| Le frêne commun (Fraxinus excelsior) | |
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| Généralités | Le frêne commun est une essence ligneuse caractéristique des forêts européennes, très appréciée pour son bois dur et son feuillage ornemental. |
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| Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : astéridés (Asteridae) | Ordre : gentianales (Gentianales), scrophulariales (Scrophulariales) | Famille : oléacées (Oleaceae) | Sous-famille : fraxinées (Fraxineae) | Genre : frênes (Fraxinus [Linné]) | Genre : | Espèce : Fraxinus excelsior sp. [Linné] | Variété : | Nom commun : frêne commun, frêne élevé | Nom populaire : frêne, grand frêne, gaillac des allemands, frêne à feuilles aiguës, quinquina d’Europe, langue d’oiseau |
| | | | gemeine Esche, gewöhnliche Esche, Esche | | common ash, ash, weeping ash | | | | lizar arrunta | | | | | | | | freixe de fulla gran | | | | frassu | | bijeli jasen | | almindelig ask, ask | | nuin, craobh uinnseann | | fresno común, fresno, fresno de Bizkaia, fresno de Vizcaya | | harilik saar, saarepuu, saarn, saarnas, suar | | | | saarni, lehtosaarni | | frêne | | | | freixo | | | | | | φράξος ο ψηλός, μελία | | magaskõris, frasân, szomorú kőris | | fuinnseog | | evrópuaskur, askur | | frassino, frassino maggiore | | parastais osis | | | | | | | | | | | | ask | | | | gewone es | | jesion wyniosły | | freixo | | frasinul comun | | ясень обыкновенный | | | | jaseň štíhly | | veliki jesen | | ask | | jasan ztepilý | | | | Fraxinus excelsior |
| Étymologie latine | Fraxinus du mot grec frassô, je clos, ou phraxis, « haie »; arbre servant à faire des clôtures ou du latin fraxinus, « foudre », car isolé, il attire la foudre. Le nom spécifique excelsior signifie « plus haut », peut-être par comparaison avec le frêne à fleurs ou orne (Fraxinus ornus). |
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| Généralités | Essence de lumière, c’est un arbre de grande taille pouvant atteindre plus de 30 m de hauteur et 1 m de diamètre ; son tronc est droit, assez lisse, gris vert ; son couvert est léger. | |
| Catégorie de plante | | Arbre à feuilles caduques. | |
| Port de la plante | Le port du frêne est érigé avec une cime irrégulière, arrondie et clairsemée. À l’état isolé, son houppier est ample et assez lâche, porté haut, cylindrique, et les branches principales sont dressées presque à la verticale. Sa silhouette est plus fine en forêt, restant toujours assez claire. Les rameaux du frêne remontent à leur extrémité. | |
| Hauteur de la plante | Arbre de grande taille, le frêne atteint habituellement de 35 à 40 mètres de hauteur pour 1 mètre de diamètre. À sa pleine maturité à 20 ans, il peut atteindre 50 m de hauteur, 12 m de largeur et 2 m de diamètre. Le frêne de Transoco au Portugal, dépasse 50 m de hauteur et 7 m de diamètre. |
| Remarques | Le genre comprend soixante cinq espèces d’arbres à croissance rapide, originaires de l’hémisphère Nord. |
| Espèces semblables | Autre frênes européens :- le frêne à feuilles étroites ou frêne oxyphylle (Fraxinus angustifolia) (bords de Méditerranée).
- le frêne à fleurs ou frêne à manne ou orne (Fraxinus ornus), une essence rare, n’est présent qu’au Sud des Alpes, principalement sur les versants raides au sol très calcaire. Le frêne à fleurs est cultivé dans les régions méditerranéennes (Corse, Italie) pour ses tiges dont on extrait une substance sucrée, la manne.
Le frêne à fleurs se distingue par des belles fleurs blanches, en plumeau odorant, en mai. Chaque fleur a 4 longs pétales.
