| La faune de l’île de Cabrera à Majorque | |
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| Présentation générale | L’ensemble de la faune du Parc National Maritime et Terrestre de l’Archipel de Cabrera constitue l’un des plus précieux trésors de cette région protégée du fait du grand nombre d’endémismes qui y existent. Le grand nombre de ses îles et îlots font de l’Archipel de Cabrera un intéressant laboratoire naturel pour l’étude des mécanismes de l’évolution biologique. Chaque îlot présente des conditions d’environnement qui varient légèrement les unes des autres. C’est pourquoi les animaux et les plantes qui les habitent évoluent de façon différente, et donnent lieu à des races et à des variétés endémiques ou exclusives dans chaque îlot. |
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| | Langouste rouge (Palinurus elephas) | |
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| On recense, dans le Parc National de Cabrera, 29 espèces de gastéropodes terrestres, dont 8 sont autochtones. L’une d’entre elles, la Tudorella ferruginea, est la seule espèce du genre Tudorella, et elle est endémique des Baléares orientales. |
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| La faune piscicole des eaux de Cabrera ne diffère pas beaucoup de celle du reste de la Méditerranée occidentale, mais on peut rencontrer des particularités qui lui confèrent un caractère propre. Sa position géographique plus méridionale et plus exposée aux influences atlantiques que d’autres lieux, et sa proximité par rapport aux profondes eaux de talus, permettent de rencontrer des espèces aimant les eaux chaudes, comme par exemple l’apogon (Apogon imberbis), la girelle paon (Thalassoma pavo) ou la murène verte (Gymnothorax unicolor), et des espèces d’eaux océaniques comme l’espadon (Xiphias gladius), le poisson lune (Mola mola) ou le requin peau-bleue (Prionace glauca). Dans les eaux cristallines, entre les fonds rocheux, les grottes sous-marines, les étendues de fonds sableux et les prairies d’herbes marines menacées d’extinction, existe une grande quantité d’espèces, plus de 200 espèces. Toutefois, les espèces les plus communes dans le Parc National peuvent être classées selon quatre grands groupes écologiques : | Girelle paon (Thalassoma pavo) | | Poisson à identifier | | Poisson à identifier | | Poisson à identifier | | Les poissons d’eaux intertidales. C’est le cas de l’oblade (Oblada melanura), du bogue (Boops boops) ou du picarel (Spicara smaris), qui peuvent effectuer des déplacements de moyenne et de grande envergure. Dans ce groupe, sont également comprises d’autres espèces qui, bien qu’étant libres, sont plus liées aux refuges du fond, comme la castagnole (Chromis chromis) et la castagnole rouge (Anthias anthias). Enfin, il existe des espèces plus pélagiques comme la sériole couronnée (Seriola dumerili), le chinchard (Trachurus spp.) ou le brochet de mer (Sphyraena sp.). | Castagnole (Chromis chromis) | | Castagnole rouge (Anthias anthias) | | Bécune européenne (Sphyraena sphyraena) | | Les poissons de fonds aux déplacements de moyenne et de grande envergure. Sur les couches rocheuses et entre lesquelles ils effectuent des déplacements plus importants, se trouvent le denton (Dentex dentex), le pagre commun (Pagrus pagrus), la dorade grise (Spondyliosoma cantharus) ou le bar (Dicentrachus labrax). Les espèces à déplacement d’envergure plus modeste à Cabrera sont le sar (Diplodus vulgaris), le sar commun (Diplodus sargus), le sar à museau pointu (Diplodus puntazzo) ou la saupe (Sarpa salpa), facilement observable sur les étendues de posidonia. Sur les couches molles se distinguent le rouget de roche (Mullus surmuletus), le marbré (Lithognathus mormyrus), la raie pastenague (Dasyatis pastinaca) et à plus de profondeur le rouget barbet (Mullus barbatus), le pageot acarné (Pagellus acarne) et le rouget grondin (Trigloporus lastoviza). | Saupe (Sarpa salpa) | | Bar européen (Dicentrarchus labrax) | | Grondin strié (Trigloporus lastoviza) | | Les poissons de fonds territoriaux aux déplacements d’envergure limitée. Dans toutes les zones où l’on rencontre la posidonia ou des communautés d’algues bien développées, il ne manquera pas d’y avoir une bonne représentation de labridés. Parmi eux, on soulignera les girelles (Coris julis), les grandes merles (Labrus merula) et les labres verts (Labrus viridis), ainsi que jusqu’à huit espèces du genre Symphodus, parmi lesquelles on citera pour sa taille et sa couleur le cénilabre tanche (Symphodus tinca). Parmi