h 45. | |
| L’Arc de l’Almudaina (Arc de s’Almudaina / Arco de la Almudaina) | À la droite de Can Bordils se trouve un arc qui traverse la rue : il s’agit de l’Arc de l’Almudaina, l’un des rares vestiges de la muraille de défense de Palma. Il est presque certain que cet arc faisait déjà partie du mur romain qui protégea la ville depuis la haute Antiquité jusqu’au XIIIe siècle. |
| | | Can Alemany | La Can Alemany est située au n° 5 de la Carrer de l’Estudi General. Le bâtiment date du XVIIe siècle, et possède un patio caractérisé par un mélange curieux d’éléments de différentes époques: un escalier gothique, des piliers gothiques octogonaux, antérieurs au XVIIIe siècle, soutenant des arcs surbaissés, et une galerie du XIXe siècle. La façade, à trois étages, présente un portail de plein cintre et une porte un peu plus sur la droite. Au premier étage on peut admirer deux balcons ainsi qu’une fenêtre-balcon, avec, sous le porche, des petits piliers octogonaux. Le hall d’entrée est couvert d’un plafond à poutres ; à gauche, au-dessus d’un petit escalier, se trouve un hall, avec un arc en plein cintre, qui conduit à une pièce. Sur la droite se trouve un portail surmonté d’un linteau. Un passage voûté mène au patio pavé qui permet de découvrir, sur la droite, un escalier d’époque médiévale qui maintient un puits de citerne octogonal. La demeure appartint au XVIe siècle à la famille Gual-Moix. En 1628, elle fut acquise par le Docteur Jaume Joan Alemany. Au XVIIIe siècle, elle fut la résidence du chroniqueur Jaume Joan Alemany i Moragues (1693-1753), auteur d’une Histoire de Majorque. |
| Can Marquès | La Can Marquès est située au n° 2A de la Carrer de Zanglada. Cette partie d’immeuble, autrefois réunie au n° 2 actuel de la même rue, présente beaucoup de détails de facture moderne – ajoutés lors des travaux de rénovation – qui sont visibles tant dans la décoration du patio que de celle de l’escalier ; cet escalier est un élément très modifié du bâtiment d’origine, datant peut-être du XVIIe siècle. Cette superposition de styles donne à la maison une originalité architecturale très éclectique. Visite : le circuit de 10 pièces, entièrement meublées, de la Can Marquès révèle une partie de la vie de la grande bourgeoisie de Palma au début du XXe siècle. Horaires : tous les jours sauf les samedis, dimanches et jours fériés, de 10 h à 15 h. Tarif d’entrée : 6 €. Téléphone : 00 34 971 716 247 Ce sont les informations que l’on trouve dans tous les guides et plans de la municipalité de Palma ; en réalité, la Can Marquès ne peut plus être visitée, par décision du propriétaire. La Can Marquès est en cours de restauration. |
| Cal Poeta Colom | Au numéro 4 de la Carrer de Zanglada, se trouve la Cal Poeta Colom. En 1576, cette maison appartenait à Pere-Ramon Safortesa. À partir du XVIIe siècle la demeure appartint à la famille Fontirroig, puis, au XIXe siècle, elle fut acquise par la famille Crespí de Garau, dont les membres se distinguèrent comme notaires. En 1933, elle fut acquise par le poète lulliste de Sóller, Guillem Colom i Ferrà, qui en fit sa résidence. La maison a subi plusieurs transformations, une à la fin du XVIIIe siècle, une autre en 1936 et une dernière récemment. Lors de la réforme faite à la fin du XVIIIe siècle, le patio a adopté la typologie actuelle, qui combine la tradition locale avec l’esthétique du baroque français, nettement classique. Le patio du XVIIIe siècle, de caractérise par l’utilisation de pilastres singuliers à la place des colonnes ioniques habituelles – des pilastres en forme de pieds de meubles. Le patio apporte aussi une contribution intéressante au fer forgé, à la fois sur la rampe de l’escalier et dans l’arceau de fer de la citerne, avec aussi des balcons en fer forgé au premier étage. Le portail est à arc surbaissé. L’archiduc Louis-Sauveur nommait cette demeure « Can Garau » : « avec des colonnes en marbre cannelées, carrées, qui s’élargissent depuis la base jusqu’au chapiteau ». |
| Can Muntanyans | La Can Muntanyans se trouve au n° 3 de la Carrer de Sant Bernat. Au XVe siècle elle appartenait à la famille Muntanyans, une célèbre lignée d’une importance particulière dans le monde intellectuel de la ville de Palma. Un personnage saillant de cette lignée fut le chanoine Nicolau de Muntanyans, qui devint inquisiteur, et qui, comme d’autres membres de sa famille, avait des préoccupations humanistes et était en accord avec le nouveau climat culturel de la Renaissance. L’une des armoiries visibles dans le patio, sur la gauche, est celle de la famille Muntanyans-Berard et remonte au XVe siècle. L’origine de ce blason provient du mariage entre Nicolau de Muntanyans Verí et Beatriu de Berard Santjoan. En 1556, la maison était la propriété de Humbert de Togores Muntanyans. Au XVIIe siècle, la Can Muntanyans, située près du chevet de la cathédrale, devint la propriété de l’Église et le lieu de résidence des chanoines sacristains, tout comme l’ancien hôpital Saint-Pierre et Saint-Bernard voisin. Pour cette raison, l’édifice est aussi connu sous le nom de « Sacristanat ». Aujourd’hui la Can Muntanyans est intégrée à la résidence de retraite pour les prêtres âgés établie dans le bâtiment baroque de la Fraternité Saint-Pierre et Saint-Bernard. Malgré les rénovations, la demeure des Muntanyans conserve encore des éléments gothiques importants, comme l’entrée de l’étude avec l’écusson de la famille, les arcs brisés du patio et les salles intérieures, et un ensemble d’écussons représentatif du gothique tardif majorquin. Au cours des trois premières décennies du XXe siècle vécut ici le chanoine et écrivain Antoni Maria Alcover i Sureda, comme le rappelle une plaque commémorative placée à la droite du portail. La maison a été rénovée en 1990. |
| Can Ferrer | Au numéro 13 de la Carrer de l’Estudi General, se trouve la Can Ferrer. Cette demeure date de la fin du XIXe siècle, mais le patio ne fut créé qu’en 1953 lors d’une rénovation de la maison. Depuis le sobre passage d’entrée, on accède à la maison par le patio, en passant sous un arc gothique, découvert pendant la rénovation. Au fond du patio, on remarque un écusson qui provient des fouilles de la Place du Rosaire, et plus précisément du monastère Saint-Dominique aujourd’hui disparu. Cet écusson présente une croix avec une forme de fleur de lys et une étoile au-dessus. La demeure patio est de dimensions modestes, mais conserve quelques-uns des éléments traditionnels. |
| Can Llorenç Villalonga | La Carrer de l’Estudi General Lul-lià abrite, au n° 15, la Can Llorenç Villalonga. Ce fut, jusqu’à sa mort en 1980, la maison de l’écrivain majorquin du XXe siècle Llorenç Villalonga. C’était la propriété de sa femme, Teresa Gelabert i Gelabert, originaire de Binissalem. Depuis le XIXe siècle la maison était liée à des familles de cette ville. À Binissalem on peut visiter la maison-musée dédiée à Llorenç Villalonga, la Can Sabater. Le patio, qui date vraisemblablement du XIXe siècle, adopte le modèle traditionnel. Il présente un double passage d’entrée avec des arcs, et des restes d’éléments médiévaux comme l’arc aveuglé, sur le mur du côté droit de l’escalier. |
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