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La toponymie des volcans de la chaîne des Puys

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La toponymie (l’origine des noms de lieux) est une science très complexe, parce qu’elle ne fait pas appel seulement à la linguistique (évolution de la langue), mais aussi à toute l’histoire passée d’une région où l’homme s’est sédentarisé depuis 6000 ans.

Si quelques noms ont été créés de toutes pièces au XIXe siècle pour les besoins du tourisme, la plupart sont bien antérieurs (…). Il ne faut donc pas s’étonner si, au cours des temps, ces noms ont subi de très nombreuses déformations, orales ou écrites (…)

Le terme général : Puy dérive du latin podium = colline, lieu surélevé. Il peut désigner toute hauteur, quelle que soit sa nature géologique, volcanique ou non (un puy peut être granitique ou calcaire). Le mot « mont » ayant le même sens, il convient d’éviter toutes les appellations du type « puy de Montchal » ou « puy Charmont », qui constituent des doublets redondants.

A
B
C
Chalard (puy) / Pueg Chalard : Castellum ; Site fortifié avec oppidum ( Une pierre polie trouvée sur le site) ; reste de fortification.
Cheire : Substantif féminin. On appelle ainsi les champs de lave formée par la surface des coulées volcaniques modernes.

Il est à remarquer qu’en Sicile, on désigne ces mêmes coulées de lave sous le nom de Sciarra qui se rapproche beaucoup de l’expression auvergnate.

L’aspect des Cheires est très-remarquable ; et, tout d’abord, on est saisi du caractère triste et désolé que présente leur surface inculte où quelques herbes maigres et chétives et des broussailles rabougries, ne peuvent parvenir à cacher entièrement la teinte grisâtre de la lave. Cette surface est loin d’être unie. Elle offre une succession de monticules et de dépressions ; elle est presque toujours hérissée de rocs bizarres, contournés et scorifiés, de pointes, de dents et de cornes, de telle sorte qu’elle donne l’idée d’une mer violemment agitée qu’un phénomène imprévu aurait congelée et pétrifiée subitement.

Les coulées ou Cheires les plus remarquables du département du Puy-de-Dôme, sont : la coulée du Puy de la Vache, qui, en barrant le cours d’un ruisseau, a donné naissance au lac d’Aydat ; c’est cette coulée qui s’étendant jusqu’aux portes de Saint-Amand Tallende, avait valu à cette petite ville le nom qu’elle portait autrefois, celui de Saint-Amand la Cheire. – La cheire du Puy de Côme, un des plus grands volcans modernes de la contrée. Cette cheire est la plus étendue, la plus raboteuse, et, sans contredit, la plus curieuse de toutes. C’est sur un de ses points, non loin de Pontgibaud, que l’on rencontre les trous à glace, où la glace se forme au mois de juillet, d’autant plus abondamment que les chaleurs de l’été sont plus vives. C’est dans les mêmes parties de cette cheire que se trouvent aussi, près du domaine de Tournebise, les ruines ou vestiges de ce qu’on appelle les Chazalous ou le camp des Sarrasins. La tradition veut que ce lieu ait servi de refuge à une tribu de Sarrasins poursuivie et traquée par les troupes victorieuses de Charles-Martel.

Citons enfin la cheire non moins intéressante de Brulavé ou de Volvic, dont la lave sortie du cratère de Nugère, est activement exploitée et employée comme pierre de taille, sous le nom de pierre de Volvic.

Chezal : Maison en ruines, masure, décombres.
Le suppliant et ses varlés se mirent en une vieille masure ou chasal, près dudit hostel.
(Titre de 1392. – Ducange au mot Casalenum).

Nous avons déjà parlé (voir Cheire), de vestiges d’un ancien campement désigné par le nom de chazalous ou petits chazaux.