les poissons évoluant dans un habitat plus rocheux, on trouve le corb noir (Sciaena umbra) et jusqu’à dix espèces de serranidés, dont on citera cinq : le serran écriture (Serranus scriba), le serran chevrette (Serranus cabrilla), le mérou brun (Epinephelus marginatus), le mérou badèche (Epinephelus costae) et la badèche rouge (Mycteroperca rubra). | Corb noir (Sciaena umbra) | | Girelle commune (Coris julis) | | Crénilabre de Méditerranée (Symphodus mediterraneus) | | Serran écriture (Serranus scriba) | | Mérou badèche (Epinephelus costae) | | Mérou brun (Epinephelus marginatus) | | Les poissons de fonds très liés au substrat. Dans les fonds rocailleux et sablonneux, et à faible profondeur, on trouve un bel ensemble de gobidés et blénidés, comme la gobie céphalote (Gobius cobitis), la blénie gattorugine (Parablennius gattorugine) et la blénie palmicorne (Parablennius sanguinolentus). Des espèces affectionnant plus de profondeur sont la rascasse rouge (Scorpaena scrofa), la rascasse brune (Scorpaena porcus), la murène commune (Muraena helena) et le congre (Conger conger). Sur les fonds sédimentaires, on trouve le platophrys (Bothus podas), le poisson-rasoir perle (Xyrichtys novacula) et diverses espèces de raies (Raja sp.). | Murène commune (Muraena helena) | | Rombou (Bothus podas) | |
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| | L’archipel de Cabrera est un territoire privilégié pour l’observation des oiseaux. Les peuplements d’oiseaux marins nidifiants – principalement dans les affleurements rocheux des plus petits îlots – sont importants : le puffin cendré (Calonectris diomedea), le puffin des Anglais (Puffinus puffinus), le cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis), le goéland d’Audouin (Larus audouinii) et le goéland leucophée (Larus michahellis) : l’océanite tempête ou pétrel tempête (Hydrobates pelagicus) et le puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus) sont moins nombreux. Les falaises côtières constituent l’habitat idéal pour la reproduction des oiseaux de proie comme le faucon pèlerin (Falco peregrinus), le faucon d’Eléonore ou faucon marin (Falco eleonorae) et le balbuzard pêcheur ou aigle pêcheur (Pandion haliaetus). On conserve plusieurs documents du XIIIe siècle indiquant que parmi les ressources de Cabrera se trouvaient les faucons. Habituellement, dans les contrats de location de l’île, on excluait les réserves de faucons : les faucons étaient envoyés, en passant par Ciutat (c’est-à-dire Palma de Majorque), à Tarragone, car ils appartenaient au prévôt de Tarragone. Cabrera est aussi d’une grande importance comme zone de passage des oiseaux migrateurs, dont on a observé plus de 130 espèces, qui utilisent les îlots de l’archipel comme lieu de repos au printemps et à l’automne. Parmi les passereaux on trouve comme résidents : le verdier d’Europe (Chloris chloris) et le chardonneret élégant (Carduelis carduelis) ; comme hivernants : des grives, le rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) et le rouge-gorge familier (Erithacus rubecula). Parmi les migrateurs on trouve en abondance des fauvettes, le rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), le gobe-mouche noir (Ficedula hypoleuca), le loriot d’Europe (Oriolus oriolus) et le pouillot fitis (Phylloscopus trochilus). La fauvette sarde des Baléares (Sylvia sarda var. balearica) est une espèce endémique. | Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus) (mosquiter de passa / mosquitero musical) | |
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| Actuellement les seuls mammifères terrestres autochtones de Cabrera sont les chauves-souris, dont on a identifié cinq espèces. Dans l’une des grottes de Cabrera, on a trouvé des restes du Myotragus balearicus, un caprin endémique qui s’est éteint avec l’arrivée des humains dans les Baléares. La présence humaine a introduit des espèces non indigènes invasives comme la civette, la souris domestique et le hérisson d’Afrique du Nord. Les eaux du Parc National de Cabrera sont fréquentées par diverses espèces de cétacés. Les plus connus sont les dauphins, qui s’approchent parfois du littoral et des bateaux. Les espèces les plus fréquentes sont le dauphin commun (Delphinus delphis), le dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba) ou le grand dauphin (Tursiops truncatus). On note aussi la présence de rorquals et, occasionnellement, de cachalots, bien que ces derniers ne s’approchent pas de la terre ferme. |
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