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Le mont Cynthe (Κύνθος / Kynthos) | Le relief de l’île de Délos est fait de quelques collines à pente douce ; son point culminant est le mont Cynthe, avec 115 m d’altitude, situé au sud-est du sanctuaire d’Apollon. Dans la partie basse de l’île se trouvait autrefois un lac d’eau douce, le Lac sacré, qui était alimenté par des cours d’eau temporaires qui coulaient du mont Cynthe pendant les précipitations hivernales ; ce lac a été asséché et comblé. Le mont Cynthe était surmonté d’un sanctuaire de Zeus Kynthos et d’Athéna Kynthia (n° 91) datant du IIIe siècle avant JC. Il reste peu de vestiges du sanctuaire mais la montée au mont Cynthe vaut la peine pour le splendide panorama qu’offre le sommet. La vue s’étend, au premier plan, sur l’ensemble du site archéologique de Délos, puis sur l’île voisine de Rhénée et les îles proches : Mykonos, Tinos et Syros ; par temps clair on peut avoir la chance de distinguer toutes les îles de l’archipel des Cyclades, disposées en cercle autour de Délos. La montée au mont Cynthe se fait par un escalier de pierres, puis devient assez difficile à l’approche du sommet ; l’aller-retour prend de ¾ d’heure à une heure. | |
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Le sanctuaire d’Héraclès (Ιερό του Ηρακλή) ou antre d’Héraclès (Άντρο του Ηρακλή) | La Grotte du Cynthe (Σπήλαιο του Κύνθου) (n° 90) se trouve en contrebas de l’escalier qui monte au mont Cynthe ; après environ 80 marches prendre un sentier qui descend sur la droite. Ce Sanctuaire d’Héraclès a été aménagé dans une petite caverne, presqu’une simple faille rocheuse, qui a été couverte d’énormes dalles de granite. Cette grotte du Cynthe a longtemps été considérée – à tord – comme un sanctuaire très ancien qui aurait été le lieu de la naissance d’Apollon, mais ne remonte pas au-delà de l’époque hellénistique. Un grand bloc de granite, situé au milieu de la grotte, servait de socle à une statue d’Héraclès, dont les fouilles ont permis de retrouver des morceaux. |
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La terrasse des dieux étrangers | À mi-chemin du sommet du mont Cynthe, juste avant d’atteindre les escaliers, se trouve une zone à peu près plate. Sur cette terrasse fut édifié, dès le VIe siècle avant JC, un petit temple dédié à Héra, l’Héraion, qui resta pendant longtemps isolé. À partir de la fin du IIIe siècle avant JC, dans le voisinage de l’Héraion, la terrasse fut aménagée pour y bâtir des sanctuaires voulus par les nombreux marchands étrangers qui résidaient ou faisaient du négoce à Délos, et qui vénéraient d’autres divinités que les Grecs, notamment orientales. On a pris l’habitude de nommer cette terrasse la « Terrasse des divinités étrangères ». On y trouve un sanctuaire des divinités syriennes (Atargatis et Hadad), un sanctuaire des divinités égyptiennes (Isis, Sérapis et Anubis), un sanctuaire des dieux d’Ascalon en Palestine, dédié par le banquier Philostrate, mais aussi un sanctuaire des divinités de Samothrace. Cette terrasse terrasse surplombant la ville offre une belle vue sur le Quartier de l’Inopos et le Quartier du Théâtre. |
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Le sanctuaire d’Héra (Ιερό της Ήρας) | Le sanctuaire dédié à Héra (n° 88) se trouve au début de l’escalier qui monte au sanctuaire de Zeus, son époux, au sommet du mont Cynthe, loin du sanctuaire d’Apollon. Apprenant que Léto attendait des enfants adultérins de son époux Zeus, Héra avait pourchassé Léto de sa vindicte ; Léto avait trouvé refuge à Délos pour y mettre au monde Apollon et Artémis. Dans l’île sacré d’Apollon, Héra n’était sans doute pas vénérée. Cet héraion (Ήραίον) se limite à un petit temple en marbre, comprenant un pronaos, avec deux colonnes doriques in antis, et une cella. Ce temple date de la fin du VIe siècle avant JC, vers 500. Les ruines du temple d’Héra furent mis au jour en 1912 par les archéologues de l’École française d’Athènes. Il reste les soubassements, l’autel en marbre et deux colonnes de la façade du temple. De nombreux objets votifs y ont été découverts et sont exposés au Musée de Délos ; leurs inscriptions archaïques attestent que ce temple étaient dédié à Héra. |
