| L’orge (Hordeum vulgare) | |
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| Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : monocotylédones (Monocotyledonae) | Super-ordre : commélinidés (Commelinidae) | Ordre : poales (Poales), Cypérales (Cyperales) | Famille : poacées (Poaceae) | Sous-famille : | Genre : | Sous-genre : | Espèce : Hordeum vulgare [Linné, 1753], Hordeum aegiceras [Nees ex Royle], Hordeum distichon [Linné, 1753], Hordeum hexastichon [Linné, 1753], Hordeum hexastichum [Linné], Hordeum irregulare [Aberg & Wiebe], Hordeum sativum [K. Jess., 1863], Hordeum sativum [Pers.] | Variété : | Nom commun : orge | Nom populaire : escourgeon |
| | | | Gerste, sechszeilige Gerste, zweizeilige Gerste, Saat-Gerste | | barley, pearl barley, six-rowed barley, two-rowed barley | | | | garagarr | | | | | | | | ordi | | | | | | jecam | | almindelig byg, byg | | eòrna, òrna | | cebada | | harilik oder, mitmerealine oder | | | | ohra, monitaho-ohra, pelto-ohra | | orge | | | | cevada, orxo | | | | | | | | árpa | | | | bygg | | orzo | | paprastàsis miẽžis | | | | geescht | | јачмец | | | | | | bygg | | | | gerst | | jęczmień zwyczajny sześciorzędowy | | cevada | | | | ячмень | | | | | | ječmen | | bjugg, fyrradigt korn, sexradigt korn, sexradskorn, stjärnkorn, tvåradigt korn, tvåradskorn | | | | | | Hordeum vulgare |
| Étymologie latine | Hordeum vulgare : Hordeum, i, nom : « orge ». Du mot latin hordeo, hérissé ; épis hérissés d’arêtes. Étymologie : d’origine indo-européenne, cf. vieux haut allemand gersta. |
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| Généralités |
| Catégorie de plante | | Plante herbacée annuelle. |
| Port de la plante |
| Hauteur de la plante | Les tiges de l’orge ont de 60 à 90 centimètres. |
| Espèces semblables | Il existe de nombreuses espèces sauvages d’orges. |
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| Description de la racine | La racine de l’orge est fibreuse. |
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| Description de la tige | Les tiges sont robustes et dressées. |
| Couleur de la tige |
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| | Dimension des fruits |
| Couleurs des fruits |
| | Fructification | | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| Pérennité |
| Plantation |
| Multiplication | On distingue l’orge de printemps, semée en février, de l’orge d’hiver, appelée escourgeon, semée en octobre. L’orge est normalement une céréale d’hiver, même s’il arrive qu’elle soit semée au printemps dans les régions méditerranéennes. |
| Entretien |
| Croissance |
| Récolte |
| | Longévité |
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| Utilisations culinaires | | La farine d’orge est inférieure à celle du seigle. La farine d’orge ne permet pas la fabrication de pain ; l’absence de gluten qui est élastique doit être compensée par le mélange avec de la farine de froment ; elle peut alors être panifiée. Selon la façon dont le grain est décortiqué, on obtient l’orge mondée, l’orge écossaise ou l’orge perlée. L’orge permet de fabriquer de la bière, de la cervoise, des bouillies (orge perlée) et des ragoûts ; on la met dans les pâtés, croquettes, puddings. La farine d’orge épaissit les sauces et ajoute un goût sucré aux aliments. On peut cuire l’orge telle quelle ou avec du riz (s’il s’agit d’orge perlée). L’orge perlée nécessite environ 30 min de cuisson et n’a pas besoin de tremper. L’orge est une excellente source de fibres solubles. | Soupe à l’orge | Ingrédients pour 4 personnes : 60 g d’orge perlé 1/2 céleri 2 carottes 2 pommes de terre 1/2 chou blanc (facultatif) 1 poireau 2 cuillerées à soupe d’huile ou de beurre 1 os de jambon bien charnu 300 g de jambon de la noix sel, poivre du moulin | Peler les carottes et les pommes de terre et les couper en petits dés ; enlever les fils du céleri et couper en dés ; enlever les grosses côtes du chou blanc ; couper le chou en lamelles ; nettoyer le poireau ; enlever la moitié du vert ; couper en rondelles ; faire sauter le céleri, les carottes et le chou dans une casserole avec un peu d’huile ou de beurre ; ajouter ensuite l’orge, le poireau et l’os de jambon et recouvrir d’eau. 30 minutes avant de servir, ajouter le jambon. Saler