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Le site de l’Asclépiéion de Kos sur l’île de Kos

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
L’Asclépiéion (Ασκληπιείο) de Kos est un vaste sanctuaire situé sur l’île de Kos dans le Dodécanèse. Ce sanctuaire était consacré au dieu de la guérison, Asclépios ; il fut fondé à la fin du IVe siècle avant JC, mais fut agrandi et transformé jusqu’au IIe siècle après JC. L’Asclépiéion de Cos fut l’un des plus importants des sanctuaires dédiés à Asclépios.

Le médecin Hippocrate étudia à Kos, y enseigna et y fonda son École médicale, qui devint célèbre dans tout le monde antique, et le plus grand hôpital de la Grèce antique ; l’Asclépiéion de Kos resta un centre de soins renommé jusqu’au VIe siècle après JC, où de nombreux notables grecs puis romains vinrent se faire soigner.

Les ruines de l’Asclépiéion constituent le site archéologique le plus important de l’île de Kos.

ÉtymologieÉtymologie et toponymie
Un asclépiéion, ou asklépiéion, (Aesculapium pour les Romains), était un sanctuaire consacré au dieu de la guérison Asclépios (Ασκληπιός) (Esculape pour les Romains), fils du dieu Apollon, dont le symbole est un serpent enroulé autour d’un bâton (comme le caducée moderne des pharmaciens). Il y avait plus de trois cents asklépiéions (asklepieia) dans la Grèce antique d’Europe et d’Asie mineure, dont celui d’Épidaure qui était le plus célèbre. Ces sanctuaires étaient servis par une caste de prêtres, les Asclépiades (Asklepiada). Trois de ces Asclépiéions se visitent encore.

SituationSituation

L’Asclépiéion de Kos se trouve à une distance de 3,5 kilomètres du sud-ouest de la ville de Kos.

La côte turque vue depuis Kos (auteur JD554). Cliquer pour agrandir l'image.Le sanctuaire antique fut édifié à 100 mètres d’altitude, en bas du versant est du mont Dikeos (Όρος Δίκαιος) qui domine la région ; le site offre une magnifique vue sur le Golfe de Kéramos (Κεραμεικός κόλπος) et sur la côte sud-ouest de l’Anatolie.

L'entrée du bois sacré de cyprès de l'Asclépiéion de Kos (auteur Tedmek). Cliquer pour agrandir l'image.L’Asclépiéion est entouré depuis sa fondation par un bois de cyprès, autrefois sacré.

Depuis l’Asclépiéion, on peut rejoindre le village de Zía, à environ 12 km, par une petite route de montagne qui offre des paysages spectaculaires. La randonnée peut se faire à pied ou à VTT.

VisitesVisites

Site archéologiqueLe site archéologique de l’Asclépiéion
Vue panoramique de l'Asclépiéion de Kos (auteur Briantist). Cliquer pour agrandir l'image.Le sanctuaire de l’Asclépios fut édifié sur un site magnifique qui domine aujourd’hui la ville de Kos, mais celle-ci ne fut bâtie qu’ultérieurement. Initialement, le site du célèbre sanctuaire était occupé par un sanctuaire dédié au culte d’Apollon, situé au milieu d’un bois de cyprès ; un autel à Asclépios – fils d’Apollon – y fut érigé vers le milieu du IVe siècle avant JC. L’Asklépiéion fut ensuite bâti, autour de cet autel préexistant, pendant les années hellénistiques, en deux phases de construction : la première phase au cours de la première moitié du IIIe siècle avant JC, et la seconde phase pendant la première moitié de IIe siècle avant JC.

Plan de l'Asclépiéion de Kos. Cliquer pour agrandir l'image.En raison du relief en pente du terrain, l’Asklépiéion s’étage sur quatre niveaux : le niveau de base et trois vastes terrasses artificielles qui communiquent par des escaliers monumentaux ; ces escaliers ont plus de 12 mètres de largeur dans certaines sections. Une grande partie de ces escaliers fut restaurée pendant la domination italienne, mais des parties d’origine sont toujours en place.

