Ce n’est pas le moindre des paradoxes que le volcan le moins connu des Auvergnats se cache … au cœur même de Clermont-Ferrand : le « Maar » du Fond de Jaude, ou bien des « Salins ». La place de Jaude, véritable centre de la ville, est en effet construite sur un ancien cratère de maar. Son marais existant évidemment encore à l’époque Gallo-Romaine, en témoigne.
Ce maar s’étendait du Fond de Jaude, Avenue Julien, jusqu’aux abords de Chamalières. La butte de la cathédrale, quant à elle, est le témoin de l’anneau de tuf de ce maar. Toutes les caves de ce quartier sont creusées dans ce matériau : l’École Normale d’Instituteurs, le bas du Montaudoux, l’Hôtel-Dieu, la nouvelle Préfecture, la Cathédrale … sont construits sur ce qu’on appelle le « Plateau Central ».
C’est un vaste arc, un bord du cratère du « Maar », où l’explosion violente a accumulé les débris pulvérisés marno-calcaires et argileux.
Sous l’action de la silice et du gaz carbonique (carbonate de calcium), ces fragments ont durci. Aujourd’hui c’est un genre de tuf volcano-sédimentaire dans lequel ont été creusées les caves nombreuses du Haut-Clermont.
Quand vous déambulez de la Place Regensbourg aux Salins, de la Banque de France, par l’Avenue Julien, jusqu’au Fond de Jaude, vous êtes dans la circonscription de la bouche d’explosion.
Le maar de Jaude est plus ancien que la chaîne des Puys proprement dite (environ 150.000 ans), ce qui explique l’émoussé de sa morphologie volcanique. Sa présence n’a pas été sans poser certains problèmes de construction. Autre conséquence indirecte de ce volcanisme, plusieurs sources minérales et fontaines pétrifiantes jaillissent dans cette partie de la ville.