La majorité des volcans de la Chaîne des Puys sont des cônes de scories basaltiques de taille modeste qui résultent probablement d’éruptions de courte durée, quelques jours à quelques mois. La morphologie des cônes est assez variable et dépend essentiellement de la forme de leur cratère.
Le terme cratère désigne, dans ce cas, une dépression circulaire ou elliptique, en puits ou en entonnoir, qui marque le débouché en surface du magma basaltique. Le Pariou, le Puy des Goules ou le Puy de Mercœur constituent de très beaux exemples de cratères sommitaux simples, réguliers et complètement fermés.
D’autres volcans présentent plusieurs cratères dont la formation peut être simultanée si le conduit d’alimentation est digité, ou successive si le point d’émission se déplace au cours du temps : le Puy de Côme constitue un exemple célèbre de cratères emboîtés.
Le cône de scories est le type de construction volcanique le plus répandu au monde, et correspond à une activité dite « strombolienne ». Ce dynamisme a été défini d’après l’activité persistante du volcan Stromboli (Îles Éoliennes, Italie) qui est caractérisé par l’éjection rythmique de scories. L’intervalle de temps entre deux explosions est très variable, de quelques secondes à quelques heures. L’édification du cône s’accompagne d’émissions de coulées de lave qui s’épanchent par des évents latéraux. Tout concourt à montrer que ce type d’appareil a une durée d’activité très brève de quelques jours à quelques années, en particulier les nombreux exemples actuels. De ce fait, le terme strombolien semble inapproprié car le Stromboli connaît une activité continue depuis plus de 2 300 ans, ce qui n’est pas du tout typique.
Une explosion strombolienne projette dans les airs des paquets de lave de toute taille qui au cours de leur trajectoire et lors de leur chute acquièrent une texture et une forme variables. On peut distinguer deux types de projections : les bombes et les scories, qui sont des fragments de lave vacuolaire, dont la vésiculation est due à l’expansion des gaz contenus dans le magma.
Leur surface est irrégulière, poreuse et rugueuse, par fois hérissée de pointes et d’arêtes. Ces lambeaux retombent partiellement indurés et refroidis et restent donc meubles. Parfois l’alimentation en magma est plus importante et les lambeaux retombent au sol suffisamment chauds pour se souder entre eux constituant un petit « spatter-cone » dont on peut observer des exemples dans la carrière du Puy de la Vache, les nombreuses carrières de « pouzzolane » révèlent la structure interne des cônes de scories. Dans le cœur du cône, les produits sont disposés de façon chaotique et désordonnée, sans litage et sans classement des particules en fonction de la granulométrie, La couleur rouge des scories de la zone centrale du cône constitue un caractère spécifique qui s’explique par L’oxydation du fer contenu dans la lave au contact des circulations d’air : cette modification postérieure à la mise en place des scories est possible car la température reste élevée. Les faciès périphériques des cônes sont stratifiés et de granulométrie fine (les bombes sont rares). Le pendage des couches est centripète et conforme à la pente externe du cône (25 à 35 °). Les projections qui atteignent ce niveau retombent refroidies et gardent leur couleur noire ou gris sombre. La carrière du Puy de Lemptégy permet d’observer la transition entre les deux faciès.
De nombreuses coulées de laves ont été émises lors de l’édification des appareils stromboliens. Les plus célèbres sont certainement celles des Puys de la Vache et Lassolas qui s’étendent jusqu’à Saint-Saturnin dans le fossé de Limagne et celles du Puy de Côme. L’émission des coulées se produit à partir de bouches étroites et la lave s’étale ensuite plus largement, ou s’engage dans des vallées plus étroites (versant est du Plateau des Dômes). Le plus souvent, apparaissent des empilements de coulées (vallées de la Tiretaine, à Fontanas). La morphologie superficielle très accidentée des coulées du fait de la présence de chaos rocheux semble à l’origine du terme « cheires » qu’on peut rapprocher de « cair », lieu pierreux. La coupe d’une coulée de la Chaîne des Puys est constituée par une zone médiane de lavé compacte encadrée par deux couches chaotiques de blocs scoriacés ; néanmoins quelques variantes dans la morphologie de surface des coulées peuvent être mises en évidence.
Des phénomènes locaux se surimposent parfois à la morphologie d’ensemble des coulées. Ainsi la vaporisation d’eaux sous-volcaniques crée parfois des bulles de taille gigantesque qui apparaissent sous forme de grottes comme la grotte des Laveuses à Royat ou provoque des explosions secondaires qui donnent naissances à des maars.