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| Description de la racine | Le frêne est un arbre à racine pivotante. Son enracinement est profond et étendu, ce qui lui permet, d’une part, d’assurer une bonne protection des sols, et, d’autre part, de participer activement à l’épuration des eaux. |
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| | Couleur de la tige | L’écorce est grisâtre, gris pâle, gris verdâtre à beige cendré. Les rameaux sont glabres et luisants, gris clair ou gris olivâtre. Les bourgeons sont noirs. |
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| Description des feuilles | Les feuilles du frêne sont opposées (caractères des oléacées), composées, et pétiolées ; elles se divisent en un nombre impair de folioles (feuilles imparipennées). La paire de feuilles opposées est à angle droit avec la paire précédente. Les feuilles sont composées de de 7 à 15 folioles, 11 en moyenne. Les folioles sub-sessiles (sans pétioles) s’insèrent directement sur la nervure principale, seule la dernière foliole est pétiolée. Les folioles sont lancéolées (en forme de lance), irrégulièrement et finement, mais visiblement, dentées, à sommet et à base pointus. Les folioles possèdent plus de dents que de nervures latérales. Il existe une variété « Monophylla » à feuilles entières ou, parfois, à 3 folioles seulement. | | Il est facile d’identifier le frêne par son gros bourgeon terminal, noir et velouté, et de forme quadrangulaire pyramidale. Les bourgeons latéraux plus petits et globuleux, sont opposés, noir également, au dessus de coussinets foliaires semi-circulaires très marqués. | |
| Dimension des feuilles | Longueur du limbe : de 10 à 20 cm. Folioles : environ 5 à 12 cm de longueur et 3 à 4 cm de largeur. Bourgeons terminaux : environ 5 à 10 mm. |
| Couleurs des feuilles | Les folioles sont glabres, faiblement luisante sur les deux faces. Elles sont vert foncé uni au dessus (vert clair par transparence), plus pâles et à nervures légèrement velues sur le dessous. Les folioles virent au jaune à l’automne. Les folioles sont très cassantes. Ses bourgeons sont d’un gris foncé, presque noirs. | |
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| | Sols | | Le frêne peut être trouvé sur tous les sols sauf ceux acides (au-dessus de pH 5,5). Il a une préférence pour les sols riches en substances nutritives (azote), profonds, aérés et frais, mais bien drainés, ni détrempés, ni marécageux. Sols glaiseux ou argileux, alluviaux, colluviaux, à bonne teneur en calcium. |
| | Climats | | Le frêne résiste aux grands froids mais ses fleurs et ses bourgeons craignent les gelées printanières tardives. |
| | Espèce associée | En forêt, le frêne se trouve en mélange, spécialement avec le chêne pédonculé. Son couvert clair est favorable au développement des sous-étages herbacés et arbustifs, ce qui peut limiter la régénération naturelle d’autres essences. Pour avoir un sous-étage intéressant, le frêne doit donc être en mélange. |
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| Le frêne commun est un arbre originaire d’Europe, à l’exception de la partie sud de l’Espagne, et d’Asie occidentale (Iran, Caucase, Russie). |
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| Distribution globale | Indigène en Europe, Scandinavie, Russie jusqu’à la Volga (Saint-Pétersbourg), on le rencontre aussi en Amérique du Nord jusqu’au Mexique, et en Asie jusqu’à Java. On le trouve presque partout en France sauf dans le Sud-est. Il prospère sur les plateaux calcaires recouverts d’argile en Nord-Picardie, Champagne, Ardennes et Franche-Comté. Il couvre 2,6 % de la forêt française. Surface boisée en France en 1994 : 370 635 ha. |
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| Généralités | Le bois de frêne prend une belle couleur dorée en vieillissant. Il est parfois ondé et souvent marqué au cœur de veines comme de l’olivier : il porte alors le nom de frêne olivier. |