Au cours de la première phase de construction, le temple se développa sur trois niveaux : le niveau de base et deux terrasses, bien intégrés à l’environnement naturel. L’autel existant d’Asclépios se situait au centre de la seconde terrasse, qui était alors la plus haute terrasse ; le petit temple ionien d’Asclépios (Temple C du plan) fut érigé à côté de l’autel. Les bâtiments secondaires du sanctuaire furent intégrés librement dans la zone environnante en mettant l’accent sur leur rôle fonctionnel. Cette composition sans fioritures de l’ensemble fut conservée jusqu’au début du IIe siècle avant JC. À partir du début du IIe siècle, la propagation du culte d’Asclépios, le développement des activités thérapeutiques de l’école médicale fondée par Hippocrate, la prospérité économique de l’île et le développement de relations étroites avec les souverains hellénistiques nécessitèrent un agrandissement et une reconfiguration architecturale de l’Asklépiéion.

Le sanctuaire de l'Asclépiéion à Kos (auteur Karelj). Cliquer pour agrandir l'image.Au cours de cette seconde phase de construction – pendant la première moitié du IIe siècle avant JC –, le sanctuaire se transforma en un ensemble hellénistique monumental, au plan complexe. Le plan hellénistique d’élévation continue, grâce à la construction de niveaux successifs, des escaliers impressionnants et des colonnades récurrentes créèrent un ensemble multiforme d’architecture, qui peu à peu révèle ses zones secondaires. Le sanctuaire s’étendait sur trois terrasses successives, maintenues par des murs de soutènement. L’ensemble comprenait un propylon (porte d’entrée), des portiques (stoas), des temples, des autels et un bosquet sacré, ainsi que divers petits bâtiments religieux et profanes, tandis que des escaliers monumentaux donnaient un accès aux différentes terrasses. Le grand temple d’ordre dorique d’Asclépios fut construit sur une terrasse nouvelle, la troisième terrasse, tandis que l’autel d’Asclépios fut reconstruit, en s’inspirant de la conception du fameux autel de Zeus à Pergame.

L’architecture du nouvel ensemble sacré adopte les nouvelles tendances architecturales de l’époque et montre clairement l’influence d’exemples venus d’Asie Mineure, popularisés par la campagne orientale d’Alexandre le Grand.

Au Ier siècle après JC, au cours de la période romaine, on construisit, sur la première terrasse, des toilettes publiques et le petit temple de Xénophon. Plus tard, au IIe siècle après JC, pendant la période de la dynastie des Antonins, fut édifié le temple dédié à Apollon de Corinthe et, un siècle plus tard, les Thermes.

TerrasseLe niveau inférieur
Les ruines des thermes romains de l'Asclépiéion de Kos (auteur Elisa Triolo). Cliquer pour agrandir l'image.Les premières ruines, situées sur la gauche du niveau inférieur de l’Asclépiéion, sont des vestiges des thermes romains datant du Ier siècle après JC. On peut discerner l’un des bassins d’eau froide (frigidarium).

À la gauche du propylon d’accès à la première terrasse, près des murs se trouvent cinq chambres souterraines, sans fenêtres, dont l’utilisation est incertaine ; il pourrait s’agir de chambres réservées à des malades atteints de maladies vénériennes ou de la lèpre.

La terrasse inférieure ne comporta jamais de nombreux bâtiments, car elle était le lieu de la célébration de l’Asclépiéia - célébration quadriennale de compétitions d’athlétisme et de concours musicaux en l’honneur du dieu guérisseur.

Le premier niveau du sanctuaire de l'Asclépiéion à Kos (auteur Karelj). Cliquer pour agrandir l'image.Les ruines des thermes romains de l'Asclépiéion de Kos (auteur Elisa Triolo). Cliquer pour agrandir l'image.Les ruines des thermes romains de l'Asclépiéion de Kos (auteur Elisa Triolo). Cliquer pour agrandir l'image.
TerrasseLa première terrasse (2e niveau)
Après la seconde phase de construction, l’accès au deuxième niveau du sanctuaire était assuré par un propylon monumental, ou propylées, à quatre colonnes et un escalier de 24 marches et de 11,5 m de largeur. Cette première terrasse était le plus vaste avec des dimensions de 93 m par 47 m.

