Beaunit tire vraisemblablement son nom de Saint Bonnet (Bonitus en latin). C’est en effet à cet évêque du haut Moyen Âge, très présent dans la toponymie régionale, qu’est dédiée l’église du chef-lieu communal, Charbonnières-les-Varennes.
Narse : S. f. Marécage. Lieu tourbeux pénétré d’eau, dont le sol mouvant tremble et cède sous les pieds.
Maar de Beaunit. Le cratère est comblé par des projections volcaniques issues du puy Gonnard et par des sédiments lacustres (argiles) sur lesquels reposent des terrains marécageux. On peut localiser le parcours du ruisseau d’Ambène qui traverse le maar. On pense actuellement que ce ruisseau a été le pourvoyeur d’eau à l’origine du phréatomagmatisme de ce maar.
Projections phréatomagmatiques issues du maar de Beaunit. On observe une superposition de lits composés d’éléments de nature variée (lapilli basaltiques, blocs granitiques …).
Vue aérienne du village et du maar de Beaunit. En haut à droite, les puys Gonnard. À gauche le croissant de projection né de l’explosion phratéo-magmatique.
Le maar de Beaunit, aujourd’hui comblé, constitue un cas particulièrement intéressant, puisqu’il s’est en quelque sorte « auto-détruit » en modifiant les conditions qui avaient permis sa formation. Le processus a été le suivant : un cratère d’explosion s’est ouvert dans le granite lorsque le magma a rencontré les eaux d’un petit ruisseau, l’Ambène ; puis les matériaux projetés en édifiant le croissant boisé situé à l’est du village, ont fini par barrer la rivière, supprimant ainsi l’alimentation en eau et mettant donc un terme au phratéo-magmatisme. D’autres types éruptifs ont alors pris le relais ; leurs produits (scories, coulées) ont participé au comblement du maar, en alternance avec des dépôts d’argile lacustre.
Le remblaiement sédimentaire des lacs de cratère obéit aux mécanismes généraux de l’érosion et s’effectue à un autre rythme, très lent et relativement régulier ; la vitesse moyenne de sédimentation, sous os latitudes, serait de l’ordre du millimètre par an. Le remplissage est encore plus lent quand aucun ruisseau ne se déverse dans le lac : c’est le cas du lac Pavin, dans le massif du Sancy. Au terme du processus, quand le plan d’eau n’a plus qu’une faible profondeur, une tourbière peut s’y installer et achever le comblement ; la narse d’Espinasse, non loin d’Aydat, en constitue un bel exemple.