C’est la plus grande espèce du genre Myotis (Murin ou vespertilion).
Morphologie
Le grand murin possède de grandes oreilles, elliptiques (78 plis transversaux), le tragus est étroit et lancéolé, large à la base (distinction avec la Sérotine et la Noctule), atteignant presque la moitié de l’oreille. Le museau est allongé et relativement court, et les ailes larges.
La queue dépasse le patagium de 3 mm. En vol, les ailes paraissent très larges.
Son pelage est dense et assez court, de couleur brune au dessus et blanchâtre en dessous.
Les mâles sont plus petits que les femelles, par exemple la longueur moyenne de l’avant-bras est de 59,9 mm contre 62,4 mm pour les femelles d’une même zone.
Longueur de la tête et du corps : de6,5 à 8,5 centimètres.
Longueur de la queue : de 4,5 à 6 centimètres.
Longueur du pied postérieur : de 12 à 15 millimètres.
Longueur de l’avant-bras : de 57 à 68 millimètres.
Longueur de l’oreille : de 27 à 28 millimètres.
Longueur de la rangée dentaire supérieure: de 9,5 à 10,6 millimètres.
Longueur
De 11 à 14,5 cm.
Envergure
De 35 à 45 cm.
Hauteur
Poids
De 21 à 42 g.
Coloris
Parmi les plus grandes espèces d’Europe, elles sont de couleurs très claires avec un ventre blanc quasiment immaculé, et un dos gris-brun clair.
Le museau, les oreilles et la patagium sont gris-brun clair.
Capacités physiologiques
Remarques
Espèces semblables
Le grand murin et le petit murin se ressemblent, et sont difficiles à distinguer. Deux critères permettent de les différencier : la présence quasi-systématique d’une tâche frontale blanche chez le petit murin, et un museau plus effilé chez ce dernier.
Le grand murin émet desstridulations, des cris aigus, des piaillements dans les colonies de femelles. Dérangés, les mâles font entendre des bourdonnements graves rappelant ceux de gros insectes.
Les Murins chassent à la nuit tombée de gros insectes qu’ils capturent au sol ou en vol (carabes, hannetons, criquets, grillons, papillons nocturnes, araignées). La présence fortuite de restes de micromammifères dans les déjections de Grands Murins prouve que ces animaux sont capables de chasser à l’oreille, sans utiliser leur écho-sonar.
On les trouve dans les lieux boisés avec des espaces dégagés près des églises, des châteaux et des grottes.
Surtout en plaine ; parfois jusqu’à 1 700 m en montagne.
Le grand murin et le petit murin exploitent des paysages diversifiés, avec des alternances de milieux ouverts, et d’espaces fermés. Elles apprécient les parcs et jardins. Les territoires de chasse des deux espèces diffèrent un peu, puisque le Grand Murin affectionne plutôt les prairies, et le Petit Murin les sous-bois dégagés.
Gîte
En été, le grand murin habite dans les greniers chauds, obscurs et bien aérés des grands bâtiments comme les églises et les châteaux, rarement dans les grottes. Les colonies occupent des bâtiments dans le nord, plutôt des grottes dans le sud. Les mâles fréquentent aussi les trous d’arbres et les nichoirs.
Le gîte doit être très vaste, avec 1000 m³ de volume, voire plus, et être accessible en vol direct ou par des entrées nécessitant une reptation. Dans le gîte, la colonie doit pouvoir changer de place en fonction des fluctuations du micro-climat y régnant. La présence d’une colonie de grands murins passe rarement inaperçue, car les déjections, éparpillées ou en amas sous la colonie, sont assez volumineuses.
Autrefois, les colonies pouvaient compter des centaines d’individus rassemblés, dans le même gîte, en un ou plusieurs groupes compacts ; aujourd’hui de telles colonies sont devenues très rares, voire ont totalement disparues de vastes régions.
Espèces très sociables, les Murins quittent le gîte en août pour former des harems (allant jusqu’à 5 femelles), en préparation des accouplements d’automne.
Accouplement
Copulation en automne pour la majorité des individus.
Gestation
De 60 à 70 jours. Les femelles gestantes se réunissent en grand nombre (souvent plusieurs centaines).
Mise bas
Les colonies se rassemblent au printemps pour mettre bas dès le début du mois de juin un seul jeune.
Portées
Une portée d’un jeune par an. L’unique petit pèse 6 grammes.
Nourrissage
Après la mise bas, les mâles sont exclus et solitaires. Seule la femelle s’occupe des petits. Le soir même de la mise bas, la femelle laisse son jeune au gîte (à une nurserie), pour aller chasser. Les jeunes peuvent rester groupés, souvent avec plusieurs femelles qui se relaient.
Ouverture des yeux
Sevrage
Le jeune reste accroché à la mère pendant environ deux semaines et prend son envol autour de quatre semaines.
Émancipation
Il s’émancipe au bout d’un mois et demi.
Prédateurs
Longévité
Jusqu’à 22 ans. La mortalité juvénile est souvent élevée à la suite des dérangements ou des périodes de mauvais temps.
Le grand murin et le petit murin ont des aires de répartition qui se chevauchent. Le Grand Murin est plutôt occidental, avec des populations qui vont de l’Espagne jusqu’au bord de la Scandinavie et de la Pologne, en Asie Mineure et en Palestine.
Elles sont présentes partout en France mais ce n’est apparemment pas le cas en Corse. On le trouve dans les alpes à une hauteur de 1 900 mètres et dans les Pyrénées.
Les grands murins peuvent parcourir des distances de l’ordre de plusieurs dizaines de kilomètres entre les sites d’hiver et les sites d’été. On a observé des déplacements de 250 km, mais ils sont souvent plus faibles.
L’hibernation commence en octobre-novembre et se termine en mars-avril.
Les quartiers d’hiver se trouvent dans les cavernes, les galeries souterraines et les caves, spacieuses et chaudes ; les températures sont comprises entre 7° et 12° ; néanmoins, des observations d’individus en léthargie ont déjà été faites dans des sites à la température proche de 0°.
Il s’accroche isolément ou en petits groupes, généralement à l’air libre, aux parois et au plafond, ou plus rarement glissés dans de larges fissures ; parfois les individus sont groupés en essaim dense.
En aménageant de plus en plus de grottes et en enlevant tous les arbres creux, l’homme est son principal prédateur. Étant particulièrement sensible aux dérangements, leur nombre diminue de plus en plus.
Elles sont protégées en France par la convention de Berne (annexe II) et par la directive Habitats (annexe II et IV).