Le modèle architectural initial de cette première terrasse fut conservé après la seconde phase de construction, avec un portique (stoá) en forme de lettre Π disposé sur les côtés nord, est et ouest de la terrasse ; derrière les colonnades, d’ordre dorique, se trouvaient de nombreuses salles différentes dont on pense qu’elles étaient destinées à la consultation, au traitement et à l’hébergement des malades ou des pèlerins venant se faire soigner au sanctuaire. Le portique et les chambres datent de la période hellénistique (IIIe siècle avant JC) ; il n’en reste plus, aujourd’hui, que les fondations.

Un groupe de bâtiments était consacré à l’enseignement et hébergeait l’école de médecine ainsi qu’un musée d’anatomie pathologique, avec de nombreuses expositions, illustrations et des offrandes votives.

Une fontaine de la première terrasse du sanctuaire de l'Asclépiéion à Kos (auteur Rberteig). Cliquer pour agrandir l'image.Sur le côté sud de cette première terrasse, se trouve le mur de soutènement de la deuxième terrasse : ce mur comprenait des niches ornées de statues ainsi que des fontaines de marbre avec de grands réservoirs d’eau ; ces fontaines étaient essentielles pour les thérapies rituelles de l’Asclépiéion ; elles étaient alimentées par des sources d’eau ferrugineuse et sulfureuse curative jaillissant au pied du mont Dikeo (la source du roi Halkon et la source de Vournika). Jusqu’à tout récemment, deux fontaines assuraient au site un approvisionnement constant en eau douce et propre ; de grandes sections de tuyauterie en argile sont encore visibles, enterrées dans le sol.

Le temple de Xénophon de l'Asclépiéion de Kos (auteur reini68). Cliquer pour agrandir l'image dans Flickr (nouvel onglet).Contre ce mur sud, à droite de l’escalier menant à la deuxième terrasse, se trouvait un petit temple, dit temple de Xénophon. Il se composait d’une abside et d’une façade typique de temple. Ce temple était une offrande faite par le médecin, originaire de Cos, Gaius Stertinius Xénophon au dieu Asclépios, à sa fille Hygie, déesse de l’hygiène, et à Épione, l’assistante et épouse d’Asclépios ; ce temple de Xénophon était aussi consacré à l’empereur, et demi-dieu, Néron. On peut voir la base d’une statue où est inscrit le nom de Xénophon, qui fut le médecin personnel de l’empereur Claude (Claudius), mais qui aurait aidé l’épouse de Claude à empoisonner celui-ci en lui introduisant une plume empoisonnée dans la gorge. Xénophon avait aussi apporté son aide financière à la restauration du sanctuaire après un tremblement de terre, le décorant avec des statues qu’il avait apportées de Rome, et en créant une bibliothèque médicale sur le site de l’Asclépiéion.

La première terrasse de l'Asclépiéion de Kos (auteur Flo83). Cliquer pour agrandir l'image.Dans les niches voûtées, situées directement en dessous de la deuxième terrasse, se trouvaient les figures de différents dieux ; dans l’une des niches, à gauche des marches, on peut voir une statue du dieu Pan.

À l’est de la terrasse, rejoignant le niveau inférieur, se trouvait les Thermes romains, chauds et froids, construits au cours du IIIe siècle après JC. Trois des salles de bains présentaient des arches sur les côtés les plus petits ; elles étaient décorées de fresques murales et avaient des sols recouverts de mosaïque, en partie conservée et visible aujourd’hui.

À l’ouest de cette première terrasse, derrière le portique, se trouvaient les latrines publiques, datant du Ier siècle après JC.

TerrasseLa deuxième terrasse (3e niveau)
Le temple ionique d'Asclépios et l'abaton vus de la troisième terrasse à l'Asclépiéion de Kos (auteur Elisa Triolo). Cliquer pour agrandir l'image.La deuxième terrasse fut aménagée dès la première phase de construction de l’Asclépiéion ; cette terrasse est située à 6 mètres au-dessus de la première terrasse ; on y accède par un escalier en marbre de 10 mètres de largeur et d’une trentaine de marches. Ce troisième niveau du sanctuaire accueillait les installations liturgiques. L’autel monumental d’Asclépios (du IVe siècle avant JC), préexistant au temple, avait été harmonieusement intégré dans le nouvel ensemble tandis que, dans le même temps, un temple ionique à deux colonnes « in antis » – d’environ 9 m sur 15 m – (temple B du plan) était construit pour abriter les trésors du sanctuaire et les offrandes votives déposés par les malades et les pèlerins, en dévotion d’Asclépios, de son fils Machaon, et de sa fille Hygie. Ce temple d’Asclépios contenait autrefois une peinture d’Aphrodite émergeant des flots (Vénus Anadyomène). Cette peinture, peinte par Apelle, peintre célèbre du IVe siècle avant JC, fut parmi les trésors artistiques emportés à Rome par l’empereur Auguste.