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Le sanctuaire des divinités syriennes (Ιερό των Συρίας Θεών) | Atargatis, la déesse du nord de la Syrie, et son parèdre (divinité associée) Hadad, étaient vénérés dans le sanctuaire des divinités syriennes (n° 86). On remarque les ruines d’un portique, aux colonnes de poros, et celles d’un petit théâtre. Ce petit théâtre avait une fonction religieuse : les spectateurs y assistaient à des orgies rituelles célébrées en l’honneur d’Atargatis (Ατάργατης), l’Aphrodite des Syriens, déesse de la fertilité. Le sanctuaire d’Atargatis fut détruit par les invasions de 88 et de 69 avant JC. |
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Le samothrakéion (Σαμοθράκειον) | Le samothrakéion (Σαμοθράκειον) (non numéroté sur le plan), sanctuaire des divinités de Samothrace, est situé au sud du sanctuaire des divinités égyptiennes, au bord de la vallée de l’Inopos. Dans ce sanctuaire était célébré le culte mystérieux des Cabires (Κάβειροι), ou « Grands Dieux » de Samothrace, divinités d’origine phénicienne. À l’époque hellénistique les Cabires furent identifiés aux Dioscures. Le samothrakéion était construit sur deux terrasses : le petit temple de la terrasse supérieure date du IVe siècle avant JC, et comprenait un pronaos à quatre colonnes doriques et une cella ; la terrasse inférieure comprend un sanctuaire circulaire du milieu du IIe siècle avant JC, et un monument à Mithridate qui date de la fin du IIe siècle avant JC. |
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Le réservoir de l’Inopos | L’Inopos (Ινωπος) est un ruisseau torrentueux et intermittent qui prend sa source au sud-ouest du mont Cynthe ; c’est le seul cours d’eau de l’île de Délos. L’Inopos coule d’abord vers le nord puis s’oriente vers l’ouest pour déboucher à l’emplacement de l’Agora des Compétaliastes ; à l’origine l’Inopos coulait jusqu’au Lac sacré et à la baie de Skardana. L’Inopos était considéré comme une rivière-dieu ; une étrange légende locale voulait que l’Inopos fut une résurgence du Nil égyptien. À l’endroit où le ruisseau change d’orientation, un réservoir a été creusé dans le granite, sans doute vers la fin du Ve ou le début du IVe siècle avant JC. Ce réservoir (n° 83) est le bassin de retenue d’un barrage qui barre le vallon de l’Inopos. Ce barrage est constitué de blocs de poros, dont les joints verticaux ont été remplis de plomb et dont les assises successives ont été consolidées entre elles par des barres métalliques. À l’extrémité nord du réservoir, des escaliers permettaient de descendre jusqu’au niveau de l’eau, niveau régulé par une série de trous de trop-plein. Une petite terrasse, bordée de banquettes, surplombait le réservoir et devait être un agréable lieu de rencontre pour s’asseoir et discuter. À l’ouest de la terrasse des divinités syriennes, un sentier descend jusqu’au réservoir de l’Inopos. Le réservoir est aujourd’hui rempli de figuiers et de flaques où s’ébattent des grenouilles. |
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La maison de l’Inopos (Οικία του Ινωπού) | Dans le vallon de l’Inopos, autour du réservoir, s’est développé le Quartier de l’Inopos (Συνοικία του Ινωπού), à l’est du quartier du théâtre. La maison la plus remarquable de ce quartier est la Maison de l’Inopos (n° 82), riche demeure avec une cour à péristyle, qui disposait de deux entrées. |
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Le sérapéion A (Σεραπείον Α) | En contrebas de la Maison de l’Inopos se trouve le Sérapéion « A » (n° 81), le plus ancien sérapéion de l’île de Délos. Dans l’Antiquité un sérapéion, ou sarapéion, était un sanctuaire dédié à la divinité Sérapis, ou Sarapis, de l’Égypte hellénistique. Il existe deux autres sérapéia à Délos, le sérapéion « B » (n° 85) et le sérapéion « C » (n° 84), tous les deux situés dans le quartier de l’Inopos. Ces trois sanctuaires furent édifiés à la fin du IIIe siècle ou au début du IIe siècle avant JC. Ils ont continué de prospérer – en particulier le Sérapiéion C – jusqu’au début du Ier siècle avant JC. |
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