Les noms de Chezal et Chazal sont aussi très répandus comme noms de familles …

Chopine (puy) - Pain de sucre trachytique, dont la mise en place a été précédée d’une éruption explosive parmi les plus violentes de la Chaîne des Puys (âge : 9500 ans). Anciens noms : Campina, 1313 ou Choupina, 1370 - Campina (devenu champina) peut être une allusion aux terres cultivables (latin campus) s’étendant à son pied. Choupina peut être une prononciation chuintée de soupina = mare (diminutif d’un mot gaulois suppe ou supia désignant un marécage), allusion au petit lac, actuellement disparu, signalé sur tous les documents anciens entre les puys des Gouttes et Chopine. Il peut y avoir eu confusion de deux toponymes initialement distincts. Dans les deux cas on devrait parler du puy de la Chopine, mais, en dépit d’une légende locale, la forme élancée de la montagne et la teinte lie-de-vin de certaines roches du sommet n’y sont pour rien.
Côme (puy de) - Grand cône de scories, à double cratère emboîté, à l’origine d’une des plus volumineuses coulées de lave de la Chaîne des Puys (âge : 16000 ou 11600 ans). Nemus (= bois) de Cosme, 1234. Peut-être d’un nom d’homme gaulois Commos, ou latin Comus, attribué d’abord au bois, puis à la montagne. Mais pourrait aussi dériver du latin cumulus = sommet. Ou du latin communis = bien commun, propriété commune : en effet, le domaine de Côme est demeuré jusqu’à la Révolution propriété de la communauté des moines bénédictins de Saint-Alyre à Clermont, qui y avaient édifié des bâtiments agricoles et une chapelle.
Chuquet : Substantif masculin. Diminutif de chuc, mais beaucoup plus employé que lui.

C’est un monticule, une butte, une hauteur moins élevée que celle que l’on nomme puy. – Parmi les hauteurs ainsi qualifiées, on peut citer le Chuquet Genestoux et le Chuquet Couleyre qui sont situés à peu de distance de la base orientale du puy de Dôme ; le Chuquet de Mouilleboux, butte basaltique située près du village de Chanat, commune de Nohanent ; le Chuquet du Son, non loin des mines d’Angle, canton de Rochefort, et cetera.

La signification conservée en Auvergne à ces deux mots chuc et chuquet, que l’on prononce souvent tsuc et tsuquet, est du reste en parfait accord avec celles attribuées aux mots suc et zuquet, dans les anciennes poésies romanes. Ces deux mots sont, en effet, mentionnés par Rochefort et Raynouard, comme voulant dire : chef, crâne, sommet de la tête. La seule différence entre le mot roman et l’expression auvergnate, c’est que l’un est employé dans son sens propre, tandis que l’autre n’est en usage qu’au figuré.

Del zuquet tro al talon
Li fai complida garnison.

(Deudes de Prades. – Poème manuscrit sur les vertus).
Traduction. – De la nuque jusqu’au talon, il lui fait complet équipement.
D
Dôme (puy de) - Du nom de la divinité gauloise Dumias (équivalent au Mercure des Romains).
E
F
G
Goule : Substantif féminin. Gueule, gorge (du latin gula).
Un ors i vint corant goule baée.
(Aubéry le Bourgoing. – Roman du XIIIe siècle, Edit Tarbé, page 87).

Ce mot ne s’emploie guère chez nous qu’au figuré et pour désigner un défilé, une gorge resserrée entre des montagnes. – On appelle plus spécialement : Les Goules un plateau resserré que traverse, non loin de la base du Puy-de-Dôme, la route impériale de Clermont à Limoges. Ce passage est très-dangereux en hiver à cause de la neige qui s’y amoncèle en grande quantité et empêche de reconnaître la Route.

Gour : Substantif masculin. Gouffre (du latin gurges). – On cite plus particulièrement, dans la Basse-Auvergne, le gour de Tazana, dans le canton de Manzat, près Riom. C’est un lac circulaire qui occupe l’emplacement d’un ancien cratère. Ce lac a une profondeur considérable, tellement que la tradition populaire le donne comme n’ayant pas de fond. Toutefois les sondages ont constaté une profondeur d’environ 200 mètres.

