La région la plus haute de la commune et située à l’ouest, à environ 900 mètres d’altitude, fait partie de la zone protégée connue sous le nom de Ladera de Santa Úrsula, Los Organos, hauteurs de la vallée de Güímar et Monte de La Esperanza. Cette région de la cordillère dorsale est couverte d’une forêt où prédomine la pinède et les lauracées.
Le littoral est lui aussi protégé et classé dans le cadre des Acantilados del Sauzal y Tacoronte. Outre la beauté de ses paysages, c’est aussi un refuge pour de nombreuses espèces endémiques végétales et pour les oiseaux, surtout les oiseaux marins.
Le paysage protégé de Las Lagunetas comprend 3 800 hectares répartis sur les communes d’El Rosario, Candelaria, El Sauzal, La Matanza, La Victoria, Santa Úrsula et Tacoronte. C’est un paysage montagneux et boisé de grande valeur qui joue un rôle important dans l’approvisionnement en eau de la nappe aquifère et dans la conservation des sols. Il abrite une zone de pinède et des zones de transition avec des bosquets de lauracées, ainsi que certaines espèces endémiques menacées comme la Pericalis multiflor.
La réserve naturelle spéciale de Las Palomas s’étend sur 584 hectares répartis sur les communes de Santa Úrsula et La Victoria. On y trouve de rares vestiges de bosquets de lauracées dans les ravins du nord de l’île qui, par le passé, s’étendaient sur une frange beaucoup plus large et qui se mêlent aujourd’hui à la pinède. On y trouve les espèces typiques de la pinède, des exemplaires de Mirica faya et Erica arborea et de lauracées.
Le paysage protégé de Costa de Acentejo s’étend sur 401 hectares répartis sur les communes d’El Sauzal, La Matanza, La Victoria, Santa Úrsula, Tacoronte et La Orotava. Il est d’une extraordinaire beauté avec ses falaises abruptes et il représente un élément géomorphologique singulier, très représentatif du littoral nord des îles de l’archipel. Il présente aussi un grand intérêt scientifique du fait de la présence d’espèces menacées et protégées du monde animal et végétal. Certaines zones de la falaise accueillent de nombreuses espèces d’oiseaux qui y nidifient.
C’est à cet endroit que les espagnols ont gagné la bataille définitive contre les Guanches le 25 décembre 1495, après avoir subi une défaite sanglante deux ans auparavant à La Matanza de Acentejo.
L’église Notre-Dame de la Victoire (Iglesia de Nuestra Señora de La Victoria)
En 1537, un temple fut construit à l’endroit même où se produisit le dernier affrontement (le 25 décembre 1495) entre les troupes castillanes et les Guanches qui ne purent résister à l’avancée des conquistadores. Alonso Fernández de Lugo avait juré à la fin de la bataille de fonder un temple en ces lieux en honneur à la vierge de Los Ángeles et le village qui allait ensuite être fondé tout autour s’appellerait par la suite La Victoria.
L’église fut détruite par les flammes en 1589. Sa reconstruction permit de l’améliorer et on l’agrandit au XVIIIe siècle. Sa structure actuelle remonte à cette époque.
Il est dit que le pin centenaire qui se trouve juste à côté aurait été témoin de la déroute des Guanches et qu’il aurait servi de clocher pour la première messe célébrée juste après la bataille.
Le temple possède un très joli plafond à caissons de style mudéjar, décoré avec profusion, qui figure parmi les plus beaux de tout l’archipel des Canaries.
La statue actuelle de Nuestra Señora de Los Ángeles appartient à l’école italienne de la fin du XVIe siècle. L’église conserve aussi un San Matías du XVIIe siècle provenant de la péninsule ibérique, un ostensoir en argent réalisé par Alonso Sosa (1748) et un autre envoyé de Puebla de Los Ángeles (Mexique) et datant de 1739, une croix de procession et un tableau intéressant de Gaspar de Quevedo.
L’aurore n’avait pas encore pointé son jour quand on put apercevoir les deux armées. Et le général Lugo, observant que les Guanches avançaient avec deux corps d’armée, divisa de la même manière ses troupes. Il garda ainsi le commandement d’un des deux et chargea de la conduite de l’autre corps Lope Hernández de la Guerra.
L’action s’engagea immédiatement avec une fureur si mémorable et telle que bien que nos Espagnols firent d’horribles ravages parmi les îliens, ils n’eurent de cesse par la suite d’admirer le courage rare, le désespoir et l’acharnement avec lesquels ces hommes indisciplinés se battirent dans cette bataille. L’engagement dura cinq heures ou, pour être plus précis, il dura jusqu’à ce que Bencomo, se voyant avec une mauvaise blessure au bras et comprenant que l’une des jambes de Acaimo avait été transpercée par une balle, vit que la déroute de son peuple était inévitable.
Cette narration succincte et dramatique de Viera y Clavijo explique l’origine du nom de la commune : la victoire obtenue sur les Guanches. C’était à Noël 1495.
Pour célébrer la victoire, un pin servit de clocher bien que cette modeste construction religieuse ne put supporter le poids de la cloche. Très vite cependant, on construisit un temple plus conforme avec les faits que l’on souhaitait commémorer. Viera nous dit lui même que cette cure de Nuestra Señora de los Ángeles de La Victoria fut créée en 1587.
La Victoria obtint son indépendance municipale en 1813 et le titre de ville en 1900 grâce aux démarches du prêtre Pérez Díaz, dont on se souvient encore dans cette localité.