On appelle « maar » un cratère d’explosion, de grand diamètre, entaillant à l’emporte-pièce le substratum dont les fragments apparaissent en abondance dans les produits projetés. Morphologiquement une structure volcanique de maar est complexe et comprend deux parties : L’évent éruptif et les projections.
L’évent consiste en une dépression circulaire à parois raides qui s’enracine en profondeur dans le socle. Dans la Chaîne des Puys, de nombreuses structures de ce type sont occupées par des lacs ou « gours » (Tazenat, Pavin, Godivelle d’En Haut) ou par des zones marécageuses ou « narses » (Beaunit, narse d’Espinasse).
Les projections s’agencent en un anneau surbaissé ou le plus souvent en un croissant, qui borde le cratère. Les dépôts sont caractérisés par des bancs subhorizontaux qui rendent compte de la rythmicité des explosions.
Les formidables éruptions de la région d’Ukinrek en Alaska (1977) qui ont abouti à la formation d’un chapelet de maars ont permis une meilleure compréhension du processus de création de telles structures. Le magma ascendant rencontre une quantité d’eau superficielle importante dont la vaporisation brutale accroît le degré d’explosivité. C’est ainsi qu’un magma basaltique originellement prédestiné à une activité strombolienne peut être mis en jeu dans des explosions violentes dites « phréatomagmatiques ». À chaque explosion le maar s’agrandit par des effondrements circulaires qui favorisent le mélange du magma et des roches du substratum dans la cheminée ou « diatrème ». Les produits éjectés sont en partie projetés verticalement et en partie entraînés dans des nuées déferlantes au sol. Outre les nombreux blocs de substratum, les dépôts contiennent également des bombes caractéristiques dites en « chou-fleur ». Ces bombes pré sentent une surface mamelonnée ; elles sont lourdes et sphéroïdales, et sont constituées d’une lave basaltique « trempée » c’est-à-dire refroidie brutalement au contact de l’eau ou de la vapeur d’eau (température du magma autour de 1200 °C). Elles contiennent fréquemment des fragments du socle.
Lorsque le magma est trachytique, le phénomène de trempe donne des bombes « en croûte de pain » dont l’écorce est craquelée et le cœur très bulleux.
Une grande quantité d’eau imprègne les dépôts ce qui donne des figures caractéristiques : des blocs projetés creusent des figures d’impact dans les dépôts gorgés d’eau et les fines particules s’agglomèrent pour donner de petites billes ou « lapilli accrétionnés ». Ce type de dépôt est remarquable dans les carrières du maar de Beaunit.
En fonction de la nature du magma, c’est-à-dire basaltique ou trachytique, deux types de maars sont distingués dans la Chaîne des Puys. Les maars de Tazenat, Beaunit et la narse d’Espinasse sont constitués de magma basaltique qui, lorsque l’eau superficielle vient à manquer, s’exprime sous forme de cônes de scories stromboliens :
Puy Gonnard à Beaunit ou Puy de l’Enfer près de la narse d’Espinasse. Les éruptions qui ont ouvert les cratères où se sont mises en place les protrusions du Chopine, Kilian, et Vasset ont un caractère phréato-magmatique et on retrouve de nombreuses bombes en « croûte de pain » dans leurs dépôts. Néanmoins le plus bel exemple de maar trachytique est certainement le lac Pavin, au sud de Besse-en-Chandesse.