et poivrer. | Minestrone hivernale à l’orge et à la sauge | Ingrédients pour 6 personnes : 90 ml d’huile d’olive 90 g de lardons (bacon fumé) 1 gros oignon coupé en dés 2 carottes coupées en dés 3 ciboules (le blanc seulement) hachées 1-2 gousses d’ail, finement émincées 8 feuilles de basilic déchiquetées 1 1/2 c. à soupe de persil italien ciselé 8 feuilles de sauge 3 tiges de thym 3 feuilles de chou de Savoie hachées sel et poivre du moulin 2.25 litres de bouillon de volaille 2 pommes de terre moyennes, pelées et coupées en dés 180 ml d’orge perlée 375 ml d’haricots verts ou jaunes - extrémités enlevées, hachés | Peler et couper tous les légumes ; Dans la marmite, faire rissoler les lardons sur feu moyen quelques minutes, le temps que le gras fonde ; Mettre dans la marmite les oignons, la carottes, les ciboules, l’ail et les fines herbes ; laisser cuire 5 minutes ; Ajouter les feuilles de chou ; saler et poivrer ; laisser cuire 5 minutes ; Verser le bouillon, couvrir et porter à ébullition; Ajouter les pommes de terre et l’orge perlé ; laisser mijoter doucement pendant 10 minutes ; Ajouter les haricots ; continuer la cuisson pendant 15 minutes ou jusqu’à ce que les légumes soient bien cuits ; Retirer les feuilles de sauge et de thym ; servir chaud avec un filet d’huile d’olive et un tour de moulin de poivre. | Soupe aux légumes, à l’orge et à la crème | 2 litres d’eau 250 ml de crème aigre 100 g d’abats - gésiers et cœurs de volaille 100 g de champignons 4 c. à s. D’orge perlé 4 c. à s. de petits pois frais 2 c. à s. D’aneth ciselé 1 c. à s. de beurre 125 ml d’haricots verts 3 pommes de terre 1 carotte sel et poivre | Parer les légumes et couper en morceaux; Dans une casserole, mettre les abats, les carottes, les haricots verts et les petits pois ; recouvrir avec 2 litres d’eau ; amener au point d’ébullition ; réduire le feu et cuire pendant 20 minutes jusqu’à ce que les légumes soient cuits mais encore en forme ; Egoutter au-dessus d’une casserole ; réserver; Dans une poêle, faire fondre le beurre ; verser l’orge perlé et Laisser cuire 1-2 minutes pour que les grains soient bien enduits de beurre sans coloration; Mettre l’orge dans la casserole contenant le bouillon de cuisson ; Amener au point d’ébullition ; baisser le feu et laisser cuire 10 minutes ; Ajouter les pommes de terre coupées en cubes, les champignons et continuer la cuisson pendant 20 minutes ; Remettre les premiers légumes cuits ainsi que les abats ; saler et Poivrer ; réchauffer le tout; Servir dans une soupière avec un bol de crème aigre à part dans laquelle on aura incorporé l’aneth ; servir une grosse cuillère de crème sur chaque potage. |
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| Histoire | L’orge est cultivée depuis les temps les plus anciens et on ne l’a jamais trouvée dans la nature. |
| Littérature | Situation critique des troupes de Pompée | Lors de la guerre civile, les armées de César et de Pompée se sont affrontées au nord de la Grèce, notamment autour de Dyrrachium, une presqu’île en Illyrie (48 avant JC). | Caesar, quo facilius equitatum Pompeianum ad Dyrrachium contineret et pabulatione prohiberet, aditus duos, quos esse angustos demonstravimus, magnis operibus praemunivit castellaque his locis posuit. Pompeius, ubi nihil profici equitatu cognovit, paucis intermissis diebus, rursum eum navibus ad se intra munitiones recepit. Erat summa inopia pabuli, adeo ut foliis ex arboribus strictis et teneris harundinum radicibus contusis equos alerent ; frumenta enim quae fuerant intra munitiones sata consumpserant. Cogebantur Corcyra atque Acarnania longo interjecto navigationis spatio pabulum supportare, quodque erat ejus rei minor copia, hordeo adaugere atque his rationibus equitatum tolerare. Sed postquam non modo hordeum pabulumque omnibus locis herbaeque desectae, sed etiam frons ex arboribus deficiebat, corruptis equis macie, conandum sibi aliquid Pompeius de eruptione existimavit. C. Julius Caesar, De bello civili, 3, 58 | Pour maintenir plus facilement la cavalerie de Pompée près de Dyrrachium et l’empêcher d’aller au fourrage, César a fortifié d’avance à l’aide de grands ouvrages les deux accès dont nous avons montré qu’ils étaient étroits et a placé des fortins