L’église paroissiale Notre-Dame de la Consolation de Porreres est l’édifice le plus important de la ville ; le bâtiment a 84 mètres de longueur, 17 mètres de largeur et 25 mètres de hauteur. Par sa taille et par sa richesse artistique l’Església de Nostra Senyora de la Consolació de Porreres est considérée comme la cathédrale de la Majorque rurale. En raison de l’accroissement de la population de la ville, le curé Gaspar Llompart et les Jurés de la ville décidèrent la construction d’une nouvelle église paroissiale, plus grande que les précédentes. Les travaux de construction furent confiés au maître d’œuvre Oliver et commencèrent en 1666 ; la nef ne fut achevée qu’en 1714, presque 50 ans plus tard. Le frontispice de l’église se compose de quatre niveaux séparés par des corniches ; l’entrée principale est un grand portail à linteau qui repose sur des colonnes romanes ; au-dessus du linteau se trouve une effigie de Notre-Dame de la Consolation, la titulaire de l’église. À droite du portail se dresse, adossé à la façade, un monument dédié à l’évêque Pere Joan Campins, qui fut recteur de Porreres entre 1887 et 1893, et qui réalisa la restauration du sanctuaire de Monti-sion. Sur le côté droit de la façade on remarque un vieux cadran solaire datant de 1798. Dans la partie supérieure du frontispice se trouve une grande ouverture à claire-voie, sans rosace. Le campanile s’élève légèrement à l’écart du mur de droite de l’église ; c’est une robuste tour carrée de sept étages séparés par des corniches simples. Les deux derniers étages présentent des fenêtres à lancette (légèrement ogivales) de chaque côté. Le toit du campanile est entouré d’une balustrade à garde-fou ; la couverture est en forme de pyramide dont les bords des gradins sont décorés, donnant l’aspect d’une couronne. L’intérieur de l’église Notre-Dame est à une nef large, mais unique, couverte d’une voûte en berceau. La voûte est soutenue par des arches appuyées sur huit piliers qui séparent les sept chapelles latérales situées de chaque côté de la nef. Le chœur est couvert par une élégante coquille très élancée ; derrière le maître-autel se trouve un grand retable du XVIIIe siècle. Ce retable est une œuvre de Josep Sastre, datant de 1762 ; il présente six colonnes corinthiennes encadrant un grand tabernacle, avec, sur les côtés, les effigies des deux saints patrons de Porreres, saint Jean Baptiste et saint Jean l’Évangéliste. Au niveau supérieur se trouve, au milieu, la sculpture polychrome de Notre-Dame de la Consolation, et, sur les côtés, les statues de saint Étienne et de saint François. Une peinture de saint Pierre apparaît dans la partie supérieure et un écusson de la ville surmonte l’ensemble. On remarque également la chaire, sculptée de motifs héraldiques et bibliques, qui est l’une des rares chaires gothiques de Majorque conservées jusqu’aujourd’hui. Il y a aussi vingt stalles, provenant du monastère Saint-François de Palma, réalisées à partir de 1447 par Macià Bonafè. La chapelle du Rosaire est presque comme une petite église dans la grande église Notre-Dame : elle dispose de deux petites chapelles et d’un chœur. La chapelle du Rosaire est couverte d’un dôme rectangulaire décoré de peintures représentant les mystères du Rosaire. Le retable du chœur est également de Josep Sastre, comme celui du maître-autel ; il représente l’image de la Vierge du Rosaire. À côté de la chapelle du Rosaire, se trouve le portail latéral, qui est surmonté par un orgue, œuvre de Lluís Navarro du milieu du XVIIIe siècle. Cet orgue a été restauré à plusieurs reprises, la dernière fois en 1982. L’église paroissiale de Porreres possède une objet sacré d’une grande valeur artistique : une croix de procession en argent du XVe siècle, qui est considérée comme la plus belle pièce d’orfèvrerie gothique fabriquée à Majorque ; elle est l’œuvre de l’orfèvre Antoni Oliva (1400). Cette croix monumentale est en partie en vermeil sur âme de bois ; le métal est repoussé et ciselé, avec de riches décorations en émail translucide. Le trésor possède également un tabernacle d’argent, orné d’émail, de la fin du XIVe siècle ; et un reliquaire gothique, en argent doré, contenant un morceau de la Vraie Croix (Lignum Crucis). |