L'autel d'Asclépios et l'exèdre de l'Asclépiéion de Kos (auteur Elisa Triolo). Cliquer pour agrandir l'image.Un banc de pierre en plein cintre (exèdre), faisant face au nord, fut construit au milieu de la deuxième terrasse pour les assemblées en plein air ; cette exèdre comporte des niches pour des statues. Elle date également de la phase hellénistique précoce et de la première phase de construction du sanctuaire ; l’exèdre est toujours en place. À l’est de la terrasse se trouvait un lesche (λέσχη), édifice qui servait aux réunions du Conseil.

Dans la seconde phase de construction, les bâtiments de la deuxième terrasse datant de la première phase de construction furent harmonieusement intégrés au nouvel ensemble monumental. Le temple ionique d’Asclépios fut modifié, en adoptant les caractéristiques stylistiques des temples d’Asie Mineure. Il se composait d’un pronaos carré et d’une cella de taille égale, au fond de laquelle se trouvait le « trésor » (thésaurus), un coffre de pierre qui abritait les richesses du temple.

Vers le milieu du IIe siècle avant JC, l’autel d’Asclépios fut reconstruit à la manière du célèbre autel de Zeus à Pergame et fut orné de riches décorations architecturales et sculpturales attribuées aux fils du célèbre sculpteur antique Praxitèle.  L’autel était la plus ancienne structure du site, dont les fondations sont encore visibles près du milieu de la deuxième terrasse.

L'abaton de l'Asclépiéion de Kos (auteur Elisa Triolo). Cliquer pour agrandir l'image.Au sud du temple d’ordre ionique (temple B du plan), un vaste bâtiment carré en deux parties, avec une antichambre dorique à quatre colonne, de 12 m par 13 m, fut ajouté ; c’est ce que l’on nomme un « abaton » (άβατον), qui servait peut-être, selon les archéologues, de dortoir pour les prêtres du sanctuaire (εγκοιμητήριο / enkoimeterion).

À l’est de l’autel d’Asclépios, un portique, de 17 m de longueur, fut construit pour abriter les offrandes votives.

Au cours de l’époque romaine, vers le IIe siècle après JC, un temple périptère d’ordre corinthien (temple C du plan), dédié au culte d’Apollon – et sans doute au culte impérial de Néron – fut érigé à l’est de l’autel hellénistique d’Esculape ; dans les années 1930, sept des belles colonnes corinthiennes de marbre blanc de ce temple romain furent restaurées par les archéologues italiens en utilisant en partie des matériaux d’origine.

Ruines de l'autel d'Asclépios et du temple corinthien d'Apollon à Kos (auteur JD554). Cliquer pour agrandir l'image.Le temple corinthien d'Apollon à l'Asclépiéion de Kos (auteur Tedmek). Cliquer pour agrandir l'image.Le temple d'Apollon à l'Asclépiéion de Kos (auteur Frans Sellies). Cliquer pour agrandir l'image dans Flickr (nouvel onglet).
TerrasseLa troisième terrasse (IVe niveau)
Les ruines du temple dorique d'Asclépios sur la troisième terrasse de l'Asclépiéion de Kos (auteur Paradasos). Cliquer pour agrandir l'image dans Flickr (nouvel onglet).La troisième terrasse est accessible par le plus long des escaliers du sanctuaire : cet escalier monumental de soixante marches a une longueur de 38 m et une largeur d’abord de 18 m qui diminue jusqu’à 9 m. La terrasse du quatrième niveau était entourée sur trois côtés par un portique dorique (stoá) en forme de lettre Π, avec des chambres pour les visiteurs et les patients situées au-delà du portique.

