La céphalanthère à longues feuilles (Cephalanthera longifolia)

Son inflorescence blanche, aux fleurs souvent nombreuses, se distingue nettement au milieu du vert sombre de la végétation environnante.

Cependant, la plante sans fleurs peut être assez facilement confondue avec des individus de Cephalanthera rubra dans le même état d’avancement.

Tige dressée, élancée, glabre.

Feuilles lancéolées, longues, étroites, en forme de lame d’épée.

Feuilles supérieures bractéiformes ; bractées foliacées.

Feuilles larges de 1 à 3 cm, 3-5 fois plus longues que les entrenœuds. Les inférieures les plus grandes, jusqu’à 18 cm de longueur, les supérieures très courtes.

Inflorescence sublaxiflore. Épi floral dressé et lâche de (3-) 8-20 (-35) fleurs.

Fleurs blanches à peine ouvertes.

Bractée plus courte que l’ovaire : les bractées qui se situent à leur base sont nettement plus courtes que l’ovaire et membraneuses.

Divisions du périanthe acuminées.

Sépales ovales-lancéolés, pointus, longs de 12 à 18 mm, larges de 4 à 6 mm, enserrant le labelle. Les latéraux un peu étalés.

Les céphalanthères ont des fleurs à pétales et à sépales connivents, ayant tendance à se refermer en une sorte de clochette érigée. Pétales obtus, subégaux, connivents avec le sépale dorsal, plus courts que les sépales.

Labelle trilobé, de petite taille, long de 7 à 10 mm, sans éperon, cordiforme, blanc parcouru de fines rayures jaune orangé. Hypochile sans nectar, concave, les lobes latéraux dressés entourant le gynostème ; épichile plus large que long, cordiforme, concave, blanc, jaune au sommet, orné de 4-7 crêtes longitudinales, jaune orangé. Stigmate trilobé sans rostellum.

Anthère libre à 2 masses polliniques.

Ovaire résupiné et dépourvu de pédicelle.

Le labelle est taché de rainures jaunes.

Pollen pulvérulent, ovaire (sub-)sessile, tordu, allongé, subglabre ; 2n=32.

Espèce presque exclusivement entomogame dans les parties méridionales de son aire, attirant les pollinisateurs du Ciste à feuilles de sauge (Cistus salvifolius) par un mimétisme floral facultatif où les crêtes jaune vif de l’épichile semblent jouer le rôle de pseudo-pollen.

En cas de sécheresse ou de coup de froid printanier, les boutons floraux brunissent et sèchent sans s’ouvrir ni fructifier ; les fleurs tombent alors au moindre choc, ne laissant que la tige et les feuilles.

La céphalanthère à longues feuilles fréquente différents types de chênaies, hêtraies, hêtraies-sapinières et pinèdes plus ou moins ouvertes et chaudes.

Sur sol calcaire bien drainé ou décalcifié, basaltique ou roche cristalline.

Elle pousse également en sol sableux sous résineux.

Affectionne les forêts feuillues thermophiles.

Espèce eurasiatique tempérée et (sub)méditerranéenne ; connue de l’Atlantique à l’Himalaya ; au nord, en Norvège, jusqu’à la hauteur de Trondheim, au sud jusqu’en Afrique du Nord. Répandue et souvent abondante ; plus localisée et beaucoup plus rare à la périphérie nord-ouest de son aire.

France : assez commune à rare selon les régions (manque en Bretagne).