| Propriétés du bois | Le bois de frêne est recherché pour sa grande résistance mécanique et sa flexibilité. Bois dur, élastique et très résilient, pas cassant. Rétractabilité : retrait total moyen à fort. Moyennement nerveux à nerveux (selon la vitesse de croissance). Résiste bien en compression. Résiste très bien en traction et surtout flexion. Résiste au choc. Stabilité : assez bonne, travaille peu. Sensibilité aux insectes : grande, souvent attaqué par des lyctides. Sensibilité aux champignons : assez bonne. Résistance aux intempéries : limitée, au sec très durable. |
| Aspect du bois | | Blanc nacré, souvent avec reflets nacrés, un peu rosés, verts ou bistres. Veines brunâtres. Aubier très fin non distinct. La structure de son bois est hétérogène, à zone poreuse très nette. Fil sensiblement droit sans ondulation importante ni contrefil. Grain assez grossier. Ses cernes d’accroissement (cernes > 5 mm) sont visibles à œil nu. Fine maillure sur quartier. | Coupe longitudinale | | Coupe tangentielle | | Coupe radiale | |
| Loupe | La loupe de frêne croit de préférence dans des zones de bocages, car la loupe est le résultat d’un élagage périodique. Cette essence fut beaucoup utilisée dans les meubles Bressans du XVIIe et XVIIIe siècle, ainsi que dans le Dauphiné aux mêmes périodes. On la trouve parfois teintée de couleurs différentes dans les marqueteries du XVIIIe siècle. |
| Loupe blanche | |
| Loupe olivier | Chez les vieux arbres, on rencontre le « cœur noir » (Frêne olivier). Cette variété est obtenue à partir des mêmes billes que la loupe de frêne blanche. En effet, le frêne dit « olivier » est dû à la présence d’un cœur noir qui lui donne cet aspect et qui est très recherché pour sa valeur décorative. Très utilisé dans les années 1970-1980 par les fabricants de meubles américains. Depuis le marché s’est déplacé sur l’Asie. |
| Densité du bois | Dureté : mi-dur, mi-lourd. Poids : de 0,65 kg par dm³ à 0,80 kg par dm³ environ. |
| Travail du bois | | Le travail du bois de frêne assez facile, mais il est difficile à scier (encrassement des lames). Il se cintre bien, se ponce et se colle facilement, prend bien les peintures et les vernis. Il est peu fissible. Les qualités dures ont tendance à se fissurer pendant le rabotage. Séchage assez délicat mais rapide. Bois difficilement imprégnable. |
| Utilisations du bois | | Le bois de frêne est utilisé d’une façon générale tout ce qui doit être résistant mais supporter des fléchissements, des torsions ou des secousses. Lutherie. Ebénisterie : - les frênes particulièrement recherchées pour leur bois sans nœuds qui est utilisé en ébénisterie,
- les grosses billes des meilleurs exemplaires fournissent un bois de déroulage utilisé en placage,
- racines et loupes sont utilisées en ébénisterie (« ébène gris »).
Nombreux usages en menuiserie : - éléments cintrés pour sièges,
- carcasses de meubles,
- aménagements intérieurs, décoration
- articles de jardin
- planchers.
Tonnellerie. Articles de sport : - raquettes de tennis : de grands champions de tennis utilisaient les raquettes en frêne,
- skis : bois utilisés pour les premiers skis,
- battes de hockey, queues de billards, bâtons de polo, bâtons de policiers, …
- arcs,
- crosses de fusils,
- on en faisait des lances (on plantait des frênes près des châteaux-forts),
- javelot d’Achille, arc de Cupidon, c’était par excellence le bois des lances, des javelots, des harpons, des flèches.
Construction aéronautique : - bois de cintrage,
- les premières hélices d’avions étaient en frêne …
Construction automobile : - le bois de frêne est remarquable surtout pour sa flexibilité, on l’a utilisé pour la fabrication des premières voitures à moteur,
- sièges des véhicules de transports urbains,
- pièces de wagons.
Construction navale : - pour les quilles et les membrures de canoës,
- gouvernails,
- bras de catamarans en lamellé collé,
- les rames et les avirons sont en général confectionnés à l’aide de ce bois.