à ces endroits. Quand Pompée a appris qu’on n’obtenait pas de résultats avec la cavalerie, il l’a de nouveau ramenée par bateau, chez lui, à l’intérieur des retranchements, après un espace de quelques jours. Il y avait un très grand manque de fourrage, à tel point qu’ils nourrissaient les chevaux de feuilles détachées des arbres et de racines tendres de roseaux qu’on broyait ; car ils avaient consommé tout le blé qui avait été semé à l’intérieur des retranchements. Ils étaient obligés de faire venir le fourrage de Corcyre et d’Acarnanie, sur une longue distance par mer, et parce qu’il n’y en avait pas assez, ajouter de l’orge et, à l’aide de ces moyens, entretenir les chevaux. Mais après que non seulement l’orge, le fourrage et l’herbe coupée, mais que même le feuillage des arbres manquait partout, Pompée, vu que les chevaux étaient affaiblis et maigres, a estimé qu’il devait tenter une sortie. César, La guerre civile, 3, 58 | Disette dans l’armée de César | Pendant la guerre civile entre César et Pompée, il arrivait, dans le nord de la Grèce, que les Césariens manquaient de nourriture, alors que les Pompéiens avaient tout en abondance (48 avant JC). | Ipse autem, consumptis omnibus longe lateque frumentis, summis erat in angustiis. Sed tamen haec singulari patientia milites ferebant. […] Non illis hordeum cum daretur, non legumina recusabant ; pecus vero, cujus rei summa erat ex Epiro copia, magno in honore habebant. Est etiam genus radicis inventum ab iis qui fuerant in alaribus, quod appellatur chara, quod admixtum lacte multum inopiam levabat. Id ad similitudinem panis efficiebant. Ejus erat magna copia. Ex hoc effectos panes, cum in conloquiis Pompeiani famem nostris objectarent, vulgo in eos jaciebant ut spem eorum minuerent. C. Julius Caesar, De bello civili, 3, 47, 4 - 3, 48, 2 | César au contraire, vu que tout le blé avait été épuisé sur une vaste étendue, se trouvait dans une situation extrêmement critique. Mais les soldats la supportaient pourtant avec une endurance exceptionnelle. […] Ils ne refusaient ni l’orge, si on leur en donnait, ni les légumes à cosse ; mais le mouton, dont il y avait une grande abondance en provenance de l’Épire, était très apprécié par eux. En outre une espèce de racine, appelée chara, a été découverte par ceux qui faisaient partie des cavaliers auxiliaires : additionnée de lait, elle allégeait beaucoup la disette. Ils en faisaient quelque chose qui ressemblait à du pain. Il y en avait une grande quantité. Comme, dans les entretiens avec les Pompéiens, ceux-ci jetaient à la face de nos soldats qu’ils souffraient de la faim, les nôtres leur lançaient en foule des pains faits de ce chou pour diminuer leurs espoirs. César, La guerre civile, 3, 47, 4 - 3, 48, 2 | Les deux mulets et les brigands | Muli gravati sarcinis ibant duo ; unus ferebat fiscos cum pecunia, alter tumentes multo saccos hordeo. Ille, onere dives, celsa it cervice, eminens clarumque collo jactans tintinnabulum ; comes quieto sequitur et placido gradu. Subito latrones ex insidiis advolant interque caedem ferro mulum sauciant, diripiunt nummos, neglegunt vile hordeum. Spoliatus igitur casus cum fleret suos, « equidem », inquit alter, « me contemptum gaudeo ; nam nil amisi nec sum laesus vulnere. » Hoc argumento tuta est hominum tenuitas ; magnae periclo sunt opes obnoxiae. Phaedrus, Fabulae Aesopiae, 2, 7 | Deux mulets chargés de bagages s’avançaient ; l’un portait des paniers avec de l’argent, l’autre des sacs gonflés d’une masse d’orge. Le premier, riche par son fardeau, s’avance la tête haute, faisant l’important et balançant à son cou une clochette sonore ; son compagnon le suit d’un pas tranquille et paisible. Soudain des brigands accourent d’une embuscade et, au milieu du massacre, blessent de leur fer le mulet, pillent la monnaie, négligent l’orge sans valeur. Alors, comme le mulet dépouillé pleurait son malheur, « en tout cas », dit l’autre, « je me réjouis d’avoir été méprisé ; car je n’ai rien perdu et je n’ai pas été blessé du tout. » Comme on le voit d’après cet exemple, la pauvreté des hommes apporte la sécurité ; les grandes richesses sont exposées au danger. Phèdre, Fables ésopiques, 2, 7 |
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