| Le musée maritime de Bodrum en Anatolie | |
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| Présentation générale | Le Musée maritime de Bodrum présente les différents aspects de la vocation maritime et navale de Bodrum : commerce maritime, flotte de pêche, construction navale et cueillette des éponges de mer. Le musée possède également une très belle collection de coquillages provenant de toutes les régions du globe. Le musée maritime, ouvert en 2011, est un complément intéressant au Musée d’archéologie navale situé dans le château Saint-Pierre à Bodrum. |
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| Le musée maritime de Bodrum | Le port de Bodrum, l’ancienne Halicarnasse (Αλικαρνασσός), et sa presqu’île possèdent une longue tradition maritime et navale qui remonte avant le XIVe siècle avant JC, c’est-à-dire l’Âge du bronze tardif ; des épaves de navires, qui ont été mises au jour, témoignent de l’activité maritime dans les parages de Bodrum à cette époque. Pendant la période historique les Lélèges puis les Cariens étaient des peuples de culture maritime ; au Ve siècle avant JC la reine de Carie, Artémise Ière (Αρτεμισία), commandait une flotte de cinq navires de guerre à la bataille navale de Salamine entre les Grecs et les Perses en 480 avant JC ; la satrapie de Carie était vassale du roi de Perse Xerxès Ier qui fut vaincu à Salamine. Quelques décennies plus tard, en 334 avant JC, la ville fut assiégée et conquise par Alexandre le Grand. Vers 352 avant JC, la reine Artémise II s’illustra en vainquant les Rhodiens dans le port d’Halicarnasse et en conquérant Rhodes qui s’était révoltée contre le parti oligarchique. Artémise II mourut en 351 avant JC, deux ans après son frère et époux Mausole. L’âge d’or d’Halicarnasse comme capitale de la Carie prit fin. Pendant la période hellénistique, puis pendant l’Empire romain et l’Empire byzantin, Halicarnasse eut une activité de port de commerce si l’on en juge par les nombreuses épaves, datant de cette période, découvertes dans les environs de Bodrum, par exemple, l’épave byzantine du VIIe siècle découverte près de l’île de Yassıada, au large du village côtier de Turgut Reis. Au Xe siècle, dans son ouvrage « De Thematibus », l’empereur érudit Constantin VII Porphyrogénète mentionne Halicarnasse, ainsi que d’autres villes de la région de Bodrum, Iasos, Bargylia, Myndos et Strobilos. Strobilos était un important port de commerce de Byzance et la base navale byzantine dans l’Anatolie occidentale ; ce port devait être situé sur la presqu’île de Bodrum, près de l’actuel Akyarlar, entre Halikarnassos et Myndos (actuel Gümüşlük). |
| La pêche à Bodrum | La pêche s’est peu développée à Bodrum jusqu’au XXe siècle, en raison de l’absence de grandes villes dans l’arrière-pays de Bodrum qui aurait pu offrir un débouché pour les pêcheurs ; à l’exception de Muğla, les grandes villes pas trop éloignées de Bodrum, İzmir et Antalya, étant elles-mêmes des villes portuaires. La pêche s’est donc longtemps limitée aux besoins de la population locale. Cette pêche artisanale utilisaient des bateaux, pointus aux deux extrémités, du type traditionnel égéen « tırhandil », assez semblables aux bateaux grecs de type « perama ». Ces bateaux de type « tırhandil » étaient aussi utilisés pour le transport des marchandises. La pêche industrielle a pris son essor dans les années 1960 ; cependant il n’a a jamais eu de place de marché de gros à Bodrum ; les pêcheurs devaient transporter leurs captures jusqu’au marché d’İzmir. |