Charronnage : - il a été très utilisé en agriculture (moins aujourd’hui) pour tout ce qui nécessitait de fortes contraintes comme les roues et pièces maîtresses de chariots, également pour les roues de charrette, …
- autrefois, il était utilisé pour fabriquer des moyeux, jantes et rayons de roues,
- diverses pièces de carrosses et de voitures de luxe, tels la membrure, la caisse, les timons étaient en bois de frêne,
- bâtis de machines agricoles.
Tournerie. Manchisterie : - son bois résiste parfaitement aux chocs ; cette qualité le destine aux manches d’outils frappants, maillets, outils en bois (râteaux), manches de bêches, barrotage, échelles, cannes, sabots.
Bois de chauffage : - excellent combustible qui « tient » bien le feu,
- il brûle avec senteurs quand il est vert ou séché en raison de la faible teneur en eau même vert (de 30 % à 35 %) mais le séchage (jusqu’à 15 % d’eau) améliore l’efficacité,
- charbon de bois.
Ce n’est pas un bois de construction. Le bois de frêne est non durable et donc inapte aux emplois en extérieur. |
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| Utilisations médicinales | | Les feuilles de frêne sont inscrites à la pharmacopée française. Les feuilles et l’écorce sont utilisées en herboristerie et pharmacie. Depuis très longtemps, il jouit dans la culture populaire d’une forte réputation. Les feuilles sont connues pour leur pouvoir diurétique, antigoutteux et antirhumatismal. Elles sont riches en vitamines C et K ainsi qu’en sucres. L’écorce de frêne est aromatique, tonique, astringente, fébrifuge et expectorante. L’écorce de frêne était anciennement utilisée comme substitut de l’écorce de quinquina. Le frêne est le « quinquina d’Europe », qui est tonique et fébrifuge. Feuilles et écorces en infusion ou décoctions. Infusion (feuilles : de 15 à 20 grammes par litre d’eau ; écorce : de 10 à 15 grammes par litre d’eau). | |
| Utilisations culinaires | | Ses feuilles, additionnées de levure, ont été utilisées dans la fabrication d’un breuvage fermenté très populaire : la frênette ou frênée qui favoriserait l’élimination des toxines. En Angleterre, ses fruits verts (les samares) conservés dans le vinaigre sont utilisés comme condiments. Les fruits se conservent dans le vinaigre, après être bouillis, et changés d’eau deux fois pour éliminer l’amertume. | | La frênette fermière | Pour un tonneau de 100 litres : 100 g de feuilles de frêne cueillies l’été et séchées à l’ombre, 150 g de chicorée torréfiée, 60 g d’acide tartrique, 75 g de levure fraîche, 5 kg de sucre, eau douce.
| Faire infuser les feuilles de frêne dans quelques litres d’eau bouillante. Passer sur un linge. Faire bouillir 150 g de chicorée et filtrer et ajouter à l’infusion de feuilles de frêne. Faire dissoudre ensemble le sucre et l’acide tartrique dans un peu d’eau tiède et laisser refroidir. Mélanger de même la levure. Mélanger les divers liquides et verser dans le tonneau. Ajouter de l’eau jusqu’à remplissage et laisser fermenter 11 jours sans fermer le tonneau. La boisson peut être tirée à la cannelle ou mise en bouteilles (avec un bouchon ficelé). Vous pouvez aussi utiliser 2 tonneaux de 50 litres, le second étant mis en fabrication quand on entame le premier. |
| Utilisations économiques | | Le frêne a souvent sur ses feuilles un liquide sucré (miellat) qui est récolté par les abeilles et fournit un mauvais miel. Les feuilles, récoltées à l’automne, servent de fourrage en montagne pour la nourriture des bestiaux. Souvent utilisé comme arbre d’alignement et pour fixer les berges et les talus. Essence forestière ; en sylviculture sont plantés exclusivement les mâles. L’écorce des jeunes rameaux était utilisée pour tanner les peaux. |