Le gour Saillant, à Thiers, gouffre formé par la Durolle, petite rivière qui en cet endroit tombe d’une hauteur de cinq à six mètres.

Le mot gour ou gord désignait autrefois soit un gouffre, soit une pêcherie ou gouffre artificiel formé par les pécheurs dans les rivières.

En vain fuions-nous les gords.
(Luc de la Porte. – Traduction d’Horace. – Cité par Raynouard.)
Por les gors qui en Loire sont.
(Roman de Parthenopeus de Blois. – Ibidem.)
Item appartient audit prieuré un gord… qui est une pescherie dans la rivière entre les deux isles.
(Charte citée dans Ducange au mot gordus.)
C’est avec ce dernier sens de pêcherie que le mot gord figure dans le Dictionnaire de l’Académie.
Gouttes (puy des) - Grand cône de scories en partie détruit par l’éruption du puy Chopine. Strictement contemporain du premier Lemptégy, autour de 30000 ans. Une Goutte (du latin gutta) est une source. Fait exceptionnel dans la Chaîne des Puys, ce volcan en comportait deux. L’une, dans le fer à cheval enserrant le puy Chopine, a longtemps alimenté un petit étang (la Choupina). L’autre, à l’extérieur du côté de Lemptégy, captée en galerie au XVIIIe siècle par les bénédictins de St Alyre, exploitants du domaine de Côme, alimente la « Fontaine des Pères ». Ces deux sources émergent à la faveur d’une faille importante sur laquelle s’alignent huit volcans, de Lemptégy à La Raviole.
H
I
J
K
L
Las Champs : Laschaps (1165) ; La Chalm (1305). L’étymologie de ce lieu vient de la position du village au milieu des bruyères que l’on appelait jadis la chalm.
ou bien
Racine préceltique kal-m. Plateau dénudé, terre inculte, rocheuse.
Lemptégy ou Lemptéguy ou Lantégy (puy de) - Double cône de scories, âgé de 30.000 ans environ, totalement arasé par une carrière de pouzzolane ouverte en 1945 : c’est le « volcan à ciel ouvert ». Les appellations anciennes : montagne d’Antezi (1367), ou d’Antezil (XIIIe-XVe siècle) montrent qu’il y a eu accolement d’article et qu’on devrait écrire : puy de l’Antégy. - l’origine est probablement dans une propriété foncière gallo-romaine, d’un nom d’homme latin Antius ou Anticius, qui aurait pu donner : soit Antici-acum (le champ d’Anticius) devenu Anticy, soit Antii-villa (la ferme d’Antius) devenu Antiville.
M
Maillot : Substantif masculin. Marcotte ; bouture de vigne, crossette.
– En la cartayrada plantad hy entron MDCCCXVI malhols.
(Vieux Traité d’Arpentage, cité par Raynouard.)
Traduction. – En la cartonnée plantée y entrent 1816 maillots.
Par extension, on appelait autrefois maillot une vigne nouvellement plantée ; ce que nous appelons plantier (Voyez ce mot.)
– Le suppliant print… son fessouer… pour aler houyer ou fougier en ung mailhol ou vigne nouvellement plantée.
(Titre de 1458. – Ducange, au mot Maleollus.)
N
Narse : Substantif féminin. Marécage. Lieu tourbeux pénétré d’eau, dont le sol mouvant tremble et cède sous les pieds.

Les narses, très-communes dans les pâturages qui environnent le Mont-Dore, ont une origine remarquable. Presque toutes ont été primitivement des lacs ou des amas d’eau plus ou moins étendus. Des plantes appartenant à la grande famille des mousses, des splaignes, envahissent ces amas d’eau et finissent après un temps plus ou moins long par les convertir en marais. Ces splaignes croissent et se développent à la surface des eaux. Elles forment sur les bords une sorte de ceinture flottante qui peu à peu gagne d’étendue en allant de la circonférence au centre. Mais, en même temps, la vie se déplace. Les plantes s’allongent et poussent continuellement du haut, tandis que la sève et la vie se retirent progressivement des parties inférieures. Surchargées alors par l’accroissement de l’extrémité supérieure, ces parties mortes se submergent et s’enfoncent insensiblement jusqu’à ce qu’enfin elles atteignent le fond du lac ou de la pièce d’eau. Le lac ainsi envahi n’est plus qu’une masse spongieuse toute imprégnée d’eau, qui va sans cesse s’épaississant et s’affermissant, et qui finit par se tasser de manière à former un sol résistant.