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| La cueillette d’éponges de mer à Bodrum | La plongée sous-marine pour la cueillette d’éponges de mer (sünger) est une activité économique très ancienne en Mer Égée, notamment dans les îles du Dodécanèse, en particulier Kalymnos et Symi, mais aussi Samos où un voyageur français, Jean de Thévenot, rapporte en 1686 l’importance de la cueillette des éponges dans cette île. Les éponges de mer sont des animaux marins primitifs, du genre Porifera, qui vivent entre 10 et 70 mètres de profondeur. La récolte des éponges se faisait traditionnellement de deux façons : soit depuis la surface au moyen de crochets ou de râteaux (gangava) traînés par un navire, soit par la plongée en apnée (mancorna) pour aller cueillir les éponges sur le fond marin. Cette activité était principalement pratiquée par des plongeurs grecs des îles ou de la côte anatolienne. Les plongeurs utilisaient une pierre plate d’environ 12 kilogrammes attachée à une corde ; lorsque des éponges étaient repérées ils faisaient le signe de croix et une prière et plongeaient en tenant la pierre à bout de bras ; en inclinant la pierre plate, comme avec un gouvernail, ils pouvaient se diriger vers les éponges. Lorsque les éponges avaient été récoltées au moyen d’un couteau, les plongeurs tiraient sur la corde pour être remontés ; ces plongées duraient de 90 à 120 secondes. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle les plongeurs commencèrent à utiliser des scaphandres de plongée à casque, reliés à des pompes à air situées à la surface, que les Turcs ont surnommés narghilé. Cette avancée technique permit un fort développement de la production d’éponges, car le plongeur peut rester sous l’eau deux ou trois heures ; cependant elle causa de nombreux accidents mortels, car les problèmes de décompression de l’organisme des plongeurs étaient alors ignorés : près de 10 000 plongeurs périrent et 20 000 restèrent handicapés à vie. Une autre conséquence négative fut la raréfaction de la ressource et la disparition des populations d’éponges. Une maladie de l’éponge de mer, dans les années 1980, et le développement des éponges artificielles mirent fin à l’activité des cueilleurs d’éponges, contraignant les plongeurs à louer leur tırhandil aux touristes pour des promenades en mer. | |
| La construction navale à Bodrum | Il n’y eut jamais de chantiers navals importants à Bodrum : de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle, il y eut un chantier naval destiné à construire des navires de guerre, mais cette activité ne dura que quelques décennies : en 1833, le sultan interdit la construction de grands navires à Bodrum. Les premières constructions navales débutèrent avec l’arrivée de réfugiés musulmans venant de Crète après les révoltes crétoises contre le joug ottoman à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Les musulmans crétois apportèrent avec eux les métiers de la navigation, du transport maritime et de la pêche, qui faisaient partie de leurs principales occupations dans leur île natale ; ils furent les pionniers du développement de la construction navale et de la plongée pour la cueillette des éponges. L’un de ces réfugiés créa un type de bateau typique de la région de Bodrum, le « gulet », une goélette à poupe arrondie qui est aujourd’hui très répandue comme navire de croisière touristique. Chaque année, des dizaines de ces goélettes en bois, symboles des côtes turques, sont construites selon les méthodes traditionnelles. | |
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| La collection de coquillages de Hasan Güleşçi | Le musée maritime présente une collection malacologique de grande valeur, comprenant environ 3000 coquillages appartenant à 105 familles, provenant de diverses régions du monde. | Cuspidariidae, Thraciidae, Mytilidae, Pteridae | | Cardiidae | | Spondylidae | | Tridacna gigas (Cardiidae) | | Volutidae | | Cypraea aurantium (Cypraeidae) | | Cypraeidae | | Tonnidae | | Nautilidae, Argonautidae, Pholadidae | | Cassidae | | Muricidae | | Strombidae | | Buccinidae | | Volutidae | | Mathilda scalaris (Mathildidae), Turritellidae | | Rotulidae | | Pinnidae | | Pectinidae | |
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| Conditions de visite | Musée maritime de Bodrum : Adresse : Çarşı Mahallesi. Nazım Hikmet. Horaires d’été (de juin à octobre) : du mardi au dimanche, de 11 heures à 22 heures. Horaires d’hiver (de novembre à mai) : du mardi au dimanche, de 10 heures à 18 heures. Fermé le premier jour du ramadan et le 1er janvier. Prix d’entrée : 5 TRY. Téléphone : 00 90 252 316 33 10 Site sur la Toile : www.bodrumdenizmuzesi.org |
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