Au centre de cette terrasse, dans l’axe de l’escalier, se trouvait un grand temple périptère dédié à Asclépios et datant du IIe siècle avant JC (vers 170 à 160 avant JC). C’était le plus grand des temples du sanctuaire (temple A du plan) : ce temple de style dorique avait plus de 30 mètres de longueur et 15 mètres de largeur ; il contenait des statues d’Asclépios et de sa fille, Hygie. Le temple faisait face au nord et constituait le point culminant du sanctuaire, et était visible depuis la côte. Depuis cette troisième terrasse la vue sur le sanctuaire est magnifique ; elle s’élargit ensuite sur les champs d’oliviers, la ville de Kos, et jusqu’à la côte de l’Anatolie, à l’horizon.

L’architecture du temple était dominée par des formes de style classique, et comportait de nombreuses similitudes avec l’Asclépiéion d’Épidaure, ce qui traduisait la rivalité entre les deux sanctuaires. Le temple était entouré, à l’origine, de colonnes de marbre blanc rehaussé de marbre noir (onze colonnes sur les grands côtés et six colonnes sur les petits côtés). Aujourd’hui, il reste peu de choses de ce grand temple, sauf la fondation, le sol en marbre et les assises de marbre blanc et noir des colonnes.

De la troisième terrasse un escalier conduit à un bois sacré de cyprès et de pins, dédié à Apollon.

CultureHistoire, géographie, arts, traditions, flore …

HistoireHistoire
L'ancien autel de la Panaghia de Tarsos dans les ruines du temple dorique d'Asclépios à Kos (auteur Paradasos). Cliquer pour agrandir l'image dans Flickr (nouvel onglet).Le culte d’Asclépios, dieu de la guérison, aurait fait son apparition à Kos dès le XIVe siècle avant JC, avec l’arrivée des premiers colons doriens venus de Thessalie.

Beaucoup de médecins illustres ont pratiqué et enseigné la médecine à Kos, le premier d’entre eux étant le « père de la médecine clinique », Hippocrate (vers 460-377 avant JC), qui fonda à Kos la première école médicale à la fin du Ve siècle avant JC.

Un autel dédié à Asclépios fut édifié sur le site de l’Asclépiéion dès le IVe siècle avant JC. Le sanctuaire lui-même fut édifié à partir du IIIe siècle avant JC et agrandi et transformé jusqu’au IIe siècle après JC, soit pendant près de cinq siècles.

En 242 avant JC, le sanctuaire reçut la reconnaissance du droit panhellénique de l’immunité ainsi que l’application de la trêve, et y furent institués les Jeux Majeurs de l’Asclépiéia « Megala Asklepieia » (Μεγάλα Ασκληπιεία), jeux athlétiques et concours musicaux se déroulant tous les cinq ans. Au IIe siècle avant JC, l’Asclépiéion était devenu très célèbre et recevait beaucoup de patients et de visiteurs.

L’Asclépiéion de Kos était un centre de soins où était pratiqué la médecine enseignée par Hippocrate ; il le resta pendant près de 900 ans après la mort d’Hippocrate – jusqu’en 554 après JC. À cette date, un séisme détruisit les bâtiments du sanctuaire, que le tremblement de terre qui avait frappé Kos en 469 après JC avait déjà endommagés. La domination du christianisme avait également contribué au déclin de ce sanctuaire païen.

Sous l’Empire byzantin une église fut érigée sur les fondations du temple dorique d’Asklépios, l’église Notre-Dame de Tarsos (Παναγίας της Ταρσού). Seul le chapiteau d’une colonne de temple, qui servait d’autel, a été préservé de cette église paléochrétienne.

À l’époque médiévale, aux XIVe et XVe siècles, les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean utilisèrent des matériaux provenant des ruines du sanctuaire pour la construction de leur château de Neratziá à Kos.

Fouille archéologiqueLes fouilles archéologiques
Essai de reconstitution de l'Asclépiéion de Kos. Cliquer pour agrandir l'image.Les recherches archéologiques pour retrouver l’ancien sanctuaire commencèrent en 1902, alors que l’île de Kos était encore sous la domination ottomane. Le sanctuaire fut mis au jour par l’archéologue allemand, et historien de la médecine, Rudolf Herzog, d’après les descriptions de Strabon et les indications d’un médecin et historien amateur de Kos, Iakovos Zaraftis. Selon Zaraftis, le temple devait se trouver à proximité des sources de Vourina et de Kokkinonero, dont l’eau était indispensable au fonctionnement et aux rituels du sanctuaire. En outre, il avait remarqué plusieurs pièces architecturales, à moitié-enterrées dans la sol. Herzog poursuivit les fouilles jusqu’en 1904.

