Le domaine de Sa Granja à Esporles à Majorque

Cette finca a été au cœur de la vie majorquine depuis le Xe siècle, et elle présente un mélange de styles majestueux et rustique, parce que, bien qu’utilisée comme résidence, c’était également un domaine consacré à la production agricole qui eut plus de cent ouvriers en même temps. C’est ce qui donne un charme inexplicable à ce vieux bâtiment bien conservé, qui possède un style qui lui est propre, mais possède en même temps les éléments les plus décisifs du riche passé culturel de l’île.

La visite permet de découvrir tous les métiers liés aux activités d’une ferme : une teinturerie, une petite cuisine à confitures, un moulin à huile, une forge, un atelier de tourneur sur bois et de charpentier, des bougies, la poterie, le tissage, la dentelle !

Dans le jardin, fontaines, cascades, grande variété de fleurs et d’arbres, nombreux oiseaux et animaux de la ferme, y compris le fameux cochon noir de Majorque.

Des spectacles folkloriques y sont organisés tout au long de l’année afin de faire découvrir aux touristes les traditions, chants traditionnels majorquins et danses folkloriques majorquines en costumes d’époque.

Optionnel : parcours par la forêt (1 200 m). Ne pas quitter le chemin. Animaux en liberté. Danger !

42 : Entrepôt de grains. 43 : Rouleau à farine. 44 : Instruments de torture. 45 : Édifice « XIIIe siècle » (Tribunal). 46 : Prison et salle de torture. 47 : Salle de garde. 48 : Moulin à traction animale.

Par ailleurs, la torture était également pratiquée par les seigneurs des fiefs, qui se trouvaient dans certains cas à la tête d’une juridiction civile et criminelle. Les seigneurs punissaient les crimes ou les délits commis sur leurs domaines par un séjour de durée indéterminée dans une petite cellule ou cachot se trouvant au sein même des maisons de maître (on signale, par exemple, un cas documenté au Canet à Esporles).

Ces pratiques avaient aussi cours aux environs de Sa Granja : le 16 février 1367, un esclave turc, connu sous le nom chrétien d’Alex, agressa son seigneur, don Jaume d’Olesa, à Bunyolí. L’esclave fut condamné à avoir la main droite coupée et à être ensuite pendu dans la ferme appartenant au seigneur Olesa à Esporles, à un endroit bien visible. On signale également, à la suite de la Revolta Forana en 1452, l’exécution sur la place d’Esporles de Miquel Forns, qui fut pendu au gibet après avoir subi la torture.

Sa Granja suscita aussi un grand intérêt pour les Maures qui dominèrent Majorque du Xe siècle jusqu’au début du XIIIe siècle. Avant la ferme de Sa Granja, il y eut en ce lieu une « Alcarria » (hameau ou endroit avec peu de maisons), appelée Alpich, très connue pour ses moulins et pour ses eaux excellentes.

En 1229, Majorque fut reconquise sur les Maures par le roi D. Jaume Ier ; une fois son autorité établie, le roi introduisit le système féodal dans l’île et la divisa en quatre parties dont l’une revint au comte Don Nuño Sanz, qui s’installa à Sa Granja.

En 1239, Don Nuño Sanz fit don de Sa Granja aux Cisterciens (ordre fondé en 1098), pour qu’ils y établissent le premier couvent de l’île de Majorque. Deux cents ans plus tard, les moines cisterciens rejoignirent le monastère de Saint-Bernard de Palma et ils vendirent Sa Granja à Don Mateo Vida.

Le domaine demeura durant deux siècles entre les mains de la famille Vida, puis il fut cédé à la famille Fortuny. L’actuel propriétaire, M. Cristóbal Seguí Colom et sa famille, l’a restauré en 1968 et l’a acquis dans les années 1980.

Spectacle de dressage équestre, danses folkloriques traditionnelles, et artisanat les mercredis et vendredis de 15 h à 16 h 20.

Entrée payante : 12 € (incluant des dégustations gratuites).

Téléphone : 00 34 971 610 032

Site sur la Toile : www.lagranja.net

Le restaurant sert une grande variété de plats traditionnels majorquins.