La sérotine commune se range dans la famille des Verspertilionidés au même titre que, sous nos latitudes, 23 autres espèces appartenant, outre le genre Eptesicus, à 8 genres : Nyctalus (3 espèces), Myotis (10 espèces), Verspertilio (1 espèce), Plecotus (2 espèces), Pipistrellus (3 espèces), Hyposugo (1 espèce), Barbastella (1 espèce) ou Miniopterus (1 espèce).
Les Verspertillons se reconnaissent à leur museau lisse dépourvu d’appendices nasaux. Ils se caractérisent également par leurs oreilles sans tragus, leurs petits yeux, les doigts 3 à cinq tournés de 180° du côté interne, la queue incluse dans l’uropoatagium, …
Morphologie
Cette espèce est très anthropophile. Elle est facilement reconnaissable et ne peut guère être confondue avec une autre espèce.
Espèce de grande taille à oreilles assez courtes, presque triangulaires ; bord postérieur étroit, avec 5 plis, s’avançant vers l’angle de la bouche mais s’arrêtant avant ; le tragus atteint environ le 1/3 de l’oreille, il est arrondi au bout et un peu incurvé vers l’intérieur. Ses ailes très larges aident à la distinguer en vol des autres grandes espèces. Plagiopatagium inséré à la base des doigts ; une ou deux vertèbres caudales libres (de 4 à 5 mm) ; éperon presque égal à 1/3-1/2 de la longueur de l’uropatagium ; épiblème étroit, sans entretoise visible.
Les mâles ont un poids moyen situé autour de 20 grammes, les femelles légèrement plus lourdes.
Mensurations
Longueur tête + corps : de 62,6 à 82 mm.
Queue : de 46 à 54 mm (valeurs extrêmes : 39 et 59 mm).
Avant-bras : de 48 à 57 mm.
Oreille : de 14 à 21,8 mm (valeur extrême : 12 mm).
Envergure : de 315 à 381 mm.
Longueur condylobasale : de 18 à 21,2 mm.
Poids : de 14,4 à 33,5 g (valeur extrême : 35 g).
Denture
I-incisives, C-canines, P-prémolaires et M-molaires.
Longueur
Queue
Hauteur
Poids
Coloris
Pelage long ; base des poils brun foncé ; dessus brun fuligineux, un peu variable ; extrémité des poils un peu luisante ; dessous jaunâtre ; limite imprécise.
Jeunes plus foncés. Oreilles et museau noirs, patagium brun-noir foncé. On observe parfois des cas d’albibisme.
Lorsqu’elle est menacée, elle lance des stridulations aiguës.
Elle émet des ultra-sons de fréquence variant entre 25 et 52 kHz d’une durée de 13,5 ms. L’intensité maximale est de 25 kHz ; émissions toutes les 150 ms (soit 6,7 émissions par seconde). La portée des émissions se situerait dans une fourchette de 20 à 50 km.
Les sérotines passent rarement inaperçue : les déjections sont assez volumineuses et s’éparpillent en général sur toute la longueur du gîte, principalement dans la partie centrâle des combles.
La sérotine sort au crépuscule. Son vol est lent (15 km/heure et maximum 30 km/heure). Elle vole entre 6 et 10 m de hauteur et décrit de grands cercles dans les jardins, au bord des bois, au-dessus des dépôts d’ordures, autour des sources lumineuses. Son vol est généralement silencieux. Ses ailes sont à peine coudées.
Le régime alimentaire est très éclectique ; il comprend de nombreuses espèces d’insectes volants, principalement des Coléoptères, des Diptères, des Hémiptères et des Hyménoptères.
Avec son vol lent à mi-hauteur, la Sérotine Commune fait de grands cercles dans les jardins, au bord des bois, autour des lampadaires, et au dessus d’autres zones anthropisées, pour chasser des coléoptères et des papillons de nuit. Il est possible qu’elle aille chercher des proies sur les branches et au sol, mais l’essentiel des proies, même de grande taille, est capturé puis mangé en vol.
