Le palais des Grands Maîtres à Rhodes

Forteresse rectangulaire de 75 m sur 80 m, à l’intérieur même de la citadelle (Collachium), il comprend en effet des fossés, une muraille crénelée et jalonnée de tours carrées, et un donjon. La forteresse doit avoir présenté un aspect massif et impressionnant.

Sous le palais se trouvaient en outre trois étages de magasins où l’on entreposait des vivres et des munitions, ce qui en faisait une forteresse capable de résister à bien des sièges.

Cette majestueuse entrée est flanquée de deux hautes tours semi-circulaires (en forme de fer à cheval), crénelées et à mâchicoulis, semblables à celles de la Porte de la Mer. L’entrée donne accès à un grand hall.

Cette cour intérieure de 50 m de longueur sur 40 m de largeur est décorée de dalles géométriques en marbre ; elle est bordée, dans sa partie nord, par dix silos qui permettaient d’approvisionner les défenseurs en céréales pendant les sièges.

Laocoon était le fils du roi Priam de Troie, qui tenta d’avertir ses compatriotes Troyens contre le cheval de Troie offert à la cité par les Grecs. Dans l’Énéide, Virgile attribue à Laocoon la phrase célèbre

« Equo ne credite, Teucri / Quidquid id est, timeo Danaos et dona ferentes ».

Le palais visible aujourd’hui est la reconstruction par les fascistes Italiens de celui édifié au XIVe siècle par la Grand Maître Hélion de Villeneuve.

Le palais faisait également office de dernier refuge pour la population en cas de danger, et pouvait soutenir un long siège grâce à ses magasins remplis de vivres et de munitions.

Au XIXe siècle, le palais subit coup sur coup deux catastrophes :

• en 1851, il fut endommagé par un tremblement de terre ;
• le 6 novembre 1856, il fut presqu’entièrement détruit par l’explosion d’une poudrière (oubliée dans les sous-sols par les Turcs de la garnison) fut frappée par la foudre ; l’église Saint-Jean-Baptiste (alors transformée en mosquée principale), où se trouvaient les tombeaux des grands maîtres, fut également détruite, seule subsistant sa tour carrée dont l’horloge brusquement arrêtée marquait l’heure de la catastrophe. Des pierres furent projetées dans toute la ville et dans la mer jusqu’au delà de la Tour Saint-Michel.

Les autorités grecques ont laissé, bien en évidence à l’entrée du palais des Chevaliers, une superbe plaque de marbre précisant les conditions de restauration de ce palais sous l’égide du roi Victor-Emmanuel III, « empereur d’Éthiopie », et du « Duce » Benito Mussolini.

Cesare de Vecchi fit apposer ses armes sur le Palais.

La restauration, d’après des plans originaux miraculeusement conservés, fut achevée en 1939 ; elle reste dans l’humeur italienne de l’époque.

Celle-là : « Voici mon adresse :

Rhodes, palais des Chevaliers ;

Chaque hiver, ma tente s’y dresse

Au chapiteau des noirs piliers. »

Téléphone : 00 30 2241 023 255 / 023 359

Le Palais des Grands Maîtres est le troisième monument grec le plus visité.

Une section du musée est consacrée à la ville de Rhodes au Moyen Âge, mais elle n’est ouverte qu’entre 12 h 30 et 14 h 30.

Tarif d’entrée : 6 €.

Suite à la chute d’une partie des mâchicoulis en 2008, l’entrée principale est en réparation ; l’entrée des visites se fait sur la gauche du palais près de la Porte des Canons.