| Utilisations ornementales | | Le frêne est aussi un bel arbre d’ornement, avec de nombreuses variétés, à feuillage panaché, à rameaux jaunes, à port pleureur ou fastigié, naine … Son feuillage décoratif fait qu’on le plante souvent dans les parcs, dans les avenues et au voisinage des habitations. Il est surtout utilisé dans les grands jardins tant sa ramure est imposante. Il peut composer un magnifique tableau automnal associé ou non avec d’autres arbres avec sa magnifique couleur jaune d’or. Arbre d’alignement (par exemple la rue Ordener à Paris). |
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| L’écorce renferme des glucosides : la fraxine, le fraxétol, et de la rutine (vitamine P). En outre elle renferme des sucres, des résines et de l’acide malique. La fraxine est très diurétique et purgative. |
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| Histoire | Dioscoride : « Ses feuilles pilées en vin amaigrissent peu à peu ceux qui sont trop gras ». Pline l’Ancien pensait que les feuilles de frêne neutralisaient le venin de vipère : XXIV. (XIII.) [1] c’est en effet pour le bois que la nature a produit les autres arbres, et le frêne surtout en fournit en abondance. C’est un arbre élevé et rond ; la feuille en est pennée : il a été rendu très célèbre par les éloges d’Homère et par la lance d’Achille (Il. XX, 277). Le bois en est employé dans plusieurs ouvrages, Le frêne qui croît sur le mont Ida en Troade ressemble tellement au cèdre, que, l’écorce étant enlevée, il trompe les acheteurs. Les Grecs en ont distingué deux espèces : l’une longue et sans nœuds, l’autre courte, plus dure, plus foncée, à feuilles de laurier. Les Macédoniens donnent le nom de bumella à un frêne très grand, et dont le bois est très flexible. D’autres ont divisé les espèces d’après la considération de l’habitat, le frêne de plaine ayant le bols madré, celui de montagne l’ayant serré. Les auteurs grecs disent que les feuilles de cet arbre sont mortelles aux bêtes de somme, et inoffensives pour les ruminants. [2] En Italie elles ne font aucun mal, même aux bêtes de somme ; loin de là, dans les morsures des serpents rien n’est plus utile que de les appliquer sur les plaies, après avoir bu du suc exprimé de ces feuilles. Telle en est la vertu, que les serpents ne se mettent pas sous l’ombre que cet arbre projette, même le matin ou le soir, alors qu’elle est la plus longue, et que même ils s’en tiennent fort loin. Si on renferme (nous en avons fait l’expérience) un serpent entre un cercle de feuillage de frêne et un brasier, le reptile ira se jeter plutôt dans le brasier que dans le frêne. Par une merveilleuse bonté, la nature a placé la floraison du frêne avant la sortie des serpents, et la chute des feuilles de cet arbre après leur retraite dans leurs trous. |
| Littérature | Frêne hautain, forestier et champêtre L’arbre premier de tant d’arbres divers, L’arbre immortel au renom de mes vers, L’arbre aux serpents toujours odieux maître ; Le coudre rompt, mais tu te fais connaître Propre à la guerre et jamais de travers De toi tortu les monts ne sont couverts, Ainsi haut et droit toujours as voulu naître ; Je fais mes dards, pour tous mes arcs, de toi, Les forestiers en font de même moi, Et Panarèthe en fait les siens encore : Phébus aussi en patronne ses traits, Sa chaste sœur son carquois en décore, Ainsi au bois as tous noms satisfaits. Vauquelin de La Fresnaye |
| Religions | Essence de lumière, il était sacré pour de nombreuses civilisations, comme les scandinaves, les romaines et les grecques. |
| Magie | « Si un serpent avait à choisir entre se jeter dans un feu ou traverser l’ombre d’un Frêne, il choisirait le feu ». Serpent veut dire par extension maléfices, sortilèges, traîtrises, etc. Faire passer trois fois, avant le lever du soleil, un enfant malingre ou atteint de hernie au travers d’un Frêne fendu en long le guérira. Lors de la famine de la pomme de terre de 1846 à 1851, en Irlande, les émigrants en partance pour l’Amérique emportèrent chacun, comme talisman contre la noyade, un petit bout du Frêne sacré de Creevno. |