Les fouilles de l’Asclépiéion continuèrent pendant la période de la domination italienne de l’île. En plus de fouilles proprement dites, les Italiens restaurèrent en partie le sanctuaire et donnèrent au site sa forme actuelle.

Les fouilles sont maintenant poursuivies par l’École Archéologique Italienne d’Athènes.

PersonnagePersonnages
Hippocrate de Cos
Buste d'Hippocrate au Musée Pouchkine. Cliquer pour agrandir l'image.Hippocrate est né sur l’île de Kos vers 460 avant JC et mort à Larissa en Thessalie vers 370 avant JC, soit à un âge d’environ 90 ans ; mais la légende veut qu’il ait atteint l’âge de 104 ans, sans doute pour vanter ses méthodes médicales. Il était probablement le fils d’un nommé Héraclide qui était Asclépiade, c’est-à-dire prêtre du dieu Asclépios (et supposé descendant de ce dieu).

Hippocrate parcourut toute la Grèce antique et aurait étudié la médecine avec Démocrite, puis il revint s’installer à Kos. Il consacra une grande partie de sa vie à pratiquer et à enseigner la médecine là où sera fondée, en 366 avant JC, la ville de Kos, non loin de l’autel d’Asclépios où sera construit le sanctuaire de l’Asclépiéion après la mort d’Hippocrate, vers 357 avant JC.

Hippocrate fut l’initiateur d’une thérapeutique fondée sur l’observation clinique des symptômes ; il préconisait une approche globale du corps humain, basée sur la théorie des humeurs (les substances liquides du corps : sang, bile, et cetera), dite théorie humoriste. Cette approche était en rupture avec l’approche traditionnelle très superstitieuse qui imputait aux forces surnaturelles ou divines de causer les maladies, et invoquait les dieux pour obtenir la guérison. Hippocrate sépara la discipline de la médecine de celles de la philosophie et de la religion et de la croyance, en faisant valoir que la maladie n’était pas une punition infligée par les dieux, mais plutôt le produit de facteurs environnementaux, comme l’alimentation et le mode de vie. Le traité le plus important de la collection hippocratique est « Airs, eaux et lieux » (Ve siècle avant JC), qui, au lieu de donner aux maladies une origine divine, imagine qu’elles peuvent venir du milieu extérieur.

Hippocrate est considéré comme le « Père de la médecine clinique » : il en posa les fondements philosophiques et le code de déontologie. On lui attribue le célèbre « serment d’Hippocrate », dont il ne fut probablement que l’un des contributeurs.

Hippocrate résuma, d’une façon magistrale, la grandeur de la médecine et le rôle du médecin :

« La vie est courte, la science est longue, l’occasion insaisissable, l’expérience trompeuse, le jugement difficile ».

Informations pratiquesInformations pratiques

Conditions de visiteConditions de visite
Le site de l’Asclépiéion se trouve à 3,5 km au sud-ouest de la ville de Kos (à 5 km du centre-ville) ; on peut s’y rendre par les autobus urbains assez fréquents : prendre le bus n° 3 au bout de l’avenue Vasileos Pavlou (en tournant à droite après le bureau d’Olympic Airways). Le petit train touristique conduit également à l’Asclépiéion.

Horaires d’été (du 1er juin au 31 octobre) : le lundi, de 8 h 30 à 15 h ; du mardi au dimanche, de 8 h à 20 h.

Horaires d’hiver (du 1er novembre au 31 mai) : du mardi au samedi, de 8 h 30 à 15 h.

Prévoir un heure et demi pour la visite, plus agréable tôt le matin avant l’arrivée des autocars de touristes.

Tarifs d’entrée : 4 € pour les adultes, 2 € pour les séniors et les étudiants, gratuit pour les enfants de 16 ans et moins.

Téléphone : 00 30 2242 028 763 / 028 326

RestaurantRestaurant
Il y a un petit snack-bar à l’Asclépiéion, mais on peut aussi se rendre à Platáni pour y déjeuner dans un des restaurants turcs ; Platáni n’est qu’à un quart d’heure à pied.

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