Quoi qu’il en soit, ces sortes de prairies sont dangereuses à traverser. On conçoit que les fondrières y abondent. Ce sont ces fondrières qu’on désigne plus particulièrement par ce nom de narse.

La narse d’Espinasse, près de Randanne, à peu de distance de la route de Clermont au Mont-Dore, est très-connue des botanistes, qui y récoltent des plantes de marais fort intéressantes. Elle occupe l’emplacement d’un lac qui s’était lui-même formé dans un ancien cratère, situé à la base méridionale d’un cône volcanique appelé le Puy-d’Enfer.

On trouve dans le département du Puy-de-Dôme plusieurs habitations dénommées la Narse ou les Narses. Toutes occupent l’emplacement d’anciens étangs ou marécages desséchés par le temps ou l’industrie humaine.

O
P
Paugnat : origine latine ou romane, nom d’un homme Paulinius plus le suffixe acum.
Puy : Substantif masculin. On donne ce nom à toutes sortes de montagnes, de hauteurs, quelles que soient leur forme et leur dimension. Ainsi, le Puy-de-Dôme, le Puy-de-Pariou, le Puy-de-Crouel, le Puy-Chopine, le Puy-de-Sarcouy, le Puy-de-Saint-Romain, le Puy-de-Mur au-dessus de Dallet, et cetera. quoique ayant une même dénomination, sont des montagnes bien dissemblables dans leur aspect extérieur aussi bien que dans leur élévation et la nature de leur sol.

– Quand on dit : La chaîne des Puys, ou simplement : Les Puys, on désigne spécialement la rangée des cônes volcaniques connue sous le nom de Monts-Dômes.

Cette dénomination dérivée du latin barbare podium, a été employée dès l’origine de la langue pour désigner des montagnes.

Rollans regard ens puit et ens valée. (Roman de Roncevaux)
On disait même autrefois puier pour : monter, gravir.
Il chercha montaignes et valées si hautes et si perilleuses que nus n’i peust puier.
(Chronique de St-Denis. – Recueil des historiens
de France, tome iii, page 312).
Q
R
S
Sarcoui ou Sarcouy (Grand et Petit) - Le nom Sarcoui viendrait d’une déformation phonétique de « cercueil ». Une caverne est creusée dans le dôme du Grand Sarcoui. Il s’agit d’une carrière du Moyen Âge, d’où l’on extrayait le trachyte pour la fabrication des sarcophages.
T
U
V
Varenne : Substantif féminin. Terre sablonneuse et maigre. Ce mot est le radical du mot français Garenne. Mais Garenne ne désigne plus seulement la terre, et s’applique en même temps au sol et à la superficie.
La ville de Linières est assise en pays de Varenne et mesgre, néantmoins abondant en seigle, avoine, et cetera.
(Chauméau. – Histoire du Berri, Lyon, 1566.)

Plusieurs bourgs, villages ou hameaux, sans compter les terroirs ou lieux dits, ont conservé le nom de Varenne que leur a sans doute valu la nature du terrain qui les environne. Ainsi, pour ne citer que les principaux : Varennes-sur-Morges; Varennes, près Sauxillanges; Varennes, près Saint-Clément de Régnat; Varennes, près Chanonat; Charbonnières-lès-Varennes, près Riom, et cetera.

Vergnes (Les) : origine gauloise verno, ancien occitan vernha, aulnes. Ar Vernha : Pays de l’Aulne
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