| Mythes | C’est l’un des arbres le plus chargé de Mythes et de symboles. Dans la mythologie grecque, le Frêne est l’arbre de Poséidon, qui est notamment le dieu de la mer et des séismes. Dans l’Iliade d’Homère, le javelot d’Achille était en frêne. Pour les Grecs, c’est le Frêne qui engendre la race de bronze, fille des Frênes, terrible et puissante. Les Méliades étaient les nymphes du Frêne, elles accompagnaient les Géants. Dans l’astrologie celtique, le frêne est vif, impulsif, exigeant, … Les Slaves attribuent au Frêne le pouvoir de repousser les serpents : on peut se reposer à son ombre sans crainte. | C’est surtout chez les peuples du Nord que les mythologies s’y réfèrent. Pour les Germains, c’est l’Arbre du monde ; le gardien de la pérennité de la Vie. Pour les Scandinaves, c’est Yggdrasil, le grand Frêne, l’Arbre du coursier d’Odin, l’arbre fondateur. Il supporte la voûte céleste et prend racine dans la Sagesse. Le monde d’Yggdrasil « Ses branchent couvrent tous les mondes et atteignent le ciel ». Sa première racine traverse les trois mondes souterrains et plonge dans l’Aésir, le monde inférieur des Ases (les dieux). Bilfrost, l’arc en ciel, réunit l’Aésir à l’Asgard, leur domaine céleste. Près de cette racine il y a la fontaine d’Urd, la plus vieille des trois nornes sur laquelle elle veille en gouvernant la destinée des dieux et des hommes. C’est une fontaine de jouvence où se fomente la Vie avec ses germes, ses ferments, ses semences. L’humus et l’eau en gardent les secrets. Un couple de cygnes y a élu domicile. Les dieux s’y réunissent pour tenir conseil. La deuxième racine atteint le niveau médian, celui des Thurses de givre, les Géants de glace. Elle abrite la source Mimir, interdite, mais qui donne science et sagesse. La troisième racine s’arrête au Niflheimr, le séjour des morts. C’est là qu’est la fontaine Hvergelmir qui alimente tous les fleuves de la Terre. C’est aussi le repaire de Nioggrh, le gigantesque serpent qui attaque le Frêne en rongeant sa racine. Les frondaisons sont peuplées d’animaux. L’aigle vit à la cime et tous les jours il attaque Nioggrh. C’est l’écureuil Ratatosk qui porte les messages de défis que l’aigle et le serpent s’adressent. Les jeunes pousses du Frêne sont broutées par quatre cerfs et la chèvre Heidrun ; elle alimente de son lait les guerriers d’Odin. Un coq d’or aide l’aigle pour surveiller l’horizon. Il préviendra les dieux à l’arrivée des Géants qui viennent pour détruire le monde. Comment résumer de façon plus concise ce monde qui est l’enjeux de luttes continuelles entre les forces de la vie et celles de l’anéantissement ? As la « rune dieu » est la quatrième rune de l’ancien Futhark. Cette rune est également connue comme Aesc, Asa, Ansuz et, dans une forme différente, Os. As trouve son origine bien avant les runes. Dans la tradition hindoue, c’est le son primordial sanskrit, qui créa l’univers présent. C’est le souffle divin, le önd, qui anime l’existence, la source divine à l’intérieur de l’être humain. As est un puissant contrôleur de la conscience et de toutes activités intellectuelles. Magiquement, cette rune invoque la force divine et l’on utilise dans les travaux visant à maintenir et à renforcer l’ordre. Cette rune symbolise le Frêne, l’un des arbres les plus sacrés de la Tradition nordique. L’arbre du monde universel, Yggdrasill, l’axe cosmique reliant les modes, est un Frêne. Le Poème runique anglo-saxon nous dit que : Le Frêne est très haut /(et) très cher aux hommes, /ferme sur sa base /il tient sa place correctement /bien qu’il soit attaqué /par beaucoup d’ennemis. |
| Symboles | En héraldique, le frêne est la marque de l’amitié fidèle (il repousse les serpents). Le frêne, très chargé symboliquement, représente entre autres, la sagesse, la féminité, le lien entre la terre et le ciel, ses racines communiquant avec le séjour des morts. |
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