Elle est capable de traverser de grandes étendues dépourvues de végétation pour rejoindre son territoire de chasse (à moins de 5 km du gîte), même à haute altitude. Il lui arrive aussi de chasser en petites escadrilles de 10 individus.
Cette espèce anthropophile se rencontre surtout en plaine, dans les agglomérations avec des parcs, dans les jardins, dans les prairies, au bord des grandes villes. Signalée jusqu’à 900 m en été et 1 100 m en hiver. Les colonies s’observent souvent dans les combles ; en général, elle se cache sous les chevrons ou les poutres. Les sujets isolés (surtout les mâles) se rencontrent également dans les fissures des poutres, derrière les volets, rarement dans les nichoirs spéciaux ou pour les oiseaux.
Quartiers d’hiver dans les grottes, les galeries, les caves, les fentes de poutre dans les greniers, dans les tas de bois. On ne connaît pas de rassemblements importants bien qu’il s’agisse d’une espèce commune.
En général, on trouve les mâles isolés dans les fentes ou accrochés, à découvert, au plafond ou aux parois ; on l’a aussi découvert dans les fentes des dallages.
Gîte
Espèce très anthropophile, la sérotine commune aime les combles calmes, où elle affectionne divers endroits : sur la poutre faîtière ou dans des fentes diverses, sous les ardoises et les tuiles. On l’observe, plus rarement, accrochée, bien en évidence, aux boiseries. Elle accède très souvent au gîte par des fentes situées à la jointure supérieure de la toiture, au niveau des pignons, ou encore par des espaces entre les tuiles ou les ardoises.
Elle s’éloigne rarement à plus d’un kilomètre de son gîte. Une légère pluie ne l’empêche pas de sortir.
Espèce peu remuante.
Les colonies comptent parfois plusieurs centaines d’individus rassemblés, dans le même gîte, en plusieurs petits groupes. Elle peut cohabiter avec d’autres espèces, surtout avec la pipistrelle commune. La sérotine est habituellement l’une des premières à apparaître le soir, émergeant quelquefois en pleine lumière. Ses larges ailes ainsi que son vol nonchalant et très manœuvrant avec d’occasionnels planés et des piqués sont caractéristiques.
La maturité sexuelle de la femelle est atteinte la première année.
Accouplement
La copulation, inconnue au printemps, commence dès la fin d’août. Les mâles restent solitaires toute l’année.
Gestation
Les colonies regroupent jusqu’à 100 femelles d’avril à mai. Timides, elles ne supportent pas le dérangement, et peuvent disparaître immédiatement après l’intrusion indésirable d’un homme dans le gîte.
Mise bas
La mise-bas débute dès la seconde moitié de juillet.
Portées
Une portée d’un jeune. Très rarement des jumeaux.
Nourrissage
Ouverture des yeux
Les yeux s’ouvrent à 7-8 jours.
Sevrage
Émancipation
La croissance de l’avant-bras est achevée à 5 semaines. La denture est complète à la fin de la 3e semaine, au moment du premier envol. L’émancipation débute à l’âge de 5 semaines environ et précède la dispersion des colonies fin août.
Elle semble plutôt sédentaire, bien qu’on ait signalé des déplacements de 83, 145, 204 et même 330 km. Cela indiquerait une tendance à la migration pour certains individus.
La Sérotine Commune hiberne d’octobre à fin mars sans que l’on sache si des rassemblements hivernaux existent.
Hibernation : quartiers d’hiver dans des grottes, galeries, caves, fentes des poutres dans les greniers, dans des tas de bois.
La Sérotine commune peut être considérée, avec la Pipistrelle comme l’espèce anthropophile la plus susceptible de poser des problèmes de cohabitation avec l’homme. C’est en effet une chauve-souris très commune qui parvient à s’infiltrer dans la majorité des bâtiments. En fonction de l’effectif de la colonie, et du lieu colonisé, sa présence peut entraîner ponctuellement des gênes car son guano est abondant et son urine sent fort.
La sérotine commune est le principal réservoir du virus de la rage des chauves-souris qui est transmissible à l’homme ; c’est une maladie mortelle en l’absence de traitement.